Misère sexuelle début de siècle

Michel Houellebecq avait raison, il y a plus de vingt ans, de dénoncer la fausse « libération » sexuelle post-68. L’exigence de la mode était de baiser à tout va, n’importe où, et avec n’importe qui. « On aime s’envoyer en l’air » décrétait un vieux couple – jeune en 1968 – dans une récente publicité pour un comparateur de vols aériens. Mais être dans le vent ne signifie pas que le vent vous porte : il peut aussi vous souffler.

Pire est la sexualité adolescente d’aujourd’hui, avant tout numérique. Le réel fait peur, la faute aux parents timorés qui enjoignent à leurs petits de ne pas faire confiance, à personne, jamais. Ni sourire dans la rue, à peine un salut (et seulement aux gens déjà connus), ne pas suivre. L’hystérie télé est passée par là avec les « affaires » médiatiques de pédophilie. Même si elles sont statistiquement rarissimes (et à 75% en famille…), pas plus fréquentes hors domicile que les homicides, et moins que les morts par accident de voiture, elles contraignent le comportement de tous, tous les jours. A force de s’enfermer, la société crée des autistes : pourquoi cette pathologie se développe-t-elle autant ces dernières décennies ?

Certains rigoristes, en général esclaves de morales religieuses jamais pensées, mettent en cause la capote, la pilule et l’avortement comme un lâcher de freins. Les femmes, désormais libérées d’une grossesse non désirée, se débonderaient. Goules hystériques, elles sauteraient sur le premier venu pour se faire jouir, allant d’amants romantiques (mais bien membrés) aux sex-boys et aux tendres sex-toys éphèbes des cougars. Mais le fantasme mâle patriarcal des religions du Livre ne fait pas une réalité. Les filles sont tout aussi tendres et affectives que les garçons et, si leur jouissance est plus lente à venir, exigeant tout un environnement physique, affectif et moral, elles n’en sont pas plus animales.

Contrairement à ce que voudrait faire croire la doxa machiste – et le commerce bien pensé. L’industrie du porno fleurit en effet d’autant plus que les outils du net sont désormais à sa disposition depuis une génération. Des acteurs et actrices payés pour cela « jouent » un rôle en exhibant leur sexe, soigneusement maquillé  (épilation, lustrage rose des petites lèvres pour les filles, huilage des muscles et viagra pour les garçons). Ils caricaturent « l’acte » en le multipliant, prenant des poses de cascadeurs, émettant des sons de jouissance comme les rires mécaniques des émissions drôles. Tout cela vise à divertir, à exciter, à vendre – tout cela n’est pas la réalité.

LA BOUM, Alexandre Sterling, Sophie Marceau, 1980

On ne fait pas des bébés dans l’outrance pornographique mais dans l’amour partagé. Et c’est cela qu’il faut expliquer aux enfants. Les tabous iniques des religions du Livre (toujours elles) empêchent les parents de jouer leur rôle de guide. « On ne parle pas de sexe, c’est grossier ; ce n’est pas de ton âge ; on verra ça plus tard ; le docteur t’expliquera ; tu n’as pas de cours d’éducation sexuelle à l’école ? » ; « pas de torse nu à table » ; « cachez ce sein que je ne saurais voir » ; « ferme ta chemise ; met un tee-shirt ; met tes chaussures ! » Ces injonctions du rigorisme puritain effrayé par le qu’en dira-t-on, que n’en avons-nous entendu ! Or ne pas dire, c’est cacher. Induisant donc la tentation de l’interdit et son revers : la solitude devant l’émotion.

Les enfants dès le plus jeune âge sont confrontés aux images pornographiques. Non seulement dans la rue parfois, mais surtout sur le net. Vousentube diffuse des vidéos sans filtre ou presque ; d’autres sites en accès libre sur Gogol permettent d’observer des corps nus s’affronter dans des halètements ou sous des coups violents, les pénis érigés comme des masses et pénétrant comme des couteaux terroristes le corps des victimes esclaves – qui ont l’air d’en profiter et de jouir, comme les mémères appelées à la consommation par les magazines à la mode lus chez le coiffeur.

Que font les parents ? Ils chialent lorsqu’on leur met le nez dedans, comme des toutous peureux la queue entre les jambes. « Je ne savais pas ; ma petite puce ! » ou « mon cher ange ! Comment penser qu’à cet âge innocent… » Ils ne voient pas parce qu’ils ne veulent pas voir. Ils se cantonnent dans leurs soucis et leurs problèmes de couple, indifférents au reste, sauf à Noël et aux anniversaires peut-être. Ils n’écoutent pas, ils ne répondent pas aux questions.

Pourtant légitimes : comment fait-on les bébés ? c’est quoi l’amour ? mes petites lèvres sont-elles trop grandes ? mon zizi est-il trop petit ? comment on met une capote ? sucer, c’est mal ? Si les parents répondaient avec naturel à ces questions intimes, sans fard mais avec raison, les enfants et les adolescents ne seraient ni intrigués par l’interdit, ni traumatisés par l’expérience. Mais voilà, les tabous ont la vie dure – sauf sur le net, où tout se trouve comme au supermarché.

Vaste hypocrisie des sociétés « morales » qui ont pour paravent la religion mais laissent faire et laissent passer sans filtre tout et n’importe quoi. Les Commandements sont affichés et revendiqués, mais nullement pratiqués. Tout comme ces « règlements et procédures », en France, qui ne durent que le temps médiatique : on fait une loi – et on l’oublie : tels l’interdiction des attroupements d’élèves devant les écoles, le voile en public, l’expulsion des imams salafistes, l’enquête sur les habilités au secret Défense, et ainsi de suite. La loi, pour les Latins, est toujours à contourner, par facilité, laxisme, lâcheté.

Dès lors, comment ne pas voir la misère sexuelle de la génération qui vient ? Regardez successivement deux films et vous en serez édifiés. La Boum sorti en 1980 et Connexion intime, sorti en 2017. Ils ont 37 ans d’écart – une génération. Ils sont le jour et la nuit. Ils se passent tous deux en lycées parisiens, à la pointe des tendances sociologiques. Les parents des deux films sont toujours occupés et ne prennent pas le temps de parler à leurs adolescents, garçon ou fille – qui cherchent ailleurs communication et affection. Mais autant La Boum est romantique et pudique, autant Connexion intime est égoïste et mécanique. La sensualité n’existe plus, les cols sont fermés, les torses enveloppés de tee-shirts larges et de sweaters informes, les manteaux boutonnés – seules les filles s’exhibent, mais dans leur chambre et à distance, en sous-vêtements coquins, se prenant en selfies pour poster sur les réseaux.

« L’amour » s’y réduit au sexe et les caresses n’ont plus leur place : on ne se touche plus le visage, les épaules ou la poitrine, on ne se caresse pas les seins ni les tétons. Seules la bouche et la bite sont sollicitées avec pour summum « d’Acte »… la pipe. On suce dans les toilettes, on se branle devant un film – mais on ne parvient à rien sur un lit avec un ou une partenaire réelle. D’où Félix accro au porno et Luna qui se met en scène comme une star sur un site de rencontres. Chloé, 15 ans, provinciale parachutée à Paris, cherche l’amour et ne le trouve pas ; ni son amitié avec Luna (qui la manœuvre), ni son inclination pour Félix (qui l’utilise) ne sont de l’amour. Ce n’est que du sexe, égoïste, mécanique. Les ados de La Boum étaient tendres, mignons ; ceux de Connexion intime sont froids, répugnants.

Entre les deux films, le net. Outil qui est la meilleure et la pire des choses, comme tous les outils. Mais surtout la démission égoïste des parents, portée par cet individualisme du « ils n’ont qu’à se démerder » ou du « que fait l’Etat ? », déjà pointé par Michel Houellebecq dans Les particules élémentaires en 1999.


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6 réflexions sur “Misère sexuelle début de siècle

  1. Merci de votre commentaire. Il éclaire le débat.

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  2. Bonjour, merci pour votre site que je suis depuis assez longtemps.
    La question de la sexualité dans notre société actualisée au système consumériste qui en définit les mœurs à force de s’imposer comme modèle universel est, comme les autres besoins élémentaires, liée à ce modèle qui n’a de fond que le matériel de l’avoir. La compétition dans le paraître et donc l’avoir fait rage depuis longtemps mais s’est instituée comme moteur presqu’unique de cette société disloquée mais imprégnée de ce « modus vivendi ».
    Ceci pour déculpabiliser partiellement à la fois les parents, les cathos et les autres car il n’est de responsable que le système que l’on entretient même par « survivalisme ».
    Permettez-moi de rester « hors débat » des religions, dans leurs 10 premières lignes, leurs philosophies disent plus ou moins la même chose. Les « églises » en ont falsifié les messages originaux en les « traduisant » et en les « interprétant » à leur guise et selon leurs desseins et mœurs temporelles. Il n’en reste pas moins qu’elles ont imprégnés les tissus sociaux en leur inoculant plus de poison que de remède.
    Mais je rejoins l’idée que la famille, et en première ligne les parents, sont responsables parfois inconscients de l’impact réel de leur attitude et discours par rapport à la sexualité. Au nom de quelle « morale » crée t-on et entretient-on les tabous relatifs au corps et donc la nudité, la sexualité, le rapport à l’autre, liés à ces besoins primaires de « connexion ». Quel élan casse-t-on en faisant planer le spectre de l’interdit du « toucher », de l’accolade fraternelle, de se cacher de la nudité de l’autre et de s’en cacher soi-même? De quel droit, quelle morale empêche-t-on les êtres en devenir de s’épanouir en répondant à leurs besoins fondamentaux de savoir et découvrir aussi longtemps que l’innocence de la découverte et de l’apprentissage élaborent leur personnalité propre?
    Car ces attitudes sont le tissu qui construira la confiance en soi. Pour étayer ce propos, permettez-moi de faire référence à d’autres sociétés et asiatiques en l’occurrence car j’ai eu le privilège de les vivre au quotidien. En Chine, aux Philippines (chrétiennes) en Indonésie (majoritairement musulmane), il est de pratique courante que les membres de la famille se massent les uns les autres, sans distinction de générations. Dans les pays slaves, les bains et saunas, les plages naturistes, et en générale, la nudité sont « normaux ». La pudibonderie malsaine engendrée par les interdits judéo-islamo-chrétiens qui ont perverti les perceptions des besoins élémentaires de l’être humain s’est alliée à une « castration » des sentiments d’Amour et de respect de l’Autre engendrée par la suspicion sur les intentions premières et les punitions encourues par les jugements et le regard des autres?.
    Une société humaine basée sur la coercition dans les interdits ne peut que générer une déstructuration des personnes si, de surcroit, elle est imperméable à une spiritualité libérée, individuelle.
    La famille étant le premier maillon de la société, elle établit les bases fondatrices de la construction de ses membres, ce rôle fondamental est la clé, n’en déplaise aux freudiens, jungiens et autres … et si ces bases sont saines et solides, elles devront résister aux perversions extérieures … c’est un combat de tous les instants. Merci.

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  3. « Fidélité, altruisme, responsabilité » étaient pratiquées bien avant le christianisme. Les philosophes grecs, les moralistes romains, le bouddhisme lui-même, Confucius,prônaient ces vertus. Pas besoin de Dieu pour ça. Et, pour avoir fréquenté les curés du catéchisme à la confirmation et au-delà, je peux vous dire d’expérience que « leur morale et la nôtre » n’est pas vraiment la même. Vous confondez probablement le développement de l’égoïsme individualiste avec la « déchristianisation ». Les staliniens étaient fidèles, altruistes et responsables – ne possédaient-ils pas la Vérité scientifique de l’Histoire ? Quant aux nazis, leur honneur était leur fidélité, devise qu’ils arboraient à leur ceinturon militaire. Ils œuvraient par altruisme de race et responsabilité de l’avenir, ils étaient fidèles aux yeux myosotis des enfants allemands, selon Chateaubriant (Alphonse, pas le vicomte). Sur la misère sexuelle de notre temps, pointée par Houellebecq et que je rappelle par comparaison de ces deux films à 37 ans d’intervalle, nous sommes d’accord, semble-t-il. Nous divergeons sur les causes – et je ne vois pas au « retour à la religion » le remède.

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  4. Krissou

    Je ne vais pas trop insister sur les questions théologiques. Néanmoins, il me semble qu’il serait de bon ton de laisser les cathos se définir eux-mêmes, sans pointer leurs « préjugés ». Jusqu’à preuve du contraire, ils sont encore les mieux placés pour qualifier ce à quoi ils croient.
    Or, Benoit XVI a clairement dit que le catholicisme n’est pas une « religion du livre » (Verbum Domini, chap. 7).
    Après l’homme interchangeable et indifférencié, vous êtes en train de nous créer les religions interchangeables.

    Je ne trouve pas la citation de St. Augustin. J’ai lu ses confessions il y a quelques temps et effectivement, la question de la maîtrise de soi et du détachement du corps est au cœur de sa réflexion et de son cheminement spirituel. St. Augustin est un converti. Il y avait donc au IVème siècle déjà, des gens qui sautaient tout ce qui bougeait et ne s’en trouvaient ni plus heureux, ni plus accomplis. Ce n’est pas une question nouvelle et ce n’est pas non plus la conséquence d’une tentation totalitaire. Ces gens cherchaient une autre voie et prêchaient par l’exemple.

    La question des « eunuques pour le royaume de Dieu » est également intéressante et vous faites là un contresens total. Je vous invite à lire le chapitre complet où cette expression figure (Matthieu, chapitre 9). Il contient une référence au livre de la Génèse qui dit « l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ». Vous conviendrez que comme prohibition du sexe, on a quand même vu mieux.
    Ce passage est un appel au don de soi dans le mariage, à la monogamie, à la fidélité.

    Logiquement, celui qui est incapable de se donner à son conjoint sera tout aussi incapable de se donner à ses enfants.
    La conséquence de la déchristianisation de la société française, c’est l’abandon de ces exigences de fidélité, d’altruisme, de responsabilité.
    Je ne vois pas les apprentis sorciers et leurs expériences d’ingénierie sociale apporter quoi que ce soit de meilleur que ce qui a été rejeté.

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  5. Mais oui « les religions du Livre « existent, indépendamment de ce que dit le Coran et des préjugés catholiques sur la question. https://www.collegedesbernardins.fr/content/le-christianisme-est-il-une-religion-du-livre L’Encyclopedia Universalis replace l’expression dans la démarche scientifique d’examen de toute religion : « toute religion du Livre se déploie, historiquement, en corrélation avec la marche d’un groupe-lecteur, à la fois constitué et se constituant. Le concept d’inspiration scripturaire est posé comme fondamental, repère nécessaire d’un lieu et d’un fait fondateur, légitimés comme divins. » https://www.universalis.fr/encyclopedie/religions-du-livre/
    Et oui encore la misère sexuelle issue du tabou prononcé par lesdistes religions du Livre (y compris le catholicisme issu de Paul et des conciles) sur la chair et le « péché » des relations hors procréation (si possible dans le noir et en se bouchant le nez pour ne SURTOUT prendre aucun plaisir). Saint Augustin le disait : forniquer est la pire des choses au regard du Ciel (l’invitation du Christ et de saint Paul à « se faire eunuque pour le royaume de Dieu ») mais, si vous ne pouvez pas résister, mariez-vous et faites des petits. http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/saint-augustin-l-amour-le-sexe-et-le-peche-un-malentendu-09-05-2014-52793_16.php
    Mais si l’aversion au sexe est particulièrement marquée chez les chrétiens puritains et les prêtres catholiques (forcés de rester célibataires et « chastes »…), elle l’est moins chez les orthodoxes (restés grecs). Quant aux athées, agnostiques ou païens, ils font du sexe une relation globale, à la fois pulsionnelle et physique, affective et morale, voire spirituelle via l’Amour comme concept universel (allant jusqu’à « expliquer » l’attraction des particules entre elles.
    Ne pas croire en un Dieu qui « commande » une morale (et souvent une politique, comme en islam salafiste et en catholicisme ultramontain) ne signifie pas n’avoir aucune morale et militer pour la licence. Votre référence à mai 68 est en ce sens une erreur. « Jouir sans entraves » n’est pas, pour moi, l’alternative à « obéir aux Commandements ». Entre ces extrémismes, il y a la construction de soi, où les parents, la famille, les amis, le milieux – et l’école – jouent un rôle fondamental pour socialiser les enfants.
    Vous répétez ce que je dis sur la misère sexuelle pointée par Houellebecq, plutôt visionnaire, et c’est très bien. Mais, de tropisme hyper-individualiste, il ne pointe pas assez la carence parentale en ce domaine : les individus réunis par hasard en couples éphémères, se délestent du « service après vente » de l’éducation sur l’école, l’Etat, les médias et « la société », qu’ils accusent des conséquences – alors qu’ils sont EN PREMIERE LIGNE pour donner l’exemple, écouter et parler avec leurs enfants. C’est toujours la faute des autres…
    Cet hyper-individualisme n’empêche pas de constater que le catholicisme en France reste un héritage sociologique très lourd encore, pour le pire (les tabous sexuels) comme pour le meilleur (Notre-Dame de Paris, les petits chanteurs à la Croix de bois, le collège des Bernardins, etc.). Il ne faut pas le confondre avec la pratique du culte, en chute libre, et d’autant plus qu’à part la parenthèse de Jean-Paul II, l’Eglise comme institution s’est montrée toujours extrêmement frileuse à propos des bouleversements de la modernité, dont le scandale de pédophilie est un aspect. Les « valeurs » sont chrétiennes et le restent y compris l’aspiration à « l’universel » (traduction en français du grec catholicos). https://www.psychologie.fr/article/l-heritage-religieux-en-france-A-207.html

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  6. Krissou

    Vous faites une sacrée fixette sur la religion !
    Je ne vais pas insister outre mesure sur le parfait non-sens qui consiste à embarquer les « religions du livre » dans un tout uniforme.
    Je vous rappelle que cette expression est islamique et sert à désigner les dhimmi.
    Je vous rappelle également que les cathos rejettent cette appellation et ne se définissent pas comme étant « du livre ».

    Quoiqu’il en soit, nous vivons une époque où la religion n’a jamais eu aussi peu d’influence en termes normatifs et de cohésion sociale en France.
    Les catholiques sont raillés quand ils ne sont pas haïs. Le PCD est marginal et est inaudible sur la scène nationale.
    Les musulmans sont puissants, mais dans une frange qui doit représenter en gros, un cinquième à un quart de la population. Ils ne sont pas encore assez influents et organisés pour s’opposer aux « avancées » sociétales qu’ils réprouvent pourtant.

    Il faut sérieusement tordre les faits pour réussir à mettre sur le dos des religieux, la misère sexuelle post soixante-huitarde, alors que nous vivons depuis plus d’un demi siècle sous le règne sans partage des déconstructeurs.
    Ceux-là, après avoir œuvré à détruire la nation,la famille et le couple s’attaquent à présent à démolir l’identité sexuelle et la filiation, tandis que les premières voix réclamant la légalisation de la pédophilie commencent à se faire entendre.

    Nous avons les conséquences d’une désacralisation complète de l’acte sexuel, de la déconnexion totale de sa fonction reproductrice et de délitement de la morale traditionnelle.

    Dans les particules élémentaires, Houellebecq montrait aussi ces individus enfin libérés d’une religion castratrice, qui se précipitaient au cap d’Agde pour copuler sans tabou, entre deux séances d’une religion de substitution à base de yoga ou de reiki pour calmer leurs angoisses existentielles.
    Il montrait ces femmes libérées du mariage qui, l’âge avançant, et n’ayant plus grand chose de valeur à offrir sur le libre marché du sexe, finissaient seules et désespérées.

    Les parents « à l’ancienne » n’avaient pas toujours le temps ou les mots pour initier leurs enfants à la sexualité. Fort bien. On les initie désormais aux foutaises du gender dès le primaire. Et puis de toute façon, les enfants auront à l’avenir un « univers parental » complexe, un contexte pluriparental ou bien n’auront plus de parents du tout, étant commandés sur catalogue et produits via GPA.
    On n’est donc pas prêt de retomber dans les horribles travers d’un obscurantisme heureusement dépassé.

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