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Nourritures tahitiennes

Un élu de l’Assemblée de Polynésie française propose de les élever pour les consommer localement. Quoi ? Les tortues. L’élu dont il est question, Antonio Perez d’A Tia Porinetia n’oublie qu’une toute petite chose, la tortue verte, de l’espèce Chelonia midias, braconnée dans nos îles, est protégée non seulement par la convention de Washington mais aussi par une délibération de l’Assemblée territoriale en date du 13 juillet 1990. Et quand quelques hurluberlus clament d’une forte voix que le peuple ma’ohi a toujours consommé de la viande de tortue, c’est FAUX ! La viande de tortue n’était consommée que dans les circonstances exceptionnelles par les hautes castes de la société ma’ohi. L’animal était considéré par les anciens comme un symbole protecteur et sacré. Alors un « coup » politique, une provocation gratuite ?

RAMBOUTANS

Les ventes ont commencé à Huahine, Raiatea, Taha’a. La récolte est moindre que l’année passée. Conséquence ? Le prix de la vanille mûre est en hausse et ne devrait pas cesser de monter. Le prix offert ces dernières semaines ? 5 000 XPF/kg (41,90€), il n’était que de 3 000 XPF/kg l’an passé. Les pesées de juin et juillet seront les plus productives. Les préparateurs essaient de refaire leur stock.

Réception des marchandises sur le quai des goélettes à Avera, la fourgonnette de la supérette, chargée des denrées reçues, a été poussée accidentellement dans le lagon. Elle sera remontée à la surface après une nuit passée dans l’eau. Surprise ! Le véhicule a été pillé. Les pêcheurs nocturnes ont ramené des cartons de nourriture et autres chez eux ! Seules encore à bord, des boîtes de conserves pour chien. Merci Seigneur ont dû dire les pêcheurs !

RESTES DE VÏ TAHITI APRES LE PASSAGE DES POULES

Il y a maintenant quelques années mon amie B. est venue passer quelques semaines au fenua, après un périple en Australie. Je lui ai fait découvrir Tahiti. Lors d’une visite au marché de Papeete, B. s’était attardée devant les étals de fruits et légumes. De retour chez moi, elle me confia avoir trouvé et acheté des mangues. « Des mangues, mais ce n’est pas la saison lui dis-je ». Qu’à cela ne tienne elle persistait « elles ne sont pas tout à fait mûres, nous attendrons un peu avant de les déguster ». D’accord ! Vint le soir, où installées sur le balcon, l’heure de savourer les mangues arriva. La Spondias dulcis avait fière allure, jaune et B. la découpa religieusement. B. la goûta, me regarda effarée : » mais ce n’est pas une mangue ! ». Ce n’était qu’une pomme-Cythère ou vï Tahiti ! (vï = mangue pourtant !).

VÏ TAHITI

Le pommier-Cythère est originaire de l’Asie du Sud-Est. Son fruit, le vï Tahiti passe du vert au jaune lorsqu’il est mûr, la partie charnue est acidulée et comestible, qualifiée de délicieuse par les amateurs, mais la chair est pleine de filaments rattachés au noyau et qui rendent la dégustation assez déplaisante ! Grosse déception pour B.

Au sabbat, nous étions invités chez des amis adventistes où un buffet regorgeait de tout. Pour dessert, B. choisit une brochette de fruits locaux et arriva la seconde collision avec la « mangue de Tahiti ». Ce fut la dernière rencontre de B. avec la vï Tahiti. B. est retournée en France amèrement déçue par cette « mangue ». Mai est le mois des vï Tahiti, et il ne se passe pas une fois où mes amis polynésiens me taquinent : » Voici des mangues de B. pour le petit déjeuner l’arbre est couvert de mangues de B. les poules se régalent des mangues de B. » Même avec la distance, B. doit entendre ses oreilles siffler !

Hiata de Tahiti

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Les lions de la Pendjari

TOGO BENIN PARC DE LA PENDJARI

Le Parc national de la Pendjari est compris dans une réserve de biosphère au nord-ouest du Bénin, à la frontière du Burkina Faso. L’emblème du Parc de la Pendjari est le guépard. Nous y verrons des lions, des lycaons, des hippopotames, des cobes, des phacochères, des bubales, des buffles, des singes. Les autres animaux du Parc de la Pendjari sont l’hyène, le chacal, le léopard, l’éléphant d’Afrique, le damalisque ou topi, l’hippotragus ou antilope chevaline, le cobe de Buffon, le cobe Défassa ou water Buck ou antilope sing-sing.

Notre arrivée dans « l’hôtel de la Pendjari » était remarquable. Les cases avaient été sommairement rénovées tandis que l’hôtel avait été pillé par « ceux qui faisaient la guerre ». Ils avaient emporté leur butin guerrier : les lavabos, les WC, les placards, les portes, les fenêtres, etc. Le gardien nous a averti que peut-être, demain matin, nous ne pourrions pas sortir de notre case car «  la dernière fois où des touristes étaient venus, ces messieurs lions et dames lionnes s’étaient reposé de leur chasse nocturne devant les portes jusqu’à midi ». Repus, ils avaient eu besoin de digérer ! Bon, nous étions prévenus.

Il faisait 50° dans nos cases et la prudence nous obligeait de garder la porte fermée. Sitôt réveillée, M me demandait si j’avais entendu les lions et si elle pouvait tenter une sortie. A tes risques et périls, M ! La matinée avançait, aucun bruit, enfin le gardien est venu frapper à chaque porte en annonçant « les lions ne sont pas venus », vous pouvez sortir ! Merci Roi des animaux. Le petit déjeuner fut vite expédié, les valises chargées et notre départ organisé rapidement. Nous aperçûmes lions et lionnes à une courte distance de nos cases, repus et vautrés dans l’herbe. Ils n’ont pas même levé la tête pour nous saluer !

TOGO BENIN

Les chutes de Kota et Tanougou, à 15 km de Natitingou, nous offrirent un peu de fraîcheur dans un décor somptueux, après cette nuit d’angoisse… La grande chute de Kota est haute de 20 m avec un débit de 1,5m3/seconde. La chute de Tanougou est située dans le village qui porte son nom, elle se précipite d’une hauteur de 15 m, son débit est de 1,5 m3/seconde. C’est la cascade la plus célèbre de l’Atacora, peut-être même du Bénin. Elle se jette dans une piscine naturelle. Cette cascade demeure l’un des grands lieux du culte rendu aux divinités de cette localité  et demeure une retenue d’eau. Il est permis d’y nager.

TOGO BENIN LAC NOKOUE

Nous allons entreprendre la descente du Bénin vers Abomey et Ganvié. Les paysages sont variés. Les barrages de police toujours aussi nombreux. Nous avons découvert parmi nous un ancien para qui exhibe fièrement son tatouage où figure son numéro matricule de parachutiste et qui permet l’ouverture rapide des barrières, même après les horaires « variables »,  avec les félicitations et le salut des militaires en faction. M : « Au moins cela nous sert car pour le reste, pas terrible le bonhomme ».

Hiata de Tahiti

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Monastère de Sanahin

Les deux monastères de Haghpat et de Sanahin que nous allons voir aujourd’hui sont inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1996 et 1999. Bus jusqu’au monastère de Haghpat, début de la randonnée pour ceux qui marchent. Je ne suis pas de ceux là aujourd’hui. L’épreuve d’hier dans la boue, la pluie qui tombe par intermittence ce matin, l’itinéraire dans les nuages vu du bus qui se contente de descendre dans la gorge pour remonter de l’autre côté en 2 h, rien de tout cela ne me tente. C’est marcher pour marcher, parce que c’est écrit sur la fiche programme. Je ne suis pas un intégriste de la randonnée, il faut que ce soit un plaisir.

Mais nous avons à peine le temps de boire un café, de regarder les marchandes de souvenirs et de chaussettes tricotées main, de faire un tour, que sonne l’heure de joindre l’autre monastère pour retrouver le groupe. Nous visiterons le monastère de Haghpat cet après-midi. Nous n’avons pas eu le temps de ne rien faire. L’alignement de bouteilles d’alcools divers sur la terrasse du café nous prouve que l’on n’est pas ici en pays musulman !

Bus donc, de virage en virage, pour descendre et remonter en traversant la ville stalinienne d’Alaverdi aux mines de cuivre encore en activité. Le minerai est toujours extrait, mais traité en Allemagne et plus en Union soviétique.

Avant le monastère de Sanahin, nous passons devant la maison-musée de Mikoyan, inventeur de l’avion de chasse MIG. La carlingue d’un MIG 21, gloire de l’URSS sous Brejnev, orne la pelouse. Au fond, ce n’est vraiment pas grand un avion de chasse ; le film nous présente toujours des monstres au grand angle mais il suffit d’être à côté pour constater que ce n’est guère plus long qu’une voiture, en beaucoup plus effilé.

Nous montons dans le village vers les escaliers menant au monastère. Des fermes portent sur la façade de jolies vérandas de bois ajouré peint. Leur style rappelle bien plus les datchas de Russie que les galeries persanes. Des vendeurs de souvenirs, souvent des gamins, s’égrènent sur les marches : cuillers en bois, santons, gants de laine tricotée, cartes postales.

Sanahin fut construit dès le IVe siècle selon une légende, mais peut-être faut-il y voir une rivalité avec Haghpat en face, bâti plus tard. Sanahin signifie d’ailleurs « plus ancien que ». Les structures d’aujourd’hui remontent à l’an 930, sous le roi Abas Bagratouni. L’église Sainte-Mère-de-Dieu aurait été construite par des moines arméniens refusant la secte chaldéenne et chassés des territoires byzantins.

Aux XIe et XIIe siècle, Sanahin fut le centre administratif des seigneurs Kiurikian et abritait une école supérieure. Il fut pillé par les Mongols puis par Tamerlan, comme tous les autres. Le complexe monastique comprend cinq églises, deux gavits (salles de réunion), l’académie, la bibliothèque, le campanile et les sépulcres des princes. Il y a aussi plein de khatchkars du XIe (je rappelle au lecteur que le khatchkar est une croix gravée sur pierre). Le campanile est une tour à trois étages érigé entre 1211 et 1235. Le petit lanternon qui le surmonte marque l’origine des clochers arméniens. Le scriptorium de 1063 est carré, coiffé d’un tambour octogonal, l’intérieur garni de rayonnages.

Nous marchons sur les tombes, mais c’est bon pour l’humilité des morts. Ils ont placé leur pierre tombale exprès pour cela, par humilité et… peut-être pour qu’on se souvienne d’eux avec respect (ce qui serait d’une humilité orgueilleuse, si l’on peut tenter l’oxymore). Certaines pierres sont nettement plus petites que d’autres, sont-ce des tombes d’enfants ? Non point, mais une humilité supplémentaire… Décidément, ce christianisme n’aime pas le monde, il lui préfère l’au-delà ; tout est méprisable ici-bas.

Le contraste entre l’extérieur et l’intérieur des édifices religieux est accentué ici bien plus qu’ailleurs. Nous passons brutalement de la lumière à l’ombre, pénétrés aussitôt d’une vague crainte due à l’œil devenu aveugle. Même chose lorsqu’on ressort : la douce pénombre laisse place à un éclat qui fait mal, comme si l’on quittait le giron maternel pour être jeté tout nu dans le monde hostile. A mon avis, ce contraste est voulu par les architectes, en opposition aux temples païens où les nuances de lumière étaient pensées par les colonnes et le large toit ouvert.

Dans le christianisme rigoriste des ascètes d’origine, il faut choisir : ou la maison du Père ou la jungle des démons extérieurs, ou le Bien ou le Mal – pas de degrés dans la foi. C’est tout ou rien, qui n’est pas avec moi est contre moi. Loin des verrières gothiques et des ombres des cathédrales, cette obscurité à peine percée de puits de lumière récuse toute nuance, elle oblige la pensée à être en noir et blanc et le tempérament à se rigidifier.

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