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Alejo Carpentier, Le siècle des Lumières

Alejo Carpentier est un romancier cubain, né en 1904 d’un père breton, et qui a passé onze ans à Paris de 1928 à la veille de la guerre. Il a travaillé avec Robert Desnos, Antonin Arthaud, Jean-Louis Barrault, a côtoyé Queneau, Leiris, Prévert. Il écrit depuis l’île caraïbe, au carrefour entre nord et sud américains et entre Europe ex-coloniale et Nouveau monde. Il est multi-culture – ce qui ne veut pas dire multiculturel. Car il est lui-même : poète lyrique, conteur tragique, romancier luxuriant. Le siècle des Lumières se termine en 1800, mais il a bouleversé le monde. Tout le monde. L’auteur raconte la Révolution française devenue universelle depuis les Caraïbes.

Trois adolescents de La Havane, Carlos et Sofia, plus leur cousin orphelin un peu plus jeune Esteban, vivent dans l’insouciance et l’aisance, leur père tenant un comptoir de négoce prospère. Mais il meurt. Les adolescents, dont le plus âgé peut avoir 18 ans et le plus jeune 15 (il se rase tout juste les poils) sont déboussolés. Ils sont mineurs, sous la tutelle d’un Exécuteur testamentaire qui les gruge, mais font la fête comme des enfants terribles. Esteban est asthmatique et connaît des crises effroyables où il reste pantelant, nu, accroché à la grille de la fenêtre et étirant son corps pour aspirer un peu d’air. Sa cousine Sofia le soigne, le baigne, l’apaise. Puis, un soir, on frappe à la porte.

Entre Victor Hugues – un personnage qui a vraiment existé dans l’histoire et qui s’écrit Hugos en espagnol comme notre Victor de l’an II… Il est négociant à Port-au-Prince et est venu prospecter La Havane. Plus âgé, sûr de lui et moderne, il apporte le souffle de l’aventure aux adolescents en même temps que les idées révolutionnaires des Lumières. Il est franc-maçon et méprise les religieux ; il voue un culte à Robespierre, l’Incorruptible, dont le charisme le fascine.

Le vrai Victor Hugues est tout cela, accusateur public à Rochefort pour le compte des Jacobins, nommé en Guadeloupe pour y apporter la Révolution et en chasser les Anglais qui ont pris les comptoirs. Il apporte le décret du 16 Pluviôse an II qui abolit l’esclavage – et en même temps la guillotine : la liberté et la contrainte. Car la démocratie jacobine est fusionnelle, pas libérale ; les minorités n’y ont aucun droit et sont vite raccourcies. J’veux voir qu’une tête ! Les autres, au panier ! Cela n’a guère changé en France, surtout à gauche…Mais si « l’Investi de Pouvoir » était idéaliste, il est devenu politique. Inféodé à Robespierre, il applique sa doctrine de façon rigide – on ne transige pas avec les Principes. Lorsque Robespierre est à son tour guillotiné, Victor Hugues suit le virage. Rappelé à Paris, ses états de service dans la guerre de course contre les Anglais et les Espagnols qui ont rendu la Guadeloupe prospère lui permettent d’être nommé gouverneur de Guyane. Là, il va appliquer, sans plus d’état d’âme que huit ans auparavant, le décret du 30 Floréal an X qui rétablit l’esclavage. Les frères Noirs devenus citoyens redeviennent des Nègres enchaînés. L’âme est détruite par le pouvoir ; administrer rogne l’idéal car il faut faire avec les ignorants, les profiteurs, les populistes. L’événement submerge.

Sofia est fascinée au début, comme les garçons, par cet homme jeune et enthousiaste ; il lui prendra sa virginité et elle l’aimera de tout son corps (description lyrique p.416). Elle quittera tout pour lui, le confort de la maison familiale et sa richesse, pour le rejoindre en Guyane où elle croit qu’il peut réaliser tant de choses, faisant passer la révolution de la vieille Europe à la neuve Amérique ; mais elle le quittera lorsqu’elle constatera qu’il n’est plus qu’un politicien qui exécute les ordres d’en haut, renchaînant les Nègres, réhabilitant les curés, rétablissant les Grands Blancs propriétaires fonciers. Billaud-Varenne déporté, ancien président des Jacobins, achète lui-même des esclaves – tout comme les « communistes » au pouvoir se sont empressés à chaque fois, dans chaque pays, de rétablir les privilèges – à leur profit.

Victor Hugues entraîne les trois vers Port-au-Prince lorsqu’une émeute contre les francs-maçons menace – mais Port-au-prince est incendié par les Nègres révoltés et son propre comptoir détruit. Si Carlos, l’aîné, retourne à La Havane pour surveiller les affaires de la famille, Sofia malgré son désir de passer outre lui est confiée ; seuls Victor Hugues et Esteban, à peine 16 ans, s’embarquent pour la France. Victor prend vite du poids dans la politique grâce aux francs-maçons et trouve une place de traducteur à Esteban son disciple. Il est envoyé à Bayonne pour traduire la Constitution de 1793 et la Déclaration des Droits de l’Homme (avec pléthore de majuscules, comme il se doit) en espagnol, afin de miner la vieille monarchie castillane. Mais la barbarie des révolutionnaires finit par le révulser ; le peuple en vrai est moins riant et plus grossier que le peuple des philosophes.

Il suit Victor en Guadeloupe comme secrétaire, craignant de passer lui aussi sous la guillotine pour déviance politique ; puis passe en Guyane, mandaté par Victor, avant de revenir à La Havane où il retrouve Sofia mariée et Carlos grossi, la maison de négoce plus prospère qu’avant. Mais cela l’ennuie, il a trop goûté du grand large et trop vécu l’aventure pour se caser dans la boutique. Victor Hugues a été successivement, selon ses dires : « boulanger, négociant, maçon, anti-maçon, Jacobin, héros militaire, rebelle, prisonnier, absous par ceux qui ont tue celui qui m’a fait [Robespierre], agent du Directoire, agent du Consulat » p.444. Cela donne le tournis, mais tel est le Système : il dévore ses propres enfants. « Prenons garde aux trop belles paroles ; au monde meilleur créé par les mots. Notre époque succombe sous un excès de mots. Il n’y a pas d’autre terre promise que celle que l’homme peut trouver en lui-même » p.349. Et Esteban de renchérir face à Sofia la peu sage : « Attention ! ce sont les croyants béats comme vous, les naïfs, les dévoreurs d’écrits humanitaires, les calvinistes de l’idée, qui élèvent les guillotines » p.351. Aujourd’hui les écolos.

Esteban devient enfant du siècle, la désillusion de Musset, après avoir été enfant des Lumières, le Huron de Voltaire. Il préfère la solitude contemplative à la politique populacière. L’auteur prend alors une langue somptueuse et sensuelle pour décrire l’adolescent de nature devenu homme naturel. « La clarté, la transparence, la fraîcheur de l’eau, aux premières heures du matin, produisaient chez Esteban une exaltation physique qui ressemblait fort à une lucide ivresse. (…) C’est ce qu’il appelait se saouler d’eau ; il offrait alors son corps nu au soleil qui montait dans le ciel, à plat ventre sur le sable, ou étendu sur le dos, jambes et bras écartés, en croix, avec une telle expression d’extase sur le visage qu’on aurait dit un mystique bienheureux recevant la grâce d’une vision ineffable. Parfois, poussé par la vigueur nouvelle qu’une telle vie lui infusait, il entreprenait de longues explorations des falaises, grimpant, sautant, barbotant, s’émerveillant de tout ce qu’il découvrait au pied des rocs » p.235. Amoureux de sa cousine, qui fuit rejoindre Victor avant de le quitter, amère, Esteban finira entraîné par elle dans un combat idéaliste désespéré, à Madrid – pour rien. Que peut-on contre les forces de l’Histoire ?

Quant au style de l’auteur, il est clairement baroque sud-américain avec de longues phrases à la Garcia Marquez et la luxure des plantes, des bêtes et des corps. Il est aussi surréaliste avec des rapprochements incongrus, « révolutionnaires », entre l’esprit encyclopédiste des Lumières et l’absurde des réalités décrites par les explorateurs. Il y a un goût du mot rare, presque pédant, pas toujours bien traduit comme cette « cécine » qui n’a aucun sens dans les dictionnaires français mais qui est la cecina espagnole, une viande séchée de bœuf ou d’âne. Il faut aimer le style, le prendre à grandes goulées de pages. J’aime bien.

Alejo Carpentier, Le siècle des Lumières (El Siglo de las Luces), 1962, Folio 1977, 463 pages, €9,20

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Bestialité Pacifique

Un tueur en série fonce sur le Kimberley ! Ce crapaud-buffle, petit, costaud et venimeux avait  été introduit en 1935 dans les plantations de canne à sucre du Queensland. En 76 ans, ce crapaud, à raison de 50 km par an est arrivé aux portes de cette région du nord-ouest de l’Australie, réservoir de biodiversité. Déjà les scientifiques comptent les espèces rares qui disparaîtront comme une espèce d’opossum à la queue couverte d’écailles, trois espèces d’iguanes, deux espèces de tortues, une espèce de grenouille arboricole, le quoll du nord, marsupial carnivore. Certains scientifiques préconisent pour pallier l’arrivée de l’éco-terroriste toxique, de créer l’Arche du Kimberley, une banque de gènes des espèces pouvant être éradiquées par le crapaud-buffle.

crapaud buffle australie

Originaire de Tasmanie, il a été introduit dans les années 1937-1939. C’est un oiseau de petite taille vert-olive, poitrine et dos gris, ventre clair, il porte des lunettes (un cercle blanc marque le pourtour de ses yeux). Il vit dans les jardins des zones habitées et les sites boisés. Omnivore, il trouve tout pour ses repas des insectes, des pommes-cannelles, des papayes mûres. Il s’est répandu par ses propres moyens dans les autres îles. Quand l’île est trop éloigné il voyage clandestinement dans les soutes des goélettes. Il est soupçonné de propager les graines du Miconia calvescens, plante introduite et envahissante.

L’Australie compte 140 types de serpents dont 8 dont partie des plus dangereux au monde et 10 000 espèces d’araignées ! Parmi les espèces mortelles de serpents : le brown snake, le taïpan, le tiger snake, le death adder, le red bellied… quelques exemples de serials-mordeurs ! Pour les araignées, la red-back et la Sydney Funnel web, la plus dangereuse se trouve dans un rayon de 200 km autour de Sydney. 424 personnes ont fait appels aux services des paramédicaux durant les 6 derniers mois ; 288 recensés pour des morsures d’araignées et 136 pour les serpents !

C’est en Australie aussi que 400 boat-people sont arrivés en moins de six jours. Les centres de rétention australiens sont complètement saturés.

serpent brown snake australie

Il est un requin baleine qui intrigue scientifiques et médias du monde entier. Christophe Ciccullo a pris des clichés, en s’approchant à moins d’un mètre d’un jeune requin, âgé d’une dizaine d’années, et découvert cette particularité douloureuse : un cordage barde ses nageoires pectorales». « Nous avons constaté qu’il était ceinturé par un bout, une corde de 8 à 10 mm d’épaisseur recouverte de coquillages. Il l’avait depuis assez longtemps pour que la plaie se soit refermée sur ses nageoires cisaillées et ait emprisonné le cordage. » Ce seraient les séquelles d’une rencontre avec un objet, à ce jour inconnu, dispositif de concentration de poisson, chapelets de station perlière ou filets dérivants. Il pourrait s’agir d’un DCP d’un autre pays ou d’un filet dérivant. « Les requins baleines sont des requins pélagiques qui effectuent des migrations énormes sur plusieurs milliers de kilomètres ».

L’épidémie de dengue poursuit inexorablement son périple, fin mars 34 cas à Tahiti et Moorea.  Les virus (dengues 1 et 3) sont arrivés de Nouvelle-Calédonie et de Guyane. Le nombre de cas devrait continuer à augmenter dans les prochaines semaines à moins que les virus n’attendent la fin des élections territoriales ! C’est pire en Nouvelle-Calédonie, 6378 cas de dengue depuis septembre 2012 !

Et voilà qu’arrive un nouveau fléau, 10 cas confirmés de chikungunya enregistrés.

C’était une ingestion aviaire. Lors de la phase d’atterrissage du vol Air France 076 en provenance de Paris via Lax, l’appareil est entré en collision avec des volatiles sur l’aéroport international de Tahiti-Faa’a. Il a fallu inspecter l’appareil, ce qui a conduit Air France a annulé le vol AF 077 pour 300 passagers et à le reprogrammer pour le lendemain au grand dam des voyageurs. Une journée de galère vu le manque d’organisation au sol pour loger, nourrir, les voyageurs privés de moyen de transport.

Enfin, ici on a toujours une réponse toute prête ou presque ! Un expert des « périls animaliers » est arrivé au fenua. Hourrah ! Il existe des dispositifs pour chasser ces gêneurs MAIS – car il y a un mais – ils ne sont pas T R O P I C A L I S E S. Et si l’université de Polynésie créait un super diplôme pour épouvanter les minuscules vinis (petits oiseaux) ?

lapin jeannot

Mon jardin suspendu fait des jaloux : mes salades, mes radis, mes tomates-cerises, mes gombos, mes plantains pour Jeannot lapin – tout est jalousé. Grisette la chatte s’installe sur mes plantations pour prendre le soleil, allez ouste ! Poussin devenu un beau coq chante tous les matins sous ma fenêtre pour quémander ses repas. J’avais dû l’élever avec son frère et ses deux sœurs après que leur mère eut été tuée par les chiens errants. Qui a dit que je n’avais pas de famille ?

Hiata de Tahiti

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Maladies du paradis

Après la dengue 1, après la dengue 2, voici la dengue 3 qui elle nous vient de Guyane grâce à une voyageuse arrivée récemment de là-bas. Alors, quoi, vous n’avez pas encore éliminé tous les gîtes à moustique ? Ceux qui ont chopé la dengue, habiteraient à Moorea (quartier Haapiti) et Tahiti (Punaauia, Tipaerui et Mahina). On n’est plus chez soi, quoi ! La dengue se porte bien, merci pour elle, elle poursuit sa progression, quinze cas déclarés et toujours deux sérotypes sur le territoire et deux décès en Nouvelle-Calédonie.

La grippe est présente également – ça tousse, mouche, nez qui coule, les voies aériennes sont encombrées. Quelques six cas de grippe A (H3N2) confirmés sur les onze prélèvements.

Nous avons reçu et pris devant témoins (les POD) les comprimés de Notézine (diethylcarbamazine) et le Zentel (albendazole) afin de lutter contre la filariose. L’an passé 80,6% de la population avaient avalé les pilules. On espère faire mieux cette année.

poissons sur assiette

La ciguatera communément appelée gratte contamine certaines espèces de poissons malgré tout consommés. Tous les archipels sont touchés. Quatre espèces de poissons présentent un risque important d’intoxication : barracuda, baliste, carangue, poisson perroquet. Le risque est grand alors si vous consommez, par hasard, la murène ou tavere ; le poisson Napoléon ou mara ; le mérou ou kito ; la loche saumonée ou tonu ; les carangues surtout les grosses ou paihere ; le bec de cane ou meko ; la dorade tropicale ou mù ; le poisson perroquet ou tegatega ; le barracuda ou ono ; le baliste ou o’iri. Détournez votre regard et allez chez Picard, cela vaudra mieux pour vous les Popa’a !

Heureusement les Paumotu (habitants des Tuamotu) fabriquent et utilisent des ra’au tahiti (médicaments) pour conjurer cette gratte. Je vous indique quelques recettes ? OK alors ! comme le jus de la bourre d’un jeune coco vert au stade nia qui vous fera vomir et éliminer le poisson poison ; ou encore le fruit et les feuilles de la pomme Cythère avec de l’eau de coco verte ; une décoction de papaye verte ; des fruits verts et mûrs de nono avec de l’eau de coco.  Vous avez les recettes pour guérir de cette intoxication mais le mieux serait de ne pas consommer les poissons cités plus haut.

En attendant le décollage de votre avion pour Paris, vous prendrez bien un p’tit kawa ? C’est la mésaventure qui est arrivée à un jeune couple de métropolitains de Saint-Rémi de Provence après de merveilleuses vacances au fenua et qui ont relaté leur mésaventure dans la Dépêche de Tahiti. Le « petit noir » du bar de l’aéroport international coûte cinq (5) fois plus cher que dans les aéroports de métropole !

J’ajoute, pour la bouteille d’eau itou, même tarif. Alors qu’en Australie, en Chine, on vous fait vider le contenu de votre bouteille, et dès que vous avez satisfait aux contrôles pour pouvez remplir GRATUITEMENT votre bouteille vide dans des appareils distribuant de l’eau dans les salles d’embarquement.

Encore une petite information, au départ de Paris, sur Air Tahiti Nui, la période la moins onéreuse pour un billet se situe du 1er novembre au 31 mars. Avis aux amateurs !

Plus de 600 pieds de papayers ont été saccagés par une bande de six  jeunes. Laissés à terre, les fruits arrivaient à maturité, deux ans de travail anéantis pour deux jeunes agriculteurs de 20 et 23 ans. Ils avaient prévu de fournir 300 à 400 kg de papayes par semaine jouant sur les différents niveaux de maturité des plans. Un vandalisme gratuit. Quel contre-exemple alors que le gouvernement voudrait favoriser l’installation de jeunes dans les métiers de l’agriculture ! Trois ados ont été interpellés, ils sont originaires des quartiers environnants. Le préjudice est estimé à 600 000 CFP.

Vahine nue Tahiti

A Taha’a, un jeune homme de 24 ans écroué pour meurtre. La victime l’avait sommé d’arrêter de le frapper, il l’a achevée d’un coup de pied au visage et a continué à s’acharner sur elle au sol. Aux Assises, 25 ans de réclusion pour J.Y., reconnu coupable d’avoir assassiné sa fille. Cet homme n’était pas que le meurtrier de cette femme de 45 ans, il était aussi son amant. En Correctionnelle, le directeur d’une garderie a été condamné à 5 ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur des enfants.

Le cambrioleur a été pris en chasse puis arrêté par ses victimes. En comparution immédiate il a été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis. L’intervention des particuliers a été musclée. A la barre, le prévenu s’était plaint de cette situation et estimé que ses poursuivants « n’avaient pas le droit de le taper ». Les magistrats mi-amusés, mi-sidérés lui ont répondu : « ça, ce sont les risques du métier de voleur, Monsieur. Ce n’est pas un métier de tout repos. Vous n’allez quand même pas vous plaindre que les gens vous aient frappé ? » Et le procureur d’ajouter : « Vous avez eu ce que vous méritiez Monsieur. La loi donne le droit à toute personne de procéder à l’interpellation de l’auteur d’un flagrant délit. On a donc le droit d’interpeller un voleur avec la force ».

Hiata de Tahiti

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Manger bien ou mal à Tahiti

Vous avez dit bio ? Je lis dans la Dépêche de Tahiti : « Extraits du conseil des ministres ; prise en charge du fret maritime des engrais et pesticides chimiques destinés à l’agriculture. Il s’agit de la prise en charge du fret maritime des produits nécessaires au développement économique et social aux produits suivants nécessaires aux agriculteurs doit permettre le développement des filières agricoles dans les îles autres que Tahiti. Le fret sera pris en charge également pour les amendements (fientes de poules, lisier de porcs, déchets de poissons, tourteaux de coprah …) Ah bon ? je n’y comprends rien ! Et vous ?

Palme d’or de l’obésité : Hip, hip, hip, hourrah ! Qui a reçu cette palme d’or ? Hein ? La Polynésie qui coiffe tous les Ultramarins sur le poteau. Le taux d’obésité infantile est de 34,1% au fenua. La Martinique est seconde avec 25,8%, la Guadeloupe troisième avec 25%, la Guyane affiche 18,3%. Les causes sont connues : sédentarité des populations, abandon de la cuisine traditionnelle au profit d’aliments raffinés, urbanisation, allongement de l’espérance de vie.

Elles sont belles mais dangereuses, plantes souvent toxiques, parfois mortelles. Poinsettia (Euphorbia pulcherrima) ou Etoile de Noël. L’ingestion est dans 90% des cas asymptomatique (diarrhées, vomissements) eczéma et démangeaisons si contact avec la peau. Datura stramonium appelé pomme-épineuse, herbes-aux-taupes, chasse-taupe, herbe du diable, endormeuse, pomme poison, trompette des anges, trompette de la mort. Toutes les parties sont toxiques : vomissements, hallucinations, arrêt cardiaque allant jusqu’au décès. Thevetia peruviana ou bois-lait, son latex est très toxique, ses graines parties sont toxiques, l’ingestion d’une simple feuille peut s’avérer mortelle pour un enfant et un adulte, en raison des troubles provoqués. Jatropha podagrica ou pignon d’Inde ou médicinier, les baies et la sève sont toxiques… Demeurez vigilants !

A Rurutu (îles Australes), le jury du Heiva et la population ont dégusté une préparation d’autrefois. Des racines de ti (cordyline) sont cuites dans un four. Ce four est recouvert de feuilles de purau imbriquées les unes dans les autres pour former un couvercle. Les racines cuites sont découpées en tranches et offertes. Autrefois friandise pour les enfants, sucre pour les aliments, se gardant plusieurs mois, cette racine était bénie des dieux. Dans les temps anciens, la racine de ti était utilisée pour ses apports en sucre. Du temps des goélettes, les voyages duraient plusieurs semaines, voire plus. Il fallait prévoir une nourriture qui puisse se garder. Les protéines étaient fournies par le poisson, les vitamines et la force par le taro, le coco pour les corps gras et le ti pour l’énergie vitale. Si aujourd’hui les besoins ne sont plus les mêmes, le rituel demeure et sort à l’occasion des fêtes de juillet.

Hiata de Tahiti

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