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Sestri Levante 2

Nous revenons à Sestri pour prendre le pique-nique sous l’ombrage de l’allée de pins d’Alep devant le port de plaisance. Eva va acheter des provisions locales et elle revient avec de quoi composer une salade de roquette, tomates olivettes, parmesan et viande séchée de type Grison, le tout arrosé de sel et d’huile d’olive parfumée. Tout le goût est dans la qualité de l’huile et la maturité de la tomate. Le vent qui se lève sous les pins fait s’envoler parfois la roquette, que nous sommes obligés de tenir avec le pain, une fouace locale goûteuse. Des abricots, durs mais pleins de goût, feront notre dessert tandis que la fontaine sert notre boisson.

sestri levante porche

Un tout jeune adolescent passe, lumineux sous les pins, treize ans tout juste sortis de l’onde. De belles jeunes femmes passent aussi dans le plus simple appareil que la décence permet, bikini vraiment mini, ne laissant rien ignorer des fesses et moulant parfaitement les menus seins. Ce spectacle est incongru pour le néorigorisme puritain qui envahit nos contrées mais qui semble ne pas encore avoir atteint l’Italie, du moins cette station balnéaire chic. Nous avons vu les prix dans les agences : plus cher qu’à Paris ! Un appartement de 58 m² avec terrasse dans le centre est affiché à 430 000 €, un autre de 75 m² avec terrasse mais dans un ensemble « moderne » déjà vieilli est à 390 000 €.

sestri levante eglise san catarina d allessandria bombardee

Nous effectuons un tour de ville, librement, sous le cagnard. On comprend pourquoi la sieste est ici une institution : il fait trop chaud, même pour se promener. Nous montons sur le roc de la presqu’île, en bout de ville. Sur la pente, l’église Santa Catarina d’Alessandria datant du 16ème siècle et appartenant à la Confraternité de Santa Catarina est en ruines. Elle a été bombardée par les Alliés en décembre 1944 et laissée volontairement telle quelle, pour montrer le mal qu’est la guerre. L’absurdité des « commémorations » de 14-18 n’en est que plus flagrante. Un peu plus haut, l’église de San Nicolo en pierres sèches date de 1151, massive avec un transept et une rotonde.

sestri levante lepoard de bronze

Nous montons au château qui domine la presqu’île. Il a été bâti au 12ème siècle par la république de Gênes dans un ensemble complexe de défenses de la côte. Endommagé par un raid vénitien en 1432, il a été reconstruit par l’architecte Leone da Bissone. Comme la villa, il est transformé dès 1950 en hôtel de luxe, l’hôtel dei Castelli, bien isolé en hauteur dans un parc planté de pins. Un ascenseur privé permet de descendre directement à la mer, vers le petit port de plaisance au pied. Un restaurant panoramique, tout en baies vitrées, domine la baie. Ce n’est ici que luxe, calme et volupté… pour qui a les moyens de fuir la promiscuité. Deux léopards en bronze, dont l’un feulant et crachant, gardent les marches d’un escalier. Une grande femme nue de pierre, incitant à l’amour et au bain, vous accueille à l’entrée principale.

sestri levante port du castello

Une autre église, celle des Capucins, perchée au-dessus du port sud et jouxtant l’hôtel Vis-à-Vis****, dont la piscine profane étale ses chairs presque sous le porche sanctifié ; elle vise à élever l’âme en même temps que brille le soleil. Son intérieur est italien, c’est-à-dire plus proche de l’art pâtissier que de l’art roman.

sestri levante eglise des capucins

De retour à notre hôtel à Deiva Marina, nous allons à deux cents mètres prendre un bain sur l’étroite plage publique, coincée entre les plages privatisées des hôtels qui s’étalent jusqu’à un mètre de l’eau. La mer est à bonne température et la nage est agréable, malgré un ressac dû au vent de l’après-midi qui fait lever les vagues jusqu’à lécher les dernières serviettes au pied du mur !

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