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Jardin botanique de Peradeniya

Nous commençons la journée par la visite du célèbre jardin botanique tropical de Peradeniya, fondé dès 1371 par le roi Wikkramabahu III, mais établi en ce lieu en 1821 par Alexander Moon qui transfera des plantes depuis le jardin Kalutara. Moon fut l’auteur du Catalogue des plantes de Ceylan, publié en 1824, qui en recense 1127. Baigné par la rivière de Mahavéli, établi à 456 mètres d’altitude, il est à 7 km de Kandy.

pluie Jardin botanique de Peradeniya sri lanka

Nous ne parcourons qu’une partie des 60 hectares. Dommage que nous l’ayons vu sous la pluie, une fois de plus – il ne pleuvait pas durant notre petit déjeuner mais, dès notre sortie de l’hôtel, la pluie a commencé à tomber. Piétiner dans les flaques pendant que tombe l’eau à torrent sur le parapluie, à écouter déblatérer Inoj dans son français hésitant, n’est pas très intéressant.

racines Jardin botanique de Peradeniya sri lanka

Mais les arbres sont magnifiques, la végétation luxuriante, la collection de bambous impressionnante, les racines du ficus elastica serpentines, l’allée des palmiers une perspective unique, les 4000 plantes conservées une performance, les plantations de chaque VIP une anecdote – mais toujours la pluie.

allee des palmiers Jardin botanique de Peradeniya sri lanka

Chaque chef d’État ou de gouvernement, chaque artiste célèbre, a été convié à planter un arbre dans une partie du jardin. Je vois celui de la reine Elisabeth II, de Chou Enlai, mais pas celui de Che Guevara qui est venu aussi, dit-on.

fleur Jardin botanique de Peradeniya sri lanka

Un pont suspendu sur la plus longue rivière du pays ne s’arpente que jusqu’au milieu, et encore pas à plus de six, juste de quoi prendre la sensation de roulis et pouvoir contempler les eaux jaunes chargées de limon par la mousson. Une serre aux orchidées offre ses fleurs colorées et découpées magnifiques, étonnantes de variété.

orchidee Jardin botanique de Peradeniya sri lanka

Le soleil ne revient que lorsque nous allons échouer dans une autre boutique, la « jewellery », bijouterie en français, dont je ne sais d’ailleurs si le nom anglais vient de Jew, le Juif. Comme toujours, on commence par nous appâter par une présentation vidéo de l’extraction sri-lankaise, une maquette de mine artisanale creusée en puits, une visite éclair de l’atelier de taille, un long arrêt dans le « musée » qui présente les différentes pierres précieuses et semi-précieuses en vrac ou montées sur de vieux bijoux. Mais le temps le plus long est réservé aux deux étages de vente de gemmes brutes ou en bijoux. J’aime l’éclat des couleurs, notamment dans les bleus, saphir, topaze, aigue marine ; j’aime le reflet nacré des pierres de lune et des saphirs blancs œil de chat. Mais je n’aime pas les bijoux qui font toc, sauf à rouler les pierres en rivière pour la gorge. Quelques-uns sacrifient à l’achat : une topaze bleue sertie en bague pour la brestoise, une pierre de lune pour la champenoise, un collier pour le grenoblois, qui le destine aux trente ans de sa compagne.

topazes sri lanka

Une heure de bus jusqu’au premier temple, le Gadaladeniya, de la période Gampola des 15ème et 17ème siècles. Nous croquons en face de l’entrée un pique-nique rapide de pain de mie salade, un œuf dur et une banane. Des chiens se disputent les restes. Il pleut encore, mais moins. Le temple est campagnard, ancien, proche d’une école dont la sortie propulse les collégiens et collégiennes devant notre pique-nique.

atelier bronzier sri lanka

Puis nous randonnons en enfilant les temples. Le chemin passe par des maisons cachées par la verdure avec gosses criant hello et femmes riantes. En passant, nous visitons un atelier sombre et anarchique de bronziers qui fondent, coulent et polissent des lampes votives.

bain elephant sri lanka

Deux éléphants se font laver à une fontaine et ils adorent ça, autant que les badauds qui regardent de tous leurs yeux, à distance respectueuse cependant.

temple Lankatilaka Rajamaha Viharaya sri lanka

Nous arrivons 4 km plus loin au temple Lankatilaka Rajamaha Viharaya, érigé en 1344 sur deux étages posés sur un rocher appelé Panhalgala. Sa profusion d’antiquités et de peintures à l’intérieur inspire le respect, après une arche d’entrée en forme de dragon ; ses murs extérieurs sont sculptés d’éléphants en relief. Une statue de Bouddha en saphir a 750 ans, l’une des trois dans le monde. Dans l’enceinte du lieu, deux éléphants bien vivants engloutissent des brassées de feuilles coupées exprès pour eux. Des ados en bande les regardent faire, avant de nous regarder, nous, spectacle plus original à leurs yeux. Nous descendons du temple par un long escalier, côté est, qui mène dans la vallée à l’arrière, d’où nous remontons en suivant la piste des villages. Un boulanger qui fait sa tournée en touk-touk augmente ses affaires du jour en nous vendant 25 roupies chacune des brioches ou des friands épicés.

Le troisième temple de la brochette, Embekke, dédié au dieu Kataragama a de vénérables piliers de bois sculptés du 14ème de toute beauté. Les scènes antiques montrent un guerrier cinghalais, un guerrier portugais, deux oies, un oiseau-lion, et ainsi de suite. Deux gosses hilares d’une dizaine d’années nous contemplent au temple en se serrant tendrement le cou.

temple embekke sri lanka

Nous avons beaucoup perdu de temps avec les éléphants, les photographes se sentant obligés de prendre trente fois les mêmes bêtes et les mêmes gens en 20 mn. Nous avons encore deux heures de bus pour joindre Nuwara Eliya, station d’altitude inventée par les Anglais en 1819 à 1900 m. Les lacets de la route se succèdent sans arrêt pour accéder aux hauteurs, de quoi nous donner mal au cœur dans le minibus japonais diesel aux sièges étroits, conçus pour des carrures asiatiques. Là-haut, il fait froid, pas plus de 15°, et il est tard. Nous prenons un buffet rapide pour nous tout seul et une douche chaude en chambre froide. Mais il y a des édredons sur les lits dans cet hôtel Summer Hill Breeze. La nuit sera parfaite.

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Attaqués par les sangsues !

La pluie se calme assez pour que nous commencions notre première randonnée avec un assistant supplémentaire, qui nous guide sur le chemin. J’étonne tout le monde en sortant mon parapluie. Il fait chaud et d’ailleurs les gamins sortis de l’école vers 14 h se promènent pieds nus et torse nu, leur chemisette scolaire au lavage. Ils sont toujours curieux de nous observer, attirés par les étrangers et aimant à se faire prendre en photo.

jeune fille sri lanka

Nous montons dans la forêt d’hévéas, de cacao et de poivre où nichent les singes et où passent des oiseaux. Nous redescendons vers la rivière Suga Gang qui signifie la rivière blanche, et qui a servi de décor au film Le pont de la rivière Kwaï.

pont qui a servi au film la riviere kwai sri lanka

Une famille se baigne en faisant sa lessive, le jeune garçon restant nu lorsque nous passons.

gamin nu au bain sri lanka

Après un pont métallique suspendu (dont les lattes ne bougent pas trop mais où le guide Inoj apparaît le moins à l’aise) nous abordons les rizières et les cultures maraîchères en bord de forêt. Y poussent des aubergines et une sorte de haricot vert à section en étoile à trois branches qui se mange cru et a un goût de fève. Les monts Knuckles se dessinent vaguement dans la brume. Des averses tombent par intermittence, le sentier est boueux et le paysage très vert. Nous rencontrons une sangsue sur le chemin : aucun trentenaire venu de France n’en a jamais vu !

champs sri lanka

Selon Inoj, « les Anglais » ont introduit au Sri Lanka dès la colonisation en 1815 le sapin, l’hévéa et le thé, « ils sont les plus grands pollueurs de la planète » car les aiguilles de sapin forment tapis au sol et empêchent les autres plantes de pousser, aggravant l’érosion et détruisant la vie endémique. Le territoire est planté à 11% en thé et les femmes en cueillent 20 kg par jour.

jardins de the sous la pluie sri lanka

Ce sont les Tamouls, introduits avec le thé par les Anglais depuis le sud-est de l’Inde pour travailler dans les plantations, qui posent problème au Sri Lanka. Composant environ 25% de la population, l’indépendance de 1948 a créé une discrimination positive en faveur des Cinghalais : en 1959 le cinghalais est déclaré langue officielle unique et le bouddhisme est décrété religion d’État. La guerre civile a opposé les Tigres Tamouls aux Cinghalais dès 1972, les uns musulmans, les autres hindouistes et bouddhistes, mais c’est en 1983 que la guerre s’intensifie avec des attentats spectaculaires. Elle prend fin en 2009 avec l’écrasement des Tigres par l’armée sri-lankaise, ayant fait dans les 70 000 morts. Les derniers résistants ont tenté de se fondre parmi les civils du dernier carré, dans le nord-est de l’île, ce qui a engendré de nombreuses victimes parmi les femmes et les enfants. Tout ça de la faute initiale des Anglais, ces pollueurs de planète – dit le guide. J’y vois plutôt la faute des musulmans, les pires pollueurs idéologiques de la planète depuis que le khoneynisme a remplacé le communisme comme fanatisme de masse populaire.

fabrique de the sous la pluie sri lanka

Encore 40 mn sur des routes de bout du monde, paradis des touk-touk et des motos et où deux voitures ne peuvent se croiser. A 800 m d’altitude, au bout d’un village entouré de plantations de thé, la Sanasuma Guest House est installée sur la pente. L’endroit est froid, humide et venteux mais sauvage et fort joli. Les chambres sont spartiates, « l’eau chaude » quasi froide (chauffée en bidon noir au soleil sur les toits), mais le tout est propre et sans bêtes – sauf les geckos qui glapissent sur les murs de la salle de bain, répondant aux crapauds qui logent dans le réservoir de la chasse.

Nous quittons la guest house au matin pour mieux y revenir le soir. Le bus nous emmène en hauteur et nos chaussures nous ramènerons vers 13 h. Nous attendrons donc 15 h pour avoir un repas, après avoir marché trois heures le matin.

La randonnée s’est déroulée entièrement sous la pluie. Pas de plan B en cas de mauvais temps,le programme est le programme. La mousson existe, pourquoi le nier ? Marcher sous la pluie est imbécile, pourquoi ne pas le voir ? Les éclaircies ne sont que de quelques minutes, la mousson est une averse qui dure. Le paysage des jardins de thé est dans la brume, presque chinois d’estampe sur les lointains. Les silhouettes fines des Grevillea robusta, plantés par les Anglais au-dessus des théiers pour les ombrer et les ventiler, se découpent en gris sur fond blanc. Cela ne va pas sans une certaine beauté, mais pour trois heures… Marcher constamment sous la pluie ne permet en aucun cas d’apprécier le paysage, engoncé sous la cape ou brandissant un parapluie.

pluie sri lanka

Et magie, comme pour les escargots, la pluie fait sortir de terre les sangsues. « Ces sangsues sont la plus forte plaie de Ceylan », s’écriait déjà un colonel cité par Franz Hoffmann en 1886 dans son Voyage à Ceylan. Le groupe n’en a pour la plupart jamais vu et leur aspect caoutchouteux, avide, presque phallique, en fait hurler d’hystérie plus d’une. Même si ces animaux sont ici minuscules, quelques centimètres de long et à peine un quart de centimètre de diamètre – car il y en a qui font jusqu’à 20 cm de long ! Le groupe découvre très vite combien ces bêtes sont habiles à percevoir le mouvement, à flairer le dioxyde de carbone et à sentir la chaleur, même sous les bottes. Comment grimpent sur le cuir avec leur ventouse de tête et celle de queue pour atteindre la jambe pour y planter solidement les crocs. Combien elles sont lestes à sauter d’une herbe en hauteur pour se loger au plus intime, dans le cou ou sur les seins, passant par les échancrures des habits. Et combien elles sont affamées d’un endroit chaud et tendre pour s’y gorger de sang, sur les fesses, dans le cou, sous le short. S’enduire de crème anti-insectes ou même de crème solaire les empêche de planter leur gueule mais ne les empêche pas de ramper et de monter pour trouver un endroit favorable. Leur appétit n’en est pas coupé pour autant. Le groupe passe donc son temps à s’inspecter périodiquement les jambes et les chaussures, sans plus s’intéresser au pays.

sangsue sri lanka

De retour au guest house, nous prenons immédiatement le bus. Sur la route vers Kandy, nous assistons à la sortie des collégiens et collégiennes, c’est l’heure ; les cours n’ont lieu que le matin. Les gamines vont en bande, portant cravate ; les gamins se tiennent par deux ou trois, se tenant par les épaules, le col ouvert, plus largement vers 14 ans. Une fois rentrés ils se changent pour ne pas salir l’uniforme, quittant chaussures, pantalon et chemise pour se mettre en short et tongs, en polo ou chemisette fantaisie ouverte, parfois le col relevé pour faire mode.

RDA est un curieux sigle que nous voyons depuis le début, orné d’une croix gammée tournant à l’envers. Il n’a rien à voir avec la République démocratique allemande, défunt pays de l’est, mais signifie Road Development Authority, le service public des routes et autoroutes. Il préempte les terrains autour de la voie, plantant des bornes pour désigner les endroits où aucune construction ne doit être faite. Dans les villes, les maisons sont carrément reculées de plusieurs mètres ; on en voit les ruines et les façades reconstruites. Ce n’est pas grave car les constructions sont souvent légères, en briques et sans fondations ; mais cela fait un peu désordre.

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Infuser à Ceylan

Me voilà, té ! comme disent les gens du sud. J’embarque pour Ceylan, assez longtemps pour infuser dans son climat tropical. L’île de l’océan indien était appelée Taprobane par Ptolémée, Serendip par les Arabes, Ceylan par les Anglais, avant de prendre son nom actuel en 1972 : Sri Lanka. Elle a été envahie successivement par les Cinghalais au 6ème siècle avant, les Dravidiens au 3ème siècle avant, les Tamouls du royaume de Chola au 10ème siècle après, les Thaïs au 13ème siècle, les Portugais au 16ème siècle, les Hollandais au 17ème et les Anglais au 19ème ; elle a acquis son indépendance en même temps que l’Inde en 1948. Le mot anglais serendipity, venu de Serendip et intraduisible en français autrement que par une périphrase, veut dire « découverte heureuse due au hasard ». Je vais découvrir.

sri lanka carte

Qatar Airways embarque à 9h15 pour Colombo avec une escale à Doha. L’Airbus 360 est climatisé vers 18° alors qu’il fait au moins 24° dehors. L’escale de Doha est chaude et moite, à 37°. Le contraste avec l’avion est brutal ; heureusement, la correspondance est rapide. Le vol suivant s’effectue en Airbus 320, plus petit. Colombo nous accueille avec la même chaleur moite, mais tempérée par une brise de mer. Je change 100 euros pour 16750 roupies locales, soit le tiers d’un salaire moyen ici, me dira-t-on. Cela suffira largement pour mes boissons, mes extras et pour les pourboires des guides, chauffeur et assistants divers.

jardin Anuradhapura sri lanka

Nous sommes accueillis par Monsieur Inoj (dont l’anagramme donne Joni), notre guide francophone à la prononciation empêtrée. Il ressemble à Achille Talon avec un chapeau scout. Ce qu’il a préparé en français passe à peu près bien, ce qu’il improvise est souvent incompréhensible. Mais après la guerre civile, puis le tsunami de 2005, le tourisme repart à peine et il est difficile de trouver de bons guides locaux. Nous prenons le bus presqu’aussitôt, sans nous arrêter dans la capitale où il est 3h30 du matin, heure locale. Nous dormons à moitié durant les 5h de route jusqu’à l’hôtel d’Anuradhapura, dont les chambres entourent un jardin tropical orné d’une piscine, le Galway Maridiya Lodge. Durant le trajet, chauffeur et guide s’arrêtent pour nous montrer les oiseaux du pays : cigognes, martin-pêcheur, hérons, aigle, chauve-souris…

buffet piment sri lanka

Le jardin luxuriant borde presque un lac au bord duquel broutent les zébus. Le déjeuner est un buffet, comme toujours au Sri Lanka. Il est épicé, le plus fort du séjour. Certains se laissent prendre aux morceaux de piment vert mélangés l’air de rien aux légumes. Ils se goinfrent aussi de crudités et de fruits coupés ; ne sachant trop quelle hygiène règne dans les hôtels du pays, je m’en tiens à mes principes : du cuit et chaud seulement, ou des fruits à éplucher moi-même. Les serveurs adolescents glissent silencieusement sur leurs pieds nus ; l’absence de chaussures leur donne une grâce corporelle. Une horde disciplinée de Japonais d’un certain âge déjeune à la table parallèle ; ils ont l’air de la classe très moyenne, un peu vulgaire.

biere lion sri lanka

L’après-midi est libre, nous décidons par petits groupes de prendre des touk-touk, ces Vespa à trois roues et cabine capotée, pour visiter un peu la ville. Nous sommes trois par engin et cela nous coutera 1000 roupies chacun pour le reste de la journée. Notre taxi a 25 ans, le teint très sombre et la taille empâtée, mais débrouillard. Il a du bagout ; j’apprendrai qu’être un peu replet est signe de prospérité, ses talents lui permettent de bien gagner sa vie. Pour 3000 roupies, un beau salaire pour une demi-journée, il offre à un cousin moins chanceux la même aubaine et nous promène dans des lieux agréables où les gens se mêlent à la nature, les plantes aux bêtes. Pèlerins, ados, singes, palmiers, composent un ensemble luxuriant à nos yeux neufs. Nous rencontrons même un groupe de filles en uniforme à numéros, comme une équipe de foot.

temple aux 500 bouddhas Anuradhapura sri lanka

Nous commençons par le temple aux 500 Bouddhas, Isurumuniya Vihara, bâti au 3ème siècle. C’était un complexe monastique qui reçut son nom de 500 nobles (issara, ceux du premier rang) qui ont reçu l’ordination comme moines en ce lieu. Il est probablement le temple le plus ombragé et le plus tranquille d’Anuradhapura, comme nous nous en apercevrons le lendemain ! C’est kitsch et populaire comme à Lourdes. Une allée bétonnée sur laquelle il faut aller pieds nus longe 500 statues de béton armés représentant Bouddhas, couleur minium et visage blanc. Elle serpente, monte jusqu’à un belvédère aux offrandes (une boite est prévue à cet effet) puis redescend sous terre dans une grotte artificielle où sont présentées des scènes édifiantes, toujours en béton armé : ainsi le cycle des corps de la naissance à la mort, ou le cycle de retour au grand Tout, du cadavre aux restes du squelette. Des femmes nous sourient, des gamins, des adolescents nous regardent avec curiosité ; il est vrai que nous sommes à peu près les seuls étrangers à visiter ce temple kitsch. Bonjour se dit « ayouboâne » et merci « stotsi ».

restes temple Vessagiriya a Anuradhapura sri lanka

A Vessagiriya, nous voyons les restes d’un temple troglodyte, 23 grottes aux moines et des fondations de bâtiments en briques du 10ème siècle autour. Le Ranmasu Uyana offre ses singes et ses jeunes filles en visite scolaire. Son nom signifie parc des poissons dorés. Il suffit de monter une butte pour trouver un lac. Un vol de perroquets verts le survole.

A Sri Sarananda Maha Piriwene (tous ces temples ont des noms à rallonge remplis de syllabes en a), un grand Bouddha blanc d’une quinzaine de mètres de haut trône en lotus – probablement en béton armé lui aussi ; il s’agit du lieu de culte d’une fondation bouddhiste militante.

bouddha blanc Anuradhapura sri lanka

Nous rentrons à la nuit tombante, vers 18h30 ici, très content de notre première journée et après 62,5 cl de bière Lion à 4.8° d’alcool. Fabriquée dans le pays depuis 1881, elle est une lagger très rafraîchissante. Nous nous jetons dans la piscine au crépuscule pour nous délasser du jour moite. Il n’y a que nous dans l’eau, les kids du matin et les ados du midi venus en ce dimanche ont déserté. La lune est une faucille brillante en son premier quartier. Des vols silencieux de chauves-souris hantent le ciel entre les arbres. Nous en avons vue une ce matin sur la route, électrocutée pour avoir touché trois fils électriques d’une portée de tension. On aurait dit un vieux chiffon.

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