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La Polynésie est quand même un paradis

Conseils à ceux qui viendront : il n’y a que 22 heures d’avion depuis Paris et le dépaysement est garanti. Bons mois : septembre, octobre, novembre.

Il y a la mer et la couleur de l’eau, les coquillages et les perles. La « culture » des perles à Tahiti débute dans les années 1960. Elles sont cultivées dans l’huître appelée « lèvres noires » d’un diamètre qui peut atteindre 25 cm à maturité et dont la nacre est noire. L’insémination de fragments de manteau (tranches de tissu vivant) découpés dans une autre huître perlière de la même espèce et d’un noyau rond (petit grain de nacre sphérique prélevé dans la coquille d’une moule d’eau douce du Mississippi), doit donner de magnifiques perles noires. Les huîtres ensemencées sont immergées en mer à 2 ou 3 m de profondeur ; leur gestation dure entre 2 et 3 ans. Elles sont remontées tous les 15 jours pour un nettoyage du plancton qui risquerait de les étouffer. Les huîtres peuvent être réutilisées une fois, rarement deux. Les perles obtenues sont de 9 à 18 mm de diamètre. Elles sont de toutes les nuances de gris : tourterelle, paon, aubergine, vert ou bleu, anthracite.

perle noire

Les samedis, les dames vont à la mer, sur une plage privée de la famille. Nous partons avec une gamelle sous le bras pour acheter le maa chez le traiteur (je parlerai du maa un peu plus loin). Le repas est pris en commun, chacun ayant pris qui un plat, qui un dessert, qui des fruits, qui une bouteille de vin, il y a de quoi nourrir un régiment. Les Polynésiens adultes ne nagent pas beaucoup, ne s’étalent pas non plus beaucoup sur le sable, mais ils s’installent dans l’eau pour papoter, marchent un peu, laissant leur tête émerger de l’eau. Ils s’allongent, toujours dans l’eau, pour se protéger des rayons. Les canettes de bière ou l’eau fraîche sont dans une immense glacière sur la plage et c’est chacun à son tour d’aller puiser le précieux liquide.

paradis polynesie

Il y a les fleurs, épanouies, parfumées et innombrables. Le tiare, ‘gardenia tahitensis’ est la fleur symbole de Tahiti. On la cueille sur un petit arbuste aux feuilles d’un beau vert brillant. Les pétales sont d’un blanc éclatant disposés en étoile ; ils dégagent un parfum doux et agréable. Dans le mythe polynésien de la création du monde, le tiare apparaît lors de la création des plantes. Tressées en couronne de bienvenue, ces fleurs sont offertes aux voyageurs en guise d’accueil. Elles se portent aussi pour leur parfum sur l’oreille ou piquées dans les cheveux. Presque tous les Polynésiens font pousser des pieds de tiare dans leur jardin.

tiare tahiti

Il y a les fruits, délicieux ! Le cocotier, par exemple, est très voisin du palmier à huile africain. Vous savez que le palmier sert à tout sous les tropiques : en plus de l’utilisation de la noix, le cœur du cocotier est mangé en salade, les palmes séchées servent à la fabrication des toits en formant un revêtement imperméable, tressées, on en fait des nattes, des paniers, des chapeaux, les troncs peuvent être sculptés. J’ai eu la chance de manger du cœur de palmier à Huahine car on en avait abattu un, ce qui n’arrive pas tous les jours. Le goût ne ressemble pas à nos cœurs de palmier en boite, c’est autrement délicieux et tellement plus authentique !

La cuisine avec les produits des îles. Tous les mercredis, je reçois mon maa à Tahiti. Il s’agit d’un repas rituel composé de poisson cru à la sauce coco et citron vert. Il s’agit du poisson du large, en principe du thon rouge ou blanc. Les poissons du lagon se mangent frits ou au court-bouillon avec les légumes-pays : uru (fruit de l’arbre à pain), fei (banane sauvage orangée), taro, umara (patate douce), le tout arrosé de mitihue (sauce de lait de coco où le poisson a macéré). Vous pouvez mettre aussi du fafaru mais, alors là, attachez vos ceintures ! Pince à linge sur le nez obligatoire et petit sac comme dans les avions à portée de la main gauche ! Ce plat national doit en effet être mangé avec la main droite.

Et il y a la gentillesse et la bonhommie habituelle des gens. Je descends de mon nid d’aigle faire des courses, à pied. Je passe devant une école élémentaire. Une personne de l’école m’interpelle : Madame, tu passes toujours par ici, où tu habites ? Où tu vas ? ». Je vais faire quelques achats au magasin : « Madame, tu marches toujours ? Tu n’as pas de voiture ? Alors prends la servitude à droite (chemin de terre desservant des habitations), elle te mène directement au magasin. Si tu vas à la banque, tu prends la passerelle pour traverser la quatre voies et après tu marches un peu jusqu’à la pharmacie. » Quelques jours après, on klaxonne. Je ne me retourne pas, ce n’est sans doute pas pour moi. On insiste, je me retourne, c’est la surveillante de l’école : « Viens ! Tu ne me reconnais pas ? Ah, si. Où tu vas ? Je te mène, monte ! » Elle me tends la joue : « moi, c’est Yolande, et toi ? ». Devant le magasin, une femme vend des poissons de lagon, perroquets, rougets, dorades… « Tu me vends les deux perroquets ? – Non, tu dois prendre tout le lot de poissons attachés par la corde. – Dommage, c’est trop pour moi. Nana. » Je reprends ma marche. Un jeune homme en vélo me double : « Alors, t’as pas acheté les poissons ? – Non, il y en avait trop pour moi toute seule. – Ben t’avais qu’à les mettre au congélateur ou les donner pour ceux qui ont faim. – C’était trop pour une seule personne. – Ah, ouais, t’as raison. Nana. » (Nana est l’abréviation de ‘Ia orana’ qui signifie « je te souhaite une bonne journée », donc à te revoir bientôt.)

fleur

Je photographiais les fleurs rencontrées en chemin. Un papa s’arrête près de moi, me regarde faire. Tout lui indique que je ne suis pas Polynésienne. Il ouvre sa bouche édentée mais reste muet. « Papa, tu as de belles fleurs, je les mets dans ma boite à images. – Américaine ? – Non, non, Française. – D’où ? – Paris. – Mon arrière grand-père était originaire de l’Aube. Il était parti en Californie pour trouver de l’or, il n’en a pas trouvé. Alors il a pris un bateau, est arrivé à Tahiti, a épousé une Tahitienne, fait des enfants, et est resté. Tu sais, on est beaucoup. Tu es sûre que t’es pas Américaine ? – Non, sûre papa. – Ben tu ressembles pourtant à une Américaine. Nana. »

Hiata de Tahiti

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Végétaux de Tahiti

C’est une équipe de TF1, actuellement sur le territoire, qui réalise un magazine. Un rappel : le monoï Tahiti est le produit obtenu par la macération de fleurs de tiare dans l’huile de coprah raffinée, extraite des noix de coco récoltées dans l’aire géographique de Polynésie au stade de noix mûres, sur des sols d’origine corallienne. Ces noix doivent provenir du cocotier « Cocos nucifera » et les fleurs de tiare de l’espèce végétale « Gardenia tahitensis » d’origine polynésienne récoltées au stade de bouton. Le reportage devrait passer sur TF1 durant l’été.

tiare fleur de tahiti

Les cocoteraies foutent le camp des atolls. Alors on essaie de faire germer les idées dans la capitale ! Les cocoteraies sont vieillissantes. Ben il faudrait d’abord replanter des cocotiers, non ? On a envoyé des « huiles » pour étudier le problème sur place et attendu leur rapport en haut lieu. Tout d’abord il faudrait replanter sans délai des cocotiers si possible plus productifs MAIS l’augmentation de la production de coprah génèrera une augmentation de la subvention du pays. Un cercle vicieux. En se grattant les méninges on pourrait dire avec l’huile brute faire un biocarburant pour les engins communaux, production d’électricité sur centrale existante, garder un volume suffisant pour l’export (monoï), valoriser la bourre de coco comme compost ou substrat de culture ; dans l’alimentaire son utilisation dans les cantines des écoles, la restauration, l’hôtellerie ; le bois pour la construction, le mobilier ; la coque pour le séchage du coprah, l’artisanat ; la fabrication de nouvelles boissons à base d’eau ou lait de coco ; des produits cosmétiques ; du « lamellé-collé » au bois de cocotier.

Cocos nucifera

La dégradation et la cueillette demeurent la principale cause de la diminution des plants de Tiare Apetahi (Apetahia raiateensis) sur le plateau du Temehani à Raiatea. Le ministre a annoncé que des pièges photographiques seront placés sur le site pour sanctionner les contrevenants. En l’espace de 10 ans, on est passé de 3000 plants de Tiare Apetahi en 1995 à 260 en 2005. Des essais pour la multiplication à partir des graines ont été mis en place.

A la mi-saison des pluies on constate des précipitations « excédentaires » de 50% sur la Société. Pour janvier et février 970,6mm relevés à Bora Bora ; 992,6mm à Faa’a. Du premier décembre 2012 au 31 janvier 2013, les cumuls de précipitation faits par Météo France sont compris entre 271,1mm à Rikitea (Gambier) et 992,6mm à Faa’a (Tahiti). Seules les précipitations sur la Société sont nettement excédentaires, supérieures à 50%. Durant ces 62 jours, Faa’a a connu 40 jours de pluie et Bora Bora 48 jours soit respectivement 13 et 15 jours de plus que la normale. Du 16 au 18 décembre les précipitations ont été particulièrement fortes sur les côtes nord et est de l’île, un déluge de trois jours. En 72 heures, des cumuls de 300 mm à Faa’a à plus de 450 mm vers Pirae causent inondations et éboulements.

L’herbe, ça rapporte. C’est le Prorosident qui l’a dit ! On pourrait vendre du paka (cannabis) aux touristes, mais seulement aux touristes pour renflouer les caisses de la CPS (SS tahitienne). Mais, car il y a un mais, la Gendarmerie et la Justice n’auraient pas pu adhérer au projet ! La gendarmerie a découvert récemment 1500 plants de cannabis au domicile d’un couple, du matériel destiné à cette culture illicite, 1,5 million CFP en liquide, des appareils électroménagers neufs, une production quasi industrielle de paka. A la presqu’ile itou ! Ce sera 520 plants à Teahupoo et 295 plants et 205 plants à Vairao. Et ça rapporte bien, 5 millions pour l’un en 2012.

Hiata de Tahiti

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