Anders Behring Breivic le monstre de Norvège

Un attentat à la bombe contre le gouvernement social-démocrate et des  jeunes travaillistes de 14 à 30 ans tués par balles en quelques heures. Breivic a frappé fort pour qu’on le considère. Rançon de notre société du spectacle où les idées sont inaudibles si elles ne hurlent pas devant les caméras.

Qui est donc Anders Behring Breivic ?

Anders n’est pas fou, seulement paranoïaque. Sa logique glacée vient du sentiment d’être cerné, personnellement sans amour, socialement noyé, culturellement métissé. C’est un activiste du choc des civilisations à la Huntington, proche en pensée de la droite israélienne et des Nachis de Poutine.

Behring n’est pas fasciste, il ne croit pas aux mouvements de masse ni aux partis autoritaires bottés sous le charme d’un gourou charismatique. Il est hyperindividualiste, ne croyant qu’en lui-même et aux actes personnels, proche en cela des ultraconservateurs américains, libertariens adeptes des milices armées civiles. Ce pourquoi les bobos intellos du Nouveau Snob se trompent, trop bardés de tabous politiquement corrects pour comprendre la différence entre extrême droite et anarchisme.

Breivic n’est pas raciste, non seulement il le dit mais la meilleure preuve est qu’il a massacré les siens, des ados blonds aux yeux bleus, et pas les basanés immigrés du coin. Il est proche en cela de l’Unabomber américain, un solitaire psychotique qui tuait parmi les siens tous ceux qui représentaient le gouvernement. Ce qui limite probablement son message.

Pourquoi parler de ses idées ?

Jamais je n’accomplirai un acte aussi barbare que de tuer au pistolet-mitrailleur des gosses en slip au bord d’un lac, qui n’ont que leurs mains pour se défendre. Jamais je ne justifierai un tel ‘happening’ au nom de je ne sais quelle révolution ou avenir radieux. Jamais je n’obéirai à la logique glacée des partisans persuadés d’avoir tout seul raison, de Savonarole à Torquemada, de Lénine à Pol Pot.

Mais je crois à la lucidité. Nul ne peut combattre la mort qui marche sans comprendre les ressorts qui la font s’avancer. Comprendre n’est jamais pardonner, cela est d’un autre ordre. Il n’y a aucune morale à analyser pour tenter de savoir ; juger, en revanche, est le lot de la société.

Quelles sont les idées du tueur ?

Elles ne sont pas aberrantes, loin s’en faut. Elles sont seulement poussées à leur logique folle, tout comme les Évangiles avec l’Inquisition et le Capital de Marx avec les camps staliniens. Ses idées sont contenues dans un opuscule de 1518 pages en anglais, qu’il diffuse gratuitement sous le titre de ‘2083 A European Declaration of Independence’.

Anders Behring Breivic accuse l’Occident d’avoir laissé depuis 1945 l’égalitarisme marxiste envahir la culture pour saper les fondements même de la civilisation européenne. Il se dit « chrétien » mais version taliban : fasciné par le Jihad musulman, il se veut un croisé, retournant le jihad contre ses promoteurs. Ce pourquoi il revivifie le mythe du Templier, ordre militaire contre les infidèles. Il a trop joué à World of Warcraft, ado marqué par son époque, où le spectacle en ligne pousse à échapper à la réalité.

Il n’a rien d’un partisan d’extrême-droite (il a quitté le Parti du Progrès qui ne lui apportait rien) mais plus d’un anarchiste nihiliste. Un populiste braqué contre les élites vénales et lâches. Le marxisme, hérésie laïque du christianisme, prône l’égalité absolue des conditions, toute différence étant condamnable en soi. Philosophie de l’histoire tirée de l’observation socio-économique, Gramsci, Lukacs, Marcuse, Adorno et l’école de Francfort l’ont rendu « culturel », générant la « pensée 68 » et gangrenant les campus universitaires au nom de la révolution et de l’anti-répression des désirs. De déconstruction en contestation de toute légitimité, de féminisme en châtrage des valeurs mâles, jusqu’à l’anti-négationnisme où la loi interdit même de discuter des thèses d’histoire politiquement incorrectes. Il en fait un chapitre (p.343), « Le nom du diable est : marxisme culturel, multiculturalisme, mondialisation, féminisme, culte de l’émotion, humanisme suicidaire, égalitarisme »… Dans ce nivellement global « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ».

Sauf que les Musulmans ne sont pas gentils, ils sont croyants et intégristes, domptant les femmes à pondre des enfants. Qui ne prononce pas allégeance à Allah et ne se fait pas circoncire est à abattre comme un chien. L’immigration en Europe atteint l’étiage des 10%, avec une natalité plus forte. Dans une génération ou deux à ce rythme, l’Europe ne sera plus européenne mais la banlieue de l’islam. Avec la bonne volonté de ses dirigeants, qui appellent à une Eurabie en affirmant que l’islam est une part de l’Europe (comme la Turquie), encourageant immigration familiale et mœurs islamiques (voile, harem, épargne charia compatible, commerce halal, cantines spéciales, piscines séparées, enseignement de l’histoire expurgé, apprentissage de l’arabe à l’école, financement des mosquées…). Les musulmans pourraient représenter 50% de la population française en 2050 ! Je ne sais pas d’où viennent ces sources (Wikipedia ?) mais cela explique la « résistance » de l’auteur, « vrai » chrétien, traditionaliste souverainiste, tenant de la civilisation européenne historique.

Breivic fait appel aux sources Internet et à des textes glanés ici ou là dans l’Encyclopaedia Britannica et dans les journaux en ligne pour rassembler ses idées en 1518 pages. Son plan est en 5 parties : 1/ la montée du marxisme culturel et du multiculturalisme en Europe, 2/ pourquoi la colonisation islamique commence en Europe, 3/ l’état des mouvements de résistance européens antimarxistes et anti-jihad, 4/ les solutions pour l’Europe occidentale, et 5/les thèmes de discussion d’application utile à la stratégie politique. Pourquoi 2083 ? Parce qu’à ce moment, croit l’auteur, entre un tiers et la moitié de la population européenne sera musulmane, induisant un violent mouvement de réaction des autochtones avec coups d’état, déportation, interdiction de toute référence multiculturelle et imposition d’une idéologie nationale conservatrice (p.803).

Page 837 vient la formule appliquée littéralement par Breivic vendredi : « la meilleure méthode est d’attaquer de façon violente et par tromperie (attaque choc) avec des forces limitées (1 ou 2 individus). » Le terrorisme conservateur est aussi haïssable que celui d’extrême gauche durant les années de plomb des Brigades rouges, de la bande à Baader et d’Action directe. En cela, les partis de la droite extrême ne sont pas plus coupables de leurs idées que les partis d’extrême gauche. Le terrorisme est mimétique, partant des mêmes causes (un parti mou sans action concrète), avec les mêmes effets (des actes individuels de commando qui sèment la mort sans rien changer à la société).

Comment le contrer ?

En étant clair sur les objectifs de l’Union européenne, ferme sur la culture à transmettre et sur les valeurs qui composent notre vivre-ensemble, opposé à la lâcheté médiatique du métissage où tout vaut tout – pour mieux abêtir et vendre Coca cola.

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4 réflexions sur “Anders Behring Breivic le monstre de Norvège

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  3. Racisme, multiculturalisme, folie, sont des mots fourre-tout qui permettent d’évacuer les questions. Cela se résout par l’alternative simpliste bien ou mal. Il est raciste ? cépabien donc nous on est bons. Circulez y a rien à voir.Trop facile. Dans le cas de Breivik, il l’écrit lui-même littéralement (il faut le lire…) ce qui le gêne n’est pas qu’on soit arabe ou chinois – les musulmans et autres auront à s’assimiler en changeant de prénom et en acceptant la laïcité s’ils veulent rester, écrit-il noir sur blanc. Où est le « race »-isme là dedans ? Le choc des civilisations n’est pas du racisme, ou alors les mots n’ont plus aucun sens et ce n’est pas la peine de discuter avec les fantasmes.

    Ce que dit Breivik, et que j’expose comme un fait, est que notre culture s’ouvre à tous les vents qui passent en perdant la boussole. En revanche, il existe une culture qui sait ce qu’elle veut : l’islam. Qui sait ce qu’il veut l’emportera toujours sur le vaguant illettré qui va sans but. Breivik appelle donc à une « réaction » chrétienne-européenne contre cette « invasion » par l’esprit et les moeurs des immigrés refusant de s’assimiler (là il fantasme, mais écoutons d’abord sa logique). On peut être d’accord avec lui ou considérer que tout le monde il est beau mais ce qu’il dit explique son acte.
    World of Warcraft : certes il y joue (le jeu l’a aidé à bâtir ses scénarios stratégiques – c’est écrit), certes il dit l’utiliser comme « couverture » vis-à-vis de ceux qui s’interrogent sur son isolement, mais on ne joue pas impunément à ce genre de jeu quand on est soi-même un peu atteint. Il s’agit toujours de descendre des aliens, ennemis absolus à éradiquer comme des rats – et leurs complices avec.

    Quant au multiculturalisme, j’ai déjà écrit une note là-dessus où j’ai dit le principal. https://argoul.com/2010/11/26/la-societe-multiculturelle-est-une-utopie/
    L’idéologie universaliste tend à nier la filiation pour niveler tout le monde sur le même plan.Quand les différences culturelles et sociales sont niées, ne restent que les différences irréductibles : elles sont biologiques et aboutissent aux génocides.

    Oui, je suis persuadé que des Breivik naissent de la démission lâche des gens, emportés dans l’économique, le médiatique, le quotidien, le zapping de l’inculture, la démagogie des politiciens. La démocratie est un régime exigeant, n’en déplaise aux naïfs. Laisser faire les foules sentimentales, c’est se préparer des lendemains qui déchantent. La démocratie ne se résume pas au bulletin de vote mais à toute une culture autour (d’ailleurs pas incompatible avec l’islam) https://argoul.com/2011/02/07/islam-et-democratie-sont-ils-compatibles/

    Quant à la culture démocratique à faire vivre et à transmettre, elle est à débattre. A nous de choisir si nous voulons rester dans la lignée des Grecs, virer chrétien version Augustin ou Luther, opter pour le libertaire Kropotkine ou le collectiviste Lénine, voire nous convertir à un amalgame new-age où tout est bon et tout est beau. Mais la note était sur Breivik et déjà assez longue sans en faire (comme lui) 1518 pages.

    Pour moi, j’ai choisi. Le blog est un tout et pas un patchwork de petites idées qui passent. C’est résumé dans la note bilan Argoul en trois mois, dernier paragraphe. https://argoul.com/2011/02/19/argoul-com-en-trois-mois/ Je n’irai pas descendre quiconque n’est pas d’accord avec moi, encore moins ses gosses, mais j’affirme tranquillement mon point de vue. « La » culture n’existe pas, mais la nôtre si. Elle est évolutive puisque le monde ne cesse de changer. mais évoluer ne veut pas dire laisser tomber pour en adopter une autre comme ça, hop ! un kleenex.

    Donc le surgissement d’un Breivik est bien plus important que ne le disent les politiciens qui ne pensent qu’à capter le pouvoir en désignant leur ennemi, aidés par ces intello-médiatiques qui tordent le sens des mots pour en faire des bannières bien et mal, au mépris de la vérité certes… mais surtout du réel. La baffe avril 2002 Le Pen battant Jospin n’a donc rien appris ?

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  4. Bonjour Argoul,

    Globalement, je suis d’accord avec le début de ton texte, mais j’ai un peu plus de mal sur la fin. Je t’expose mes points de désaccord en vrac :

    – le racisme : si, Breivic est profondément, fondamentalement raciste. Ce que je vois dans son acte, c’est un « avertissement », ou plutôt une « punition » envers les membres (et surtout les futurs membres) du principal parti militant pour le multiculturalisme. Dans sa logique perturbée, il est plus grave d’être « complice » que d’être (au sens large) « étranger » : les étrangers, les musulmans, en gros, il faut « juste » les renvoyer chez eux et/ou les empêcher de venir « chez nous ». Ceux qui leur ont permis de venir, qui approuvent cette venue et qui trouve que le métissage est une bonne chose doivent être châtiés ; d’où son acte meurtrier, et logique pour son esprit malade.

    – World of Warcraft : il n’a pas « trop joué » à WoW, il a confessé lui-même qu’il s’agissait d’une couverture pour justifier son absence de vie sociale. Si il a reconnu à certains jeux des vertus en terme d’initiation, son manifeste exprime très clairement que cela ne suffit pas pour « s’entrainer »
    (Cf. : http://www.ecrans.fr/Jouer-n-est-pas-tuer,13093.html)

    – Pour ce qui est de ses sources, il pratique la troncature, et n’extrait que ce qui l’arrange et va dans son sens : http://www.liberation.fr/monde/01012350843-2083-une-declaration-europeenne-d-independance-ou-le-petit-manuel-du-neo

    – Fou ? Tout dépend ce qu’on entend par fou. Psychotique, paranoïaque, sans aucun doute, très intelligent probablement, à tout le moins extrêmement logique. C’est d’ailleurs que réside sa folie : il est logique dans le périmètre restreint dans lequel il a circonscrit sa vision du monde.

    – A propos du multiculturalisme : c’est là que ton texte m’a le plus gêné. J’ai l’impression que tu partages cette idée du « multiculturalisme » vu comme un danger pour une civilisation, en l’occurrence la nôtre. Je ne juge pas, je ne suis simplement pas du même avis 🙂 Cependant, j’ai peut-être lu trop vite la fin de ton article. Je n’ai pas compris en particulier le passage sur les musulmans « pas gentils », qui semblent amalgamer musulmans et islamistes…

    Mais ton dernier paragraphe me laisse quand même cette impression mitigée : « ferme sur la culture à transmettre et sur les valeurs qui composent notre vivre-ensemble, opposé à la lâcheté médiatique du métissage ». Honnêtement, je ne comprends pas : c’est quoi « LA » culture à transmettre ? Occidentale ? Chrétienne ? Grecque ? C’est quoi « UNE » culture ? Je pense qu’il y a en plusieurs, de cultures, et qu’il n’y a aucune qui soit supérieure aux autres. Quelles sont nos « valeurs » ? Le racisme ? La peur de l’autre ? L’exclusion ? Une nouvelle forme d’apartheid « à l’européenne » ? Je rappelle que Breivic propose que les immigrés puissent venir travailler en Europe, mais uniquement pour y exercer des métiers difficiles physiquement ou mal considérés. Enfin, à quelle « lâcheté médiatique » fais-tu allusion ? Le « métissage » serait donc une solution « lâche », et le refus de la différence une solution « courageuse » ?

    Pour finir, j’aimerais que l’on m’explique, de manière argumentée, non émotionnelle, en quoi le métissage, le multiculturalisme nous font courir un risque. Si on doit perdre quelque chose, pourquoi n’envisage t-on jamais ce qu’on peut gagner ? Avoir ce type de peur, n’est ce pas aussi une façon de se sous-estimer ? Pourquoi la culture européenne serait-elle fragile au point de risquer de disparaitre à partir d’un certain pourcentage d’immigrés, un peu comme un produit risquerait la dissolution à trop être mélangé à un autre ?

    Voilà, je crois que c’est à peu près tout, désolé pour ce commentaire beaucoup trop long 🙂

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