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Libre échange : bienfait ou horreur économique ?

Le libre-échange est l’un des diables de la gauche. Posture idéologique réflexe – donc sans réflexion aucune – automatisme pavlovien qui fait haïr comme le chien dudit Pavlov, à l’ère soviétique, salivait par réflexe conditionné lorsqu’un bruit particulier l’avait habitué à le faire. La gauche, bien que ses représentants se veuillent « éclairés » (par les Lumières ?) voire intellos (s’ils ont fait quelques études) a gardé de ses années staliniennes des comportements de secte. Notamment que « le libéralisme » est le diable et que le « libre-échange » est la pire des choses (à l’exception de toutes les autres, ajoutent les gens de gauche réalistes).

Mais c’est un fait d’expérience que le libre-échange est plutôt favorable au pouvoir d’achat comme à la qualification des emplois. S’ouvrir aux échanges est bénéfique – tant pour les économies que pour les gens ! Pourquoi cette revendication « de gauche » que chacun doit « s’ouvrir à l’autre » serait-elle condamnée lorsqu’il s’agit d’un pays ?

Cette considération est loin d‘être la seule CONTRADICTION des gens de gauche, notamment des plus sectaires. La libre-circulation est exigée pour les personnes (les sans-frontières) – mais pas pour les biens. La culture est « universelle » – mais protégeons l’exception française. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil – mais les non-Blancs, non-mâles, non-cultivés sont les plus beaux et les plus gentils… La schizophrénie « de gauche » est due à sa paranoïa héritée des années Staline – il suffit de relire L’opium des intellectuels de feu Raymond Aron… On pourrait en dire autant à droite, si ce n’est que la droite, surtout en ses extrêmes, est bien moins considérée par les médias et a bien moins d’influence.

Un exemple de préjugé contré par les faits : selon France-Stratégie en février 2016, à propos du rétablissement éventuel des contrôles aux frontières, la généralisation des contrôles permanents serait équivalente à une taxe de 3 % sur le commerce entre pays de la zone Schengen. Ce commerce diminuerait de 10 % à 20 %, soit -0,5% de PIB pour la France et -0,8 % de PIB pour les autres pays de l’espace Schengen. Il toucherait surtout le tourisme de proximité, les travailleurs frontaliers, le transport routier de marchandises. Il aurait aussi des effets sur l’investissement étranger et la mobilité des travailleurs.

patrick artus zone euro export et import en volume 1980 2016

Un papier tout récent de Patrick Artus, l’économiste en chef de Natixis, prouve chiffres à l’appui la même chose dans la zone euro : « Au total, l’effet positif de l’ouverture des échanges (baisse des prix) est bien présent, mais pas les effets négatifs souvent évoqués ». CQFD : les gauchistes idéologues, bornés à leurs préjugés, sont hors de la réalité des faits.

L’ouverture de la zone euro envers le reste du monde fait peur. Mais elle a apporté une réelle baisse des prix, de l’ordre de 0.2% par an, avec l’importation de produits venus des pays sous-développés. Faut-il interdire le développement du tiers-monde parce que les « zacquis » de gauche européens sont remis en cause ? L’égoïsme syndical est un fait : mais aucun syndicat n’est représentatif d’un pays, il ne représente que ses cotisants – ils sont en outre très peu nombreux dans le système français.

patrick artus zone euro importations et prestations sociales 1980 2016

Cette ouverture a-t-elle « détruit » des emplois et de la protection sociale ? « Cassé » un modèle social-économique ? Certes, elle a remis en cause des rentes de situation, des positionnements trop chers de certains monopoles, des investissements de modernisation et d’innovation trop faibles. Mais « a-t-elle entraîné des pertes accélérées d’emplois ou de valeur ajoutée industriels ou exposés à la concurrence étrangère, une baisse des salaires ou de la protection sociale pour les emplois dans les secteurs concurrencés ? » – demande Patrick Artus. « La réponse est négative », prouve-t-il… Le poids de la valeur ajoutée industrielle en zone euro a peu baissé, la balance commerciale pour les produits manufacturés ne s’est pas dégradée ; le poids des prestations sociales a augmenté.

Qu’en a-t-il été sur la qualification des emplois ? « Nous voyons une déformation vers les biens d’équipement, ce qui est favorable, et pas de déformation de la structure de la valeur ajoutée vers des activités moins sophistiquées », répond Patrick Artus.

patrick artus zone euro emploi par branche 1980 2016

Le « degré d’ouverture » d’une économie se mesure à la somme de ses importations et exportations. Ce degré est passé d’environ 10% dans les années 1980 à environ 30% aujourd’hui en volume. Cet essor du libre-échange a donc été favorable – globalement – à la zone euro.

Mais il faut noter que l’Allemagne – avant tout – a su tirer son épingle du jeu en adaptant son droit et ses industries à la globalisation. Elle a créé de toutes pièces des « marques » de réputation mondiale, comme Audi, très bas de gamme dans les années 70. Et la France ? Qu’a-t-elle fait depuis l’ère Chirac pour adapter son économie et ouvrir ses mentalités au grand large ? Pas grand-chose, à part blablater « révolution » et se crisper dans l’idéologie, ou surtout ne rien changer sous les trop long règnes Chirac et Hollande… Et peu changer au fond sous le règne agité Sarkozy.

patrick artus zone euro cout salarial unitaire 1980 2016

La France archaïque arc-boutée sur « le modèle social » des années de reconstruction d’après-guerre, a un État trop dépensier et trop interventionniste. Elle laisse trop peu la société civile et entrepreneuriale investir et innover. Ce carcan, de règles et de règlements handicapent l’économie – tout au contraire de l’Allemagne, entre autres pays européens. Ce pourquoi la France a peut-être « perdu » à la croissance du libre-échange. Mais la faute à qui ?

Celui qui n’avance pas recule. Il en est pour les pays comme pour les gens. À trop vouloir « conserver », on en vient vite à dater…

Il n’est de pires boulets conservateurs que ceux qui, par méfiance, refusent de changer quand le monde autour d’eux change. Ceux qui croient que se dire « de gauche » les dispense de toute observation des choses telles qu’elles vont. Ceux qui ne réfléchissent pas mais agissent par réflexe « de classe ».

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Hollande aura-t-il raison sur le chômage ?

Inverser la courbe du chômage « d’ici la fin de l’année » (voire, dans ses derniers propos, en février ou mars 2014) est-ce réaliste ? Ah, mais « c’est la différence entre la prévision et la volonté », a ajouté le président. C’est confondre volonté et discours. Avoir la volonté de faire le maximum contre le chômage est une bonne chose ; affirmer que c’est fait, que la réussite est prévisible à horizon de 6 à 8 mois en est une autre. Ce n’est pas en disant les choses qu’on les règle. Cette communication « performative » a été suffisamment reprochée à Nicolas Sarkozy par la gauche ! A moins d’embaucher de quasi-fonctionnaires sans le dire, des « emplois aidés » invendables sur le marché du travail et qui revendiqueront dans quelques années « le droit » d’être régularisés dans la fonction publique ? Le problème Hollande est qu’il attend la croissance – et que ladite croissance ne reviendra pas au rythme nécessaire à la dépense publique traditionnelle…

La mondialisation et l’Internet sont passés par là :

Les frontières ne sont plus fermées, ni les citoyens dans l’entre-soi : nous avons signé plusieurs traités successifs d’Union européenne, nous sommes intégrés dans l’Organisation mondiale du commerce, partenaires du G8 et du FMI. Oui, la mondialisation n’est pas que pour les autres, les échanges de marchandises ne sont pas les seuls, mais aussi les échanges culturels, étudiants, touristiques. Nous savons désormais grâce à Internet et aux réseaux sociaux instantanés que certains voisins vivent mieux que nous avec un chômage plus bas, un État moins gros, une ponction moindre sur les salaires, des impôts moins lourds et des services publics souvent meilleurs (l’éducation, la justice, l’emploi). Il nous faut reconnaître que sur le chômage comme sur d’autres points, l’État-nation n’est plus capable, l’État-providence n’a plus les moyens, et que dire « je veux donc c’est fait » devient ridicule.

cout du travail compare europe 2013

L’impératif est de créer de la valeur non en fermant ses frontières ou en maintenant des activités à faible valeur ajoutée mais en occupant une place stratégique pour obtenir la plus forte valeur ajoutée. Ce qui exige une adaptation permanente et une culture du compromis qui manque en France – à l’inverse de la social-démocratie allemande, scandinave, suisse ou anglaise.

cout du travail compare europe 2013 tableau

La démagogie du tout-politique :

La France souffre de l’héritage politique de la Révolution qui garde une méfiance profonde envers tout intermédiaire entre l’État et le peuple. Or le compromis entre le travail et capital est aujourd’hui plus difficile en raison de l’avènement d’une économie ouverte et d’une mobilité du capital qui donne un pouvoir de négociation face aux salariés plus fort, surtout lorsqu’ils sont peu qualifiés.

preference francaise pour le chomage denis olivennes le debat novembre 1994

Denis Olivennes en 1994 (il y a presque 20 ans !) dénonçait déjà La préférence française pour le chômage dans une note de la Fondation Saint-Simon reprise en article dans la revue Le Débat n°82. « Avant d’être un problème, le chômage est une solution. Comme l’inflation hier, il a permis, au cours des dernières décennies, de contourner les questions aussi importantes que celle du partage optimal entre revenu et emploi qui, prise frontalement, menaçait de révolter le corps central de la société : les actifs occupés ». Les gouvernements de droite comme de gauche ont donc choisi la facilité électoraliste : salaires élevés via le SMIC, pour des cotisations sociales élevées qui permettent de redistribuer et d’assister les chômeurs. Ce consensus politico-syndical devient aujourd’hui plus fragile car la crise ne permet plus d’augmenter beaucoup les salaires, tandis que les prestations mal contrôlées se dispersent et que le Budget de l’État est en grave déficit.

Comme le notait déjà Olivennes : « En réalité, la croissance de nos salaires réels est moins imputable à la rémunération directe des salariés qu’à l’augmentation continue des charges sociales incorporées dans le coût du travail ». De fait, quand le patron paye 1000 en Suisse et en France, le salarié suisse touche 65% nets sur sa fiche de paie tandis que le salarié français ne touche que 48% nets. Sans compter les impôts et la TVA… En 1981, les prestations sociales représentaient en France 25%, mais 31,3% en 2009. Elles ont augmenté plus vite que le PIB, surtout les années de hausse du chômage : c’est donc bien une reprise de la croissance qui allègera les charges. Encore faut-il s’en donner les moyens.

emploi et valeur ajoutee 1980 2011

Compétitivité :

Le rapport présenté à la Conférence nationale de l’industrie en février 2012 (dit rapport Gallois) sur Les déterminants de la compétitivité de l’industrie française estime que « si les salaires horaires dans l’industrie sont actuellement équivalents en France et en Allemagne, ils ont progressé beaucoup moins vite outre-Rhin ces dernières années. Le niveau de charges sociales par rapport au salaire est en France supérieur de plus de quinze points à celui constaté en Allemagne ». « En outre, la part patronale des cotisations est plus forte en France : 2/3 des cotisations, contre 1/2 en Allemagne ». Il préconise de « décharger d’abord le travail dans l’entreprise du poids du financement d’une partie des prestations sociales, notamment celles de solidarité. » Pour Christian de Boissieu, professeur d’économie  à Paris I et membre du collège de l’Autorité des marchés financiers, « la perte de la compétitivité-prix de la France par rapport à celle de l’Allemagne au cours des années 2000 s’explique à la fois par l’évolution des coûts salariaux par celle des gains de productivité ».

Productivité du travail :

La France est bien classée en termes de productivité du travail (parce que les jeunes et les seniors sont exclus majoritairement de l’emploi), mais pas en gains de productivité (la robotisation est faible dans l’industrie, l’informatisation a été tardive dans les services et le travail reste trop hiérarchisé). Dans les pays où l’on travaille plus, le marché du travail accueille des personnes dont la productivité est plus faible. Les États-Unis ont une productivité comparable à celle de la France mais, en situation économique normale, même les personnes dont la productivité est faible occupent un emploi – pas en France !

En Italie, Espagne, Royaume-Uni ou l’Allemagne, quand le chômage augmente la croissance des salaires ralentit rapidement – alors qu’on observe le contraire en France. Le salaire ne réagit ni à la compétitivité, ni à la profitabilité, ni au chômage. Deux raisons : 1/ l’évolution du SMIC ne suit pas la conjoncture mais les prix ; 2/ Les syndicats ne représentent que les seuls salariés qui ont un travail dans l’entreprise – et non les chômeurs ; ils sont de plus majoritairement composés salariés de la fonction publique, non concernée par le chômage. Pour les Allemands, l’emploi et le pouvoir d’achat dépendent de la santé, de la pérennité de l’entreprise et de sa compétitivité – pas en France où la surenchère idéologique attise un climat de guerre civile entre « patrons » et « prolétaires ». Les syndicats de travailleurs allemands, majoritairement du privé, sont bien meilleurs critique de la réalité et donc mieux aptes à négocier.

interactions competitivite productivite marche du travail

Effet des 35 heures :

Le SMIC français a notamment progressé sous l’effet des 35 heures. Il s’est agi d’un choc de compétitivité négatif : les salariés travaillent moins, avec un mécanisme de compensation financé par le budget de l’État mais supporté à la fin par les entreprises. La France est donc l’un des pays de l’OCDE où le prix du travail dès le salaire minimum est le plus élevé (environ 80 % de plus que la moyenne). Dans un Rapport d’information de l’assemblée nationale le 27 mars 2013 rédigé par la mission d’information sur les coûts de production en France et présenté par Daniel Goldberg, Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo soulignent que « la France a fait le choix d’un salaire minimum élevé progressant plus vite que les gains de productivité. Ce choix est en partie le résultat d’une protection sociale qui fait assumer à la politique salariale une partie du rôle normalement dévolu à la politique de redistribution. » Cette politique a désormais un coût d’environ un point de PIB chaque année.

Les récurrentes questions d’évitement :

La politique européenne de réduction des déficits publics dite « d’austérité » n’est pas le déterminant principal du chômage : même dans les années fastes, la France a toujours gardé un niveau de chômage plus élevé que ses voisins. En 1995 déjà, Denis Olivennes dans un autre article du Débat (n°85) renvoyait à leur ineptie théorique les critiques qui incriminaient la faute des autres : à l’époque les taux d’intérêt trop élevés qui restreignent le crédit, l’arrimage du franc au deutsche mark donc la force de la monnaie. « Aurait-on si vite oublié les piètres résultats de l’autre politique en économie ouverte et changes flexibles ? En 1980, le taux de chômage en France était de 6.3%. Quatre ans et quelques dévaluations plus tard, il était de 9.7%. » Mais la démagogie répète inlassablement les mêmes arguments, reprenant inlassablement les mêmes boucs émissaires, refusant inlassablement d’examiner ce qu’elle considère comme tabou. D’où leurs yakas : taxer les actionnaires, forcer les entreprises à financer la retraite à 60 ans.

Or en France la distribution des dividendes partait de très bas, puisqu’elle représentait deux points de valeur ajoutée lors du premier choc pétrolier ; malgré la progression de la rémunération des actionnaires, elle reste cependant près de 10 points inférieure à ce qu’elle est en Allemagne. Le rapport entre les montants distribués et les fonds propres des entreprises n’a pas beaucoup évolué. Ce n’est donc PAS la politique envers les actionnaires qui pénalise l’investissement – mais l’absence de débouchés en France et en Europe qui empêchent d’y investir.

Les Français vivant longtemps mais partant plus tôt à la retraite, la France est l’un des pays qui finance le PLUS grand nombre d’années à partir de l’âge de la retraite, ce qui fait peser un poids très important sur la collectivité. D’où la nécessité d’avoir plus de personnes en emploi.

La fausse bonne idée, les emplois aidés d’État :

Barbare Sianesi, cité par Pierre Cahuc & André Zylberberg, Le chômage fatalité ou nécessité ? a étudié le modèle suédois et, parmi les mesures tentées, les créations d’emplois non permanents dans le secteur public. Elle « trouve que, comparée à la moyenne des parcours des simples chômeurs n’ayant participé à aucun programme, les chances de retour vers un emploi « régulier » (un emploi non aidé) sont sensiblement plus faibles, tout au long des 5 années de suivi, pour les personnes ayant bénéficié d’un emploi temporaire dans le secteur public » p.181. Ces emplois n’augmentent pas les capacités de ceux qui les suivent et envoient un mauvais signal aux employeurs.

Mieux vaut subventionner directement l’emploi privé, ce que l’étude montre être la mesure la plus efficace dans la pratique. « La législation actuelle (française) protège les emplois des salariés dotés d’une certaine ancienneté, mais pousse les entreprises à utiliser abondamment les contrats à durée limitée. Elle accentue ainsi la segmentation du marché du travail entre, d’une part des salariés protégés ayant accès à des emplois stables et, d’autre part, des salariés contraints d’accepter des contrats à durée limitée et des chômeurs ayant, en moyenne, peu de chances de retrouver du travail rapidement » p.139.

C’est malheureusement ce qu’envisage Hollande avec les quelques 540 000 emplois « aidés », emplois jeunes, contrats de génération et sortie des statistiques de 30 000 chômeurs envoyés en formation. Toujours les vieilles ornières du clientélisme d’État à fins électoralistes, plutôt que de redonner de l’initiative aux partenaires salariés et créateurs d’entreprise en allégeant la ponction fiscale et sociale…

Les mesures testées ailleurs :

Exonérer de charges les bas salaires – donc transférer le financement de ces charges sur d’autres prélèvements fiscaux (TVA, CSG…). C’est tout juste entrepris, mais sans certitude que le surplus n’entre pas dans le Budget général.

Revoir la logique aveugle de redistribution égalitaire – mais inéquitable – de l’État-providence. C’est ce que tente Hollande en touchant aux allocations familiales et à la formation professionnelle.

Organiser une véritable cogestion de la négociation salariale à partir des gains de productivité attendus. C’est que qui s’est fait chez Renault et qui se tente chez Peugeot ou Michelin – malgré les syndicats les plus rigides. Quant à la SNCM, déjà pas rentable quand le problème s’est posé, la situation ne s’est pas améliorée et les syndicats ne veulent rien savoir.

Réviser la durée du travail dans une vie qui s’allonge, donc cotiser plus longtemps avant de toucher des prestations, plutôt que de rogner sur les retraites versées. La conférence sociale le dira.

Côté puissance publique, son rôle n’est plus de prescrire mais d’intégrer. L’emploi est partie d’une politique globale : industrielle, fiscale, éducative, internationale. Il faut donc :

  • favoriser l’investissement (et cesser d’insulter les étrangers qui veulent acheter des entreprises françaises ou les actionnaires qui mettent leur épargne),
  • négocier les délocalisations (et cesser d’insulter Peugeot qui a conservé pour son malheur plus d’emplois en France que Renault),
  • organiser des filières d’innovation (et ne pas refuser a priori la vente de Dailymotion par une France télécom qui n’en a jusqu’ici rien à faire),
  • aider les PME qui font plus de la moitié de l’emploi industriel (sans les décourager par des taxes tout de suite et un crédit d’impôt plus tard, illisible et trop complexe),
  • aider l’innovation et les créateurs d’entreprise (au lieu de taxer la revente au taux confiscatoire),
  • favoriser l’auto-entreprise puisque Pôle emploi ne peut rien (et ne pas s’empresser de restreindre et taxer ce qui commençait tout juste à marcher).

Il y a, chez François Hollande, ce mixte de socialisme du possible (mais sans les syndicats adéquats ni les partis alliés favorables) et de pensée magique (comparable au storytelling Sarkozy) qui mécontente à la fois la droite et la gauche, tout en prenant trop de temps sur le temps. De quoi avancer, mais trop peu et trop tard, sans projet clair, tout en louvoiements tactiques politiciens.

2013 previsions chomage insee

Aura-t-il raison sur le chômage ? C’est peu probable. S’il a raison, il n’aura rien réglé sur le fond, seulement reculé l’échéance par de la dépense publique en croissance durablement faible ; s’il a tort, il se déconsidérera un peu plus. De quoi jouer perdant-perdant.

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