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Camp sur une île déserte de la mer de Cortez

Cinglant vers les îles, nous installerons notre bivouac sur l’une d’elle, déserte. Débarquant sur la plage d’une anse, nous installons le camp en demi-cercle autour du feu de bivouac, les gros bidons d’eau et les caisses de provisions alentour.

ile deserte mer de cortez Basse Californie

Nous allons vivre de ce que nous avons apporté (il y a peu d’eau douce sur l’île) et de la pêche.

ile mer de cortez Basse Californie

L’étudiant en médecine a apporté palmes, masque et tuba, et surtout un fusil sous-marin à ressort. Il part régulièrement pêcher des poissons locaux, tel le capitaine, le mérou ou la carangue, que nous faisons griller sur la braise. Je me souviens aussi avoir réalisé des poivrons farcis au riz. On ne s’ennuyait pas, en dehors des heures de kayak.

falaise ile Basse Californie

L’île était peuplée de quelques coyotes du Mexique, plus petit que ceux du nord, et ces animaux, qui tiennent plus du renard et du chien que du loup, sont très curieux. Il n’était pas rare d’apercevoir à la nuit tombée deux yeux de braise flotter à quelques dizaines de centimètres du sol, juste à la limite du cercle de lumière.

kayak ile Basse Californie

Nous retrouvions parfois, au retour en fin de journée, les caisses et même les bidons mordus parce qu’ils sentaient la nourriture. Nous leur avons laissés quelques restes au départ, et ils nous suivaient la journée lorsque nous pérégrinions sur les rochers. L’un d’entre nous raconte même avoir vu un coyote regarder fixement, assis sur son train, un autre garçon se laver au filet d’eau qui coulait d’un rocher. Ils nous évitaient mais n’étaient pas peureux. Une distance minimum d’une vingtaine de mètres entre eux et nous leur suffisait.

iles mer de cortez Basse Californie

Les quatre jours écoulés, nous quitterons l’île pour rallier la péninsule, affaire de 5 ou 6 milles, puis redémonterons définitivement les kayaks, ce qui demande à chaque fois une bonne heure, pour tout ranger dans le van et reprendre la route de Tijuana.

plage ile Basse Californie

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E aha te parau ‘api ? (Quoi de neuf ?)

Le Haut-Commissaire a dressé le bilan sécurité 2013. Pas très réjouissant. La délinquance générale est en hausse de 10% sur l’année !  Les cambriolages sont en augmentation significative tout comme la délinquance liée aux stupéfiants et malgré une campagne d’arrachage record (75 811 pieds arrachés en 2013) l’usage du pakalolo (cannabis) se banalise. L’économie souterraine du pakalolo a été « privée » de 1,7 milliard de XPF. Le GIR (Groupe d’intervention régional) a pour mission la détection et la confiscation des avoirs criminels, a saisi l’an passé près de 95 millions de XPF dans 33 dossiers judiciaires.

Athanase Teiri roi de hau pakumotu

Les Pakumotu, milice du roi fantoche Athanase Teiri font feu sur la police. Le souverain et trois de ses gardes du corps ont été interpellés pour avoir accueilli les armes à la main les forces de l’ordre qui venaient chercher le « roi » chez lui. D’après la police un « stock considérable de munitions de différents calibres dont un 38 spécial » a été découvert chez les Pakumotu. Sa « majesté » est en détention provisoire. Cela ne fait plus rire du tout les Autorités, ni même sourire. La justice met le turbo, aïe, aïe, aïe ! La sécurité est du ressort de l’Etat et le Peï « condamne » les agissements des Pakumotu.

cannabis

Après des mois d’enquête à Tahiti, à Huahine, 16 trafiquants de paka sous les verrous. Bien rôdé, le trafic durait depuis plusieurs années, trois ans dit-on, une famille, et quelques 250 millions de XPF de gains estimés. Il est apparu au cours de l’enquête que des fûts de 50 kg de drogue (pakalolo de premier choix puisqu’essentiellement des têtes de la plante) venant de Huahine (Iles sous le Vent) étaient transportés dans des poti marara (les poti marara ne servent donc pas exclusivement à la pêche ?) Tout était bien organisé, les trafiquants avaient compartimenté leurs ateliers de culture, de séchage, de conditionnement, de telle sorte que l’on ne puisse pas remonter jusqu’à eux ! En garde à vue l’un des protagonistes du dossier se serait vanté d’avoir écoulé à lui seul 20 000 pieds de pakalolo.

Huahine (Iles sous le Vent) : sous l’ombrière, pas de paka mais une distillerie de boisson alcoolisée appelée komo puaka. Facile à fabriquer ! Un tura (fût) de 200 litres en plastique, de l’eau, des fruits frais, du sucre blanc et de la levure sèche. Quelques jours voire semaine de brassage, le tour est joué. Filtrer pour éliminer les résidus de fruits (ananas, banane, fruit de la passion, litchi), la boisson est prête à être vendue et consommée. C’est très fort paraît-il ! Du tord-boyaux ? Je n’ai pas encore eu l’opportunité d’y goûter !

Fermeture du Legends Resort à Moorea. Touché lui aussi par la crise, l’hôtel résidence passe la main et deviendra « villas en location saisonnière ». Il avait ouvert en août 2008. Au suivant !

legend resort tahiti

La rénovation du matete (marché) de Papeete se poursuit. L’étage (oui il n’y en a qu’un !) est plus sûr et plus propre. Il vient d’être inauguré par le maire et le gouvernement. Y a des contents et des mécontents comme toujours : « L’architecte a mal fait son travail, mon espace est plus petit qu’avant, les affaires marchent mal, il y a trop de concurrence, ils ont mélangé l’artisanat et les bijouteries, il y a plein de locaux dehors pour les bijoutiers, regardez il y a Wan, Hiro Ou Wen, Mihiari Pearls, (des grosses pointures des nacres et perles) ils ne paient pas grand-chose comme loyer, ils ont les moyens, normalement le marché c’est pour les petites gens ». C’est dur de n’être que des petites gens, des petits Tetuanui (Dupond ou Durand tahitien).

Papa Flosse déclare à l’arrivée de deux délégations chinoises : «Nous Polynésiens sommes d’origine chinoise (c’est nouveau). Aujourd’hui, nous avons la certitude d’avoir des investisseurs ». Il semble tellement sûr de lui… Il ajoute : « Lorsqu’ils (les Chinois investisseurs potentiels) se seront remboursés leur investissement, les installations reviendront au Pays, et nous n’aurons pas un sou à débourser ». Une lettre au Père Noël ? Une prière ? Un rêve ? Quand le journaliste lui demande des précisions : « le projet Mahana Beach Tahiti est de l’ordre de 150 à 180 milliards de XPF. Pour l’aquaculture, c’est sûr c’est un investissement de 150 milliards sur 15 ans. Pour le photovoltaïque, il n’y a pas encore de coût ». C’est pas beau tout ça ! Sur un petit nuage…

C’est fait, la convention est signée avec les investisseurs pour les fermes aquacoles de Makemo (Tuamotu). 150 milliards de XPF seront investis en 15 ans ; à terme entre 1 000 et 1 500 emplois pourraient être créés. Des avantages fiscaux très importants sont consentis aux investisseurs chinois : le matériel et les marchandises importés dans ce projet seront détaxés ; les entreprises n’auront pas à payer d’impôts sur les bénéfices, de taxe foncière ou de TVA. Au fait, quelle sorte de poissons dans le filet ? LE MEROU !

D’autres Chinois débarquent. Les avions se succèdent à un rythme effréné sur le tarmac de Tahiti-Faa’a, des associations d’amitié Chine-Océanie, des ingénieurs, des…, des…, enfin du beau monde, tous Chinois.

Parahi iho ! (Au revoir) Fa’aitoito (Bonne continuation)

Hiata de Tahiti

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Écologie polynésienne

En Polynésie française, la température moyenne a augmenté de 1°C, le niveau de la mer est monté de 7cm à Tahiti en 30 ans ; un habitant polynésien émet 3 tonnes de CO² par an. L’objectif du gouvernement serait de présenter un échéancier au sommet de Rio en juin 2012… afin d’obtenir des financements. Pour le moment, on discute pour savoir qui tiendrait le crayon et qui la calculette, à savoir qu’aucun des deux instruments n’est acheté pour le moment par manque de sous.

Pakaihi i te moana, ‘respect des océans’ en marquisien est le nom d’une campagne d’exploration des richesses des eaux autour des îles Marquises. Elle s’effectue par des scientifiques à bord du Braveheart, navire océanographique néo-zélandais. On savait déjà que les eaux marquisiennes détenaient les taux d’espèces endémiques les plus impressionnants de la région Indopacifique.

Chaque expédition a un but bien défini :

  • premier thème, les scientifiques tenteront de comprendre pourquoi les espèces endémiques des Marquises ne colonisent pas d’autres archipels
  • deuxième thème, la faune et la flore fixées
  • troisième thème, explorer les grottes et profondeurs
  • dernier thème, les espèces pélagiques du large.

Un premier bilan dressé par les scientifiques indique que de nouvelles espèces endémiques ont été découvertes ainsi que des espèces à ce jour jamais référencées dans cette zone. Une densité est très importante à certains endroits de perroquets, de becs de canne et de carangues. Parmi ces nouvelles espèces, un poisson perroquet et un mérou tacheté dont la taille n’excède pas les 50 cm. Il semble que le taux d’endémisme se situe entre 12 et 15%, taux rarissime, qui situe l’archipel au niveau d’Hawaï et de la mer Rouge. Les scientifiques pensent à un endémisme récent avec des espèces arrivées ici. Elles auraient évolué différemment ou alors auraient muté en raison de l’éloignement de l’archipel. Ce dernier aurait pu créer une sorte de barrière océanique.

Il ne faut pas oublier que l’environnement des Marquises est particulier : il n’y a pas de lagon.

Il faut se hâter de transmettre les savoirs traditionnels. Les vieux sont réticents à donner, ou à écrire leur savoir… Attention, le temps presse et il faudrait à tout prix éviter la disparition de ces connaissances. Tout tourne autour du « secret ». Car transmettre, c’est aussi se dessaisir de ses connaissances au profit d’autres ! Il est grand temps de trouver une solution.

Le savoir traditionnel sur la biodiversité doit être recueilli. Le cri de l’arevareva (coucou migrateur) qui vit habituellement dans les bambous des vallées du fenua annonce une période de sécheresse. Les vini (petits oiseaux de différentes espèces importées) qui se posent indiquent la survenue d’un danger imminent venant de la mer, tel un tsunami. Toute cette tradition d’observation animale devrait être mise en valeur !

Hiata de Tahiti

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