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Rêve tahitien en cobalt et phosphate

Des nouvelles de Makatea et peut-être d’une nouvelle exploitation de cobalt, non, non je fais une erreur, celle  du phosphate ! C’est que, avec toutes ces richesses non exploitées en Polynésie, grande comme l’Europe, ma vieille tête mélange tout.

makatea carte

Depuis 2014, on parle d’une reprise de l’exploitation du phosphate à Makatea, en tout cas ce serait le désir de certains… Pas encore assez de trous à Makatea ? Il se dit que 161 (c’est précis) échantillons auraient été prélevés et analysés. « Cela a permis de révéler que du phosphate résiduel sous forme de sable et gravier, mais surtout sous forme solide reste en grande quantité sur l’île » – c’est le ministre qui le dit. La société Avenir Makatea estime le gisement de phosphate à plus de 3 millions de tonnes ce qui pourrait « alimenter une exploitation sur une durée de 16 ans ».

Pas encore d’engagement pour cette exploitation, du reste aucune demande de concession au Pays n’a encore été déposée. C’est qu’il y a une poutre à franchir, tous les habitants de l’atoll, tous les propriétaires terriens ne sont pas d’accord. Aïe ! Le gouvernement marche sur des œufs ! Le gouvernement indique vouloir prendre «  en compte tous les problèmes environnementaux résultant d’une telle exploitation et les solutions à mettre en œuvre pour respecter l’environnement et les espèces végétales et animales présentes sur l’île ». Vœu pieux ou réelle prise de conscience ?

Makatea train du phosphate et son équipage

Éviter les erreurs de l’exploitation comme les trous béants, les cheminées profondes, envisager avant l’exploitation « la réhabilitation des terres après l’exploitation devrait faire l’objet d’une attention spécifique afin de réparer les dégâts causés par : les techniques employées l’ancienne exploitation ». Et, si ce projet d’exploitation minière s’avérait viable, il faudrait également prévoir la mise en place d’une réglementation minière rénovée et modernisée. »

Pour tout ça, c’est qui qui va payer ? Allo Paris ? Il faudrait envoyer d’urgence des sous, ben oui, c’était une société farani  qui a « exploité nos ressources et les travailleurs ma’ohi ». Ce nouveau projet est porté par un investisseur australien Colin Randall. Or depuis 2013 la société australienne Avenir Makatea Pty Limited a créé une filiale 100% polynésienne et de droit français, la SAS Avenir Makatea. Dans ce projet, la réhabilitation des sites miniers serait largement mise en avant pour rendre le site minier « utilisable aux propriétaires locaux de l’île ». Tout serait pour le mieux afin de satisfaire les propriétaires de Makatea et les habitants de Makatea et du fenua ma’ohi. C’est encore du rêve ou du sérieux ?

cobalt

Le Richard imaginaire pourrait être une pièce de théâtre en 20 actes. Après le fantasme des terres rares  « qui auraient pu faire du fenua ma’ohi l’un des pays les plus riches de la planète », c’est le cobalt qui prend rang ! Il ne suffit pas de rêver qu’on sera immensément riche, qu’on ne travaillera plus, qu’on deviendra un des pays-phare de la planète. Encore faudrait-il aller le chercher ce cobalt ! Le ministre de la santé qui a aussi la charge de la recherche ne s’avance pas trop ! Prudent ? Cela pourrait être le futur de la Polynésie.

Les indépendantistes se battent contre l’État, certes, mais cette recherche et cette exploitation, elle devra le faire avec l’État. C’est à moi, ah ! Mais non, c’est à moi. Au fait il est à qui ce cobalt dont on nous rabat les oreilles ? Ce trésor, il va falloir aller le récolter. Alors la Polynésie française est compétente, et certaines mauvaises langues donneraient immédiatement un masque et des palmes pour ceux qui veulent aller le chercher ce cobalt !

Avant de se lancer dans l’exploitation, il faut posséder plus de connaissances, et puis la ressource ne sera peut-être pas si extraordinaire qu’espérée, les prix seront-ils au rendez-vous ? Et l’environnement dans tout cela ? Il compterait pour du beurre ? Les indépendantistes feront les yeux doux à la Chine, au Japon, à la Corée. De l’eau va encore passer sous les ponts avant qu’on nous présente la première cuiller à soupe de cobalt, alors patience.

Hiata de Tahiti

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Grenouille tahitienne

Les Iles Marshall, autre confetti du Pacifique Sud, attaquent à la Cour Internationale de justice trois puissances nucléaires : USA, Grande-Bretagne et France. Il n’y en aurait que trois ? Ils pourraient regarder vers la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Inde, Israël, le Pakistan… Les Iles Marshall, ce sont 72 000 habitants mais qui disposent comme beaucoup d’autres d’une voix à l’ONU, le « Machin comme disait de Gaulle ». Alors Oscar Temaru surenchérit, il rêve de traîner la France devant le tribunal de la Haye et de la faire condamner, de lui faire rendre gorge, de « l’éliminer ». La France ? Ce sont les contribuables français – qui payent pour Tahiti, ne lui en déplaise !

La terre est rare en Polynésie française même si nous sommes « aussi grand que l’Europe ». Un leitmotiv que l’on entend très souvent ! Excusez-moi, je fais une erreur. Les terres rares au fond de notre océan seraient-elles vraiment si rares alors que tous les politiques annoncent des milliards de dollars, euros, yuan au fond de notre océan. ? Et si nous sommes aussi riches qu’on le dit pourquoi mendier, et toujours mendier auprès de la France, de l’Europe ? Faudrait éviter de trop rêver et surtout les Politiques, il faudrait éviter de raconter des carabistouilles aux Tahitiens ! Cela fait bien 10 ans que l’on parle de « fabuleux gisements de terres rares » qui se trouveraient au fond de l’océan dans la zone économique exclusive (ZEE) de la Polynésie française. En fait ces gisements se trouveraient dans les eaux internationales. Aïe ! Comme Perette et le pot au lait : adieu veau, vaches, cochons, couvée…

independance de la polynesie

Alors, les Politiques, vous auriez raconté des bêtises à votre population ou la populace n’a pas compris vos propos ? Ce vilain État français « se serait réservé le contrôle, l’exploitation de ces terres rares » ? Il aurait pu spolier les richesses minières sous-marines de Tahiti Nui ? Que nenni, Le Président Hollande en tournée ultra-rapide à Tahiti avant le printemps a confirmé les propos de la ministre des Outremer : La Polynésie française est bien compétente en matière d’exploration et d’exploitation des ressources minières dans sa ZEE. Et vlan !

Par contre, les fonds marins de Wallis et Clipperton seraient intéressants, mais ce n’est pas le territoire de Polynésie. La faute à la géologie de la région qui se situe à la rencontre de plaques tectoniques. Hélas pour la Polynésie, elle est située au milieu du Pacifique, le plus vaste océan du monde, très loin de ces failles tectoniques riches en amas sulfurés. Pas de bol ! Par contre on a du cobalt, du platine. Miam, miam, encore faut-il aller le chercher !

Il y aurait en Polynésie – pour le moment française – environ 50 millions de tonnes de cobalt et 5 000 tonnes de platine soit près de 600 ans de ressources pour le cobalt et 22 ans pour le platine. OK, mais pour le moment c’est en Afrique qu’on va le chercher et nullement à 5 km de profondeur, c’est quand même plus facile ! Les chercheurs ont démontré qu’en Papouasie-Nouvelle Guinée il y avait des sulfures polymétalliques, des nodules de manganèse aux Iles Cook et des encroutements cobaltifères dans la république des Iles Marshall. C’est dit ! Certes, on peut toujours rêver, mais il vaudrait mieux éviter de tenter faire rêver les autres !

Aux infos de ce soir, on annonce des fermetures d’ateliers, des chômeurs en plus. Il y avait déjà plus de 20% de chômeurs en Polynésie et chaque semaine qui passe en amène de nouveaux. Alors le président Fritch a annoncé le recrutement de 900 fonctionnaires. Cataplasme sur une jambe de bois : qui va payer ces nouveaux fonctionnaires ? Hein ? Ah ! Oui le contribuable métropolitain ! Fritch disait il y a quelques jours : « J’embaucherai 900 personnes dans la fonction publique. Un maximum de nos jeunes doit pouvoir profiter du statut de fonctionnaire ! »

Dans son Ia Orana de Tahiti Pacifique Simone Grand s’en étouffe. Elle ne doit pas être la seule. « Faire du fenua une énorme administration ! Pour administrer qui et quoi ? Financée par qui ? Pour atteindre quels objectifs économiques ? Réaliser quels niveaux de satisfaction des besoins élémentaires individuels et sociaux ? Elle rappelle aussi que le mot « cours d’eau » a dorénavant un sens dévoyé tout comme celui de « chemin de servitude » ce qui permet aux gouvernants du fenua ma’ohi de spolier certains tout en se permettant de jouer les généreux donateurs pour d’autres. » Le fenua ma’ohi va-t-il ressembler à la Corée du Nord ? La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf n’est-elle pas une bonne fable de Monsieur de la Fontaine ?

Hiata de Tahiti

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Les atouts délaissés de Clipperton

Article repris par Medium4You.

Tahiti Pacifique publie un très intéressant article signé Éric Chevreuil intitulé : « Clipperton, île bâtarde de la République ou comment la France oublie une partie de son patrimoine ».

Je vous en cite plusieurs extraits. On y apprend entre autre « qu’une simple recherche Internet en anglais et espagnol montre qu’il y a au moins trois bateaux de pêche et deux bateaux dédiés à la plongée par saison (octobre à mai). Ces vaisseaux emportent entre 15 et 35 passagers et proposent accessoirement une journée à terre. Entre 100 et 150 personnes payent donc entre 50 000 et 150 000 dollars au total pour aller ouvertement tous les ans sur cette terre de France, sans visa ni autorisations, permis ni contrôles. »

De même, « Lance Milbrand, de National Geographic, a passé 41 jours en solitaire sur l’île et y a noté en moyenne un bateau tous les trois jours ». Et que « les visites médiatisées de la Marine nationale, en grande fanfare au départ des navires de leurs ports d’attache, n’ont que peu ou pas d’effet d’intimidation car prévisibles et de courtes durée. » Mais que, « fin 2004 et début 2005, l’expédition de Jean-Louis Étienne a été capable de débarquer 10 tonnes de matériel et 45 personnes sur l’atoll ravitaillé une fois par semaine par un voilier qui faisait des navettes à partir d’Acapulco ».

Enfin que « la France signait en mars 2007 un traité avec le Mexique lui donnant l’autorisation de pêcher pour dix ans dans la ZEE de Clipperton, sans quota ni conditions, même dans les 12 milles de ses eaux territoriales, sous réserve d’obtenir des licences de pêche auprès du haut-commissariat à Tahiti. Dix ans sans quota de pêche légale en plus de la pêche incontrôlée : coup de maître diplomatique forçant le Mexique à reconnaître notre souveraineté sur l’atoll au prix « temporaire » de sa population de thonidés ? Le futur nous le dira, mais officiellement, discorde et désaccord transpirent de Paris ».

« Clipperton est littéralement devenu le nouvel Eldorado de la pêche aux thons, le dernier endroit de cette région du globe où un pêcheur peut ramener des trophées de 150 à 200 kilos. » « La zone Clarion-Clipperton est aussi appelée la « ceinture de manganèse » ou la « ceinture de cobalt ». C’est une zone riche en nodules polymétalliques connue de tous et ces dernières années, de nombreuses expéditions ont été menées pour en évaluer les vraies richesses. En 2001, il fut entre autre découvert que 90% des nodules de la région de Clipperton se trouveraient par 4 000 m de fond dans les eaux françaises alors que le fonds de ces eaux internationales était pratiquement vide ».

Il semblerait que Russes et Chinois… Euh, c’était juste pour vous mettre en appétit !

Hiata de Tahiti

Le Sénat a publié un rapport intitulé ‘La France et les îles subantarctiques’ le  16 décembre 2011 : Rapport du Sénat n°208 (2011-2012) par MM. Bruno SIDO, sénateur et Claude BIRRAUX, député, fait au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques [Argoul].

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