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Pourquoi aller au Costa Rica ?

C’est un pays à la mode à notre époque où la plupart des pays musulmans nous sont interdits et où la révolution secoue des pays d’Amérique du Sud et d’Asie. L’Amérique centrale est tentante par son climat et sa verdure, notamment pour le Costa Rica ses forêts, 34 % de la superficie mais surtout par ses animaux sauvages, 5 % de la biodiversité mondiale, dit-on. Comme le pays est un carrefour des deux Amériques, des mammifères du Nord tel que coyote, écureuil, raton laveur et cerf de Virginie, côtoient des mammifères du Sud tel que coati, singe, tapir, paresseux, pécari, jaguar, etc. C’est ainsi que l’on m’a vanté le pays, que je ne connais pas.

Le Costa Rica est peu étendu, le dixième de la France, et son point culminant s’élève à 3820 m au-dessus de la mer. Son nom vient de Christophe Colomb qui l’aurait baptisé « côte riche », lors de son dernier voyage en 1502, en raison de sa terre fertile de son climat favorable à l’agriculture. Le pays prend son indépendance en 1821 avec la déclaration commune du Guatemala, du Honduras, du Salvador et du Nicaragua. Il devient indépendant de la République fédérale centre-américaine en 1836 et bâtit un régime républicain à suffrage universel. L’éducation gratuite et obligatoire est instituée en 1869 juste avant que l’United Fruit Company américaine ne décide de planter des bananes et d’encourager le chemin de fer. Le pays n’a plus d’armée depuis 1948.

La frontière sud est celle du Panama, la mer des Caraïbes s’étend à l’est tandis que l’océan Pacifique est à l’ouest. Pays volcanique, les basses terres littorales sont étroites et découpées tandis que le centre du pays est un vaste plateau creusé par une vallée centrale. Le pays exporte surtout aujourd’hui des bananes mais aussi du café, du sucre, des fleurs, des agrumes, des avocats, du cacao et de l’huile de palme. Des zones franches ont été installées pour les industries pharmaceutiques, des sociétés informatiques et des centres d’appel, qui ont permis une croissance relativement forte jusqu’à la crise économique de 2008. Le tourisme forme 10 % du PIB, il est la source principale de devises. Le pays est évidemment très dépendant de son grand voisin du Nord, les États-Unis.

La nuit précédant le départ, j’ai peine à dormir, il fait trop chaud, je subis un courant d’air depuis la fenêtre. Je l’ai entrouverte sur la rue mais des braillards bourrés, des couples sans gêne, des autos et des motos ne cessent d’alimenter le vacarme dans ce quartier touristique de la capitale. Le bus de nuit est à l’heure et il y a très peu de circulation. Le trajet dure une trentaine de minutes. Le passage au centre international de Rungis la nuit est pour moi une première. Le complexe est gigantesque, les pavillons s’étalent sur des dizaines d’hectares. Dans le bus, la clientèle est pauvre et immigrée, ou de jeunes travailleurs ; je suis le seul voyageur pour Orly. Une jeune fille, déjà mère et laide, sourcils froncés, sort de Paris en pleine nuit pour la banlieue. Elle tapote sans arrêt son gadget électronique à trois heures du matin comme si d’importants messages devaient être lus avant l’aube du dimanche.

Je suis en avance à l’entrée du hall 1 à Orly Ouest. Nous sommes déjà demain. Pour Iberia, la queue comprend beaucoup de familles dont un blond d’environ 11 ans, nuque et tempes rasées laissant sur le dessus une mèche à la mode foot. Il est français mais fait touriste avec son short, son débardeur et ses tongs malgré la climatisation sauvage. Il part pour le Portugal.

L’Airbus 321 a des sièges serrés. Le café est payant à bord et a peu de succès. Vu l’heure matinale, nombreux sont ceux qui ont prévu d’avaler boissons et sandwiches au bar avant le vol. À Madrid, le duty-free est plus grand, plus beau et mieux achalandé que celui d’Orly-Ouest. Mais il faut prendre une navette pour aller à l’embarquement pour l’outre-Atlantique.

Le vol pour les Amériques s’effectue en Airbus 330–200. Les sièges sont étroits et serrés. Durant les onze heures de vol, j’ai vu trois films et lu un roman policier. Les films ont pour nom Cinq cents jours, La corrida du labyrinthe et La jungle 4.0.

Vu d’avion, le Costa Rica apparaît très vert, un vent froid vient du nord et au sol règne une humidité de type caraïbe. La pluie est arrêtée par les volcans. Il fait cependant 28°, moins chaud qu’à Paris en plus suintant.

A l’arrivée, nous croisons une ligne de bus qui se dirige vers « La Morgue ».

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Autres thèmes dansés au Heiva

Le groupe Ahutoru Nui a choisi la légende du cocotier de l’île d’Anaa. « Sur Ganaia, à Tekahora, vivaient deux belles jeunes filles. Elles se prénommaient Tei Po Te Marama et Tei I Po Te Here. Un jour, elles décidèrent d’aller pêcher sur le récif. Elles aperçurent au-delà un grand rocher et s’y installèrent, la face tournée vers l’océan. La pêche était bonne sur ce rocher qui n’était autre qu’une tortue. C’est alors qu’elles dérivèrent, nuit et jour, jusqu’au large de Maupihaa. Par chance, elles croisèrent Mapu qui aida les deux guerrières de l’océan à rejoindre Tahiti avec sa pirogue à voile. Là, elles rencontrèrent Tuna, l’homme anguille et naquit alors un amour sincère. Elles décidèrent de la ramener à Ganaia. Tei Po I Marama alla donc chercher du bambou comme couteau et des feuilles d’ape. Elles coupèrent la tête de Tuna et l’enveloppèrent de feuilles. Elles entendirent alors sa voix : Pour vous montrer la sincérité de mon amour, vous m’embrasserez tous les jours de votre vie et de génération en génération. Dès que les deux jeunes filles arrivèrent sur l’île, toute la population se rassembla autour d’elles pour écouter le récit de leur voyage, leur rencontre avec Tuna et le message que celui-ci leur avait confié. Il fut décidé de planter la tête de Tuna à Akiaki, qui se fait appeler Tekahora. Un jour, un arbre poussa et donna des fruits. Les jeunes filles se rappelèrent du message de Tuna et cassèrent la noix pour goûter le contenu. Elles nommèrent cet arbre Ha’ari « le cocotier » et sa noix Gora. Voilà pourquoi les ancêtres Parata disent toujours « Cette substance est mon dû ». Auteur du thème : Bernard Rauri Teaku Dexter.

Le groupe Manava Tahiti a choisi le royaume d’Atehi. « Aux temps anciens vécut un ancêtre qui s’appelait Atehi, exilé de la tribu de Nuuroa. En désaccord avec les règles de son groupe, il s’enfuit et créa sa propre tribu dans une petite partie de l’ouest de Punaauia. Il prit pour femme Vaiava, tous deux originaires de Punaauia. Ils eurent 6 enfants. Chacun reçut un don particulier à la naissance. Vahuapu, l’ainé de cette union, grand guerrier, fut nommé protecteur de la tribu et reçut le don de force. Ses 4 frères reçurent le don de la nature pour nourrir la communauté. La dernière de la famille, Rohotu, reçut le don de la beauté. La petite communauté Atehi vivait paisiblement lorsqu’un jour le village voisin de Nuuroa, jaloux, élabora un plan d’attaque. Mais les guerriers ennemis furent vaincus par l’armée de Vahuapu, lequel ne put survivre à cette bataille. Dans ses dernières paroles, il demanda que sa dépouille demeure à jamais enterrée au sommet de la montagne Vahuapu. Mais Rohotu, sa sœur, inconsolable, rencontra un bel oiseau à la source de la montagne qui se transforma en un prince guerrier de Bora-Bora, nommé Otaha. La puissance du sentiment amoureux. Auteurs : Amanda Bennett et Valentino Taraihau.

Le groupe Tamariki Oparo a choisi le grand reptile de Maitua appelé Te Moko. « Vers les années 1880, un reptile, géant et monstrueux, a dérivé sur l’océan, sur un tronc d’arbre. Il arrive à Oparo. Il monta sur un plateau appelé Maitua et il y vécut. Un jour, des hommes se rendirent à Maitua où ils furent attaqués et tués. Les habitants s’unirent autour de leur chef Tarakau pour supprimer le monstre. Ils envoyèrent Marongo, l’homme le plus rapide à la course, pour attirer le monstre vers la plage en déposant des morceaux de tapa (fibres d’écorces entrecroisées agglutinées et martelées, donnant une sorte de papier souple et résistant qui sert d’étoffe) sur le chemin. Arrivé à la plage, l’animal fut pris dans un grand filet et les guerriers se précipitèrent pour le tuer à coups de lances. Après la mort de la bête, les habitants se réjouirent. Moralité de cette légende choisie par Tamariki Oparo : « aujourd’hui, peuple maohi, un monstre dangereux venant de l’extérieur est entré chez nous et ce monstre, ce sont les identités des peuples étrangers qui sont en train de tuer notre identité maohi. Si on ne lutte pas contre ce danger, un jour notre identité ma’ohi disparaîtra ». Auteur : Pierrot Faraire, directeur d’école primaire à Rapa et maintenant à Tahiti. (Ai connu ce monsieur à Rapa (Australes) lors de la croisière de l’Aranui aux Iles Australes).

Le groupe Tamarii Manotahi lui a choisi Te vai faaora a Tane i Matatia (l’eau vivifiante de Tane à Matatia). » Toutes les fois que le brouillard recouvre le mont Taura Ma’o, c’est le signe de la présence de Ata Pa’ari, venu pour chérir et oindre son fils bien aimé, Tane, le gardien de l’eau. L’eau glissse pour arriver à la cascade de Here Rau, qui se jette dans la rivière de Matamata et se disperse ensuite dans la vallée de Taura Ma’o, rendant la nature luxuriante et fertile. Il est temps pour les hommes d’organiser la fête du Heiva sur la place Turifenua, lieu de danse de Maire Rauri’i. Tane s’est assis sur Tia Fenua, son trône, et l’on distingue l’ombre du phaéton à brins blancs ou petea ou Phaeton lepturus au-dessus de Taura Ma’o. La lune s’est levée. On peut entendre un poème, le chant doux de la flûte nasale, les sons mélodieux des tambours. Maire Rauri’i se lève pour danser, pour rendre hommage à sa vallée luxuriante. Les dames de compagnie se lèvent aussi, afin de remercier Tane et Ata Pa’ari pour les bienfaits qu’ils leur offrent. Telle est la décision des Dieux, par l’intermédiaire de Tane, le gardien de l’eau, d’avoir donné en don inestimable cette eau de vie. Moralité de cette légende choisie par Tamarii Manotahi : comme Tane, nous devons devenir nous aussi des gardiens, responsables de l’eau, mais également de toutes les choses qui nous donnent la vie ». Notre responsabilité envers ce que nous donnent la vie et la nature. Auteur : Dany Tumahai.

Le groupe O Marama (de Bora-Bora) dansera sur I Te Haamataraa (Le commencement) : « Au temps où le temps l’était point encore, rien n’était invisible, rien que le vide, rien que le silence. C’est alors que commence le grand bouleversement… Grondements, explosions. Une flamme et tout brûle. Jaillit le feu de notre fondation ; s’étend la terre de notre sol, coule l’eau de notre source, croissent les plantes de notre souffle ; éclosent les fleurs de notre pays ; notre terre est née de l’amour du créateur ; du souffle de vie pure et limpide tu es. Quelle splendeur ! Quelle chance ! » Auteur : Moana a Tapea.

Le groupe Fare Tou no Haapu de Huahine danse sur Faretou, haapura’a no te ‘ite e te paari : « Après un long veuvage, la reine Maeva, de Huahine, prit pour second époux Roroiti, originaire de Mataiva, aux Tuamotu de l’Est, appelé autrefois Mihiroa. Ils donnèrent naissance à 4 fils, qui, après la disparition de leur mère, devinrent les chefs incontestés de Huahine Iti. L’un d’eux était Teruanuiitemaitai, troisième enfant et chef suprême de Faretou. Il était craint et respecté de ses frères de par ses nombreuses qualités. C’est l’une des raisons pour laquelle Faretou est aujourd’hui devenue Haapu, appelé aussi Haapura’a no te ‘ite e te paari, autrement dit « le siège de la connaissance et de la sagesse », en référence à Teruanuitemaitai, de par ses facultés intellectuelles et son art de guerre. Aujourd’hui, Haapu est le plus grand district de Huahine. Auteur : Edwin Teheiura.

Le groupe Haere Mai danse sur Te vevo o te mau pehe (L’écho des sons) : « Au tout début, Ukulele, ta caisse n’était qu’une noix de coco, jolie et polie. Plus maintenant, les temps, la technique suit. Pour les autres instruments de percussions, générakement, taillés dans des troncs d’arbres, ils résonnent sous les mains expertes de nos musiciens avec une musique qui plaît à l’oreille. Arbres précieux pour la pharmacopée des anciens et déjà si renommés pour nos instruments. Le ‘amae ou miro (bois de rose) et le ‘atiavaient un rôle culturel assez important : le miro était planté sur le marae de rang secondaire tandis que le ‘ati était planté sur le marae de premier rang. Quant au pua, arbre du dieu Tane, ses fleurs au parfum enivrant, embaument la vallée tandis que son tronc sert à fabriquer des tambours (tari parau ou pahu rima). Et toi, To’ere, qu’en est-il de toi ? Tu es apparu timidement d’abord pour être avec les grands pahu. Mais c’est toi, To’ere, qui guide la musique et soutient ma danse. Sonnez, sonnez, conque marine ! Que la terre en soit avertie ! Résonnez, résonnez, pahu des marae d’antan ! Chantez, chantez ! Rends ta voix mélodieuse comme le son du vivo. » Auteur : Noéline Ihorai.

Hiata de Tahiti

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Arequipa

Envol vers Arequipa, seule ville du Pérou qui pourrait se suffire à elle-même. 2378 m d’altitude, climat sec, températures clémentes (moyenne annuelle 14-25°), nombreuses industries, vallées fertiles, jusqu’à trois récoltes de blé par an, ville dynamique.

Construite en sillar, pierre volcanique blanche au grain très fin provenant du Chachani, Arequipa est typiquement coloniale avec ses maisons d’un seul étage, munies d’un patio. Construite au pied d’un volcan, le Misti (5820 m) et proche de deux autres le Chachani (6075 m) et le Machu Picchu (5664 m). Près de là, l’Amazone, le plus long fleuve du monde prend sa source près du volcan Mismi. Né à moins de 150 km de l’Océan Pacifique, après plus de 7000 km il se jette dans l’Océan Atlantique.

Visite du Couvent de Santa Catalina, ville dans la ville. Fondé en 1580, il occupe 20 000 m² et abritait 500 religieuses carmélites issues des riches familles espagnoles de la région. Mais, d’après la féministe Flora Tristan qui visita le couvent en 1832, les couventines étaient (contrairement au double vœu de silence et de pauvreté de l’ordre) aussi douées pour la conversation que dépensières. Elles avaient leur propre domestique et mangeaient dans de la vaisselle de porcelaine, sur des nappes en damas, avec des couverts en argent. En entrant dans le couvent, on se retrouve au 16e siècle. Un entrecroisement de patios, de cloîtres ornées de fresques, de maisons particulières, de bâtiments monastiques séparés par des rues, bâtis en sillar, coloré de couleurs gaies, ocre, jaune et bleu. La plus grande partie est accessible aux visiteurs. Les novices devaient être d’origine espagnole et apporter une dot de 1000 pesos d’or pour être acceptées dans l’ordre. C’est réellement un enchantement de se promener à travers ce labyrinthe à l’allure andalouse.

Que de rencontres, après le Seigneur de Sipan, voici Juanita, la belle fille du volcan Ampato. Découverte le 8 septembre 1995, cette jeune morte inca de 13 ou 14 ans a été offerte au Apu Ampato par les prêtres incas il y a environ 500 ans. On pense qu’elle dût aller à Cuzco, accompagnée par les personnages importants de la région, et qu’elle fût reçue par l’Inca lui-même. Après de grandes festivités et rites, Juanita a été soumise au jeûne. Elle fût endormie avant qu’on lui donne un coup dans le sourcil droit, ce qui provoqua sa mort. C’est l’éruption du volcan Sabacaya qui permit sa découverte. Elle fait l’objet de « soins » importants aujourd’hui et permettra aux chercheurs d’avancer dans la découverte de la culture inca.

En bus, nous nous dirigeons vers Copacabana en passant par Moquegua, petite ville située au milieu des vergers, en gravissant le Cerro Baül (colline de la malle). En traversant  le village de Santa Rosa, arrêt au belvédère d’Ilabaya d’où la vue plonge sur la vallée de Moquegna et ses terrasses et le Cerro Baül.

Direction la Bolivie.

Hiata de Tahiti

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