Articles tagués : cuisine

Rendre heureux les enfants par la pizza

Pour ma part, je n’aime pas la pizza au nord de Rome, la meilleure étant cuite à Naples. Le pavé mollasson qu’on trouve congelé est répugnant, tandis que la restauration standard ne sait pas faire de la bonne pâte à pain.

Mais les enfants et les ados adorent la pizza, son goût standard bien connu qui les rassure, sa consistance qui leur bourre l’estomac. Pourquoi donc ne pas faire avec eux la pâte, la garnir et l’enfourner, pour qu’ils en goûtent toutes les étapes ?

Les vacances de février, où il ne fait pas vraiment beau, est le moment requis. La fraîcheur de l’air donne faim et malaxer la farine avec l’huile, pétrir la pâte, la voir lever, l’étaler et la garnir, voilà qui réjouit déjà les sens. Le toucher, l’odorat et même le goût sont sollicités avant l’assiette.

Prenez donc 250 g de farine, délayez 20 g de levure de boulanger (en sachet dans les grandes surfaces) dans 2 cuillers à soupe d’eau tiède. Creusez un puits dans la farine, mettez l’eau et la levure, une cuiller à café de sel fin et 4 d’huile (d’olive, c’est meilleur). Malaxez.

Pétrissez bien, au moins 10 mn. C’est long 10 mn et ça ravira les enfants qui se passeront la boule comme un antistress en salle des marchés. Ils se seront lavés les mains avant, bien sûr !

Laissez lever la pâte sous torchon dans le four préchauffé autour de 30°. Elle doit doubler de volume et cela demande bien 2 h.

Étalez-la ensuite, pas trop fine, sur un plan fariné. Moi je la mets directement sur la plaque du four mais certains préfèrent l’intermédiation du plat à tarte pour que la forme soit plus ronde.

Une fois étalée, tapissez de gruyère en lamelles (ou de mozzarella en tranches fines mais c’est plus élastique). Badigeonnez de sauce tomate sans peau ni pépins, ni morceaux. Ornez de quelques anchois à l’huile, de quelques olives noires, d’un peu de thym ou d’origan saupoudré.

Certains ajoutent une purée d’ail et d’oignon ou mettent le fromage au-dessus de la tomate. Les napolitains ornent de basilic et ne mettent pas forcément d’anchois pour respecter le drapeau italien (rouge tomate, blanc mozzarella et vert basilic). Vous faites comme vous aimez. Avec les enfants, vous ferez à leur goût, ce sont eux qui en mangeront le plus.

Une fois prête, arrosez la pizza garnie d’un filet d’huile d’olive avant d’enfourner à four préchauffé à 210° (thermostat 7) comme pour cuire le pain. Elle doit cuire environ 30 mn.

La bonne odeur qui sort du four, une fois prête, réjouit le cœur enfant. C’est un bonheur de voir leur joie. Ils n’en laisseront pas une miette !

Catégories : Gastronomie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , , ,

Dîner sympathique

Article repris par Medium4You

Il fait froid, la neige menace, le climat ne se réchauffe que chez les écolos. Lançons donc une invitation aux amis. Durant les fêtes, c’est de saison. Ce sera un repas chic.

Nous commencerons par un apéritif au champagne et foie gras, histoire de mettre en bouche les papilles et de lancer la conversation. Rien de tel que les bulles dans le verre (pas en bourse !) et la douceur du gras parfumé (sur la langue) pour faire pétiller les idées et rendre les mots plus doux. Contrairement aux idées reçues de ceux qui n’ont jamais essayé mais préfèrent s’en remettre au scolaire des profs de cuisine, le champagne va très bien au foie gras. Il opère par contraste, râpeux contre glissant, acide contre douceur, la longueur en bouche accompagnant la gorgée. Évitez le pain d’épice pour les toasts, j’ai préféré le tout bête pain de campagne au levain, coupé en fines tranches et grillé, avant d’en tartiner le foie gras.

En entrée, la mousse au fenouil, avec crevettes d’accompagnement pour la saveur. Mixer du fenouil blanchi avec une cuillérée de pastis (1 bulbe pour deux personnes), ajoutez par personne un jaune d’oeuf et son blanc monté en neige (après refroidissement), de la crème fleurette montée en chantilly et deux feuilles de gélatine. Laissez au frigo deux heures au moins. C’est doux et délicat, vous verrez.

La résistance opère sur la volaille. Continuité des saveurs, un poulet au vin jaune poursuit bien la lancée apéritive. Rien n’est pire que le choc de goût entre ce qui commence et ce qui vient. Imaginez des horreurs comme des toasts aux anchois et du pastis, par exemple, de quoi vous massacrer les papilles pour la suite ! Non, je n’ai rien contre les mets du sud, mais ils doivent être mis en harmonie avec la suite. Avec l’apéritif violent, pourrait suivre un bar grillé et un tian de poivrons, aubergine, tomate – là, pas de mise à mal. Mais ce n’était pas mon choix du dîner.

Le poulet au vin jaune doit longuement mijoter pour être savoureux. Le vin doit s’être évaporé aux trois-quarts pour perdre cette amertume qu’il peut avoir brut. Pour éviter de faire gras, j’ai choisi des filets sans peau plutôt que des cuisses ou un poulet entier en morceaux. Si vous laissez la peau, faites revenir les morceaux avant de dégraisser ; si vous utilisez comme moi des filets nus, évitez de les durcir en vous la jouant scolaire (faire revenir parce que c’est écrit dans les livres)… Pensez un peu tout seul : la chair du poulet est fragile (comme celle du lapin), si vous voulez qu’elle se parfume de la sauce, laissez-la telle qu’elle sans la raidir ! Donc une échalote émincée en fond de cocotte, les filets de poulet sans peau par-dessus, versez 40 cl de vin jaune et faites mijoter 40 mn. Pas de sel. Si vous êtes un malheureux accro, génétiquement tenu de consommer vos cinq kilos de sel par an en souvenir de la gabelle, salez aux deux-tiers de la cuisson. Pour ma part, pas de sel ; le goût du vin fournit la petite pointe nécessaire à le remplacer.

Préparez durant le mijotage vos morilles (ou autres champignons de goût). Une fois lavées si elles sont fraîches, éventuellement réhydratées selon les rites parce qu’on est fin décembre, mettez-les à cuire à feu doux dans une bonne dose de crème fraîche. Il faut qu’ils l’absorbent presque entièrement. Une fois les cuissons du poulet et des champignons faites, mélangez les deux dans le plat tenu chaud.

Vous pouvez, pour la variété de goût et pour l’œil, préparer un autre légume. J’ai choisi la douceur d’un mélange de navet jaune et de pomme de terre, cuits à la vapeur. J’ai accompagné ce met tout simple d’un mélange de poireau et d’oignon revenu au beurre, pour le contraste. Le tout se marie bien avec le poulet au vin jaune. Pour déguster, nous avons poursuivi au champagne, mais vous pouvez boire un vin blanc un peu sec, du genre Chablis ou côte du Jura.

Restons Jura avec le fromage, un Mont-Dore crémeux, servi dans sa boite à la cuiller. Il est accompagné d’une salade aux herbes avec une vinaigrette aux proportions inverses du manuel scolaire : deux cuillérées de vinaigre (de Xérès) pour une seule d’huile (de noix). Avec du poivre et éventuellement un peu de sel. Les herbes ont besoin d’être avivées. J’ai mélangé à de la laitue de l’estragon et de l’aneth (une botte à chaque fois). Cela change de la banalité. Vous pouvez évidemment remplacer une herbe que vous n’aimez pas par une autre, par exemple persil plat et menthe fraîche, ou coriandre et aneth.

Le dessert fut tout chocolat, cette fois acheté en pâtisserie, chez Mulot boulevard Saint-Germain (Pierre Hermé est excellent mais vraiment cher). Mais vous pouvez finir par une glace (bien que pas vraiment de saison), une crème brûlée ou une salade de fruits.

Tout cela nous a conduits de vingt heures à minuit, tranquillement, au gré des saveurs et des bons mots. Après tout il faut vivre. Comme pour le reste, autant le faire bien.

Je vous souhaite de bonnes fêtes et un bel appétit !

Catégories : Gastronomie | Étiquettes : , , , , , , , , , , , ,

Hiata de Tahiti

Le changement de dizaine déclenche un changement de prénom. A partir de maintenant mes élucubrations polynésiennes seront signées de mon nouveau nom de baptême : Hiata.

Voilà, c’est fait ! J’ai une dizaine de plus !

Pour fêter l’évènement, j’ai invité 25 personnes et 24 sont venues. Heureusement, mes amis proches m’ont beaucoup aidée. L’un a préparé une lessiveuse de poisson cru (7 kilos). Un autre a fabriqué un gâteau à 3 étages aux ananas du plateau. Deux autres se sont métamorphosés en rôtisseurs du veau à la broche et des 50 cuisses de poulet au barbecue. Une est allée récolter du cresson dans le ruisseau d’une connaissance. Une est allée piller le fa’apu du cousin emplissant une touque de 150 citrons verts, un sac de mandarines et des corossols. Un ami a débarqué 30 gros ananas sur mon pas de porte !

J’ai préparé 6 énormes plats de gratins, 3 de pommes de terre et 3 de choux-fleurs et brocolis. Les autres ? Ils ont ingurgité tout ce qui leur était proposé ! Chez les Tahitiens on ne mange pas, on s’empiffre, on se gave, on bâfre, on se bourre.

Le menu :

• poisson cru à la Tahitienne avec riz blanc (3 kg de riz sec),

• veau à la broche avec bouquets de cresson,

• cuisses de poulets,

• une marmite de haricots blancs (3 kg de fayots secs),

• du riz au maïs,

• les 6 gratins de pommes de terre et de choux-fleurs,

• un très gros gâteau au chocolat pour supporter le poids des bougies,

• le gâteau trois étages à l’ananas,

• cinq ananas coupés en rondelles,

• un grand plat de konjac au coco et un autre à l’ananas,

• du jus à volonté, de l’eau fraîche

• …et une amuseuse publique pour faire rire la galerie.

Ce qu’ils avaient oublié de manger, ils ont demandé des doggy-bag et ils pouvaient se servir parmi les fruits qui ornaient les umete : mangues, pommes-étoiles, bananes, mandarines, citrons verts, ananas, abiu. Leurs sacs n’étant pas assez vastes, il m’a fallu leur fournir des pochettes en plastique.

Heureusement ces festivités n’ont lieu que tous les 10 ans ! Pour le prochain, c’est loin d’être sûr !

Lors des travaux de restauration chez V. j’étais déjà effarée par la quantité de nourriture qu’il me fallait préparer pour l’équipe des travailleurs. Un midi, je débarquais avec les plats, un ouvrier tenait l’échelle sur laquelle était perché son collègue, les deux autres étaient occupés à charger et transporter une brouette. Me voyant arriver, les trois se précipitent, se servent copieusement tandis que l’autre n’ose trop bouger sur son échelle instable ! Les trois se gavent et sitôt mangé quittent le chantier. Enfin descendu de son échelle, le dernier constate qu’il ne lui reste que du riz, trois haricots, une lamelle de viande et un morceau de pain ! J’ai compris la leçon, le lendemain chaque travailleur prendra son assiette sur laquelle j’ai tout disposé : poisson, légumes, riz et pain et dessert.

Ce sont souvent des jeunes hommes, pères de famille, n’ayant aucun formation donc pas de travail assuré. Ils boivent, se droguent avec l’argent des allocations ou des larcins. Ceux qui sont chargés de famille obtiennent parfois un contrat de 8 mois rémunéré 80 000 CFP pour cinq heures de travail journalier. Certaines associations tentent d’aider ces personnes et de leur apprendre quelques rudiments de maçonnerie ou autre. Normalement, ils ne sont pas nourris mais mon amie avait pitié d’eux !

Nana, au plaisir.

Hiata

Catégories : Gastronomie, Polynésie | Étiquettes : , , , , , ,