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Nietzsche contre les grandes enflures et les petits venimeux

Pour une fois d’une grande clarté, Nietzsche conseille à Zarathoustra de se garder de deux engeances humaines : les soi-disant grands hommes et les mouches de la place publique.

Ô combien nous connaissons ces deux espèces, de nos jours, avec les populistes à la Mélenchon, Zemmour ou Rousseau – et avec les « réseaux sociaux » qui lynchent à tout va pour être confortablement « d’accord » en bande organisée ! Les uns comme les autres, cela leur évite de penser. Les premiers ne sont qu’éponge à populo, ils renvoient aux gens ce qu’ils veulent entendre avec un seul but : le pouvoir ; les seconds ne sont qu’échos geignards ou vindicatifs, ils « s’expriment » pour dire qu’ils sont minables comme les autres et que tous ceux qui sont au-dessus leur font mal.

D’où ce conseil de Zarathoustra aux créateurs : « Fuis, mon ami, dans ta solitude ! Je te vois étourdi par le bruit des grands hommes et fouaillé par les aiguillons des petits. »

Les ainsi désignés « grands hommes », les hommes importants, notables, sont de « grands comédiens » et plus ils font de bruit et de vent, plus ils apparaissent grands ; ce sont des enflures au sens strict de la grenouille voulant se faire aussi grosse que le bœuf. « Dans le monde, les meilleures choses ne valent rien sans quelqu’un qui le représente : le peuple appelle ces figurants des grands hommes. » Ainsi Didier Raoult, professeur distingué et directeur d’un grand centre de recherches médicales à Marseille, s’est-il fait capter par la gloire populaire. Chercheur, il a abandonné la recherche pour la représentation ; il a des convictions, ce qui est légitime, mais ne les a pas vérifié selon la méthode éprouvée. Il s’est retrouvé malgré lui représentant des antivax et autres « rebelles » à tout, ignares crasses et autres mécontents. Devenu un personnage, emprisonné dans ses affirmations péremptoires à la télé devant le monde entier, il est devenu un « grand homme » avant d’être dégommé par la réalité. Les 156 000 morts en France du Covid n’ont rien eu à faire de sa chloroquine ; il a été prié vivement de faire valoir ses droits à la retraite.

« Le peuple n’entend rien à la grandeur, je veux dire à la création. Mais il a un sens pour tous les figurants, pour tous les comédiens des grandes causes. » La science et sa rude discipline ? Il s’en fout, le peuple, il ne veut pas des vérités que l’on peut prouver mais des certitudes. Le peuple veut la croyance, pas la connaissance. Et lorsqu’un chercheur ou un politicien se lance à la tête du peuple, il renie la méthode scientifique ou le souci de compromis pour l’intérêt général. Cela donne des histrions, pas des créateurs. Ce qui rend aveugle à ce qui meut véritablement l’histoire. « Le monde tourne autour des inventeurs de valeurs nouvelles : il tourne, invisible. Mais autour des comédiens tournent le peuple et la gloire : ainsi va le monde. » Et il est bien méprisable…

« Le comédien a de l’esprit » – oyez Mélenchon ou Zemmour – « mais il n’a guère conscience de l’esprit. Il croit toujours à ce qui lui procure ses meilleurs effets – à ce qui incite les gens à croire en lui ! » D’où les dérives de Mélenchon ou Zemmour, ou Rousseau, ou tant d’autres, dont jadis Sarkozy. « Demain il aura une nouvelle foi et après-demain une autre plus nouvelle encore » – voyez Mitterrand ou Marine Le Pen. « Renverser – c’est ce qu’il appelle démontrer. Rendre fou – c’est ce qu’il appelle convaincre ». Une fois le chaos établi, son pouvoir sera mieux assuré. Et il le gardera par tous les moyens – voyez Poutine en 1999 avec ses faux attentats du KGB à Moscou et sa guerre totale en Tchétchénie. « Le sang est à ses yeux le meilleur de tous les arguments. » Pire ! « Il appelle mensonge et néant une vérité qui ne s’insinue que dans les oreilles fines » – voyez Trump ou Zemmour, ou Rousseau… et ainsi de suite. Or « jamais la vérité n’est restée au bras des intransigeants », constate Nietzsche. C’est même un marqueur : plus quelqu’un affirme et éructe, moins il est dans la vérité – ce pourquoi Zemmour, qui en a fait trop comme souvent les gens issus de minorités qui cherchent une revanche sociale, a lassé puis carrément perdu. « La place publique est pleine de bouffons solennels – et le peuple se vante de ses grands hommes ! »

« Tout ce qui est grand se passe loin de la place publique et de la gloire ».

Les mouches venimeuses des réseaux sociaux ne créent rien – que du buzz de mouche, le zonzon qui hypnotise et endort ceux qui ont l’âme faible et veulent hurler avec les chiens, obéir comme dans la ruche, trop souvent sans savoir pourquoi, juste pour faire comme « tout le monde » croient-ils. D’où la distance sociale nécessaire pour garder son esprit sain. « Tu as vécu trop près des petits et des pitoyables. Fuis leur vengeance invisible ! Ils ne sont pour toi que vengeance. » Car ils sont jaloux de ceux qui les dépassent, envieux de ceux qui osent penser autrement que la foule, lâches devant le courage de dire « non ». Inutile de lutter, les médiocres et les chiennes (de garde) sont trop nombreux – et se faire entendre de leur cerveau étroit est vain ; ils sont conditionnés par la foule, réduits au plus petit commun dénominateur humain, autrement dit le cerveau reptilien qui n’agit que sur pulsions, sans aucun brin de raison.

« Innombrables sont ces petits et ces pitoyables ; et maint édifice altier a péri par des gouttes de pluie et des mauvaises herbes. » Pour se préserver, il faut donc s’isoler, établir une barrière de courtoisie, mais une barrière ferme. « Ils bourdonnent autour de toi même quand ils te louent : leur louange est importune. Ils veulent être près de ta peau et de ton sang. Ils te flattent comme on flatte un dieu ou un diable. » Ils attendent de toi des réponses à leurs geignements, des caresses, du réconfort – le meilleur étant enfin d’être d’accord avec eux. Ils sont ainsi apaisés car ils t’ont rabaissé à leur niveau ; ils ne craignent plus ce qui les dépasse. « Ils pensent beaucoup à toi avec leur âme étroite – tu leur es toujours suspect ! Tout ce qui donne beaucoup à penser devient suspect. » Car « leur âme étroite pense : ‘toute grande existence est coupable’. » La fierté déplaît – il faut être comme tout le monde ; la bienveillance déplaît – ils y voient du mépris ; rien qu’être soi-même est une injure – « devant toi ils se sentent petits et leur bassesse s’échauffe contre toi d’une vengeance invisible ». Chacun a ses exemples pris dans son existence de tels comportements. Le mien est par exemple les critiques de livres qui me sont envoyés et que je lis : j’expose pourquoi j’ai aimé ou non, mais il me serait interdit de dire non ! La vérité est rude à entendre, mais elle est vérité, même si ce n’est que la mienne.

D’où le conseil de Nietzsche : « Fuis dans la solitude, où souffle un vent rude et fort. Ce n’est pas ta destinée d’être un chasse-mouches ». Ce pourquoi je ne suis qu’en veilleuse sur les réseaux sociaux et que je méfie toujours des enflures, qu’à titre personnel je critique impitoyablement.

(J’utilise la traduction 1947 de Maurice Betz au Livre de poche qui est fluide et agréable ; elle est aujourd’hui introuvable.)

Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1884, traduction Geneviève Bianquis, Garnier Flammarion 2006, 480 pages, €4,80 e-book €4,49

Nietzsche déjà chroniqué sur ce blog

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Bestialité Pacifique

Un tueur en série fonce sur le Kimberley ! Ce crapaud-buffle, petit, costaud et venimeux avait  été introduit en 1935 dans les plantations de canne à sucre du Queensland. En 76 ans, ce crapaud, à raison de 50 km par an est arrivé aux portes de cette région du nord-ouest de l’Australie, réservoir de biodiversité. Déjà les scientifiques comptent les espèces rares qui disparaîtront comme une espèce d’opossum à la queue couverte d’écailles, trois espèces d’iguanes, deux espèces de tortues, une espèce de grenouille arboricole, le quoll du nord, marsupial carnivore. Certains scientifiques préconisent pour pallier l’arrivée de l’éco-terroriste toxique, de créer l’Arche du Kimberley, une banque de gènes des espèces pouvant être éradiquées par le crapaud-buffle.

crapaud buffle australie

Originaire de Tasmanie, il a été introduit dans les années 1937-1939. C’est un oiseau de petite taille vert-olive, poitrine et dos gris, ventre clair, il porte des lunettes (un cercle blanc marque le pourtour de ses yeux). Il vit dans les jardins des zones habitées et les sites boisés. Omnivore, il trouve tout pour ses repas des insectes, des pommes-cannelles, des papayes mûres. Il s’est répandu par ses propres moyens dans les autres îles. Quand l’île est trop éloigné il voyage clandestinement dans les soutes des goélettes. Il est soupçonné de propager les graines du Miconia calvescens, plante introduite et envahissante.

L’Australie compte 140 types de serpents dont 8 dont partie des plus dangereux au monde et 10 000 espèces d’araignées ! Parmi les espèces mortelles de serpents : le brown snake, le taïpan, le tiger snake, le death adder, le red bellied… quelques exemples de serials-mordeurs ! Pour les araignées, la red-back et la Sydney Funnel web, la plus dangereuse se trouve dans un rayon de 200 km autour de Sydney. 424 personnes ont fait appels aux services des paramédicaux durant les 6 derniers mois ; 288 recensés pour des morsures d’araignées et 136 pour les serpents !

C’est en Australie aussi que 400 boat-people sont arrivés en moins de six jours. Les centres de rétention australiens sont complètement saturés.

serpent brown snake australie

Il est un requin baleine qui intrigue scientifiques et médias du monde entier. Christophe Ciccullo a pris des clichés, en s’approchant à moins d’un mètre d’un jeune requin, âgé d’une dizaine d’années, et découvert cette particularité douloureuse : un cordage barde ses nageoires pectorales». « Nous avons constaté qu’il était ceinturé par un bout, une corde de 8 à 10 mm d’épaisseur recouverte de coquillages. Il l’avait depuis assez longtemps pour que la plaie se soit refermée sur ses nageoires cisaillées et ait emprisonné le cordage. » Ce seraient les séquelles d’une rencontre avec un objet, à ce jour inconnu, dispositif de concentration de poisson, chapelets de station perlière ou filets dérivants. Il pourrait s’agir d’un DCP d’un autre pays ou d’un filet dérivant. « Les requins baleines sont des requins pélagiques qui effectuent des migrations énormes sur plusieurs milliers de kilomètres ».

L’épidémie de dengue poursuit inexorablement son périple, fin mars 34 cas à Tahiti et Moorea.  Les virus (dengues 1 et 3) sont arrivés de Nouvelle-Calédonie et de Guyane. Le nombre de cas devrait continuer à augmenter dans les prochaines semaines à moins que les virus n’attendent la fin des élections territoriales ! C’est pire en Nouvelle-Calédonie, 6378 cas de dengue depuis septembre 2012 !

Et voilà qu’arrive un nouveau fléau, 10 cas confirmés de chikungunya enregistrés.

C’était une ingestion aviaire. Lors de la phase d’atterrissage du vol Air France 076 en provenance de Paris via Lax, l’appareil est entré en collision avec des volatiles sur l’aéroport international de Tahiti-Faa’a. Il a fallu inspecter l’appareil, ce qui a conduit Air France a annulé le vol AF 077 pour 300 passagers et à le reprogrammer pour le lendemain au grand dam des voyageurs. Une journée de galère vu le manque d’organisation au sol pour loger, nourrir, les voyageurs privés de moyen de transport.

Enfin, ici on a toujours une réponse toute prête ou presque ! Un expert des « périls animaliers » est arrivé au fenua. Hourrah ! Il existe des dispositifs pour chasser ces gêneurs MAIS – car il y a un mais – ils ne sont pas T R O P I C A L I S E S. Et si l’université de Polynésie créait un super diplôme pour épouvanter les minuscules vinis (petits oiseaux) ?

lapin jeannot

Mon jardin suspendu fait des jaloux : mes salades, mes radis, mes tomates-cerises, mes gombos, mes plantains pour Jeannot lapin – tout est jalousé. Grisette la chatte s’installe sur mes plantations pour prendre le soleil, allez ouste ! Poussin devenu un beau coq chante tous les matins sous ma fenêtre pour quémander ses repas. J’avais dû l’élever avec son frère et ses deux sœurs après que leur mère eut été tuée par les chiens errants. Qui a dit que je n’avais pas de famille ?

Hiata de Tahiti

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Vanille et monarque à Tahiti

Article repris par Medium4You.

C’est la meilleure du monde dit de la vanille le ministre de l’agriculture de Polynésie. Elle a été introduite dès 1848 par le contre-amiral Hamelin. En 1874, elle n’était encore que des plans de vanilla planifolia, vanilla odorata et vanilla pompona – tous originaires des Philippines, des Antilles, du Mexique et du Jardin des Plantes de Paris. Quelques dizaines d’années plus tard apparaît la vanille de Tahiti, vanilla tahitensis, fruit d’une hybridation entre deux différentes espèces : planifolia et odorata. En 1933, J.W. Moore la décrit ainsi : une tige plus fine, des feuilles plus lancéolées, des fleurs plus jaunâtres que son ancêtre vanilla planifolia, la vanille de Tahiti était enfin née ! En 2011, 50 tonnes de vanille mûre soit 17 tonnes de vanille séchée exportée pour 219 millions de FCP l’année dernière et 5 tonnes écoulées sur le marché local pour 93 millions de FCP. L’objectif pour cette année ? Un doublement de la production d’ici deux à trois ans ! Mais, en 10 ans, 30% des serres ont été abandonnés, aujourd’hui, il en reste à peine 5%. Site internet : www.vanilledetahiti.com

Devenez parrain d’un monarque : La SOP-Manu lance un appel pour parrainer chaque oiseau suivi [le monarque est ici une bête à plumes naturelles, pas un humain emplumé qui se croit supérieur – Argoul]. Le parrain recevra une fiche d’identification de son filleul et pourra le « suivre » avec un bilan chaque mission. Neuf individus bagués cherchent encore leur parrain. Si vous souhaitez aider cette espèce au bord de l’extinction, contactez Tom par mail : tghestemme@manu.pf

Le poisson-pierre, qu’il s’appelle Synancera verrucosa, stonefish, ou nohu (tahitien) il n’en demeure pas moins monstrueux. Le nohu a un corps globuleux, verruqueux, recouvert d’excroissances cutanées. Sa photo : une énorme tête, une bouche qui s’ouvre vers le haut, des yeux en position dorsale ; le monstre est peut visible à l’œil nu, de couleur blanche, brune, violette, jaune, rose, verte ; il peut atteindre 30 à 40 cm ; ses prédateurs sont les requins ou les raies. C’est le poisson le plus rapide du monde pour se nourrir. En 0,015 secondes il aspire les petits poissons, les crevettes avec son immense gueule. C’est le poisson doté d’un appareil venimeux le plus dangereux, sa piqûre est très douloureuse voire mortelle. La douleur est atroce, le venin est un puissant neurotoxique qui paralyse le muscle et attaque le système nerveux. Les Anciens savaient préparer un antidote à base de nono. Mais le venin restera dans l’organisme environ un mois… Soyez patient. Ici on évite de tuer le poisson-pierre car il s’enfuie à l’approche de l’homme mais si une personne l’a tué, alors les Polynésiens le mangent… afin que sa mort ne soit pas vaine.

Hiata de Papeete

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