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Le voile des illusions de John Curran

L’écrivain anglais William Somerset Maugham fait paraître en 1925 un roman intitulé La Passe dangereuse dont Richard Boleslawski sort un premier film en 1934. John Curran reprend le flambeau en 2006 pour illustrer la Chine des années 20, la beauté somptueusement filmée de sa campagne au bord de la rivière Li, son grouillement de vie autour de l’eau, mais aussi l’archaïsme et les superstitions d’une population paysanne ignare soumise aux seigneurs de la guerre – et la supériorité colonialiste des Blancs apportant « le progrès ». Dans ce décor exotique, les affres d’un couple inassorti : elle gosse de riche futile et égoïste, lui médecin biologiste féru de recherche. Avec, comme toujours dans l’Occident malade de la Bible, le divorce entre sexe charnel (domaine du mal) et « amour » affection (domaine du bien).

Dans les épreuves, les deux vont se rejoindre, comme s’il fallait aller s’exiler en Chine arriérée pour se trouver enfin des points communs. Kitty (Naomi Watts) a la trentaine avancée et est restée fille ; elle se trouve bien chez ses parents et joue au flirt avec les mâles de la « bonne » société. Mais Mère en a marre ; elle aimerait bien que fifille se case, comme sa sœur. Elle est trop difficile, trop frivole, trop centrée sur elle-même dans ces années folles ; l’époque veut qu’un mari fasse mûrir et que des gosses engendrent la responsabilité adulte. Walter (Edward Norton) est docteur bactériologiste et le père de Kitty l’invite à une soirée où Kitty se traine de cocktail en cocktail. Compassé et victorien – mais amoureux d’un coup de foudre – Walter fait sa cour en homme pressé de partir à Shanghai étudier les maladies infectieuses qui prolifèrent (comme toujours) dans la Chine populeuse et sans hygiène. Il connait plus les microbes, vibrions et autres bactéries que les humains et n’a pour guide que la morale conventionnelle prude de l’Angleterre à peine sortie du règne Victoria où même les tables avaient des jupes pour ne pas montrer leurs jambes.

Kitty ne l’aime pas mais son exotisme l’attire, elle dit oui et les voilà mariés, embarqués pour Shanghai où, malgré l’appartement de style grand confort local, elle se sent déclassée. Elle s’ennuie. Walter est pris par ses recherches et tout ce qu’elle aime (danser, flirter, boire, jouer aux cartes) lui parait sans intérêt alors que tout ce qu’il aime lui (les musées, la science, la technique) lui déplaît profondément. Ils ne font l’amour qu’en chemise et dans le noir, selon les préceptes des clercs d’église qui ont la hantise de la chair et du plaisir. Elle préfèrerait la sensualité de la peau nue et de la pleine lumière en féministe aimant le jazz qui décoiffe et les branles du corps. Elle s’assouvit entre les bras du vice-consul anglais Charlie (Liev Schreiber) qui la fait rire, un séducteur marié qui n’hésite pas à donner des coups de canif au contrat avec sa Dorothy. Kitty est prise au piège à glu et Walter le découvre un après-midi où les amants sont en train de baiser dans la touffeur de Shanghai.

Blessé dans son amour, l’orgueil meurtri, il décide alors de partir pour les profondeurs de la campagne chinoise pour aider à étudier et endiguer une épidémie de choléra qui fait rage et il pose à sa femme cet ultimatum : ou elle vient avec lui en épouse repentante liée à son mari pour le meilleur comme pour le pire, ou il demande le divorce pour adultère en exigeant que Charlie divorce lui aussi et l’épouse – puisqu’ils sont « amoureux ». Ainsi poussée dans ses retranchements Kitty, au prénom mièvre, est forcée à prendre enfin ses responsabilités, tout comme Charlie voit déconstruite son image de séducteur sans lendemain. Kitty recule car Charlie fait machine arrière ; pas question de divorce pour aucun des deux, ce serait scandale double, Kitty car elle serait révélée adultère par sa faute, Charlie parce que la société diplomatique n’admet pas ces écarts de conduite dans une carrière.

Kitty suit donc Walter jusque sur la rivière Li. Malgré les formations karstiques grandioses du paysage et le vert des champs de riz et de bambou, Kitty subit cet exil supplémentaire comme une punition. Elle ne se croit toujours pas coupable car un mari, s’il l’aime, doit se faire aimer – ce n’est donc pas sa faute de petite fille passive si elle attend tout de papa et d’époux, faute de Dieu auquel elle ne croit pas tout en singeant la messe. Les convenances « morales » tout comme la soumission « de droit divin » de la femme à l’époux et son infériorité biblique devant les hommes, inhibent toute relation vraie entre homme et femme.

Mais le choléra sévit et les Chinois meurent comme des mouches dans les villages, sur les chemins, la gueule ouverte et la poitrine découverte. Même les enfants. Walter se démène avec le colonel Yu du Kouo-Min-Tang nationaliste (Anthony Wong Chau-Sang) qui voudrait faire entrer son pays dans la modernité contre les gras seigneurs de la guerre, mais les villageois se rebellent et balancent « le porc d’étranger », d’autant que les soldats anglais ont maté une grève dans les usines tenues par de gras industriels anglais en tirant dans le tas. Là encore, considérer les autres en inférieurs nuit aux Anglais : dans leur commerce comme dans leur couple. La production et les échanges s’en ressentent, qu’il s’agisse de faire des gamins ou de s’enrichir. L’amalgame est limpide entre contrat de mariage et contrat commercial : pour l’Anglais d’empire, la femme est destinée à pondre des héritiers et des soldats tandis que les fabriques et le commerce sont destinés à pondre du profit en exploitant la main d’œuvre servile.

Dans la solitude de la campagne chinoise, sans parler la langue ni pouvoir faire salon avec des compatriotes, Kitty s’ennuie. Elle n’a rien dans la tête et ne vit que pour amuser ses sens, sans aucune profondeur. Leur voisin diplomate anglais Waddington (Toby Jones), plus fin et humain que son apparence le laisse penser, s’aperçoit du désarroi de la jeune femme et lui fait rencontrer la mère supérieure du couvent français (Diana Rigg). Tout est frustre mais les enfants sont frais ; Kitty veut aider même si elle ne sait rien faire. Elle trouve quand même un mauvais piano pour remplacer la sœur qui le manœuvrait, décédée du choléra, et elle sait jouer : du jazz enragé qui met le diable au corps des fillettes, du classique Erik Satie plus « apaisé » pour élever leur âme. Car si le couvent recueille des orphelins, il rassemble aussi le surplus d’enfants que les sœurs veulent convertir et qu’elles convainquent les mères de leur confier. La mission apparaît là aussi comme une sorte de commerce où la « production » pro Deo compte.

Kitty se sent enfin utile à la société ; elle s’aperçoit par les conversations des sœurs que son mari se dévoue et qu’il « aime beaucoup les bébés » ; elle peut enfin avoir une conversation avec lui qui tourne autrement qu’autour de ses griefs d’enfant gâtée. Kitty se livre, Walter se desserre, le couple se trouve peu à peu en tâtonnant et ils font enfin l’amour au naturel, à poil comme de vrais singes nus humains. C’est du moins le symbole que le film propose. Et Kitty… est enceinte. Elle a des nausées et s’évanouit mais non, ce n’est pas le choléra, les sœurs accoucheuses sont formelles, c’est un bébé. Sauf que cela fait deux ou trois mois et que l’enfant est donc probablement de Charlie, mais « sans certitude » dit l’épouse adultère pour ne pas blesser son mari retrouvé. Kitty a honte, Walter l’accepte. Il va se dévouer encore plus à la population qui afflue pour se faire soigner et tombe malade – presque volontairement, pour expier. Kitty le soigne mais la solution saline pour le réhydrater manque. Il meurt.

Kitty, dès lors, a un but dans sa vie : honorer sa mémoire et élever son fils – le bébé est un garçon. Le spectateur la retrouve à Londres cinq ans plus tard. Dans la rue où elle rejoint la maison paternelle avec son gamin prénommé Walter en souvenir de son « père », elle rencontre fortuitement Charlie. Qui voudrait bien la reséduire. Mais elle coupe court, elle est enfin adulte et responsable. Charlie ne saura jamais qu’il a un bâtard, ni la famille de Kitty que le petit Walter n’est probablement pas de Walter, son mari légitime.

Un beau film où les sentiments sont le prétexte à une réflexion très vingtième siècle sur les dérives du pouvoir mâle, colonialiste, exploiteur alors que les femmes, après la guerre de 14, s’émancipent et montrent qu’elles valent quelque chose. De quoi remettre profondément en cause ces institutions établies comme le mariage, l’empire, le profit.

DVD Le voile des illusions (The Painted Veil), John Curran, 2006, avec Edward Norton, Naomi Watts, Liev Schreiber, Diana Rigg, Toby Jones, Metropolitan vidéo 2007, 2h06, €8.99 blu-ray €9.50

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Longsheng et Kunming

Yangshuo est une ville légendaire de Chine, agréable, dans un cadre enchanteur et spectaculaire. Deux artères principales commerciales et, dans les autres rues, une myriade de cafés sympathiques. Le touriste (femme) est comblé par des échoppes qui vendent de la soie, des souvenirs, des calligraphies, des fruits. Certains pêcheurs proposent de prendre la pose avec leurs cormorans moyennant finances. Les cormorans demeurent les employés des pêcheurs, indispensables pour attraper les poissons attirés par la lumière à la surface de l’eau.

Départ en bus pour Longsheng que l’on atteindra après 4 heures de route, au nord-ouest de Guilin, afin de visiter les rizières en terrasses. Les ethnies Zhuang, Dong, Yao et Miao habitent ces lieux. Il faudra troquer le grand bus confortable pour un plus petit car la route devient escarpée, étroite et la conduite de ces petits bus revient de droit aux ethnies des villages que nous allons visiter.

Arrivés à l’entrée des rizières en terrasses, il faut mettre de l’huile dans les articulations des genoux car la montée est longue et rude et il faut mériter le spectacle des rizières en terrasses. La possibilité de louer les services de porteurs est offerte moyennant le tarif syndical. C’est tentant et cela contribue à faire vivre les villageois. Les escaliers succèdent aux escaliers, étroits et encombrés. Les porteurs s’annoncent et les excursionnistes se collent à la paroi afin de laisser l’espace aux chaises à porteurs en bambou et à leurs occupants. Le spectacle offert est magnifique et nous ne sommes qu’à un quart du trajet. Les maisons en bois sont pimpantes, les paysannes en costume de leur ethnie, les objets à vendre étalés devant les portes tout comme le maïs ou les piments qui sèchent au soleil sont « mis en boîte ».

miao

C’est enfin l’arrivée au point culminant du village. Sur 360° des rizières en terrasses, le vert tendre, le ciel bleu, les montagnes nimbées de brume – tout confère à donner une note irréaliste à ce paysage. Le déjeuner local est délicieux. La descente est plus rapide et permet de fouiner sur les étals. Le petit bus nous ramène sains et saufs à notre grand bus. Retour à Guilin. La rivière Li traverse la ville. Les arbres osmanthus aux fleurs rouges, blanches, jaunes, illuminent la ville à la floraison. Nous n’aurons pas la chance de les admirer. Les avenues sont bordées de fucus ou banians, à petites ou grandes fleurs. Les Chinois aiment ces arbres car ils sont symbole de longue vie. Une journée bien remplie !

Les « pro-Tibet » nous ont quitté tôt ce matin, nous restons 12, confiés aux mains des guides locaux, le guide national ayant choisi d’accompagner les « Tibétains ». Toujours à Guilin, nous escaladons le Mont Yaoshan (par télésiège) afin d’embrasser la vue des collines de Guilin. Ensuite, nous visiterons une plantation de thé, nous dégusterons les différents crus. Les conseils nous rendent très savants et allègent notre porte-monnaie.

Un p’tit tour en avion et nous débarquons à Kunming, capitale de la province du Yunnan (le pays au sud des nuages), située à 1900 m d’altitude. Notre guide locale s’appelle Yan. Autant Yvonne, notre guide de Guilin était mince, élégante, autant Yan est petite, boulotte, mais s’exprime aussi bien en français. Le Yunnan a pour capitale Kunming, surnommée la « cité de l’éternel printemps ». La province touche le Tibet au nord avec ses hauts plateaux enneigés, le Myanmar à l’ouest avec ses forêts tropicales, le Laos et le Vietnam au sud. Le Yunnan est situé à un carrefour d’influences entre les bouddhismes chinois, tibétain et d’Asie du sud-est. Les Han sont majoritaires, une vingtaine d’ethnies vivent dans le Yunnan, dont les Naxi de Lijiang, les Dai, les Yi, les Bai, les Hani et les Yao. Les infrastructures touristiques sont bien développées, dans les « villages ethniques » également mais si elles donnent des minorités une image folklorique, cela me paraît toutefois peu authentique.

KUNMING VIEILLE VILLE

Kunming connaît un développement économique intense. Pour faire place à des immeubles modernes on détruit un grand nombre de sites historiques, quitte à le regretter plus tard, mais c’est fait ! La présence occidentale s’était faite par le biais de la Birmanie, colonisée par les Britanniques et de l’Indochine colonisée par les Français. Pendant la seconde guerre mondiale, la « route de la Birmanie » permit aux Anglo-américains de ravitailler la résistance antijaponaise de Tchang Kaï-chek, replié au Sichuan. Petite surprise, c’est ici que nous avons goûté le fromage de chèvre chinois qu’ils mangent avec herbes et épices. C’est du vrai fromage (nailiao) fort apprécié dans cette région.

L’obsession de TM, la Chinoise avec laquelle je partage la chambre, demeure la forêt de pierres de Shilin, distante de 80 km de Kunming. Un lieu de pierres karstiques aux formes bizarres qui évoquent pour les Chinois des animaux fantastiques, des personnages de légendes, etc. Les sentiers tracés dans cette « forêt » font pénétrer dans l’univers des chinoiseries. Les Chinois aiment se faire photographier, ils endossent des vêtements des ethnies de la région (Sani) pour se faire tirer le portait (payant, il va de soi !). L’imagination chinoise n’a pas de bornes : essayons de retrouver le rhinocéros contemplant la lune, l’aile du phénix, l’hirondelle qui danse. Pour le moment ce sont des groupes de danses qui occupent la scène. Musique et costumes garantis.

FORÊT DE PIERRE

Ce soir nous prendrons le train en couchettes molles ! Quel périple ! Bondé malgré les places retenues, les 12 n’auront pas tous leur couchette, toute la nuit à être balancés, stoppés, on ne voit pas les précipices tant mieux et enfin à 6h30 nous débarquons à Lijiang, vannés, rompus, mais heureux. Malgré l’heure matinale, nos chambres sont prêtes à l’hôtel, et nous attendent. Merci Seigneur.

Hiata de Tahiti

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Guilin

En fin d’après-midi, l’avion nous transporte à Guilin. Edmond, guide national, nous attend avec un bus et un camion pour les valises… tahitiennes. Le restaurant est immense, plein à craquer, super bruyant. Des Chinois éméchés hurlent, trinquent, portent des toasts. On dit qu’il y aurait 1,5 milliard de Chinois. Quand même pas autant dans ce restaurant, mais cela nous donne immédiatement l’idée que la Chine est effectivement très peuplée. Retour à l’hôtel pour un repos bien gagné où nous découvrons une assiette remplie de raisins, bananes et mangoustans, délicate attention en signe de bienvenue de la part de notre guide.

chine itineraire

Passionnante, la Chine du Sud-Ouest. La cinquième province par la taille, est caractérisée par une grande diversité géographique et humaine. Autrefois capitale de la province du Guangxi, Guilin demeure une des villes les plus célèbres de Chine grâce à ses magnifiques paysages de montagnes calcaires, sa rivière Lijiang ou Li, chantés par les poètes et les peintres depuis plus de 1000 ans. La ville est entourée de collines aux grottes creusées dans les parois qui abritent des statues bouddhiques de la dynastie Tang (618-917). Les pics et les grottes ont reçu des noms poétiques tels Le Pic de la beauté solitaire, la Colline des Couleurs accumulées, la Colline des quatre vues, la Colline du chameau, la Colline en trompe d’éléphant, la Grotte des flûtes de roseau.

ID

La croisière en bateau sur la rivière Li est considérée comme l’une des plus belles que l’on puisse faire en Chine. Ce sera le programme de cette journée. Nous embarquerons, avec des Chinois et d’autres touristes, pour une croisière de 83 km sur le Lijiang. On passe ainsi devant des formations rocheuses aux noms évocateurs. On navigue au milieu de forêts de bambous, de villages calmes, de pics karstiques, de champs bien entretenus. On croise des barques de pêcheurs, des bateaux de croisière fluviale, tout un petit monde de buffles, de canards. Là aussi les falaises ont reçu des noms poétiques comme la Colline du Stupa, la Colline des Coqs combattants, la Colline percée. Après la ville de Daxu, la Colline de la Chauve-souris (symbole de bonne fortune en Chine ; les mots chauve-souris et prospérité sont homonymes en chinois), les Dragons jouant dans l’eau, le Rocher de l’Attente du mari. Le bateau longe alors le village de Caoping et le gouffre noir de la grotte de la Couronne. Au niveau du village de Yangdi, des frondaisons épaisses de bambous bordent le fleuve et les collines semblent se fondent dans les eaux fluviales. Avant d’atteindre Xingping, la Montagne des neuf chevaux.

ID

Les Chinois nous accompagnant avouaient qu’ils n’en avaient découvert que trois sur neuf. Las, nous n’avons pas battu leur record. Le bateau termine son périple à Yangshuo où nous passerons la nuit. Après un spectacle son-et-lumières en soirée où les Chinois parlent durant le spectacle, se lèvent, sortent, rentrent, s’interpellent, nous irons rêver aux paysages enchanteurs du Lijiang. Le lendemain matin, nous troquerons notre bus contre de petites voiturettes, sur une route défoncée, au milieu de constructions inachevées, de champs de riz récoltés, de nouvelles plantations, de vergers, nous admirerons la campagne. Les plantations d’arbres fruitiers remplacent de plus en plus les rizières. Cela contrarie les vieilles personnes qui craignent la pénurie de riz, eux qui ont connu les disettes ne peuvent comprendre ce changement. Si, dans cette région, les Han sont majoritaires, une vingtaine d’ethnies dont les Naxi, les Dai, les Yi, les Bai, les Hani et les Yao peuplent cette province.

Hiata de Tahiti

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