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La crise à Tahiti

Pas facile pour la police d’arrêter ces « banquiers » du Kikiriri clandestin ! C’est l’équivalent du bonneteau en France. Ici à Papeete, c’est autour du marché que cela se passe. Des guetteurs et des siffleurs permettent au banquier de plier bagage en quatrième vitesse à la vue des policiers. Un coup de chance, et voilà le banquier interpellé. Celui-ci était porteur de 300 000 FCP, sa voiture toute neuve servait à camoufler les joueurs. En fouillant un peu plus, les policiers ont découvert que son compte en banque était rebondi, à sept chiffres, que son activité illégale lui rapportait gros, et… qu’il bénéficiait du Régime de solidarité territorial (RST). Son beau véhicule a été saisi ! C’est vraiment pas de bol pour un début d’année.

Chaque jour plus nombreux, ces petits étals des bords de route fleurissent partout. C’étaient surtout des poissons et fruits que les gens proposaient aux automobilistes, auxquels se sont joints des ventes de légumes de son fa’apu, des ukulele, de plats préparés, des firifiri (beignets) à 250 FCP le paquet, des mangues envoyées par les familles des îles, du pua rôti (cochon grillé), des mape chauds (châtaignes tahitiennes), des cocos glacés, etc. Ceux qui ont perdu leur travail, ceux qui souhaitent un complément de revenu, tout le monde (sans patente) devient commerçant pour quelques heures, certains tous les jours de semaine, d’autres seulement le dimanche. Pour améliorer le quotidien de la famille il ne suffit pas de se nourrir avec une modeste pension de retraite. Les vendeurs ambulants sont de plus en plus nombreux. Certaines personnes ont compris que rester assis sur sa chaise en attendant mieux n’est vraiment pas la solution. C’est une conséquence de la crise qui frappe le fenua. Même si ces ventes sont illégales, c’est un système pour survivre.

Comme je vous le disais l’autre jour le tourisme bat de l’aile. J’ai bien posé quelques bougies, mais pour le moment ce n’est pas terrible, la réaction positive se fait attendre. L’autre jour au Trou du Souffleur, un touriste kiwi (néo-zélandais) a été emporté par la houle. Pourtant il y a des panneaux d’interdiction… il a désobéi, le Néo, et sous les yeux de sa femme ses enfants et ses amis il a franchi le muret de protection. Heureusement, la mer a goûté et n’a pas aimé, elle a rejeté son corps une centaine de mètres plus loin sur la plage de sable noir. Direction l’hosto. Ouf, pas d’incident diplomatique entre la Nouvelle-Zélande et la France. Les touristes n’ont pas fréquenté les musées de Tahiti et des îles, ni celui de Gauguin. Tout compte fait, il manque 8000 entrées en 2011. La culture fout le camp.

Une éclaircie, The Brando (hôtel en construction à Tetiaroa) devrait ouvrir, mi-2013. The Brando devrait être un hôtel à part, unique en énergie autonome. La climatisation sera assurée grâce à l’eau de mer puisée en profondeur alors que des panneaux solaires et des groupes électrogènes à l’huile de coprah fourniront l’électricité. Bien entendu, la location des 41 villas ne sera pas à la portée de toutes les bourses. L’hôtel devrait employer entre 80 et 90 personnes, une fois ouvert. Combien de personnes postuleront ?

Le Pacifique est une grande poubelle. Le plus vaste océan de notre planète 166 millions de kilomètres carrés a accueilli des centaines d’explosions atomiques, des tonnes de matériel contaminé jetées à la mer à la fermeture des sites, l’eau contaminée de Fukushima relâchée dans l’océan. Deux énormes vortex de détritus plastiques de toutes sortes au nord de l’Océan, essentiellement alimentés par les mégapoles japonaises et californienne dont les matières étranglent les dauphins, étouffent les tortues, empoisonnent les oiseaux marins, se fragmentent sans jamais se biodégrader dont les conséquences sont à ce jour inconnues. Il serait grand temps de respecter l’océan Pacifique.

Hiata de Tahiti

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Au pays du grand nuage blanc

Article repris par Medium4You.

Hiata, de Tahiti, est allée se promener en janvier de cette année en Nouvelle-Zélande avec ses amis tahitiens. voici le récit de son voyage, en plusieurs épisodes.

La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus isolés au monde. Les Maoris, premiers arrivants, la nommèrent Aotearoa « la terre du long nuage blanc ». Les îles de la Nouvelle-Zélande s’étirent entre 34° et 47° de latitude Sud et se situent sur le passage des 40ème rugissants, nommés ainsi pour ces vents qui balaient ces régions australes. La mer de Tasmanie, large de 1600 km, les sépare de la terre la plus proche, l’Australie. La fougère argentée (ponga) l’un des symboles du pays apparaît sur le maillot des All Blacks ! Il y a environ 180 millions d’années, la Nouvelle-Zélande appartenait à un vaste continent le Gondwana, avec les actuels Antarctique, Australie, Inde, Afrique et Amérique du Sud. La Nouvelle-Zélande se situe dans le Pacifique Sud à 1600 km de l’Australie et à 10 000 km de San Francisco et de Tokyo.

Deux îles principales (île du Nord et île du Sud), superficie 270 530 km², population 4,2 millions d’habitants. Les deux tiers des Néo-Zélandais habitent l’île du Nord. La capitale administrative et politique, Wellington, se trouve à la pointe méridionale de l’île du Nord, au centre géographique du pays. Le détroit de Cook, large de 20 km, sépare les deux îles. La Nouvelle-Zélande est une nation d’immigrants et la dernière terre à avoir été peuplée par l’homme. Il y a environ 1000 ans les Maoris s’y installèrent, les Européens il y a 350 ans seulement !

La Nouvelle-Zélande est subtropicale au nord, tempérée ou fraîche au sud, arrosée à l’Ouest et sèche à l’Est. Les volcans sont au centre de l’île du nord. Les paysages de Nouvelle-Zélande sont très variés. Sur son socle rocheux vieux de 600 millions d’années, des plissements, des éruptions volcaniques, des tremblements de terre ont façonné les paysages. La formation des Southern Alps ne date que de 3 millions d’années ! Le littoral s’étire sur 18 200 km, la lande couvre 10% du territoire, la Bay of Islands renferme 144 îles, les fjords au Sud-ouest du pays entaillent la côte sur 1000 km. Le plus profond descend à 420 m et le plus long mesure 40 km.

Faune et flore fascinent le visiteur : kauri aux immenses troncs rectilignes dans le Northland, kiwi au long bec fouisseur, ponga ou fougère argentée, gecko, manuka ou tee-tree, nestor kea, espèce de perroquets réputés pour leur intelligence, albatros royal à l’envergure majestueuse, pohutukawa ou arbre de noël des néo, otarie à fourrure…

62% des terres du pays sont consacrées à l’élevage et à l’agriculture et assurent 50% des revenus à l’exportation : pommes, poires, pêches et autres fruits à noyaux, raisins, pamplemousses, avocats, pepino, kaki, tamarillo, framboises, fraises, mûres, cerises ; des céréales : blé, avoine et orge ; autres ail, lavande, tournesol peignent la campagne. L’élevage ovin (40 millions de moutons, bovin (9 millions) donne laine, viande, produits laitiers, peaux. Le cerf est élevé dans 5000 fermes pour sa viande et ses bois très recherchés en Asie. Chèvres, autruches, émeus complètent le tableau.

Les vins de Nouvelle-Zélande sont renommés. La plantation des premières vignes remonte à 1830 et des Français ont planté en vigne la presqu’île de Banks dans le Canterbury (île du Sud) dès 1840. Le Northland élève le merlot, les environs d’Auckland le cabernet sauvignon. Le Marlborough (île du Sud) est la plus importante région viticole de Nouvelle-Zélande. Il produit des sauvignons blancs, des chardonnay et des mousseux. Le Wairarapa (Sud de l’Ile du Nord) offre son pinot noir. L’Otago (île du Sud) domine le marché mondial du pinot noir malgré ou grâce à une saison de maturation courte. Des Croates de Dalmatie sont à l’origine de la modernisation de la viticulture près du centre d’Auckland (île du Nord). Note personnelle : le pinot noir a été de loin mon préféré parmi les vins que j’ai goûtés ! J’attribuerai – avec beaucoup de modestie vu mes capacités de goûteur- une meilleure note aux vins Nouvelle-Zélande qu’à leurs cousins australiens.

Hiata de Tahiti

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