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Villa Casale à Piazza Armerina 1

Nous arrivons à la villa romaine de Casale, une bergerie du quatrième siècle devenue vers 320 villa administrative du gouverneur car placée au centre stratégique de la route du blé et de la poste de Catane à Agrigente, portant les denrées et les impôts à Rome. Après la perte de l’Égypte due à la scission de l’empire romain, la Sicile était devenue le grenier à blé de Rome. Dévastée par les Vandales mais occupée par les Byzantins et les Arabes, elle fut recouverte de boue par une inondation au XIIe siècle. Elle n’a été redécouverte que dans les années 1920 et fouillée par l’archéologue Pietro Orsi.

Contrairement aux Grecs, les Romains ne se faisaient pas représenter nus, sauf les dieux et les empereurs. La nudité était considérée comme peu virile, selon le guide, les Grecs étant réputés efféminés. Ils sont dûment habillés, les ragazzi de 15 et 16 ans italiens et américains, accompagnés de trois profs. Ils sont bruyants, au point que le guide doit leur demander par deux fois de baisser le ton. On ne s’entend plus dans les écouteurs.

La villa a été bâtie et décorée comme expression de la puissance de son propriétaire : un aqueduc, des thermes, des latrines, un grand atrium décoré de mosaïques. Elle articule le public et le privé, l’ostentatoire et l’intime. La vaste cour d’accès pour les invités avait ses murs peints de personnages grandeur nature. La porte monumentale ornée d’une fontaine permet d’accéder à une seconde cour à portique, avant le vestibule où la mosaïque de sol met en scène la cérémonie d’accueil.

Après le grand jardin enjolivé de bassins et un portique de colonnes corinthiennes en granit aux chapiteaux de marbre blanc, survient le sol représentant 84 protomés d’animaux, un corridor dit faussement « de la grande chasse ». Ce grand couloir composé de mosaïques présente des scènes – non de chasse comme on l’a cru et répété aveuglément – mais de capture d’animaux exotiques pour le cirque de Rome. Après quelques degrés, les visiteurs accèdent à la basilique, lieu des cérémonies publiques ; elle est pavée de marbre et ornée d’une statue d’Hercule.

Il faudrait tout montrer, tout est beau, réaliste, vivant. Avec les fameuses « baigneuses » en bikini, qui sont des athlètes femmes. Comme quoi les Romains n’étaient pas si misogynes que l’on croit.

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Retour à Bari

Le minibus taxi nous attend à la station Esso au début de la plage. Nous avons 3h30 de route dans un bus Ford pour 16 dont la climatisation ne fonctionne pas et dont le moteur est poussif. L’engin ne dépasse pas le 40 km à l’heure dans les virages au-dessus des falaises de la côte, et le 90 sur l’autoroute.

Nous repassons par l’entrée du sentier du premier jour, mais rejoignons Bari en taxi et non plus en train. C’est moins confortable, notamment pour les jambes. Nous avons marché 15 km aujourd’hui, plus que les « trois heures » indiquées sur le programme.

Arrivée à l’hôtel Adria à Bari, nous avons une heure pour nous installer et nous doucher avant de partir dîner dans la vieille ville, près « des fouilles », piazza del Ferrarese, ces pavements réguliers du XVIIe et ceux plus anciens sans dimension ni ordre, dégagés lors des travaux d’aménagement du port. Un restaurant de poulpe grillé a été réservé, la spécialité de la ville. C’est le Paglionico tout près de la place, dans une ruelle qui part vers le château. Nous pouvons voir au matin les pêcheurs frapper les poulpes sur les pierres du quai pour attendrir leur chair en brisant les fibres (on peut aussi les congeler 24 h). Nous commençons par un plat de jambon et de fromage avec des tomates confites et des courgettes macérées au vinaigre à l’huile d’olive. Nous poursuivons par des pâtes à la tomate ou aux fruits de mer avant le poulpe, pour finir avec une tranche de pastèque. Prosecco, vin blanc et vin rouge, rhum arrangé au final parmi le brouhaha des pipelettes et les séances photos « souvenirs » aux téléphones portables de presque toutes – nous ne ressortons qu’à 23h30. Tous les clients sont partis saufs nous car, si les Italiens dînent tard, ils dînent vite.

Le lendemain, en attendant le train pour l’aéroport, je marche environ trois heures dans la vieille ville de Bari, faisant le tour des remparts et prenant des photos. Je photographie les pêcheurs frappant le poulpe, un gros qui ravaude ses filets de fils bruns, trois prime-adolescents aux cannes à pêche, les ragazzi jouant au tennis le corps cuivré et parfois bien bâti, les filles dans les ruelles, une petite blonde debout sur la selle du vélo de son père sur le Lungomare Imperatore Augusto, un mariage à sainte Scholastique, à l’extrémité du promontoire.

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Cinque Terre un si long voyage

Les Cinque Terre sont à peine mentionnés dans le Guide bleu des années 1990, ils sont à la mode aujourd’hui. Le problème des Cinque Terre est que les atteindre ressort du parcours du combattant. Pas moins de 12 heures en trains divers avec attentes entre les lignes.

carte parc national cinque terre

Je me lève à 5 h pour le TGV Paris-Milan qui met 7 h pour arriver à Milan, Piazza Garibaldi. Il faut aller à pied à la gare de Milano Centrale, une horreur mussolinienne massive à allure de blockhaus, entre les grands immeubles de verre et les rues tortueuses de la modernité. Le temps d’attraper un Milano-Genova qui, après 1h20 d’attente, traversera les montagnes sur ponts et sous tunnels en 1h30. Avant d’attendre plus d’une heure encore un train local pour Deiva Marina, à proximité du parc national où se trouve l’hôtel. Je n’arriverai que vers 19h30 ! Le train est cependant bien moins cher que l’avion pour la période.

Le TGV est confortable, le Milano-Genova archaïque avec ses compartiments, le train de la côte moderne, sorte de RER à locomotive électrique. Si le TGV est calme, à cause de l’heure matinale en ce dimanche, le train pour Gênes est lent et s’arrête partout. Mon compartiment est tout entier étranger : deux Suédois et trois Lithuaniens en plus de moi, Français. Les Suédois sont un couple mûr dont la dame lit un roman policier américain traduit en sa langue (Harlan Coben), tandis que Monsieur feuillette un manuel de traduction italo-suédois. Les Lithuaniens sont un couple avec une fille de 15 ans très sage ; je lis le nom du père sur le billet électronique imprimé via Internet. De part et d’autre de notre compartiment calme, deux compartiments bruyants et agités de ragazze e ragazzi revenant d’un tournoi de basket, à ce qui est inscrit sur leurs maillots ou débardeurs bleus. Filles et garçons de 13 ans sont accompagnés d’un coach qu’ils appellent familièrement zio, oncle. Ils sont bronzés, dénudés, shorts courts et débardeurs lâches, bien vivants.

train cotier cinque terre

Le tortillard qui enfile les stations entre Genova Piazza Principale et Deiva Marina, en s’arrêtant partout, est en retard d’une dizaine de minutes. Les arrêts durent longtemps, même quand il y a peu de monde à monter ou descendre. Autour de moi, une famille allemande avec trois enfants dans les 14, 11 et 9 ans (difficile de donner un âge aujourd’hui où les enfants grandissent ou retardent plus qu’auparavant). Les accompagne un quatrième, un garçon de 15 ans aux épaules carrées et au ventre en béton, qui doit être le petit copain de l’adolescente. Ils se mignotent trop pour être même cousins. Le papa est branché avec plusieurs boucles à l’oreille, la chemise ouverte sur le tee-shirt et une casquette de tankiste. Il est rare de nos jours d’avoir l’occasion de rencontrer une famille allemande avec plusieurs enfants. C’est dommage, car les gamins allemands sont beaux et vigoureux.

cote a sestri levante

A mon arrivée, tardive, l’hôtel Eden est facile à trouver, à deux ou trois cents mètres de la gare ; encore faut-il prendre la bonne sortie (côté mer) et enfiler la bonne rue (celle de droite). Je demande dans un bar dans mon italien un peu remis à neuf avant le départ. Le dîner du nouveau groupe est à 20h et j’ai le temps de m’installer dans la chambre pour trois et de me rafraîchir rapidement avant de rencontrer les autres.

Nous sommes huit dans le groupe, plus la guide italo-française Eva, trois garçons et cinq filles – tous d’âges plutôt mûrs, difficulté et période obligent. Je serais venu en juillet-août, il y aurait eu des familles ; la rentrée scolaire a lieu en France dans deux jours et les familles ont déserté les circuits.

eden hotel deiva marina

Nous dînons dans le restaurant de l’hôtel, plus réputé que les chambres, et qui est plein tous les soirs. Deux plats de pâtes nous sont proposés, spaghetti et farfale, les premiers à la tomate et les seconds aux légumes, puis deux plats de viande, filets de poulet grillés et tranches d’espadon grillées, accompagnés d’une salade verte, tomates et carottes râpées. Le dessert est un sorbet citron très liquide, servi en flûte.

Il a fait beau toute la journée mais un orage tonne vers minuit et nous apprendrons le lendemain qu’il est tombé des torrents de pluie durant la nuit. Ce sera la seule ombre au séjour, il fera désormais beau jusqu’à notre départ, le soleil ne recommençant à se voiler que ce jour-là.

plage deiva marina

Après dîner, nous visitons le vieux village de Deiva Marina avec Eva, ce qui est assez vite fait dans la nuit. L’église San Antonio Abate (1739), les ruelles, les gamins jouant encore dans les rues après 22 h (l’école ne reprend que vers fin septembre), les sangliers dans la bambouseraie qui borde la rivière. Nous ne voyons pas le couple d’émeus que la municipalité a acheté aussi pour l’attraction. Malheureusement, et par ignorance, ils ont pris un couple du même sexe !

Il n’y a rien à faire lorsqu’on a dépassé l’âge du jeu innocent entre copains, dans cette petite ville balnéaire qui ne vit guère qu’en été. Les gars se tatouent les bras et les épaules comme le jeune serveur du restaurant, se mettent des boucles à l’oreille, se parent de médailles et colliers, se moulent dans de fins tee-shirts pour accentuer leurs pectoraux secs et leurs abdos quasi absents – tout cela pour se faire remarquer, exister, parfois draguer.

Le soir suivant, le plus jeune des serveurs, peut-être 18 ou 19 ans, a été complimenté par un client dans la trentaine à tel point qu’il a tenté même de lui caresser la tête. Ce geste a été vite contré par la main du jeune homme, qui l’a converti en poignée de main, mais avec les joues rougissantes et les bras mis en croix sur la poitrine en geste de refus. Les Italiens parlent beaucoup avec leur corps.

Suite lundi.

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Ragazzi des plages

torses nus plage

Délurés sont les très jeunes Italiens. Pas très sportifs en général. Mais de toutes les couleurs de cheveux, la péninsule étant un carrefour en Méditerranée.

torse nu jeune et vieux

Certains rappellent David, celui de Michel-Ange, en plus tendres et plus jeunes. Quelques années avant d’être épais et poilus comme papa et grand-papa.

slips de plage

Mais la plage est l’aire de jeu du jour entier. Petits et grands s’y promènent et s’y reposent, heureux d’être là, en compagnie, sans même se connaître.

ragazzi torse nu

Les ragazzi locaux restent en bande. Amicaux et sensuels pour attirer les filles. Qui ne s’y frottent qu’en bande elles aussi.

gamin torse nupréados

 

Le petits machos s’entraînent déjà pour paraître plus grands.

gamin en slip plage

Les préados se démènent, avant et après le bain, mais toujours autour du bain, le moment de la journée où leur peau s’érotise, bien plus que le regard, qui ne vient que vers 13 ans. Ils se plongent dans la vague, se roulent dans le sable, s’étreignent en luttes amicales, laissent la brise du soir hérisser le derme sur leur poitrine.

jambes et torse nu

La jeunesse brûle son énergie à la plage. Elle fait le plein de soleil, se sensations et de liberté avant l’hiver. Qui est là aujourd’hui.

adolescent torse nu

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