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André et David Grandis, Les bergers d’Arcadie

« Au nom du père, du fils et du petit-fils » est la première phrase de cette autobiographie à deux, ou plutôt celle des Mémoires du père mises en forme et complétées par le fils après sa mort. Ce qu’il veut ? Perpétuer le souvenir de ce journaliste de radio et de télévision des années 1970 à 2002 au fond peu connu, même s’il a été rédac’chef à France 3 et a commenté le Festival de Cannes. Il n’a même pas « sa page Wikipédia ».

Ce livre est cependant plus que le récit d’une vie professionnelle, des rencontres avec Elvire Popesco, Darius Milhaud, Fernandel, Lionel Jospin, Tom Novembre, Henri Dutilleux et les autres. Il est le récit d’un amour exclusif, inconditionnel et fusionnel avec le fils, le dernier-né d’une fratrie après deux sœurs aînées vite parties de la maison. André Grandis a souffert de la froideur de son propre père, médecin accaparé par ses patients et peu enclin aux câlins des enfants. Il a voulu faire l’inverse avec les siens, surtout après le départ de sa femme et sa demande de divorce, lorsqu’il s’est retrouvé seul avec David, le petit dernier, 6 ans.

Il a toujours craint la solitude et s’est occupé du gamin comme de la prunelle de ses yeux. « Son autorité était empreinte d’amour et de tendresse : comment pouvais je supporter de décevoir un homme pareil ? »187. Il n’a jamais été autoritaire, punisseur, violent. Tout au contraire, il a enveloppé le petit garçon de sollicitude et d’amour, pour compenser l’éloignement de sa mère, qu’il ne voyait qu’aux vacances puisqu’elle avait décidé de suivre son nouveau compagnon en Guadeloupe.

Ce sont dès lors des souvenirs en commun qui resurgissent en ces pages. « Des flambées de châtaignes dans la cheminée à Limoges par des après-midi pluvieux, puis des promenades à vélo dans les bois, notre arrêt coutumier pour terroriser les fourmis au bord du chemin. Oscar Peterson le matin sur le trajet brumeux qui me menait à l’école Maruéjols et ses collines parfumées de lavande et de thym, les petites cabanes que tu construisais pour mes soldat,s les promenades dans les Cévennes et en Camargue chez les brocanteurs. Les ferias et autres fêtes locales dans les petits villages qui entouraient Maruéjols et les concerts de jazz à Nîmes. Les journées à la bambouseraie d’Anduze et les week-ends à Salazac et chez Ida. Les parties de pétanque le soir où l’on s’aspergeait d’insecticide pour échapper aux moustiques voraces. Nice, les promenades aux îles de Lérins, au cap d’Antibes, au cap Ferrat, dans le Mercantour ? Toutes ces randonnées et ces après-midis ou je jouais pendant que tu lisais tranquillement ton journal ou que tu regardais les merveilleux paysages. Et nos voyages en Écosse, en Autriche, au Vietnam, en Thaïlande, aux États-Unis, nos vacances à Limone et mes premières descentes de ski. Et nos milliards de conversations sur tout, toutes les passions que j’ai pu partager avec toi toujours à l’écoute. Ta tendresse lorsque j’ai connu mon premier chagrin d’amour, mes doutes quant à ma carrière de direction d’orchestre, ma déception militaire, ma séparation avec Claudia lorsqu’elle a dû repartir aux États-Unis pour ses études, et surtout, avant tout, le départ de maman » 274. Tout est résumé par le fils adulte de cette vie à deux, dans l’amour réciproque et la protection du père.

André Grandis a souffert du départ de David, une fois adulte, aux États-Unis où il pouvait trouver plus d’orchestres à diriger que dans la minuscule France ; mais c’est le destin des enfants de quitter le nid. Il a adoré rencontrer son petit-fils Paul, franco-américain, qui lui rappelait son propre fils. Mais il n’a pas eu le temps de le voir grandir, atteint d’une maladie à la fois Alzheimer et Parkinson nommée « à corps de Lewy », qui abouti à son décès en 2021 à 82 ans, non sans qu’une aide-soignante non vaccinée (selon la bêtise ambiante de l’époque) ne l’ait contaminé en plus du Covid.

Père aimant, fils reconnaissant, petit-fils qui va bénéficier de cette expérience humaine unique dont on parle trop peu, l’époque étant accaparée par « les femmes », le féminisme, la féminité, jusqu’à saturation. Oui, les pères existent et sont importants pour tous les enfants ! Il n’y a pas que les mères, surtout lorsqu’elles veulent « vivre leur vie » sans s’encombrer de charges. « Je ne crois pas te l’avoir dit (écrit le fils), mais lorsque j’étais petit, je faisais parfois des cauchemars à t’imaginer mort et je me réveillais à chaque fois en pleurs et en proie à une crise d’angoisse terrible, incapable d’imaginer le monde sans toi, inconsolable » 273.

David adulte songe à la reproduction d’une peinture de Poussin, dans le salon d’André où il a passé toute son enfance : les Bergers d’Arcadie. « Elle m’a toujours fasciné par le mystère qui s’en dégage. Ces trois bergers, encore une trinité d’hommes, et cette muse qui contemple un tombeau dont l’inscription est partiellement cachée. Étant né au fond de la campagne française, le pastoralisme me touche intimement. Cette Arcadie se confond avec les paysages de mon enfance et ma spiritualité nostalgique. (…) Je me plais à voir en ces trois bergers un grand-père, un père, et un fils » p.296.

Un bel hommage à l’amour paternel et filial, à la transmission des valeurs, à la célébration de la vie dans toute sa complexité. Non, les mémoires ne servent pas seulement à «commémorer » ; elles servent aussi à instiller par l’exemple le meilleur de la génération précédente à la génération suivante.

André et David Grandis, Les bergers d’Arcadie, 2024, éditions Les routes de la soie, 407 pages, €27,00 (mon commentaire est libre, seuls les liens sont sponsorisés Amazon partenaire)

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

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Kazuo Ishiguro, Un artiste du monde flottant

Malgré son nom japonais, Ishiguro est anglais, arrivé dans le pays à l’âge de dix ans. Depuis cette année 2017, il est Prix Nobel de littérature, ce qui permet de récompenser deux pays à la fois, et deux cultures. Une manière de ne pas choisir selon la lâcheté contemporaine, comme attribuer le Prix Nobel de la paix à une constellation d’organisations et le Prix Nobel de physique ou de médecine à un trio à chaque fois.

Le lecteur connait Ishiguro peut-être sans le savoir, car il est l’auteur du livre dont est tiré le fameux film Les Vestiges du Jour, adapté au cinéma par James Ivory en 1993 (et chroniqué sur ce blog).

Ce roman d’il y a trente ans évoque le Japon d’après-guerre, de 1948 à 1950. Masugi Ono est un vieux maître de peinture qui s’est formé dans le Japon traditionnel, a exalté le Japon patriotique dans les années 30, avant de prendre sa retraite et de jouir d’une « réputation » après la défaite. Il est passé du monde flottant au monde moderne via la guerre, comme nombre de Japonais de sa génération. Le « monde flottant » est défini p.163 comme « ce monde nocturne du plaisir, du divertissement et de l’ivresse ». Dès lors, quel sens donner à sa vie ? A-t-il eu tout faux au vu des circonstances ? Est-il irrémédiablement condamné ? « Coupable » dirait la culture chrétienne, mais cette culture n’est pas celle du Japon.

A l’occasion du mariage tardif à cause de la guerre de sa seconde fille (26 ans), ce qui ne se fait pas sans intermédiaire choisi par les familles ni sans enquête sur l’honorabilité des parents, le passé ressurgit. Et avec lui les souvenirs. Par petites touches, lors de digressions sans nombre et non sans cet understatement typiquement anglais, l’auteur expose au fil de sa mémoire les épisodes de l’existence de l’artiste.

Son maître ne rêvait que de l’ailleurs, ce monde flottant et illusoire de la nuit, dont il cherchait à saisir l’essence. L’élève est devenu maître à son tour lorsqu’il a trouvé sa voie et donné un sens réaliste à ses œuvres – au risque de tomber dans le travers de l’actualité, ce patriotisme dévoyé des militaires qui a conduit à la guerre et à l’humiliante défaite. Ses élèves à leur tour l’ont quitté pour trouver leur voie, plus américanisée. Et c’est le petit-fils de sept ans, Ichiro (dont le lecteur se demande s’il n’est pas un avatar de l’auteur lui-même), qui dessine à son grand-père le monstre préhistorique a face de lézard du cinéma de cette époque (l’auteur télescope-t-il ses souvenirs ? le premier Godzilla n’est sorti qu’en 1954).

La vie passe et il ne faut rien regretter, même si l’on a commis des erreurs (comme cette exaltation patriotique qui fit « peut-être » beaucoup de mal), car chacun peut apprendre de ses erreurs. Voir dans l’ancien Japon une décadence qui a conduit au raidissement est aussi vain que voir dans le nouveau Japon une décadence de l’ancien. Le monde change et seuls ceux qui ne savent pas s’adapter sont condamnés. « Le nouvel esprit du Japon n’était pas incompatible avec les joies de l’existence, autrement dit il n’y avait aucune raison pour que la recherche du plaisir allât de pair avec la décadence » p.76.

Ce qui compte est d’être soi, de faire de son mieux et de croire en ce qu’on fait (p.224), d’accepter le temps qui passe et de s’y couler avec intelligence : « un trait de caractère qui finit par faire de moi un homme très respecté : la capacité de penser et de juger par moi-même, au risque de heurter mon entourage » p.81. Le Japon, société très communautaire, pratique l’évitement de ce qui fâche et le politiquement correct. Dire autrement que les autres est mal vu, sauf si c’est dit dans les formes et avec modération. Ce que le grand-père Ono pratique avec art, tant avec son petit-fils dont il se préoccupe de la fierté des sept et huit ans, que de ses filles qu’il veut marier pour qu’elles soient heureuses, des belles-familles à séduire pour le faire, et des anciens maîtres et élèves qu’il a eus et qui pourraient le desservir ou le servir en ce dessein.

Ono est adepte de la voie moyenne, que l’on pourrait appeler chez nous « libérale », en ce sens qu’il garde toujours un équilibre entre la communauté et le soi. Il parle ainsi à ses élèves : « s’il est juste de respecter les maîtres, il importe aussi, toujours, de remettre leur autorité en question. Cette expérience m’a appris à ne jamais, comme on dit, suivre le mouvement en aveugle ; elle m’a appris, au contraire, à considérer attentivement la direction dans laquelle on me poussait. Et s’il est une chose à laquelle je vous ai toujours tous encouragés, c’est bien à essayer de vous élever contre la force des choses » p.86. Pour cela, un truc de prof, avoué p.157 : « Il n’est nullement souhaitable, en effet, de toujours dire à ses élèves ce que l’on sait et ce que l’on pense : dans bien des cas, il est préférable de se taire pour leur donner la possibilité de débattre et de réfléchir par eux-mêmes ».

C’est à une réconciliation du Japon avec lui-même que convie Kazuo Ishiguro, mais aussi peut-être à une réconciliation de Kazuo déraciné anglais avec Ishiguro né japonais. Ce roman subtil évoque le charme de l’existence au soleil levant, le passage des générations, et la sagesse de la mémoire.

Je me pose cependant quelques questions sur la traduction de Denis Authier, souvent compassée, et qui n’hésite pas à affubler le cèdre de « feuilles » p.102, alors que – même dans Paris – chacun peut voir que ce genre d’arbre n’a guère que des « aiguilles » !

Kazuo Ishiguro, Un artiste du monde flottant (An artist of the floating world), 1986, Folio 2009, 352 pages, €22.15 (car épuisé et très demandé depuis le Prix Nobel…)

Les pages citées sont tirées de l’édition 10-18 1990 en 233 pages

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Claude Dupouy, Sur les ailes du temps

claude dupouy sur les ailes du temps

Nous sommes dans le roman, un vieux monsieur raconte sa guerre au petit-fils. La photo de couverture dit tout des relations entre ces deux là, gamin entrant en sixième et octogénaire qui a vécu intensément. L’auteur était-il pilote ? Il a opté en tout cas pour l’Éducation nationale ; il garde de la formation pré-68 le vocabulaire suranné et les phrases littéraires. Peu vraisemblable cependant est le garçon de 11 ans parlant ainsi : « Vous ne viviez pas, grand-père, une histoire d’amour de toute tranquillité » p.76… Sans aller jusqu’à le « Eh baba, tu kiffais ta meuf, hein ? », disons qu’un peu plus de spontanéité ajouterait de la crédibilité au personnage.

Ce sont les mouettes de la baie de Saint-Brieuc, dont les virevoltes lui font penser aux avions, qui incitent le grand-père maternel à conter à son petit-fils unique son expérience des avions de chasse, du Spitfire Mark I au Mark XVI. Cracheur de feu et soupe au lait, cet avion était plus lent que les Messerschmitt 109 et les Focke-Wulf 190 mais plus manœuvrant en combat aérien. Né avec l’aviation, le vieux transmet au plus jeune son amour du vol (et de la vie) et la liberté (jamais sans discipline) qui va avec. Le pilotage, le combat contre les nazis, l’amour, sont des leçons d’existence que ce pédagogue 1922 inculque à la génération 2012.

C’est bien illustré, aventureux et progressif, la morale n’étant jamais pesante et toujours tirée de l’expérience même. Résistant embarqué pour Londres dès 18 ans (après avoir passé son bac d’abord), le grand-père devient pilote de la RAF en août 1941 après 79 heures de vol solo. Il rejoint le squadron 340 « Île-de-France » sur Spitfire, avant de connaître sa première attaque en avril 1942. Lui, un héros ? « On prend souvent des morts pour des héros parce qu’on croit qu’ils ont donné leur vie pour que d’autres vivent. Ce n’est pas aussi simple que ça. Personne ne se sacrifie. C’est une croyance infondée. Dans un conflit, chacun se comporte comme il peut. Certains ont plus de détermination que d’autres et prennent de plus grands risques. C’est leur façon d’aborder le problème, de vivre les difficultés du moment. (…) Alors les héros… je n’y crois pas. Ce sont les vivants qui ont besoin de héros pour s’identifier à eux afin de se donner plus d’importance pour leur estime de soi » p.28.

spitfire

Le jeune homme sera blessé, puis abattu au-dessus de Dieppe lors d’une mission. Il rencontrera Hélène, infirmière bretonne comme lui, dont il ira voir les parents après s’être ramassé en parachute dans la campagne. Comme nous sommes dans le roman, rien de grave ne lui arrivera jusqu’à la fin de la guerre, l’amour est merveilleux, pour la vie, et il récupère de célèbres anecdotes comme être recueilli en mer par la vedette de Philippe de Gaulle ou inventer de déstabiliser les V1 allemands avec l’aile de son avion. Ce sont de belles histoires qui pimentent le roman, que le lecteur pardonne volontiers, d’autant qu’il imagine les yeux ébahis du gamin. L’auteur raconte bien, qui a l’âge d’être grand-père : « les mots sont des notes de musique qui peuvent rendre heureux » p.55.

Un anachronisme choquant cependant, pour un livre si bien écrit : proposer ses services à « Air France-KLM » en 1946 ! L’alliance ne s’est formée qu’en 2004 selon les wikipédagogues. « Air France » aurait suffit, mais digérons une autre leçon de grand-père : « Pense que toi aussi tu peux projeter de l’agressivité quand une parole, un geste ou une attitude chez quelqu’un d’autre te déplaît. (…) Cherche dans les autres leurs qualités et oublie leurs défauts » p.89.

Dommage que dans l’Éducation nationale à la française on ne pense plus comme cela : ce ne sont que notes, évaluations, classements, sélection, avertissements, humiliations. Sur 12 millions d’élèves, 160 000 sortent chaque année du système sans AUCUN diplôme et, déjà, un sur cinq ont des difficultés avec l’écrit en 6ème…  Mais ce n’est pas « par manque de moyens » (air connu des enfeignants) : il y a plus de profs et moins d’élèves qu’en 1990 – mais c’est une autre histoire à écrire.

Reste un livre court et pédagogique qui se lit bien et peut être offert aux enfants, surtout s’ils se posent des questions sur la guerre, la résistance, l’engagement, l’aventure.

Claude Dupouy, Sur les ailes du temps, 2013, éditions Baudelaire, 100 pages, €12.35

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Paris sur Seine

L’été n’est pas fini et la capitale offre ses jeux à qui les veut. L’incontournable pyramide de verre au Louvre offre surtout son bassin d’eau fraîche durant les grosses chaleurs. Les kids s’y éclaboussent à l’envi.

Les jardins font mal aux yeux par leur herbe rare et leur gravier éblouissant, mais les policiers à cheval surveillent tous les comportements suspects.

Dans un bassin confidentiel, les bateaux à voile des gamins vont d’un bord à l’autre selon la brise. Le bassin du Luxembourg, plus grand, plus chic, plus 6ème arrondissement, est mieux connu, mais les Tuileries sont plus intimes.

Au Luxembourg, le basket fait rage car les éphèbes multiculturels peuvent s’exhiber torse nu sans craindre le regard réprobateur des gardiens et des mémères. Surtout si les enfants regardent.

Sur le pont des Arts règne la mode des cadenas, venue du monde anglo-saxon. Mode imbécile, comme tout engouement de foule qui reproduit sans savoir. L’étalage des liens inamovibles (on a perdu la clé) est clinquant et plutôt pathétique : tous ces Armelle & Colin qui vont se séparer dans quelques mois ou se déchirer dans une année…

Mais c’est la mode et tout branché se doit d’offrir son cul aux observateurs amusés pour contempler ce grand « art » à la Jacques Lang.

Reste de branchitude, les bouquinistes. Ils sont plus chers qu’ailleurs et offrent moins de choix que les librairies spécialisées sur Internet mais ils font partie de la vie des quais. Surtout quand Notre-Dame offre sa caution en ligne de mire.

Sur les marches des quais, les amoureux s’en moquent. Le monde peut bien s’écrouler, ils font monde à part dans leur bulle. Ils n’hésitent pas à se regrouper pour bien le montrer.

Grand-mère arpente, elle, le pavé pour montrer au petit-fils la « grande école » dans laquelle il doit entrer cette semaine. A six ans.

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