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La canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise

En 1926, une canonnière américaine évolue sur le fleuve Yang-Tsé Kiang pour protéger les intérêts américains, et notamment les missionnaires. Ceux-ci sont idéalistes et aveugles ; ils croient que les relations personnelles pourront les protéger des seigneurs de la guerre comme de la guerre civile entre nationalistes de Tchang Kaï-chek et communistes de Mao Tsé Toung. L’histoire est arrangée pour la gloire yankee, l’histoire réelle est celle des Britanniques contre un seigneur de la guerre du Sichuan dans la région des Trois Gorges cette même année, restée sous le nom d’incident de Wanhsien. S’y colle une histoire d’amour entre un matelot et une sino-américaine, devenue pute par nécessité dans un bordel fréquenté par les marins européens.

Avec le recul, on reconnaît bien là l’impérialisme yankee, sous des dehors de liberté démocratique. Les Chinois sont des coolies, embauchés pour quelques « grattes » afin de faire tout le sale travail du bateau : la cuisine, pelleter le charbon, huiler les machines, le ménage et la lessive. Les Yankees sont les maîtres qui ordonnent et surveillent – pas besoin de faire la guerre de Sécession pour régresser jusque là. Le trublion est le maître de première classe Jake Holman (Steve McQueen), transféré sur le San Pablo (prononcé sand peebles ou galets de sable, d’où le titre américain du film). Lui n’a pas cette habitude d’être servi et entend faire bien son métier en surveillant la machine. Les coolies sont des exécutants, des « singes » qui imitent ce qu’ils ont vu faire, pas des mécaniciens qui comprennent le fonctionnement. Ce pourquoi il va examiner les fonds, puis détecte un jeu dans une bielle qui pourrait mettre en danger la marche du bateau. Le coolie chef nommé Chien (ce qui fait drôle en français…) en perd la face ; il veut se rattraper en réparant et meurt écrasé. Jake, cumulant la réprobation des flemmards esclavagistes blancs et des coolies chinois, est réputé porter malheur.

Le capitaine (Richard Crenna) lui ordonne de former un nouveau coolie chef et Holman choisit Po-Han qui a l’air plus vif que les autres (Mako, d’origine japonaise, d’où sa musculature). Mais sa familiarité avec le Chinois indispose le Yankee de base, en la personne du gros brutasse macho « plouc des collines » Stawski (Simon Oakland). Tous font des paris sur qui pourrait l’emporter du coolie ou du marin. Malgré une boxe ridicule de Po-Han, celui-ci est encouragé par Holman et finit par frapper fort où il faut : dans le bide gras. Le racisme yankee n’en est que plus fort, et englobe Jake qui a soutenu son poulain. Le chef des chefs coolie, car la Chine est très hiérarchique, veut se faire bien voir de l’équipage et envoie Po-Han à terre lors d’une escale où les nationalistes sont virulents. Ils l’attrapent et, sous les yeux de l’équipage tout entier, le soumettent à la torture des Cents morceaux ou lingchi, ce qui consiste à couper des tranches de muscles sur la poitrine jusqu’à ce que mort s’ensuive. Malgré les ordres du capitaine de ne surtout pas tirer pour éviter l’incident diplomatique, Holman désobéit et achève d’une balle de miséricorde son ami qui hurle qu’on l’achève.

L’impéritie du capitaine fait que le San Pablo reste ancré sur la rivière Xiang à Changsha, parce que le niveau de l’eau est trop faible pendant l’hiver. Une foule hostile l’entoure dans de petites jonques mais laisse aller à terre le canot qui porte les dépêches au consulat. Comprenne qui pourra. C’est alors que débute une histoire d’amour entre le marin Frenchy (Richard Attenborough) et une métisse sino-américaine qui parle bien le yankee. Maily (Marayat Andriane, alias Emmanuelle Arsan, autrice immortelle du film porno chic Emmanuelle) est une belle prostituée que tous les Blancs réclament car elle fait moins chinoise que les autres. Elle a des dettes que Frenchy veut rembourser pour la sauver. Mais de gros porcs trafiquants, évidemment yankees, surenchérissent pour la foutre à poil devant tous. Une bagarre éclate, durant laquelle Frenchy, aidé de Jake, enlève la belle pour la mettre en lieu sûr. Il quitte régulièrement le bateau à la nage pour la voir et l’épouser, car les permissions sont interdites, mais le capitaine ferme les yeux. Comme c’est l’hiver, Frenchy attrape une pneumonie et finit par mourir dans le lit de Maily. Les Chinois, qui n’attendaient que cela pour provoquer un incident, cassent la gueule à Holman, tuent la métisse enceinte d’un bâtard blanc, puis accusent le marin de l’avoir tuée. Un procédé typiquement stalinien que Poutine reprend aujourd’hui sans vergogne. Le capitaine refuse de le livrer, malgré l’équipage qui l’exige.

Le capitaine est un officier faible, pris entre des ordres contradictoires. Les États-Unis doivent rester neutres dans la guerre civile, mais défendre les ressortissants américains. Ils ne doivent pas tirer, sauf pour défendre un citoyen américain et, bien-sûr, il y en a partout : des diplomates et leur famille, des commerçants et trafiquants, des missionnaires. Il doit évacuer tous les ressortissants en cas de danger immédiat, ce qui implique les évangélisateurs, même s’ils sont assez naïfs et stupides pour « croire » qu’ils ne risquent rien. D’où les errements du commandement, les ordres non exécutés sans aucune suite disciplinaire, l’indulgence coupable de l’officier envers l’équipage en rébellion. Le capitaine croira se racheter en se sacrifiant in fine pour défendre deux imbéciles qui refusaient sa protection, mais il ne fera que s’enfoncer dans une conception absurde de « l’honneur », complètement inefficace. S’exposer en pleine nuit en uniforme blanc n’est en effet pas très militaire ; s’exposer à découvert avec un fusil face aux murs où se dissimulent les tireurs non plus ; abandonner son navire au nom de l’honneur encore moins.

Jake, Frenchy, le capitaine, les marins, désobéissent aux ordres, en égoïstes typiquement yankees qui font passer leur intérêt personnel avant celui du bateau, de la mission, du pays. Aussi leur respect du « drapeau » apparaît-il grotesque. Est-ce une réaction à la guerre du Vietnam qui fait rage en 1966, lors du tournage du film ? Est-ce plutôt par déni de la réalité et la croyance ancrée en leur « mission », sans aucun souci des conséquences ? Trompe est aujourd’hui la caricature de ce comportement tellement yankee. Maily et Frenchy sont morts, le capitaine est tué, le missionnaire est tué (Larry Gates), l’ami milicien des missionnaires est tué avec tout un tas de Chinois, Jake Holman est tué – se demandant ce qu’il est venu foutre dans cette galère : beau bilan de la mission !

Un film très long, avec un début entièrement noir durant plusieurs minutes et un « intermission » (interlude) au milieu – ce qui est assez ridicule en DVD, convenons-en. Heureusement, Steve McQueen est un personnage de héros tranquille, qui suit son chemin sans en dévier dans le marigot des bourrins yankees, des intrigues à la chinoise et de la faiblesse du commandement. Les paysages, tournés à Taïwan (sur la rivière Keelung) et à Hong Kong (alors indépendant), sont de toute beauté, et le grouillement demi-nu de la foule chinoise bien rendu.

DVD La canonnière du Yang-Tsé (The Sand Pebbles), Robert Wise, 1966, avec Richard Attenborough, Richard Crenna, Candice Bergen, Emmanuelle Arsan, Steve McQueen, ‎20th Century Studios 2002,doublé français, anglais, italien, 2h55, €2,33, Blu-ray 2008, €16,71

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La grande évasion de John Sturges

Un grand film d’aventures avec pour prétexte la Seconde guerre mondiale, à une époque qui préférait célébrer les héros que se repentir sur les victimes. Prenez des aviateurs abattus – des deux camps – mettez-les dans le Stalag Luft III spécial exilé en Pologne et renforcé « à l’allemande », agitez et servez. « Inspiré d’une histoire vraie » relaté dans le récit publié de Paul Brickhill, ce film est drôle et optimiste. Il raconte l’honneur et le courage mais aussi la débrouille et la ruse. Les Allemands sont un peu lourds, de leur philosophie à leur musique, de leurs voitures à leur nourriture. De cette caricature (qui garde un fond de vérité), le réalisateur américain tire un bon film de gendarmes et de voleurs.

Qu’a-t-il passé par la tête d’un lourdaud galonné ou d’une gestapette fascinée par la force plutôt que par la réflexion, pour rassembler ainsi derrière les mêmes barbelés d’un camp de campagne les as de l’évasion de tous les Alliés ? La Luftwaffe a gardé l’honneur de tenir elle-même ses prisonniers mais la Gestapo veille, armée privée de petits bureaucrates sadiques, pleins de ressentiment contre l’ancien système qui les méprisait. Mais l’honneur ne commande pas de donner sa parole de ne pas s’évader, c’est même un devoir d’officier de le tenter.

L’intelligence collective est supérieure à l’intelligence personnelle, lorsqu’elle est multipliée par les compétences reconnues à chacun et organisée par un maître d’œuvre qui les fait travailler ensemble. C’est ce qu’apprend à ses dépens l’Américain individualiste captain Hilts (Steve McQueen) lorsqu’il s’évade et est repris. Il souscrit dès lors à l’œuvre commune qui n’est pas moins de faire évader jusqu’à 250 prisonniers par des tunnels sous les barbelés pour les disperser dans toute l’Allemagne. Leur traque prendra des moyens qui ne seront pas affectés aux fronts et affaibliront d’autant les nazis.

Tout est donc prévu pour réussir. Trouver le bon endroit, évaluer la distance à creuser – neuf mètres sous terre pour éviter tout bruit -, évacuer les tonnes de déblais, trouver des vêtements civils, des cartes et des boussoles mais aussi des ausweis et des papiers d’identité crédibles, des billets de train. L’expertise de chacun est mise à contribution pour fabriquer des pioches avec des crics volés aux véhicules ennemis par une habile diversion dans le camp même, des étais de tunnel avec les lattes des châlits, un chariot sur rail pour ramper dans le tunnel, des éclairages… Les chefs prennent le surnom de leur spécialité.

Des activités culturelles et sportives sont donc organisées pour masquer toute cette activité, du jardinage pour répandre les déblais via des poches de pantalon astucieuses, des chorales pour masquer le bruit de la pioche, des ateliers de dessin pour les faux papiers au prétexte de dessiner des oiseaux, des guetteurs pour prévenir de toute inspection.

Un tunnel est découvert par Werner, un soldat allemand bien brave et un peu niais (Robert Graf), mais deux autres sont en construction et l’évasion peut avoir lieu à la nouvelle lune par le tunnel le plus avancé : Harry. Astuce suprême, Hilts accepte auparavant de s’évader pour se faire reprendre, ayant simplement reconnu les environs et minuté l’accès à la gare la plus proche. Une fois sa période de « frigo » révolue (la prison du camp), il peut livrer les précieux renseignements à tout le monde. Cette mise en avant de l’apport yankee est une invention d’Hollywood, la réalité fut plus européenne… il n’y avait qu’un seul américain dans le camp, et il était membre de l’armée britannique.

Le grand jour arrivé, le tunnel est ouvert à son extrémité mais… il manque sept mètres ! Les bois sont tout proches mais les miradors aussi et restent donc dangereux. Seul le va et vient des sentinelles permet un créneau régulier pour évacuer un par un les sortants du tunnel. Cela ralentit la cadence, même si une alerte aérienne qui fait éteindre toutes les lumières permet d’aller plus vite un temps. Il faut bien sûr qu’un maladroit fasse tomber son paquet d’un blanc impensable pour s’évader de nuit et qu’un sous-officier de garde soupçonne quelque chose. Le tunnel est découvert, les sortants repris. Mais soixante-seize ont pu s’évader.

C’est alors que commence la dispersion et la traque, objet de multiples aventures et du suspense ad hoc. Quelques-uns partent par le train, pourtant surveillé, mais les faux papiers semblent passer, sauf pour le commander Ashley-Pitt qui se fait tuer (David McCallum). Le Matériel (James Coburn) part en vélo, il réussira à gagner la France puis l’Espagne, via la Résistance. Deux autres volent un avion d’entraînement piloté par le Chapardeur (James Garner) et s’élancent vers la Suisse, mais se crasheront faute de carburant et le Faussaire qui voit mal (Donald Pleasence) n’avertira pas à temps son compagnon que les soldats arrivent ; il sera descendu et l’autre renvoyé au camp. Le captain yankee volera une moto et, poursuivi par une horde brune, tentera de sauter les barbelés de 3,70 m de haut à la frontière suisse mais échouera d’un cheveu. Le chef (Richard Attenborough), évadé dix-neuf fois, sera fusillé par la Gestapo en même temps que quarante-neuf autres repris, sur ordre du maréchal Wilhelm Keitel – qui sera condamné et pendu à Nuremberg pour ce crime de guerre. Seule une petite dizaine sera renvoyée au camp, dont le colonel commandant (Hannes Messemer) sera déchu. Le reste ? Il réussira.

Des situations cocasses et des situations dramatiques, l’investissement de chacun dans une œuvre collective, elle-même part d’une grande œuvre d’éradication du nazisme et du combat contre l’ennemi. C’est un excellent film « patriotique » du camp de la liberté.

DVD La grande évasion (The Great Escape), John Sturges, 1963, avec Steve McQueen, James Garner, Richard Attenborough, James Donald, Charles Bronson, MGM United Artists 2020, 2h45, €10.00 blu-ray €13.39

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La tour infernale d’Irwin Allen

Il est intéressant de revoir un film à très gros succès chez soi aujourd’hui après l’avoir vu en salle quarante ans avant. Ni soi, ni la société américaine, ni le monde ne sont pareils.

La vertu de l’honneur, si présente dans cette histoire – soit pour regretter qu’elle manque, soit pour célébrer son assomption – a bel et bien disparu. Les Yankees de nos jours sont plus égoïstes et plus enclins au fric qu’hier encore, et notre regard s’est modifié. Nous reconnaissons plus qu’avant le courage simple des pompiers (auquel ce film est dédié) – ils font leur métier – tandis que le métier des autres acteurs nous parait de plus en plus vain et même nocif.

Un architecte (Paul Newman) désire se retirer à la campagne après avoir construit la tour de 550 m la plus haute du monde (à l’époque) à San Francisco. Il ne revient que pour l’inauguration, et pour convaincre sa maitresse, ambitieuse journaliste sur le point d’obtenir une rédaction en chef, de tout quitter pour venir avec lui. Mais il s’aperçoit, avec le chef de la sécurité (O. J. Simpson) de cet immeuble immense de près de 200 étages divisés entre bureaux et habitation, que les court-circuit menacent en cas de surtension. Or c’est la soirée d’inauguration et tous les étages doivent être illuminés. Le tout-Frisco est là avec sénateur, maire, promoteur, actrices célèbres et tutti quanti.

La réception de 300 personnes se déroule au 135ème étage panoramique, aux baies vitrées ouvertes sur la ville, alors que le feu se déclare au 81ème étage. Les pompiers sont appelés, le ballet des lances à incendie commence, mais tout se dégrade. Les court-circuit se multiplient, les conduites de gaz (!) font exploser les vitres, créant un appel d’air, attisé encore par les puits d’ascenseurs. Ne restent que les escaliers, mais descendre plusieurs dizaines d’étages n’est pas facile – et certains escaliers sont soufflés par les explosions. Paul Newman fera d’ailleurs des acrobaties sur une rampe suspendue au-dessus du vide pour sauver une petite fille apeurée et son frère en kid d’époque, casque à musique vissé sur les oreilles et qui n’a donc rien entendu des annonces incendie. Toute la bêtise des enfants-rois est ainsi dénoncée en passant, même si le kid se rattrape en prenant soin de sa sœur et en descendant lui-même la rampe branlante.

Se met en place alors le sauvetage – au mieux – de la plupart. Par ascenseurs, escaliers, nacelle, hélitreuillage… toutes occasions de placer des scènes intenses. Mais près de 200 morts resteront sur le terrain, grillés par les flammes ou écrabouillés par leur chute. La première hantise des hautes tours commençait alors en Occident. Les Japonais, sur l’expérience millénaire des tremblements de terre, étaient conscients des risques, pas les Yankees dans leur orgueil des années 1970.

Orgueil qui poussait non seulement à la démesure, mais aussi à l’avidité. Si l’architecte recommandait des câbles électriques isolés et certains matériaux surdimensionnés, le promoteur et son gendre aussi vil qu’égocentrique, ont volontairement rogné sur les normes, se contentant du légal – de l’officiel administratif. Ainsi ne sont-ils pas « responsables » et le gendre le payera de sa vie, le promoteur ne perdant que sa réputation.

Le duo pompier-architecte est l’une des clés du film. Le pompier-chef (Steve McQueen) dit à l’architecte (Paul Newman) qu’au-delà de sept étages, les pompiers ne peuvent guère intervenir ; puis, dans la toute dernière scène, que si les architectes consultaient les pompiers, ils construiraient différemment. Chiche ! dit alors Newman, prêt à remettre sur le chantier son ouvrage. Mais cette morale est quand même ternie par les coulisses du tournage : Steve McQueen, jaloux de la notoriété de Paul Newman, a exigé d’avoir le même nombre de lignes de dialogues dans le scénario.

Le reste des petites histoires personnelles est plus fade. La belle amante de Newman (Faye Dunaway), qui se balade seins nus sous deux voiles qui lui passent derrière le cou, est certes excitante dans les flammes, la suie et le danger, mais son dilemme entre profession et passion sonne un peu faux. Le responsable des relations publiques (Robert Wagner) parti baiser sa secrétaire (Susan Flannery), en déconnectant sa ligne téléphonique intérieure, se trouve pris au piège pour ne pas avoir été prévenu et ne pouvoir joindre personne ; il est châtié de son « péché » par les flammes diaboliques qui viennent le saisir et braiser sa belle (qui a la niaiserie de rester cul nu en pleine tourmente !). L’escroc boursier (Fred Astaire) est pathétique lorsqu’il tombe amoureux de la belle veuve riche (Jennifer Jones) qui voit clair en son jeu. Tout comme la femme du maire (Sheila Mathews) qui ne pense qu’aux clés du coffre que sa fille ne saura pas trouver s’ils trouvent la mort… Le sénateur (Robert Vaugn) est inconsistant et le promoteur (William Holden) véreux à souhait derrière ses lunettes carrées d’homme d’affaire qui fait sérieux.

L’hubris guette l’Amérique ! Elle se voit volontiers en pointe avancée de la science (après la conquête de la lune – et après Le Sous-marin de l’apocalypse du même Irwin Allen) comme en maître du monde (libre). Or le ver est dans le fruit : l’Amérique secrète sa propre perte par l’avidité pour l’argent, par l’égoïsme de ses décideurs, par la vanité de ses élites du show-biz, par la non-éducation des kids laissés à leurs désirs immédiats. Cette génération des années 70 a créé les George W. Bush et les Bernard Madoff, attisé le terrorisme et attiré la crise financière systémique… Revoir ce film permet de saisir le moment où survient le dérapage : les années 70.

DVD La tour infernale (The Towering Inferno) d’Irwin Allen, 1974, avec Steve McQueen, Paul Newman, William Holden, Faye Dunamay, Fred Astaire, Jenifer Jones, O.J. Simpson, version en anglais uniquement : Warner Home 2000, €8.80, version en plusieurs langue, dont l’originale et le français : Warner Bros 2009

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