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La grande course autour du monde de Blake Edwards

Dans le même style que Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines, sorti la même année, il s’agit cette fois-ci d’une course automobile. C’est un film un poil plus long, dans lequel s’enchaînent les anecdotes et où l’on ne s’ennuie jamais. Toujours le même thème : l’hubris de l’Amérique, le culte des records, la meilleure industrie du monde, en bref, le prouver. Un héros américain, technicien gentleman, est affronté par un « professeur » d’origine germanique, qui sait tout mieux que tout le monde et qui veut le descendre. Une fille, ici féministe, veut couvrir la course comme journaliste et vient semer la zizanie comme un chien dans un jeu de quilles. Tout cela se terminant bien-sûr par la victoire… de l’amour.

La course est inspirée par le New York-Paris 1908, dit The Great Race, une sorte de Tour du monde en 80 jours reformaté à l’américaine. Le Grand Leslie (Tony Curtis) – ainsi l’a surnommé la presse people, jamais en mal de superlatifs – s’élance dans sa Super Leslie, auto peaufinée avec le moteur Weber, pur produit de l’industrie des États-Unis – une authentique Thomas Flyer 35, voiture américaine qui remporta la vraie course New York-Paris en 1907. Il est défié par nombre de concurrents, dont le professeur Fate (Jack Lemmon) – dont le nom signifie Destin, autrement dit le diable contre le bon Dieu. Fate et son âme damnée Max (Peter Falk) sont inspirés de Laurel et Hardy, d’où les gags, et ont probablement inspiré la série de dessins animés américains des années 69-70 Satanas et Diabolo. Ils sont les trublions dans la voie du Progrès, le Mal en embuscade sur le chemin du Bien.

Cette vision biblique n’est pas sans fondement. En effet, c’est une femme qui va tenter le héros et le faire chuter. Maggie Dubois (Natalie Wood), au nom bien français pour dire combien elle ne saurait être yankee, se dit féministe et revendique haut et fort non seulement le droit de vote, mais aussi « l’égalité avec les hommes ». Elle veut donc être reporter dans la course. Comme le directeur du Sentinel (Arthur O’Connell),dont le nom Goodbody (Grosbonnet en français) dit tout le pouvoir du mâle, dit non. Elle se présente chez Leslie qui l’éconduit après champagne, et chez Fate qui la boute dehors à coups de pied dans le faux-cul de sa robe. Elle décide alors de participer en tant que concurrente. Évidemment, si elle a la volonté, elle est munie comme il se doit (selon les normes des années 60) d’une cervelle d’oiseau et choisit une guimbarde faite plus pour le week-end à la campagne que pour un raid de 20 000 km. Ce pourquoi elle échoue, moteur cassé, dans une pampa américaine. Leslie qui passait par là la recueille, prêt à la mener à la ville. Mais la femme est traîtresse, on le sait depuis Eve, et elle dit oui tout en n’en pensant pas moins. Elle va éliminer l’assistant de Leslie Hezekiah (Keenan Wynn) – au nom de prophète d’Ancien testament – pour prendre sa place.

Pendant ce temps le professeur Fate, jaloux aigri des succès sans cesse renouvelés du jeune américain sport, construit sa propre automobile, la Hannibal VIII – en souvenir du Carthaginois qui a fait trembler Rome. Max a saboté sur son ordre les voitures des cinq premiers concurrents, qui perdent successivement leur direction, leur boite de vitesse, leurs roues, leur moteur. Mais comme il est discipliné, donc bête (critique usuelle de la rectitude bornée prêtée aux Allemands), un ordre est un ordre, il a aussi saboté sa propre voiture, la numéro 5. Car le mal est dans le Mal, ainsi va le monde voulu par Dieu.

La course se poursuit avec les deux autos en tête, la Super Leslie et la Hannibal VIII dotée de gadgets techniques à la Mercedes comme s’élever sur ses roues, cracher un écran de fumée, tirer au canon par l’avant. Fate, arrivé en premier dans une ville du Texas au nom de Borracho (qui signifie bourré, aviné, schlass, en espagnol), veut rafler l’essence, mais le maire ne l’entend pas de cette oreille. Il y aura fête et essence seulement le lendemain. C’est alors le prétexte à french cancan avec girls levant les gambettes, goualante d’une fille de pionnier féministe avant l’heure (Dorothy Provine), féroce jalousie de son super macho de mari Texas Jack (Larry Storch) – et grosse bagarre comme dans les films. Une fois le saloon détruit, Fate en profite pour faire main basse sur le carburant et brûler ce qu’il ne peut emporter, laissant Leslie le gentleman qui avait bien gentiment accepté la fête, faire la course jusqu’à la ville voisine tiré par des chevaux.

La fille Maggie, toujours traîtresse, s’est cachée dans la voiture de Fate, abandonnant Leslie qui l’a pourtant recueillie sur la route. Mais Fate, contrairement à l’autre, ne se laisse pas faire, et il laisse la féministe se débrouiller comme un homme en la lâchant au bord de la route. Elle usera évidemment de sa séduction, si féminine mais fort peu féministe, pour se faire enlever à nouveau par Leslie jusqu’à la ville où est le train – et commander à l’avance grâce à ses pigeons voyageurs qui lui servent de téléphone pour ses articles, de l’essence pour la Super Leslie. C’est là qu’elle menottera Hezekiah dans le train pour New York et qu’elle prendra sa place auprès de son beau patron.

Suit une séquence en Alaska où les deux voitures se côtoient, les quatre passagers sous la même couverture en buvant du champagne, tandis qu’un ours blanc erre dans la Hannibal, le tout finissant sur un iceberg qui se détache de la côte et fond inéluctablement. Passage en Russie (alors URSS) dont on ne sait ni ne voit rien – d’où peut-être le prix d’argent au Festival international du film de Moscou 1965. Ils arrivent en Carpanie, une principauté des Carpates mythique, du genre Syldavie ou Bordurie à la Hergé. Là, il a bal et chœur d’enfants, un programme plus culturel qu’au Texas mais tout aussi conventionnel social.

Là, le prince est bête et bourré toute la journée, avec un rire benêt. Il doit être couronné le lendemain, mais le général commandant l’armée et le baron ministre fomentent un coup d’État pour prendre sa place. Ils tombent sur le professeur Fate et lui trouvent une ressemblance étonnante avec le prince. Il l’arrêtent donc pour qu’il prenne sa place au couronnement et abdique dans la foulée,comme dans Le prisonnier de Zenda, confiant le pouvoir au ministre nommé chancelier. Fate n’a pas le choix, c’est oui ou pan ! Il accepte de jouer le jeu et fait emprisonner Leslie, tandis que le baron enferme le Prince et Hezekiah. Mais Max, déguisé en moine, réussit à délivrer Leslie et à faire diversion avec sa voiture à fumée, laissant courir les soldats dans le brouillard. Leslie s’immerge dans les douves, franchit les remparts au grappin, et affronte torse nu le baron au sabre. Mais il est plus habile que lui et l’autre rompt, se jetant dans les douves en défonçant la barque qui l’attendait. Fate est juste couronné dans l’église quand Max, qui a réussi à se faufiler sous sa traîne, le pousse à fuir. Leur course atterit dans les cuisines du palais où se préparent toute une série de pâtisseries. Grosse bagarre de tartes à la crème où chacun en prend pour son grade (2357 tartes furent nécessaires), jusqu’à Leslie qui y avait échappé mais qui, en évitant une tarte lancée, s’étale dans la tarte que tenait Maggie, traître par omission.

La course reprend pour Paris, où la ligne d’arrivée les attend sous la tour Eiffel. Maggie est montée avec Leslie et Hezekiah. Fate est persuadé de gagner la course à cause de la femme qui va empêcher Leslie d’arriver. En effet, celle-ci multiplie les piques d’un féminisme de caricature, se poussant du col avec excès du genre qu’affectionnera Goebbels et que Staline reprendra : « tout ce qui est à moi est à moi et tout ce qui est à vous est négociable ». Elle veut faire tout comme les hommes, mais pas se baigner nue comme eux, ni embrasser qui lui plaît comme eux, ni s’habiller en costume et pantalon comme eux, ni se priver de maquillage et de parfum comme eux, ni… En bref, Leslie se prend une baffe. A cinquante centimètres du ruban d’arrivée, arrivé premier, il arrête sa voiture pour convaincre la fille qu’il en est amoureux et qu’il préfère perdre la course qu’elle.

Fate gagne donc, mais ce n’est pas une vraie victoire. Il en est humilié, ulcéré, il éructe. Et lance un nouveau défi, une course retour Paris-New York qui commence dès maintenant. Sauf qu’il ordonne à Max de « pousser le bouton » pour démarrer, mais ce n’est pas le bon. Le gadget canon sort et tire un obus… qui fait s’écrouler la tour Eiffel. Ce monument phallique symbole de la France a toujours irrité les Yankees dominateurs et sûrs d’eux-mêmes. Le film opère une vengeance populiste de fin, appelée à concourir au succès du spectacle.

Un bon divertissement, surtout pour les enfants. Les gags sont hilarants et les aventures qui suivent palpitantes. Quant à Nancy Wood, ses tenues sexy et affriolantes restent dans les convenances.

DVD La grande course autour du monde (The Great Race), Blake Edwards, 1965, avec Tony Curtis, Jack Lemmon, Natalie Wood, Peter Falk, Vivian Vance, Warner Bros 2008 vo anglais, doublé français, plus sous-titres, 2h26, €9,59 (attention, le Blu-ray associé, proposé par Amazon n’est qu’en espagnol)

(mon commentaire est libre, seuls les liens sont sponsorisés Amazon partenaire)

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Victor Victoria de Blake Edwards

Un film drôle qui est une réflexion sur la condition des femmes au début des années Mitterrand, décentré en 1934 pour éviter les polémiques – une reprise du film allemand Viktor und Viktoria de Reinhold Schünzel, sorti en 1933 à l’avènement d’Hitler. Victoria la chanteuse n’a aucun succès, Victor le chanteur en aura (Julie Andrews pour les deux) – ce que c’est que le genre… L’homosexualité commençait à être reconnue et le film en rit, la suite de gags qui ponctuent l’histoire servant à mettre dans de bonnes dispositions le public envers les mœurs qualifiées jusque-là par toutes les religions d’inversion.

D’autant qu’il s’agit ici d’une double inversion, un renversement des codes des « pédés » habituels (ainsi disait-on dans les années 1930 jusqu’aux années 2000). Victoria devient Victor pour percer (sans jeu de mots) mais elle se déguise en femme, le « compte Grazinsky » s’exhibant en travesti. Ce rôle n’a rien d’ambigu, sauf pour les apparences. Et ce sont justement ces apparences qui sont sur la sellette.

Une femme se doit d’être pomponnée comme une Pompadour, maquillée comme un clown, savamment moulée et dénudée là où il faut comme une putain pour exciter le désir mâle. Sans parler de leur constante parlotte, caricaturée ici par la Norma (Lesley Ann Warren) entre hystérie et logorrhée, émotion à fleur de peau passant sans aucune raison de l’hostilité à Victoria la vedette à l’adulation pour Victor lorsqu’iel ôte sa perruque pour paraître coiffée en homme.

Un homme se doit d’être viril, autrement dit agressif, dans sa vie comme en affaires, sans cesse dans la cour de récré pour s’imposer et dominer. King Marchand (James Garner), un producteur de spectacles américain fricotant avec la mafia qui est tombé raide dingue de Victoria, « ne sait plus où il en est » lorsque se dévoile Victor, le faux garçon. Est-il atteint de cette contamination de l’abomination réprouvée par Dieu, la Bible, l’église et toute la société ? N’est-il qu’un être humain comme les autres, ni ci ni ça mais toujours entre deux, tenté un jour par une femme et un autre jour par un jeune homme ? Il va tenter de se laver du « péché » de désir homoérotique en se soumettant à l’épreuve de la violence pour prouver sa virilité, la bagarre étant destinée à le rassurer sur son appartenance au genre mâle. Son garde du corps même (Alex Karras), meilleur de l’école au rugby durant l’enfance lui avoue : il « en est ». Tous les repères vacillent.

Le contraste des rôles sociaux est présenté par les spectacles ou Victor et King vont ensemble : le dancing pour homme, très sage, avant pour lui le bar ouvrier où déclencher une bonne baston entre mâles ; la boxe pour lui où les corps demi nus, en sueur, prennent des coups sourdement sexuels à faire gicler le sang, et l’opéra pour elle, la plus grande émotion de sa journée. Incompréhension réciproque, écartèlement culturel construit pour séparer les genres. Seul le chanteur de charme d’âge déjà mûr Toddy (Robert Preston) comprend Victor et Victoria dans le même corps, tout comme King est à la fois mafieux et amoureux. Il est l’intermédiaire généreux, affable, attentif, le meilleur rôle du film.

Une histoire longue qui se complaît aux revues de cabaret du Gai Paris, ici plutôt « gay ». L’illusion est reine, le factice, le faux-semblant, ce qui peut rappeler le cabaret Michou à ceux qui connaissent. La Belle de Paris est convoitée par l’hidalgo parmi un bataillon de danseurs–danseuses. L’irruption de fêtards de la haute société, sans gêne et arrogants comme il se doit, déclenche des bagarres générales, faisant fermer le cabaret – où d’ailleurs Victoria a échoué à être embauchée lorsqu’elle était dans la dèche en femme, et où Toddy le chanteur de charme sur le retour, s’est fait virer pour avoir sciemment insulté son ex-jeune amant bourgeois devant le patron ignare en spectacle.

Le souvenir retient les moments de pur plaisir, une anthologie de drôlerie comme le dit mi bémol qui casse les verres, le garçon de café sartrien, le cafard dans la salade, le vieux gras qui bouffe un gâteau à la crème en vitrine, le client de l’hôtel qui n’ose pas laisser ses chaussures à la porte, le ballet des portes de placards où se planquent les espions de Victor–Victoria, les aléas de l’enquêteur (foudre sur parapluie, doigts dans la porte, gelée sur le balcon refermé), les hystéries de la putasse blondasse réexpédiée aussi sec à Chicago, les « vérifications » pour savoir si Victoria est un homme.

Le spectateur ne s’ennuie jamais et le message 1982 passe alors que l’homosexualité est dépénalisée sous Mitterrand : il est des hommes différents et des femmes qui peuvent être plus libres dans les rôles d’hommes. Ce qui n’empêche pas l’amour entre un homme moins viril et une femme moins féminine, sans parler du reste.

DVD Victor Victoria, Blake Edwards, 1982, avec Julie Andrews, James Garner, Robert Preston, Lesley Ann Warren, Alex Karras, Warner Bros 2002, 2h09, €10.49 blu-ray €28.85

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Boire et Déboires de Blake Edwards

Le comique 1987 est un brin daté mais reste drôle bien qu’un peu retenu pour nos goûts. Les excentricités de chacun restent dans le bon ton sans jamais déborder. A Los Angeles, Walter Davis (Bruce Willis dans son premier grand rôle) est un ancien joueur de guitare célibataire et sans liaison reconverti dans la banque où il analyse des dossiers pour que son patron (George Coe) puisse conseiller des placements à ses clients. Il est bordélique, mal fagoté, stressé comme un artiste dans la finance ; l’inverse du cool dragueur Denny (Mark Blum) son collègue toujours tiré Armani à quatre épingles.

Le trio doit rencontrer un gros entrepreneur japonais (le Japon est alors maître du monde, avant son krach immobilier de 1990). Le Nippon est traditionnaliste et conservateur, le genre à garder sa femme soumise à trois pas derrière lui, qui ne parle que sur son autorisation et est la seule à lui proposer et à allumer sa cigarette. Walter se dit que, pour se faire bien voir, il doit venir accompagné. Malgré son frère vendeur de voitures et menteur comme un commerçant yankee, il ne voit pas d’autre solution que la cousine de sa femme, Nadia (Kim Basinger), qui vient de fuir David (John Larroquette), son riche fiancé avocat immature et trop collant. Il se méfie, avec raison. Son frère Ted (Phil Hartman) lui a bien transmis les conseils de sa femme de surtout ne pas faire boire Nadia, Walter le bordélique s’en moque : c’est entré par une oreille et sorti par l’autre.

Il ne peut donc s’en prendre qu’à lui-même si la suite de catastrophes du plus haut comique émaille sa soirée. Avant le dîner prévu dans un restaurant chic, il va la chercher à son hôtel pour faire connaissance. Il l’emmène au studio d’enregistrement où il a fait ses premiers pas de guitare jazz et où Stanley Jordan (par lui-même) est en train d’enregistrer un morceau. Il offre le champagne, bien-sûr. Nadia se transforme vite en gremlin, l’alcool ne lui réussissant absolument pas. Elle fait tout de travers, provoque, insulte, met les pieds (à hauts talons) dans le plat, bref se comporte comme une harpie jetée dans un magasin de porcelaine sociale.

Le serveur snob du restaurant (évidemment français) prend un accent belge tellement outré pour requalifier les plats de la carte que lui lisent les clients qu’elle l’insulte en bruxellois pour le remettre dans ses origines. Comique de situation, elle rembarre Denny, venu draguer une aussi belle poule faisane qu’elle, lui arrache sa pochette de veste, court raconter à sa fiancée ce qu’il est, ce qui la fait se défiler. L’épouse japonaise (Momo Yashima) de Monsieur le chef d’entreprise Yakamoto (Sab Shimono) est une caricature médiévale avec son fard blanc de craie, sa coiffure apprêtée aux épingles et son kimono qui l’oblige à marcher à tout petits pas serrés (pour l’empêcher de fuir). Nadia va donc à sa table pour lui vanter la liberté des femmes californiennes, lui arracher sa perruque (ce qui couvre l’épouse de honte et l’incite à courir aux toilettes) et, pour se faire pardonner, lui assure que la loi de Californie permet aux épouses de garder 50% des revenus de leur mari : « y a-t-il un avocat spécialiste en divorce dans la salle ? » – trois costumes se lèvent…

Aucun doute, Walter est viré. Au lieu d’être mieux vu, il perd son poste lucratif. Il veut raccompagner Nadia-la-folle à son hôtel mais elle veut finir en boite. Soudain surgit son ex, qui veut la récupérer et s’en prend à Walter. Courses en voiture et comique de répétition, David rentre dans une devanture de marchand de couleurs, puis une autre fois dans une animalerie, une troisième fois dans une boutique de farine en gros.

Enfin dégrisée à demi, elle donne une adresse d’amie à Walter, dans une banlieue mal famée. Au moment d’appuyer sur la sonnette, comique d’excès, la maison se défile sur des roulettes, emportée par les déménageurs. Pendant ce temps des malfrats démontent à moitié la voiture tandis que des flics déboulent mais ne font rien, que s’arrêter pour interroger la victime sans poursuivre les voleurs.

Pour Walter, c’en est trop. Rajoutant sur le comique d’excès, il emmène Nadia dans une fête qu’elle a mentionnée et déboule avec elle dans une party chic où il se goinfre exprès de petits fours et avale coupe sur coupe… avant de retrouver, comique de répétition, le David déchaîné. Bagarre, flics, arrestation, une nuit en cellule.

Fin de l’histoire ? Non pas : au matin, Walter se retrouve libéré sous caution, payée par… Nadia, 10 000 $ quand même. Il ne voulait surtout pas la revoir mais se sent obligé d’aller lui rembourser, ce qui conduit Nadia à renouer avec l’avocat David, son ex, afin qu’il défende Walter pour l’avoir lui-même agressé. Au tribunal, le juge (William Daniels) s’avère le père de David et consent à le libérer sans charges si ledit fils promet de s’exiler loin du comté de Los Angeles. Nadia a promis le mariage sans consommation à David pour qu’il sauve Walter.

Il doit se faire à la propriété du juge où David a gardé sa chambre d’enfant et dort en pyjama boutonné jusqu’au cou avec ses peluches. Walter ne veut pas qu’elle se sacrifie pour elle ; en fait il est amoureux et sent que c’est réciproque. Il imagine alors un stratagème à base d’alcool pour faire rater le mariage et assiste à la scène, caché dans une dépendance proche de la piscine, malgré le doberman de garde. Ce qui engendre la nuit durant des quiproquo amusants en comique de répétition.

Tout finira comme il se doit, après une heure trente de rigolade sans cesse relancée. Bruce Willis n’est pas au mieux dans ce rôle de fonceur niais et Kim Basinger n’est finalement pas aussi sexy que l’on en avait gardé le souvenir. En fait, ce n’était pas mieux avant – il suffit de revoir les films du passé. Mais on passe un bon moment.  

DVD Boire et Déboires (Blind Date), Blake Edwards, 1987, avec Kim Basinger, Bruce Willis, John Larroquette, William Daniels, George Coe, ESC éditions 2021, 1h32, €14.99 blu-ray €19.99

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