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L’Église et le sexe

Juste après 1968, l’historien Jean-Louis Flandrin (décédé en 2001 à 70 ans) publiait un petit livre d’étude, L’Église et le contrôle des naissances, tiré de sa thèse d’État commencée en 1956 et soutenue en 1979. Il établissait, dans cet opus utile aux étudiants, le dossier des relations de la hiérarchie chrétienne, puis catholique, envers les relations charnelles. Le principe de la collection, dirigée par Marc Ferro, était de présenter les faits, puis une série de documents, une bibliographie et un index.

La tradition hébraïque faisait de la procréation à tout prix le but non seulement du mariage, mais de toutes relations sexuelles. Polygamie, répudiation de l’épouse stérile, concubinage, et même inceste, sont encouragés ! Il faut perpétrer face aux autres religions, la race du Peuple Élu. Les enfants sont une faveur divine, quels que soient les moyens employés pour les faire naître. D’où la condamnation de la masturbation, de l’homosexualité, de la bestialité, de la prostitution. L’épouse est un vase, mais aussi une compagne, l’amour charnel a une valeur indépendante de la fécondité, en témoigne le Cantique des cantiques. La chasteté n’est pas une vertu et l’acte sexuel est aussi naturel que celui de manger – lorsqu’il n’est pas préjudiciable à un tiers. Quant à la contraception, elle est admise dans certains cas : au cours des vingt-quatre premiers mois de l’allaitement, quand l’épouse n’a encore que 11 ans (!), quand on est captive ou esclave. Les Juifs orthodoxes, tout comme les Musulmans intégristes, restent aujourd’hui sur cette conception archaïque des relations.

Le Nouveau Testament, à l’inverse, glorifie la chasteté : Marie sa mère vierge, Jésus reste célibataire et ne succombe ni à la séduisante et parfumée Marie-Madeleine, ni au jeune et beau Jean, disciple « préféré ». Saint Paul, qui avait des problèmes personnels avec le corps et les désirs, admet le mariage comme un degré inférieur, mais moindre mal lorsqu’on ne peut se contenir. L’idéal reste cependant celui du prêtre chaste comme un ange, au plus près de Dieu et de l’exemple de son Fils. Le mariage est un remède aux pulsions, mais aussi le symbole de l’amour du Christ pour son Église. Si les « rapports contre nature » sont condamnés, la procréation n’est pas pour autant encouragée.

Ce sont les Stoïciens qui vont influencer l’Église naissante en sa doctrine sexuelle. Ils veulent libérer l’homme de tout attachement aux choses et aux êtres de ce monde, ce qui rencontre l’idée messianique chrétienne de la fin des Temps et de l’exemple des anges asexués, dont le seul « amour » est exclusif pour Dieu. Chez les Grecs et les Romains, le comportement conjugal différait de celui des amants ; d’un côté la procréation pour l’héritage et la cité, de l’autre le pur plaisir hédoniste. Philon d’Alexandrie, Juif de stricte observance du Ier siècle de notre ère, voyait une convergence parfaite entre la tradition biblique et les grands philosophes grecs. Il montrait les dangers de la passion amoureuse et du désir de la beauté corporelle en mariage. Saint Clément, un siècle plus tard à Alexandrie, va définir l’orthodoxie de l’Église naissante. C’est un juste milieu entre les sectes du temps qui prônaient un extrémisme ascétique ou au contraire un extrémiste libertin. Il s’agit, selon la « loi de nature » (autrement dit « la conduite animale ») de « chasteté conjugale », le sexe est admis, mais pour avoir des enfants ; il est interdit autrement.

Saint Augustin précisera l’intérêt du mariage : procréation et éducation spirituelle chrétienne des enfants, fidélité en « payant le dû conjugal sur le plan sexuel comme sur celui de l’assistance mutuelle », stabilité sacrée du mariage réputé indissoluble. Une vision plus juridique qu’affective… Jusqu’au XIIIe siècle, ce sera la doctrine de l’Église. Elle condamne contraception via la stérilisation et le péché contre nature. Les Manuels de confession sont prolixes sur tous les « péchés » listés par les prêtres – au point que poser la question au confessionnal peut parfois donner des idées que le pénitent n’aurait pas eues…

Le plaisir dans la relation sexuelle n’est réhabilité – avec précaution – qu’au XVIIe siècle par un Jésuite anglais, Thomas Sanchez. L’acte conjugal n’a pas besoin d’être racheté par une intention procréatrice. C’est face au malthusianisme social des XIXe et XXe siècles que l’Église a réagit, en « réactionnaire ». Les consignes pastorales se durcissent dès 1850 face au contrôle des naissances qui réduit la population catholique ; les nationalismes s’en mêlent pour encourager à faire naître de nouveaux petits soldats sains pour la patrie et la race. L’auteur n’hésite pas à parler de « lutte à outrance » de l’Église contre les procédés de limitation des naissance entre 1918 et 1944. L’apogée intervient en 1930 avec l’encyclique Casti connubii du pape Pie XI. Les prêtres doivent rééduquer les fidèles au confessionnal en ce qui concerne tous les procédés de contraception : capote, diaphragme, stérilet, plantes, coïtus interruptus, intromission hors du « vase ».

L’après-guerre va vers « une paternité responsable ». Plus que du plaisir ou du couple, on se préoccupe des enfants. Trop d’enfants est nuisible à leur éducation, l’enfant unique favorise l’égoïsme. La reprise démographique en Occident ne nécessite plus de tonner contre la contraception, en même temps que l’explosion des bébés dans le tiers-monde incite même à l’encourager… En 1951, le pape (infaillible selon la Doctrine de l’Église) reconnaît le plaisir – dans les relations conjugales : « ils acceptent ce que le Créateur leur a donné ». L’amour conjugal va plus loin que l’union sexuelle mais encourage une communauté de vie. La « régulation des naissances » est reconnue par les méthodes « naturelles » : celle d’Ogino sur les cycles d’ovulation pour une paternité responsable. Le débat sur la pilule qui régule le cycle via la progestérone apparaît comme naturel à beaucoup de théologiens au début des années soixante. Jusqu’aux événements hédonistes de 1968 qui ont gelé les positions libérales en faveur d’un clair blocage rétrograde sur les mœurs.

Bien que s’arrêtant à Paul VI et à son encyclique Humanae Vitae du 25 juillet 1968, la doctrine reste inchangée – comme si l’Église, face aux changements du monde, s’était ossifiée, fossilisée, rétractée. L’auteur la résume : « Quant à la volonté affirmée de rester fidèle à une longue tradition, elle est certaine, mais ambiguë. On y trouve la peur de nuire à l’autorité du Magistère ; un archaïsme philosophique ; le sentiment hérité du XIXe siècle d’une rivalité entre l’homme et Dieu pour la maîtrise des sources de la vie ; une méfiance tenace envers le plaisir charnel, héritée de l’ascétisme antique et médiéval ; un attachement à la lettre de la doctrine plutôt qu’à l’esprit. (…) On ne croit plus que l’intention de procréer soit nécessaire à la justification de l’acte sexuel ; on admet dans une certaine mesure la recherche d’un plaisir partagé, et l’amour charnel, considéré dans l’antiquité et au moyen âge comme comme caractéristique des relations illégitimes, l’est maintenant de la relation conjugale. »

Une plongée dans l’histoire qui permet de relativiser les positions doctrinales. Comme toujours, la théorie ne s’établit que pour justifier la pratique – rarement dans l’autre sens.

Jean-Louis Flandrin, L’Église et le contrôle des naissances, 1970, Questions d’histoire, Flammarion, 139 pages, €5,00

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Seven Sisters de Tommy Wirkola

Dans ce salmigondis américano-belgo-britannico-français cru, violent et édifiant et au titre faussement anglophone (le vrai n’est pas celui-là), est présentée une tendance carrément fasciste de l’idéologie écolo. Il s’agit de la domination d’une élite croyante en « la planète » qui sait mieux que vous ce que la Déesse veut car elle lui a susurré à l’oreille.

Nous sommes en 2043, dans une génération d’ici. La terre supporte trop d’habitants pour ses ressources et son climat, il faut donc les réduire. Evidemment par la force puisque « les gens » ne sont pas raisonnables mais adorent baiser et que « le peuple » ne sait jamais ce qu’il fait (tous les dictateurs le croient). Stérilisation, pilule, exhortations des religieux ayant viré leur cuti nataliste, avortement – rien de ce qui pourrait neutraliser la bombe P (pour Population) n’est pris en compte dans ce thriller de science-fiction primaire mais efficace.

Est donc instaurée d’une main de fer d’Etat la politique de l’enfant unique assurée par le Bureau d’Allocation des Naissances, politique plus radicale encore qu’en Chine au XXe siècle. Même les plus maolâtres n’avaient pas osé : tout enfant supplémentaire est impitoyablement enlevé à ses parents quel que soit son âge et « cryogénisé » pour le futur, lorsque la planète aura retrouvé un équilibre. Un mensonge, évidemment : les petits sont purement et simplement incinérés, éradiqués, éliminés en four crématoire ! Une politicienne qui se pare du titre de « docteur » assure la promotion de cette façon de faire hygiénique et efficace. Nicolette Cayman dont le nom signifie à la fois mâle et caillou, non sans un certain relent de lobby élitiste (Glen Close), ne sourit jamais des yeux, elle grimace de la bouche, en politicienne aguerrie au mensonge (houps ! à la « vérité alternative », celle qu’on a besoin de croire selon Tromp). Les enfants surnuméraires vivront mieux plus tard ? Feignons de l’accepter, après tout c’est pour leur bien.

Il se trouve qu’en cette année 2043, avec les saloperies chimiques qu’on avale dans la bouffe et les saloperies non moins chimiques qu’on respire dans l’atmosphère, la génétique est passablement déréglée et les fausses couches, les malformations ou les naissances multiples ne sont pas rares. Terrence Settman (Willem Dafoe) voit sa fille accoucher de… sept petites filles ! Comme le nombre de jours que Dieu usa pour créer le monde, mais aussi les sept péchés capitaux. La bible n’est jamais loin pour séduire les spectateurs anglo-saxons. Mais cela tue la génitrice et le grand-père se trouve face à son destin. Il commence méthodiquement à nommer chacune, selon l’ordre de sa sortie de l’utérus, du nom d’un jour de la semaine. Il les élève en secret, n’en faisant paraître qu’une à la fois chaque jour de la semaine, au seul nom officiel de l’enfant unique déclaré de la famille, celui de leur mère Karen (Clara Read en multipliée). Et chaque soir, une réunion est organisée avec toutes les petites filles pour que celle qui est sortie puisse dire aux autres tout ce qui lui est arrivé, permettant à la suivante de poursuivre son rôle sans à-coup.

Lorsque l’une d’elle transgresse les règles, sortant en catimini pour faire du skate alors que l’une de ses sœurs est elle-même de sortie, elle tombe et se blesse à la main. Il faut l’amputer d’une phalange – donc amputer chacune des autres ! C’est ça où la mort (houps ! la « cryogénisation » pour le futur, restons politiquement correct !). La leçon – très américaine – est apprise : contre l’Etat et ses aberrations, vivons cachés, en clan familial comme au temps des pionniers, avec nos propres règles.

Cela dure trente ans, jusqu’en 2073. « Karen Settman » (Noomi Rapace en surmultipliée) est devenue cadre dans une banque intitulée EuroBank, signe que le film est multiculturel (sous domination américaine). Son collègue et rival Jerry (Pål Sverre Hagen) la drague mais « elle » ne veut pas ; si chacune des filles a sa personnalité, certaines ne sont pas attirées par le sexe mais surtout la vie en commun avec un homme leur est impossible, ce serait reléguer les autres sœurs dans l’appartement à jamais. Dans la semaine, la fille dont le prénom est celui du jour endosse la robe de banquière, la perruque noir corbeau, se maquille en rouge vif et se perche sur ses hauts talons pour aller au bureau. Jusqu’au jour où l’une d’elle, la plus hardie, décide de rompre le pacte commun…

C’est le début de la fin, que le grand-père ne verra pas parce qu’il est décédé avec le temps. Un soir, Lundi ne rentre pas et les filles s’interrogent : que faire ? Mardi décide d’aller au travail comme si de rien n’était. Au travail, tout se passe bien mais, lorsqu’elle sort, le véhicule noir aux vitres obscures (mélange de 4×4 du FBI, de berline nazie et de corbillard) la cueille. Elle est arrêtée et emmenée au Bureau d’Allocation des Naissances. Cayman l’attend, elle sait tout et lui apprend que sa sœur est en cellule. Elle ordonne à ses sbires d’aller tuer toutes les autres. Le spectateur comprendra pourquoi elle en garde deux et pas sept.

A l’aide d’un œil arraché à la prisonnière (beurk !), les flics zombies « obéissant aux ordres » comme des fonctionnaires zélés du IIIe Reich, avec à leur tête un technocrate en costume cravate à l’américaine, impitoyable autant que sadique, neutralisent les sécurités de l’immeuble, tuent d’une balle dans la tête le gardien (comme par hasard noir) et montent à l’appartement où ils se préparent à faire un massacre avec leurs armes à reconnaissance digitale (seul celui dont les empreintes sont reconnues peut actionner l’arme). Cela ne se passe pas comme ils l’avaient prévu et les filles, qui se sont entraînées durant des décennies contre une attaque, parviennent à les tuer tous, non sans en laisser une sur le parquet : Dimanche, crevée au ventre par un couteau de cuisine (un genre d’avortement primaire pour les agents entraînés).

Les sœurs supputent que la trahison vient de Jerry, frustré de ne pas parvenir à baiser et qui vient de se voir souffler une promotion sous le nez au profit de Karen Settman. Mercredi, car c’est son jour, va chez lui pour en apprendre un peu plus. Jerry ne soupçonne rien des jumelles mais a soutiré du système informatique un contrat préparé par ladite « Karen Settman », sa collègue. Il initie un versement illégal d’une grosse somme au profit de la campagne politique de Nicolette Cayman. Comme Jerry est surveillé par les agents du Bureau sur ordre de la politicienne, il est tué par un sniper depuis l’appartement en face et Mercredi doit fuir. Elle se fait aider de ses sœurs à l’appartement, qui la guident pour trouver des portes de sortie. Mais, comme elle hésite trop à sauter d’un toit à l’autre, le chef des agents la tue d’une balle et la précipite dans le vide. Sur les sept, il n’en reste que trois à la maison – un vieil immeuble roumain au tournage.

C’est alors que l’on sonne à la porte… C’est un agent du Bureau, mais tout seul. En fait, Adrian, grand mec musclé (Marwan Kenzari), est tombé amoureux de Lundi, seul jour de son service au contrôle. Samedi se fait passer pour elle sous le prénom générique de Karen mais elle n’a pas la perruque et Adrian découvre une blonde aux cheveux mi-long à la place d’une brune en catogan. Qu’à cela ne tienne, il l’emmène chez lui et ils font l’amour longuement. Samedi, avant de se faire déflorer, profite du broutage de chatte préliminaire pour connecter son bracelet d’identification au sien et ouvrir l’accès au central du Bureau pour les deux sœurs actives. Elles apprennent ainsi où est détenue Lundi.

Mais le Bureau a des espions partout, notamment des caméras de surveillance et des détecteurs numériques. Il investit l’appartement d’Adrian, parti au travail, et abattent en live Samedi d’une balle dans la tête. Les deux sœurs ont tout vu grâce à la caméra bracelet de leur jumelle. Le film n’est pas avare de violence crue et brutale, les tueries ont lieu en direct et sans prévenir, les états d’âme sont réduits à néant et l’obéissance aveugle aux ordres un principe. L’Administration ne réfléchit pas, elle exécute ; tuer une femme ou un gosse est un travail comme un autre à condition qu’il y ait des « ordres ». Toute conscience a disparu, les nazis n’avaient pas inventé mieux.

Comme le Bureau attaque à nouveau l’appartement, Jeudi fuit et Vendredi reste ; elle a toujours été la plus intello, la plus timide, la plus renfermée sur le cocon. Elle fait exploser l’appartement en usant du micro-ondes et du robinet à gaz, neutralisant l’équipe d’agents, sauf l’inoxydable chef sans pitié évidemment resté en retrait et muni d’un gilet pare-balles. Jeudi avoue tout à Adrian et ils décident d’infiltrer le Bureau pour délivrer Mardi.

La politicienne se voit déconsidérée en direct, la caméra de bracelet de Jeudi ayant enregistré le processus de « cryogénisation » des enfants au Bureau d’Allocation des Naissances : on y voit nettement une fillette cramer. Cayman encourt la peine de mort mais elle persiste et signe, en vraie croyante du Savoir : There is No Alternative, le seul salut possible de l’Humanité est de zigouiller les gamins en trop.

Surtout les filles dirait-on (comme en Chine) : on ne voit aucun petit garçon dans le film. Et les sbires exécutants sont très souvent nègres ou basanés, aux ordres de porteurs de noms à consonance juive… qui usent du four crématoire envers les superflus. Tout cela est un peu douteux mais subliminal ; le spectateur lambda n’ira pas aussi loin et s’arrêtera à l’action, très efficace même si elle est parfois assez invraisemblable (la chute de trois étages sur le dos dans une benne d’acier vide, par exemple). Et Noomi « Rapace » mérite bien son surnom, très sexy pour allumer les mâles, même à coup de rangers quand ce sont des « méchants ». Avec une très bonne musique du générique de fin sur la chanson Fire !

Lundi et Jeudi se sont battues et la première révèle avant de mourir qu’elle est enceinte : elle attend des jumeaux. Pour les protéger, elle a trahi ses sœurs. Après des manifestations monstres, la loi sur le contrôle des naissances est abrogée et les embryons de Lundi sont placés en incubateur artificiel. La dernière image montre d’innombrables bébés en couveuses, laissant filtrer l’idée qu’au fond, le contrôle des naissances est peut-être la bonne solution.

Mais probablement pas comme ça. Le fascisme écolo est une dictature autoritaire comme une autre ; il consiste, comme toutes les dictatures, à vouloir faire le bien du « peuple » malgré lui parce qu’il le trouve niais et inapte à comprendre.

DVD Seven Sisters (What happened to Monday ?), Tommy Wirkola, 2017, avec Noomi Rapace, Willem Dafoe, Glenn Close, Marwan Kenzari, Pål Sverre Hagen, Warner Home Video 2017 avec bonus sur les effets spéciaux et entrevue avec Noomi Rapace, 1h58, standard €9.99 blu-ray €14.04

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