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Waterloo de Serge Bondarchuk

Deux heures et quart de grand badaboum à l’italo-soviétique sur ce 18 juin de légende, un être d’exception confronté à son destin, la volonté qui fait trembler le monde. Le producteur Dino de Laurentis comme le réalisateur Serguei Bondartchuk (prononcez tchouk) n’ont pas lésiné sur les moyens de leur immense ambition… malgré un échec commercial retentissant auprès des Yankees. C’est que l’honneur, la volonté, la stratégie, sont étrangers à la mentalité individualiste, libertarienne et égocentrée des Étasuniens.

Ce sont quand même 16 000 figurants de l’Armée rouge, une brigade complète de la cavalerie soviétique et de nombreux ingénieurs et terrassiers qui permettent une reconstitution réaliste des mouvements de troupes. Le champ de bataille de Waterloo (« morne plaine » selon Totor) a été reconstitué en Ukraine (alors soviétique) dans les environs d’Oujhorod. Deux collines ont du être rasées, huit kilomètres de routes installées, cinq mille arbres plantés ainsi que du blé et des fleurs sauvages, des bâtiments historiques reconstitués – sans parler de la boue, la fameuse boue qui a retardé de quatre heures la bataille, faisant basculer son résultat.

Les uniformes, les armes et les tactiques sont historiques, la présence des maréchaux Ney et Soult dans le début du film ne le sont pas. Les attaques frontales et les mouvements tournants de Napoléon cherchent à renverser la puissance de feu des Anglais qui usent du feu de salve au lieu d’utiliser les canons « comme un pistolet » selon le général anglais Wellington. La tactique des soldats anglais de tirer au mousquet par salves en rangs successifs qui se lèvent et se couchent pour recharger est très efficace. Mais les généraux de Napoléon sont vieillis, tout comme l’empereur. La charge de la cavalerie française reste impuissante et comme incongrue face aux fantassins anglais qui se sont mis en carré. Pourquoi l’infanterie français n’a-t-elle pas reçu l’ordre de suivre ? Tournoyer ne fait qu’offrir des cibles, tout comme les Indiens face aux cow-boys dans la Prairie. La défaite française n’a tenue qu’à un fil, à l’arrivée de Blücher et de ses 30 000 hommes alors que Grouchy, chargé de le « marquer », s’en est tenu aux ordres sans réfléchir et n’a pu intervenir à temps. Erreurs d’appréciation côté français, Napoléon fatigué et malade, mauvais usage de l’artillerie embourbée – ce n’est pas la bravoure des troupes anglaises qui a prévalu, malgré ce que suggère le film, car composée de gens de sac et de corde, à part les régiments écossais.

Waterloo, c’est la dernière bataille de l’Aigle, le duel à distance entre deux mentalités opposées qui se respectent. Napoléon (Rod Steiger) Corse impérieux, tumultueux romantique issu des Lumières et sûr que la volonté peut changer le monde – et Wellington (Christopher Plummer), irlandais britannique, pragmatique impassible, Arthur Wellesley devenu duc, sûr de sa caste et de ce qu’il doit faire contre « l’ennemi du genre humain ». Vieille habitude anglo-saxonne d’associer au Mal et au diable ceux qui ne vous plaisent pas dans le monde (l’empire du Mal de Reagan, les Rogues States de Bush II).

Il est étrange d’avoir tourné ce film en anglais, langue ni du producteur, ni du réalisateur, ni des compatriotes de Napoléon. Écouter parler l’empereur en anglais est barbare et le gros Bourbon Louis XVIII avec l’accent américain (Orson Welles) est plutôt ridicule. Malgré cela, et des débuts assez lents, le film est réussi au bout d’une heure et quart. C’est que la bataille commence enfin au lieu-dit Hougoumont à 11h35 le dimanche 18 juin 1815. Elle met en jeu 93 000 Français contre 122 000 coalisés de Grande-Bretagne, Prusse, Russie, Autriche, Suède, Pays-Bas, Espagne et de certains États allemands sous commandement britannique. Elle se termine à la nuit par la défaite française après carnage car « la garde meurt et ne se rend pas ». Pourquoi ? Pourquoi ? demande un soldat blond qui va tomber au champ d’honneur côté anglais.

En effet, pourquoi ? Pour restaurer la grandeur de la France, tombée dans la boue sous la Restauration ? Pour jouer aux échecs, persuadé que l’esprit commande à la main et que les dieux ne peuvent qu’être favorable à l’être qui met toute sa science à les défier ? Fin de l’empire français d’Europe, au grand soulagement des monarchies d’Ancien régime, restauration des vieilles coutumes et traditions, grosse de nouvelles révolutions, abolition de toutes les conquêtes territoriales de Napoléon et retour aux frontières de la France d’avant 1789, 40 000 Français tués à Waterloo… Les Cent jours après l’exil à l’île d’Elbe ont ruiné la France pour longtemps.

DVD Waterloo, Serge Bondarchuk, 1970, avec Rod Steiger, Christopher Plummer, Orson Welles, Virginia McKenna, Jack Hawkins, Colored films 2015, 2h14, €10,00 Blu-ray €20,03 – Attention, le film est en anglais, sur demande sous-titré en français. (mon commentaire est libre, seuls les liens sont sponsorisés Amazon partenaire)

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Dans les archives inédites des services secrets

Amateurs de sensations fortes, ce livre n’est pas pour vous. Il ne s’agit pas de récits d’espionnage mais d’un livre d’historiens collés aux archives. Les documents déclassifiés sont cités, commentés, et ils illustrent souvent l’ouvrage. Cette histoire s’arrête il y a trente ans, délai incompressible pour protéger les sources.

Trois parties dans ce gros livre qui se lit bien : La Belle époque, de la défaite de 1870 à la fin de la guerre de 14 ; l’Age d’acier, de l’entre-deux guerres à la fin de la Seconde guerre mondiale ; et le Front invisible de la guerre froide jusqu’à l’an 1989 et l’affaire Farewell, taupe soviétique au service des Français sous Mitterrand.

La première époque est du renseignement humain, surtout des ragots et des rapports policiers, les « services » étant balbutiants, bien que devenus indispensables après l’humiliante défaite de Badinguet face aux Prussiens. La Païva, Alfred Nobel soupçonné en France d’espionnage économique sur une poudrière, l’affaire Dreyfus, le poste télégraphique de la tour Eiffel, les télégrammes chiffrés de 14, mais aussi les pigeons voyageurs très utiles, la propagande pour démoraliser l’ennemi, la propagande radio au front. Des découvertes, rien de bien croustillant ;

La seconde époque entre dans le sérieux grâce à la technologie et à la pression des régimes totalitaires soviétique, fasciste, nazi. Jacques Sadoul, capitaine français avec les Bolcheviks ne sait plus trop s’il reste patriote ou devient communiste, ses rapports s’en ressentent bien qu’il n’ait jamais semble-t-il vraiment « trahi ».

Un certain Adolf Hitler est sous-estimé ; fiché par les Français dès 1924, il est prénommé Adolphe, Jacob et serait un brin « juif » selon les rumeurs (infondées en réalité). « Ne serait que l’instrument de puissances supérieures : n’est pas un imbécile mais est un très adroit démagogue. (…) Organise des Sturmgruppen genre fasciste ». On voit que le style n’est pas celui de Normale Sup mais du niveau certificat d’études primaires. Les Archives en 1924 ne voient rien, ne détectent rien, ne cherchent rien. Staline et Trotski sont mieux servis, j’en ai parlé par ailleurs sur ce blog.

Dès avant la guerre, Fernand de Brinon, le collabo français fusillé en 1947, fait l’objet de rapports détaillés. Journaliste germanophile convaincu, il collabore dès qu’il peut et trahit sans vergogne. Dès 1932, il rencontre pourtant de vrais nazis, Ribbentrop, Himmler, Hitler, et constate de visu ce qu’ils font.

Le Japon fait l’objet d’attentions car c’est devenu « une nation atteinte de mégalomanie », la société militarisée, les nazis faisant des Japonais des « Aryens d’honneur ». Le rapport de l’État-major sur le Japon en 1936 est édifiant. Les procès staliniens de Moscou en 1936 montre la société de terreur à l’œuvre

Tandis qu’à Madrid, une note du lieutenant-colonel Morel au ministère de la Guerre de 1937 montre combien les expériences nazies et italiennes de combiner l’artillerie, l’aviation et l’infanterie peuvent donner des leçons pour la guerre future. Même chose en ce qui concerne le salon de l’Auto de Berlin en 39, qui montre la puissance mécanique de l’industrie allemand et sa production civile qui peut être employée sans grande transformation pour les armées. Tous renseignements vitaux dont les vieilles badernes françaises se foutent comme de leur premier slip, on le verra nettement en 40. Comme quoi il ne suffit pas du bon renseignement, encore faut-il qu’on le croie, qu’on en tire des leçons et qu’on les applique !

On assiste à la naissance des services secrets français gaullistes à Londres avec le BCRA qui deviendra le SDECE avant de changer à nouveau de nom sous Mitterrand pour devenir la DGSE. Formé par les Anglais, entraînés par les commandos, le 11e Choc deviendra le premier régiment parachutiste à fournir des hommes au service Action.

Quelques détails digne de romans : l’espionne nazie qui veut retourner au Portugal Mendès-France en fuite pour Londres alors qu’il est juif ; le rapport du gendarme Maurice Godignon, prisonnier de guerre français envoyé par erreur au camp de concentration de Mauthausen avant que la Gestapo ne reconnaisse son erreur et le relâche, qui témoigne dès 1941 des conditions du camp ; le pillage de la France vers l’Allemagne par la firme Otto ; Joséphine Baker contre les nazis ; Jeanne Bohec, la plastiqueuse à bicyclette pour le Débarquement.

La dernière époque est la nôtre. Est dévoilé un « dossier Mitterrand » qui montre combien l’ex-Cagoulard avant-guerre, faux prisonnier évadé, décoré par Pétain de la francisque mais déjà en pourparler avec des réseaux de résistance pour avoir deux fers au feu, est machiavélique et retors. Le certificat d’appartenance aux FFI est de complaisance, signé de façon politique en 1952 seulement. « Mitterrand a résisté, c’est certain, mais à sa manière, florentine et solitaire… » Documents à l’appui, déclassifiés seulement en 2010.

Les États-Unis et la CIA, durant la guerre d’Indochine, ont joué longtemps double jeu, livrant des armes aux maquis du nord-Vietnam avant de proposer l’aide de l’aviation à Dien Bien Phu (ce que les badernes ont refusé avant de se raviser, mais trop tard). L’Oncle Sam a toujours été tiraillé entre sa position traditionnelle anticoloniale, comme colonie émancipée de la couronne anglaise, et son anticommunisme, en raison de ses valeurs libertariennes de pionniers self-made man.

Est contée aussi la chasse aux navires de livraison d’armes au FLN en Méditerranée, l’attentat au bazooka contre le général Salan en Algérie en 1957 effectué par Kovacs au nom d’un groupe d’extrême-droite à propos duquel Valéry Giscard d’Estaing a été cité (sans preuve) ainsi que Michel Debré.

Mais toujours les Soviétiques : la banque soviétique pour l’Europe du Nord sous surveillance étroite, la taupe à l’Otan Georges Pâques, l’orgueilleux naïf qui a cru qu’ l’on pouvait s’entendre avec l’URSS sur la paix (la même naïveté que les partisans de Poutine aujourd’hui…), les gendarmes sur les traces de OVNI, les dessous de l’intervention sur Kolwezi, après 9 Européens tués et 7 disparus – et l’affaire Farewell.

Vladimir Vetrov est né en 1932 à Moscou et est en 1965 officier du KGB à Paris, où il cherche à acquérir de la technologie électronique pour l’URSS. Aigri d’avoir été rapatrié puis oublié, végétant au grade de lieutenant-colonel car fils de petit ouvrier n’appartenant pas à la Nomenklatura, il décide de trahir en grand. Il contacte la DST à Paris, qui lui fournit un Minox, appareil photo miniature avec lequel il passe des milliers de documents qui révèlent l’état d’arriération de l’URSS. Mitterrand en parle à Reagan qui décide de lancer la « guerre des étoiles », une course à l’armement que la Russie ne peut pas suivre, et qui aboutira à sa chute en 1991. Les expulsions massives de diplomates soviétiques en France et en Europe le font repérer et Vetrov est exécuté dans son pays en 1985.

Un bon tour d’horizon documenté du siècle précédent.

Bruno Fuligni dir., Dans les archives inédites des services secrets – Un siècle d’espionnage français (1870-1989), 2011, Folio 2014, 672 pages, €10,20 (liens sponsorisés Amazon partenaire)

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Jules Verne, De la terre à la lune

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Le 21 juillet 1969 a produit ce que le 1er décembre 1865 a inventé : aller sur la lune. Il a fallu un siècle, mais ce sont bien les Américains qui y sont parvenus, et il n’y avait aucun Français à bord.

Jules Verne, romantique de la connaissance, écrivain de théâtre et journaliste scientifique, est un adepte du franchissement : toute frontière est faite pour être dépassée. Optimiste comme son siècle, fasciné par l’esprit pionnier américain comme par la devise « à Français rien d’impossible », il multiplie les explorations comme autant d’aventures : humaines, scientifiques, morales. La lune étant là, il lui fallait y aller.

Visionnaire, mais réaliste, il fait le point des savoirs de son temps puis propose un saut dans l’inconnu. Les deux figures complémentaires de l’Américain Barbicane, président du Gun-Club, et du Français Ardan (anagramme de l’aérostier photographe Nadar) sont un effet de mise en scène. Accentué par la rivalité avec le capitaine Nicholl et par l’obstination dans l’éneaurme de l’ingénieur en explosifs et balistique J.T. Maston qui, après la fin de la guerre de Sécession, ne rêve que guerre et destruction « en grattant de son crochet de fer son crâne en gutta-percha » (chap.1). C’est bien le Français qui va faire muter le projet fou des Américains en proposition encore plus folle : être dans l’obus même. Nous passons de l’artillerie, orientée vers la guerre, à l’exploration, cette fois en faveur de la science – du show pyrotechnique à la froide connaissance !

nadar aerostier photographe

L’Amérique est tout pratique et capable de tout oser ; la France est enthousiaste et capable de tout révolutionner. Seuls les Anglais – ennemis coloniaux de la première et « héréditaire » de la seconde (au XIXe siècle), sont montrés comme du mauvais côté du pragmatisme (près de leurs sous) et du mauvais côté de la roideur intellectuelle (la frilosité de l’imagination). Pour Jules Verne, il n’est non seulement possible d’aller dans la lune, mais il est aussi exaltant de le tenter et moral de l’accomplir. La pulsion de mort renversée en pulsion de vie.

D’où ces premiers chapitres remplis de chiffres et de calculs où, méthodiquement, chacun des spécialistes démontre qu’il faut un canon de telle longueur, fondu en tel métal, dans un lieu précis, portant telle dose de fulmicoton (plus dense et plus explosif que la poudre), emportant un obus aménagé de telle façon, qui devra être lancé tel jour à telle heure et telle minute. L’exaltation sert au financement, et c’est la planète entière qui contribue par ses dons, les États-Unis et la France venant en tête. Mais c’est bien l’Humanité qui est concernée et, si la performance technique est le ressort américain, l’universel est le ressort français.

Là est la morale, quasi libérale : l’intérêt bien compris de chacun sert à tous. La liberté d’entreprendre encourage la liberté de gagner tout comme celle de conquérir. Nous sommes dans la volonté de puissance humaine, dont les Américains sont la pointe. Pourquoi ? Parce qu’ils sont démocratiques, montre Jules Verne, et que, depuis les associations, les assemblées et les clubs, chacun débat, propose, encourage et objecte. Volonté libre, où l’individu rencontre ses semblables pour forger une volonté collective – industrielle ou patriotique – diffusée en instantané par le télégraphe et la presse. Le héros n’est plus solitaire, mais porté par la publicité et la foule.

L’écrivain populaire déroule le chant du Progrès. De la fascination pour l’astre lunaire aux instruments d’optique pour l’observer, des calculs d’elliptique aux contraintes balistiques, de la théorie à l’organisation pratique. La Floride, alors terre vierge emplie de jungle, de caïmans et d’indiens Séminoles, devient terre de progrès avec la fonte du canon géant et l’ordonnancement des fours, puis par le processus précautionneux de pose des balles d’explosif. La ville de Tampa passe de 3000 à 150 000 habitants, 1200 fours, 60 000 tonnes de fonte : nous sommes dans la démesure – à l’américaine – mais aussi dans la furia francese. Tout est prévu, pensé, ordonné, étape par étape. Et cette organisation fait le sel de ce premier tome tant préparer l’aventure compte autant que la vivre !

jules verne obus lunaire

L’obus lunaire est une arche où sont rassemblés, outre les passager, deux chiens, une série d’instruments d’observation et de défense, mais aussi des provisions, des semences, des appareils de purification d’air, du gaz de chauffage… C’est un Nautilus stellaire, un ballon de l’espace, une Maison en soi que, tels des escargots, les humains arrachent vers l’espace. Cocon, forteresse, base d’exploration et lieu de convivialité, l’obus est ce que le voyageur emporte à la semelle de ses souliers : le meilleur de sa patrie et du savoir humain.

Ce roman n’est pas, à mon goût, le meilleur de Jules Verne, mais quel enthousiasme ! L’ardeur du récit emporte le jeune lecteur, tout en l’édifiant par une saine pédagogie scientifique. Oui, tout est possible… ou presque. Il suffit de vouloir, puis d’oser, enfin de calculer. Mais l’instinct d’aller est premier, la passion ne vient qu’en second, qui doit être maîtrisée par l’intellect. Et la science vaut bien mieux que la guerre.

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Jules Verne, De la terre à la lune – Trajet direct en 97 heures et 20 minutes, 1865, Livre de Poche 2001, 254 pages, €4.60

e-book format Kindle, €3.49

Jules Verne, De la terre à la lune, suivi de Autour de la lune, Archipoche 2015, 496 pages, €12.00 

Jules Verne, Voyages extraordinaires : Voyage au centre de la terre, De la terre à la lune, Autour de la Lune, Le testament d’un excentrique, Gallimard Pléiade 2016, 1346 pages, €50.00

Jules Verne, Œuvres complètes entièrement illustrées (160 titres, 5400 gravures), Arvensa éditions 2016, format Kindle, €1.79

Les romans de Jules Verne chroniqués sur ce blog

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