Religions

Khaled Hosseini, Les cerfs-volants de Kaboul

 

Voici une belle histoire qui se lit sans difficultés et captive suffisamment pour ne jamais ennuyer. Elle a tous les ingrédients de la culture mondialisée qui plaît à tout le monde. C’est le récit imaginé d’une rédemption (phénomène très fort dans la culture américaine comme dans l’ensemble de la chrétienté) après un grave péché d’enfant. Cela dans un pays dont on parle aux actualités (l’Afghanistan) et où le Bien (libertés, féminisme, compassion) se distingue sans lunettes du Mal (contraintes, machisme, cruauté). Ajoutez des personnages bien typés et touchants, quelques scènes de menaces, de massacres ou de pédophilie, et vous aurez le piment nécessaire. Secouez bien, racontez en style direct sans trop de descriptions ou d’états d’âme, et vous aurez un « film écrit » – une histoire sentimentale qui se lit très bien.

Malgré notre ironie, ne boudons pas notre plaisir. Les conteurs sont rares et les bons sentiments qui triomphent rassurent, c’est utile. Le livre est, comme souvent, meilleur que le film qui en a été tiré. Mais la lecture demande un moment de silence, un effort d’attention et un goût pour s’isoler qui deviennent de plus en plus rares dans la société branchée en permanence et excitée par chaque nouveauté qui passe. Ceux qui ne lisent pas pourront voir le film. Ceux qui connaissent un peu les paysages et les gens d’Afghanistan et du Pakistan préféreront le livre, où leur mémoire et imagination prendront leur ampleur.

Deux enfants vivent sous le même toit afghan dans les années 1970, avant le coup d’état communiste, avant l’invasion soviétique suivie de talibanisation. Ils ont un an d’écart mais l’aîné est le fils du patron, un riche commerçant kabouli, le second est le fils de son domestique. Les deux petits s’aiment comme des frères, jouent toujours ensembles et se lisent des histoires ; ils se protègent l’un l’autre. Jusqu’à ce que la jalousie pousse l’aîné à délaisser le cadet, allant jusqu’à ne pas intervenir alors qu’il se fait tabasser et violer par des gamins un peu plus grands. Le regret d’être lâche tourne l’amour déçu en accusation de vol et l’entente explose. Là intervient l’histoire avec l’arrivée des talibans.

Ceux-ci sont rigoristes, machistes et violents. Ils ne supportent pas que quiconque pense autrement qu’eux et ne baisse pas les yeux à leur approche. Ils bastonnent les femmes insuffisamment voilées ou qui élèvent la voix ; ils tapent sur les supporters des matchs de foot qui manifestent trop vivement leur enthousiasme ; ils interdisent les cerfs-volants, pourtant l’orgueil des pères et le bonheur des garçons. Comme dans tous les régimes totalitaires, les psychopathes et la racaille deviennent hommes de main des chefs : ils peuvent se faire craindre et violer quiconque leur plaît à loisir – et ne s’en privent pas. Une grosse ficelle romanesques est que le mollah chef de la milice de Kaboul soit justement le tortionnaire des petits jadis. Il est énorme qu’il soit à moitié allemand et aime les biographies d’Hitler : le romancier avait-il besoin de forcer ainsi le trait ?

Je ne vous raconterai pas la fin, ni le meilleur. Disons que le jeune Amir, après avoir laissé violer puis accuser de vol son compagnon d’enfance, découvre un secret de famille et qu’il fera tout pour sauver le fils de cet ami perdu, abandonné dans l’Afghanistan en guerre. Cela malgré sa lâcheté, les convenances sociales racistes afghanes et les redoutables lois d’immigration américaines qui s’appliquent même aux enfants orphelins ! C’est beau, haletant, on pleure à certains moments, on glorifie l’Amérique, ses mœurs et ses libertés – en bref, happy end ! Un bon livre pour Noël, alors que les petits jouent alentour.

Khaled Hosseini, Les cerfs-volants de Kaboul (The Kite Runner), 2003, 10/18 2006, 406 pages, 8.17€

Film de Marc Forster, Les cerfs-volants de Kaboul, DVD 2008 en français, 8.99€

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Prédire ou prévoir ?

Article repris par Medium4You.

En ce début d’année, les prédictions vont bon train. Les prévisions sont plus précautionneuses. Il est vrai qu’affirmer ce qu’on croit est plus facile qu’analyser ce qui est possible. Il y a entre les deux tout le fossé qui sépare l’irrationnel du rationnel. Prédire ressort de la foi, prévoir de la science. Oh, bien sûr, tout n’est pas rationnel dans le réel, puisque l’irrationnel existe – et qu’il est tout aussi réel ! Mais l’Occident a choisi, juste après la Renaissance, de confier son sort au rationnel plutôt qu’à la foi, et il s’en est plutôt bien trouvé.

Depuis Descartes, mais il n’est pas le seul, chacun sait bien qu’il vaut mieux douter des dogmes (fussent-ils présentés comme « scientifiques ») et observer les choses par soi-même et à fond, plutôt qu’ajouter foi à des rumeurs, des racontars, voire de purs contes de fées. Dès l’âge de raison, tout petit Français ne croit plus au père Noël et il est rare qu’il passe l’adolescence sans remettre en cause notre Père qui est aux cieux. Aucun précepte biblique ne tient face à une jeune fille en fleur. Dieu n’a rien à voir avec la science, il est au-delà ; la science n’a pas besoin de l’hypothèse du Grand Horloger pour fonctionner. Au contraire : les intégrismes islamique ou créationniste mélangent les dogmes de la foi et la quête scientifique, ils veulent figer le mouvement du savoir au profit de leur propre pouvoir. Rien n’empêche un scientifique d’être croyant, mais il s’agit d’un autre ordre.

Ceci posé, le rationnel n’est ni froid ni né de rien. S’il est calculateur et vérificateur, avançant par examens, hypothèses et preuves, son premier mouvement naît de l’instinct ou de la passion. Nietzsche l’a bien montré, qui fait de la poussée vitale l’origine de la curiosité pour explorer le monde. Pas de recherche sans envie, ni de découverte sans obstination, toutes choses peu rationnelles au fond, car elles vont au rebours du principe d’économie qui fait de la paresse l’état le plus satisfaisant de l’humain.

C’est pourquoi les « prévisions » d’Élisabeth Teyssier sont aussi risibles que vagues. Dire que « l’opposition sera très présente en 2011 », c’est enfoncer une porte ouverte l’année de la campagne pour les présidentielles ! Que Sarkozy soit « innovateur » et « fougueux », ce n’est pas la peine d’aller chercher le Verseau ascendant Bélier pour le constater ! Que DSK ait une « forte libido », pas besoin d’en référer au Taureau pour le savoir, la presse fait ça bien mieux. Et que Madone Ségolène soit Vierge ascendant Verseau ne nous apprend vraiment rien… La meilleure preuve que ces astrologues sont des charlatans a été apportée il y a des années par la fameuse Madame Soleil, qui sévissait sur une radio : la seule chose utile qu’elle n’ait jamais « prévue » a été son contrôle fiscal. Pourtant, pas besoin d’être sorcier pour émettre l’hypothèse que si on ne déclare pas tous ses revenus…

Le pire est quand la magie réclame la caution de la science ! C’est mélanger les ordres et faire du savoir scientifique une croyance au même titre qu’une religion. « Cela m’a pris plus de sept heures de travail, déclare Élisabeth Teyssier. J’ai étudié le thème astral de chaque personnalité, en fonction de ses date, heure et lieu (latitude/longitude) de naissance. J’ai ensuite utilisé mon programme informatique utilisant les données de la Nasa. Puis j’ai réalisé une interprétation symbolique, qui s’appuie sur des observations multimillénaires, a partir de ces données mathématico/astronomiques. C’est ainsi que possède un astrologue digne de ce nom. » Ben voyons ! Observez combien chaque mot magique est flanqué d’un mot scientifique dans ce discours ! Lieu et latitude/longitude, thème astral et programme informatique, naissance et données de la Nasa, interprétation symbolique et données mathématico/astronomiques. Ajoutez à cela « les heures de travail », qui flattent l’esprit bourgeois, le mot « étudié » qui fait sérieux, et voilà l’astrologie promue au rang de science. Alors qu’il y a belle lurette que l’astronomie a relégué les fantasmes des astrologues dans l’ère de la magie toute comme les chimistes ont enfoncé les alchimistes.

Cela ne serait que divertissement de foule, de quoi rire à la veillée, si les mêmes causes ne produisaient les mêmes effets. Tout l’occultisme des années 30, le magnétisme hypnotique d’un certain Hitler, la magie folklorique des mythes germaniques et les fantasmes obsessionnels de race pure ont submergé la science officielle. On en a fait de la politique pour mieux manipuler les masses. Ah ! ces feux de camp pour la jeunesse et ces cathédrales de lumières des meetings, ce sport sain prôné contre l’étude talmudique des livres, cet ordre dans les rues et ce Monumenthâl de l’architecture ! Sauf que c’est un nègre, Jesse Owens, qui a battu les champions germaniques entraînés par leur foi mythologique aux Jeux olympiques. Et que c’est l’industrie de ces vulgaires Yankees, passablement juifs, qui a vaincu la Grande Allemagne et son règne prévu pour mille ans.

En 2010, on nous refait le coup avec le climat, l’Académie des sciences se cachant de tous les citoyens pour juger politiquement correcte la thèse officielle. De quoi pousser les écolos un peu plus vers la mystique et l’honnête citoyen, considéré comme infantile et mineur, à la paranoïa du Complot et du ‘on nous cache des choses’. Déjà, tout politicien dont la bouche est pleine du mot ‘transparence’ se voit rire au nez et soupçonner de pratiquer le contraire. « Expedita ! » dit-on plus simplement dans Harry Potter, avec ce joli mouvement du poignet prêté aux gens douteux.

C’est que la magie revient depuis le début des années 1980. Est-ce la crise du pétrole et l’avènement de l’obscurantiste iranien Khomeiny ? Tous les intégrismes se sont réveillés, le catholique comme le juif, l’hindou comme le sikh et, évidemment, l’islamisme. Un moment, durant les décennies 1950 et 60, la fiction a connu son essor par la science. Elle prenait le relais du XIXème siècle positiviste avec le Golem, Frankenstein et Jules Verne. Le merveilleux était de supputer ce que connaissance et technique allaient pouvoir créer. Mais la science-fiction recule depuis des années au profit du fantastique. La première série des Star Trek était plus technique que passionnelle, bien que le « sabre laser » appartienne au folklore magique, aucun rayon n’ayant d’épaisseur mais agissant sur un point. La seconde série a réagité tous les « pouvoirs », réduisant la science au bricolo nomade des étoiles qui aide le héros. On ne tourne plus ‘Retour vers le futur’, ni ‘Rencontre du troisième type’, ni même ‘E.T.’ – mais le ‘Seigneur des anneaux’, ‘Histoire sans fin’ et ‘Harry Potter’, sans parler des vampires sexy de ‘Twiligtht’. ‘Ma femme est une sorcière’ était drôle, personne n’y croyait – mais les ados suceurs de sang, si.

Dès lors, on comprend mieux le succès médiatique des bateleurs à grand gueule, de Mélenchon à Marine Le Pen, en passant un temps par Sarkozy. Qu’elle est bien pâle DaMartine face à KriegsMarine, ou le Besancenot propret face au Mélenchon de bruit et de fureur !

Vous avez dit Führer ?

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Jean d’Ormesson, C’est une chose étrange à la fin que le monde

Dans sa 86ème année, Jean Bruno Wladimir François-de-Paule Le Fèvre d’Ormesson, académicien, se mesure à un monstre de l’existence humaine : l’univers. Après s’en être pris à quelques autres durant sa féconde carrière littéraire : Chateaubriand, l’empire, le Juif errant, Dieu… Un normalien n’a peur de rien. Un jour d’été, ce fut un coup de foudre : « J’avais longtemps nagé dans une espèce de ravissement. Je sortais de l’eau, le soleil, là-haut, tapait tout aussi fort. (…) Je rêvais à tous ceux qui, depuis trois ou quatre millénaires, étaient passés dans ces lieux (…) J’étais là à mon tour. Un vertige me prenait. (…) Les arbres, les rochers, le soleil sur la mer, la beauté des couleurs et des formes, tout me devenait étranger et opaque. Le monde perdait de son évidence. Il n’était plus qu’une question. (…) ‘Qu’est-ce que je fais là ?’ (…) Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » p.152.

Toute philosophie part d’un étonnement, d’un choc. Celui de Jean, chacun l’a plus ou moins connu, pas forcément au même âge ni dans les mêmes circonstances. D’où ces deux questions existentielles : pourquoi j’existe ? et pourquoi la mort ? A son habitude, l’écrivain philosophe caracole dans le temps et l’espace, il aime embrasser vaste, chevaucher les millénaires, voir les milliards d’années, quelques secondes après le Big bang, cette hypothèse de création du monde que la physique quantique et relativiste ne peut approfondir faute d’instruments.

Pour s’interroger, il faut être libre, heureux, et aimer. C’est le cas en Occident et c’est une quintessence de pensée occidentale que Jean d’Ormesson nous livre. Il a été aisé, cultivé, beau, intégré. « J’ai beaucoup aimé ce monde que tant de grands esprits ont tenté de comprendre. Je n’avais pas l’ambition de percer ses secrets. Je ne l’ai jamais accusé, je ne l’ai jamais calomnié, je n’ai pas cherché à le fuir ni à le dénigrer : je m’entendais bien avec lui. J’ai surtout aimé m’y promener » p.147. Un peu de la vie des dieux ressort de ces quelques paroles, un temps glorieux qui aurait duré trente ans en France, dit-on, avant de s’éteindre dans « la crise », la méfiance généralisée et le pessimisme le plus noir au monde !

La sérénité qu’il affiche dans le monde d’ici-bas est heureuse. Jean d’Ormesson doute de Dieu, bien qu’élevé catholique. Mais sans ce mystère du doute, Dieu aurait-il quelque intérêt ? En revanche, « s’il y a une clé de l’univers, elle est mathématique » p.160. Méditerranéen, grec avant tout, Jean d’Ormesson rejoint Albert Camus dans l’amour de la vie confondu avec l’amour de la lumière. Les deux sont dans la lignée de Nietzsche : « L’art et la littérature ne sont peut-être rien d’autre que la traduction sublimée d’une pulsion sexuelle » p.160 Quand, le grand âge venu, la pulsion devient veilleuse, la raison l’emporte sur le cœur et la libido. L’écrivain se fait volontiers philosophe. « C’est quoi penser ? C’est se faire une idée de soi-même et du monde autour de soi » p.176. L’académicien médite en mots familiers, avec la clarté de la grande intelligence. Il nous est proche.

Les hommes qui pensent avec leur corps vivent dans le présent perpétuel, dans l’évidence de ce qui change. Dès qu’ils veulent prévoir l’avenir, ils sont obligés d’analyser le passé pour y trouver une clé, ils se préoccupent non plus de ce qui change mais de ce qui est. Au commencement sont les Grecs. « Pour Héraclite, tout bouge, tout change, tout s’écroule. Pour Parménide, l’être est, et c’est assez » p.61. Plus tard, ce seront les fondateurs de notre monde intellectuel. « Platon est un poète, un mathématicien, un metteur en scène et un philosophe. Aristote est un savant, un naturaliste, un biologiste et un philosophe. Il est le disciple de Platon et son opposé » p.69. Suivent saint Augustin du côté de la grâce, et saint Thomas du côté de l’ordre (vers lequel va pencher l’église catholique romaine). Puis Copernic, Kepler et Galilée qui remettent en cause la terre centre de l’univers et l’homme fils unique d’un Dieu grand Horloger. Puis Newton et Darwin, enfin Hubble et Einstein.

Vient alors « le songe sur le songe » (p.198), le rien derrière le mur de Planck, quelque secondes avant le Big bang que la physique actuelle ne peut décrire tant les puissances tendent vers l’infini. Certains font là le refuge de Dieu, pourquoi pas ? Jean d’Ormesson laisse la question ouverte. « Ce que les hommes ne comprennent pas, ils le mettent sur le compte des puissances auxquelles ils donnent des noms de dieux » p.203. L’écrivain lui donne ses chances, puisque la science est incapable de prouver le contraire. « Dieu existe-t-il ? Dieu seul le sait » p.233. C’est pour ce genre de pirouette que l’on aime bien d’Ormesson.

Il ajoute que « les hommes sont égaux parce qu’ils meurent » p.239, ce qui est finement mieux pensé que la Môrrrâââle de foule sentimentale qu’on nous enjoint de suivre sans discuter. Son testament célèbre la vie, ce qui nous fait être plutôt que ne pas être. « Je crois que la vie – et pas seulement la vie des hommes – doit être respectée. Parce qu’une même espérance nous unit les uns aux autres et nous soutient tous ensemble » p.269. Il y a un élan, c’est la beauté de l’existence.

Ce livre de méditation rassérène et rend plus subtil. Le lecteur ne voit plus le monde comme avant. Il sort la tête du guidon et de l’éternel présent marchand pour se poser les questions existentielles, essentielles, celles qui font vivre et mourir. La méditation se termine se termine d’ailleurs par ces mots magnifiques prononcé par Bouddha et le Christ comme par le Nietzsche de Zarathoustra : « Tout est bien ».

Jean d’Ormesson, C’est une chose étrange à la fin que le monde, août 2010, Robert Laffont, 314 pages, €19.95

Existe aussi en CD audio, mp3, suivi d’un entretien avec l’auteur, Audiolib, novembre 2010, €20.90. 

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Bêtes, hommes et dieux à Tahiti

Article repris par Medium4You

Il y a environ deux semaines apparaissait une poule, mère de sept poussins. Le plus souvent, elle se tapissait avec sa progéniture sous l’arbre pomme-étoile. Ces poules sauvages ont l’art de cacher leur ponte, de couver leurs œufs en toute discrétion et de débarquer un jour avec toute leur famille. Sept poussins, c’est beaucoup ici, et il est rare que la poule puisse conserver toute sa progéniture bien longtemps. V. et moi l’aidons en lui portant du pain, du riz. Maintenant, V. et moi « parlons poule ». Lorsque nous approchons avec la nourriture, Mère-Poule ne se gonfle plus comme un épouvantail. Elle laisse ses petits effrontés se précipiter sur le ma’a (la bouffe). Elle demeure à un mètre de distance de nous tout en continuant à encourager ses fils et filles à consommer la nourriture offerte ! Les petits sont moins méfiants, absorbés qu’ils sont à s’emplir le gésier ! Si nous sommes occupées, la poule vient devant notre porte réclamer. Si rien ne vient, alors Mère Poule et ses enfants s’attaquent aux granulés de Grisou, la chatte, qui les regarde faire sans broncher !

Vendredi soit au coucher du soleil, plus de télé, plus de radio, chants  et méditation, souhaits et prière. Repas froid préparé à l’avance. Samedi matin, bon sabbat, prière, petit déjeuner, église pour l’EDS (Ecole Du Sabbat), culte, repas en commun à l’église, chorale, enfants dans le pré jusqu’au coucher du soleil et reprise des activités normales.

Avant de venir en Polynésie, je n’avais jamais entendu parler de cette église. L’adventisme est une émanation du protestantisme. Leur église est appelée du Septième Jour. Sont-ils une « secte » ? Le terme est souvent politique, mais… Les Adventistes étudient la Bible, observent le Sabbat comme les Juifs, ne mangent ni porc, ni crustacé, ni poisson sans écailles, etc. Ils évitent de manger de la viande ou du poisson du large, ne boivent ni café, ni thé, ni alcool – en principe. Leurs pasteurs sont rémunérés (240 000 FCP) ici en Polynésie et ont été formés en France en Haute-Savoie dans leur université.

L’école du Sabbat est très instructive, des non-adventistes y participent, l’intervenant est secondé par un traducteur comme pour le culte bilingue. Certains membres sont très actifs, l’église est organisée avec beaucoup d’activités : jeunesse, femmes, stages, camps de vacances, entretien des lieux de culte, etc. Les Adventistes paient la dîme, soit 10% de leurs revenus. Ils pratiquent un prosélytisme très actif et j’ai la sensation qu’il vise plus particulièrement les autres Protestants.

Le baptême des nouveaux convertis se fait par immersion. J’ai assisté par deux fois à des baptêmes, des jeunes, des vieux, des familles entières. Certains baptisés étaient des personnes défavorisées qui vivent dans des conditions précaires et que les membres de l’église aident moralement, spirituellement et matériellement. Le samedi est pour ces personnes l’assurance d’avoir un bon repas, varié et généreux. Ils reçoivent également l’aide des membres de l’église pour éduquer leurs enfants, apprendre à cuisiner à moindres frais, apprendre à coudre, apprendre à construire ou réparer leur fare (baraque). Certaines de ces familles vivent en marge de toute société et c’est un devoir pour les Adventistes de les aider. Bien sûr il est des individus qui changent de religion comme de marcel !

Depuis une semaine, évangélisation à la presqu’île. Chaque église doit assurer l’évangélisation une semaine à tour de rôle. A la suite des campagnes d’évangélisation précédentes un certains nombre de personnes ont rejoint l’église adventiste pour le plus grand bonheur et honneur des prédicateurs. Ces campagnes ont un certain succès dans les districts de Tahiti et des îles. Certains viennent écouter le prêche du pasteur et les références bibliques, d’autres viennent écouter les chorales, certaines plus connues que d’autres, d’autres ne fréquentent l’évangélisation que le dernier jour de la campagne… jour du cocktail ! Il faut avouer que, dans les districts, les distractions ne sont pas légion, alors… Le Polynésien n’est pas un lecteur, il serait plutôt auditeur ou spectateur.

A Hawaï, le tourisme tire l’économie. Forte croissance à Maui mais l’on pense que l’économie hawaïenne ne sera pas guérie de la crise avant 2012 voire 2013. A Rapa nui, envoi de militaires chiliens pour mettre un terme à l’occupation de l’hôtel Hanga Roa par les autochtones qui assurent que l’hôtel est construit sur leurs terres. En Nouvelle-Zélande, le musée Te Tapa de Wellington écarte les femmes enceintes ou ayant leurs règles d’une exposition d’objets sacrés maoris.

M. se voit demander du travail par un jeune Polynésien. Je n’ai besoin de personne mais il serait bien d’encourager ce jeune. D’accord, viens demain et tu feras le jardin. Qui fut dit fut fait. Le jeune tondit la pelouse, nettoya le jardin. M. est satisfaite,  rémunère le travail effectué. – Si tu es contente Madame, tu dois m’engager. – Mais je n’ai pas besoin de quelqu’un chaque semaine. Le jeune revient  à la charge. Lassée, M. accepte qu’il jardine dans quinze jours. Quand le jeune arrive, il lui annonce : je passerai seulement la tondeuse, rien d’autre. Discussion, car l’entretien devait comprendre la tonte du gazon et le débroussage (débroussaillage) de la partie fleurie. A court d’arguments, le jeune finit par céder.

La mauvaise surprise sera pour M. Certes, le gazon est tondu mais le jeune a sectionné toutes les racines des fleurs et petits arbustes… On ne me reprendra plus à encourager des jeunes qui veulent « travailler » confiera M. !

Nana, au plaisir.

Hiata

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Charles de Foucauld à l’Assekrem

Dans le Hoggar en Algérie, un jour de février, nous sommes montés vers 8 h sur le plateau de l’Assekrem. Dans ce vaste paysage montagneux, au sommet des 2780 m, est bâti l’ermitage du Père de Foucauld. Il sert aujourd’hui de station météo. Trois Pères de l’Ordre des Petits Frères de Foucauld vivaient encore là-bas lorsque j’y suis allé, s’occupant d’observer le ciel pour la science et de prier Dieu pour les hommes. Je ne sais si le fanatisme mulsulman ne les en a pas chassés – « pour des raisons de sécurité » selon la langue de bois.

Le refuge officiel sur un col, au bas de l’ermitage, est immonde, exprès sans aucun doute. Ce pour quoi nous n’avons pas été y loger, ni même y camper ! Il n’est pas entretenu et très cher (30 dinars la nuit, 40 le repas, 10 la place pour camper alentour). Il s’agit de l’impôt des Musulmans sur les infidèles, confondu avec celui des bédouins sur les touristes.

Charles, Eugène de Foucauld de Pontbriand était un viveur lassé des excès de toutes sortes, expérimentés durant les longues années de sa jeunesse. Ce vicomte de noblesse périgourdine, né en 1858, a perdu ses parents à l’âge de 6 ans et fut élevé par son grand-père. Ayant besoin de discipline, il a choisi l’armée mais il en démissionne en 1882 après avoir été renvoyé pour mauvaise conduite puis réintégré. Un soir de 1886, au coucher du soleil sur le désert saharien, il a eu la révélation de l’Immensité. Il s’est « converti » ; il avait reconnu Dieu. C’était le Père qui lui manquait et qui devait le guider. Déjà Foucauld, lors de son exploration solitaire du Maroc en 1883, Chrétien déguisé en Juif, avait apprécié l’Islam qui lui avait paru une religion simple et ardente, créant de vrais croyants. Aidé par l’exemple de sa cousine et de l’abbé Huvelin, prêtre pédagogue qui le confessait, il avait retrouvé la foi de sa tradition catholique et approfondi sa vocation.

Il pèlerine en Terre sainte en 1888, entre à la Trappe en 1890 pour la quitter sept ans plus tard afin de se faire ermite chez les Berbères. Aussi excessif dans le dépouillement qu’auparavant dans le monde, sa vie en Afrique du nord lui avait appris que les biens et les richesses ne comptent pas, mais seulement la profondeur morale et les raisons de vivre.

Le Sahara lui révèle l’existence austère, réduite à l’essentiel, le retour aux valeurs simples – aussi primaires que les biens vitaux : l’eau pour boire, la semoule pour le pain, la poignée de dattes, le chameau qui transporte – et les relations humaines. Il s’installe en 1904 à Tamanrasset pour évangéliser. Charles de Foucauld a aidé les plus humbles de son époque, les Touaregs survivant en plein désert car, comme il le rappelle, le Christ a déclaré : « ce que tu fais aux petits, c’est à moi que tu le fais. » Il fera construire l’ermitage de l’Assekrem en juillet 1910 pour être loin du tumulte mais proche des hommes, accessible à tous et seul avec Dieu.

Ironie de la destinée : il est mort au pied de l’ermitage, face aux pics du Hoggar qui l’avaient tant impressionné, de la main d’un « petit ». Profitant de la réduction des troupes due à la guerre en Europe, un parti religieux islamiste fanatique (déjà), a organisé un rezzou hostile à la domination française sur le bordj du « marabout chrétien ». Il s’agissait de le tuer ou de le convertir à l’Islam. Ces Senoussistes, guidés par les esclaves haratines du coin, l’ont fait prisonnier. Ils lui ont lié les mains dans le dos tandis qu’ils pillaient l’ermitage et détruisaient de rage ce qu’ils ne pouvaient emporter, jetant les livres à terre, brisant les étagères. A un moment, deux méharistes arabes sont survenus. Des coups de fusils ont été échangés. Dans son affolement, c’est un jeune garçon de 16 ans, Sermi ag Thora, que l’on avait chargé de garder Charles de Foucauld, qui l’a tué d’un coup de feu à la tête. Le père avait 58 ans. Nous étions le 1er décembre 1916.

Son exemple a fait école et si les Touaregs sont attachés à la France plus peut-être qu’à l’Algérie du nord arabisante, c’est un peu grâce à lui. Il est sûr qu’ici, dans ce Hoggar qu’il a aimé, sur ce plateau de l’Assekrem face auquel se dressent les pics basaltiques rosis par le soleil levant, passe quelque chose du mystère qui l’a frappé. Ce calme de la nature, ce site grandiose, ces Touaregs si démunis encore, c’était une existence biblique qui s’offrait à cet ermite angoissé par la futilité du monde et de son milieu.

Il a écrit à Marie de Bouchy, qui a pieusement conservé sa correspondance depuis l’ermitage : « Il y a là-haut une vue merveilleuse, fantastique même, on domine sur un enchevêtrement d’aiguilles sauvages et étranges, au nord et au sud rien n’arrête la vue : c’est un beau lieu pour adorer le Créateur. » Le pic basaltique appelé Oul, en face, a la forme d’un coeur pointe en haut. Il sera rouge sang au soleil couchant. Est-ce pour cela que les Frères de Foucauld ont pris le coeur sanglant comme symbole de l’ordre, le surmontant d’une croix ?

Charles de Foucauld a vécu intensément le Christianisme et l’a porté à un point élevé de vérité humaine. Je suis tenté, au retour, d’en savoir un peu plus sur sa foi en lisant de ses oeuvres. Je me suis documenté avant le départ en lisant la biographie fervente que lui a consacré Marguerite Castillon du Perron.

Une chapelle très simple est bâtie ici : un autel de basalte, un toit de roseaux, point de bancs ni de chaises mais des tapis au sol, à l’arabe. A côté, une petite bibliothèque contient des livres religieux et des ouvrages sur le Sahara. J’ai feuilleté les écrits de Foucauld et j’ai envie d’accompagner un moment ce personnage qui voulait vivre comme le Christ. C’est une dimension d’Occident que nous ne pouvons ignorer, que nous ayons ou non cette foi en nous. En 1887, à Nazareth, il écrivait : « Je faisais le mal, mais je ne l’approuvais ni ne l’aimais. Vous me faisiez sentir, mon Dieu, un vide douloureux, une tristesse que je n’ai éprouvée qu’alors ; ce besoin de solitude, de recueillement, ce trouble de l’âme, cette angoisse, cette recherche de la vérité, cette prière, mon Dieu, si vous existez, faite-le moi connaître. » Ces mots sont affichés dans la bibliothèque, ici, en plein désert.

De même cette prière :

« Mon Père,

je m’abandonne à vous,

faites de moi ce qu’il vous plaira.

Quoi que vous fassiez de moi, je vous remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout,

pourvu que votre volonté se fasse en moi,

en toutes vos créatures.

Je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre vos mains.

Je vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon coeur.

Parce que je vous aime,

Et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,

de me remettre entre vos mains, sans mesure,

avec une infinie confiance,

car vous êtes mon Père. »

Cette volonté de ne plus vouloir mais d’être voulu, de s’effacer pour ne se faire qu’instrument, est un renoncement à soi. Il m’apparaît si entier que je le vois comme abdication complète de la liberté qui fonde l’homme. Cette humilité est grande, profondément respectable, elle est celle d’un saint, mais je n’y puis souscrire. Il y a une sorte de masochisme à s’annihiler ainsi volontairement, à se complaire dans le refus de tout vouloir, comme dans l’attante de « l’autre » monde. Pour moi, un père n’est pas là pour dévorer ses enfants mais pour les aider à grandir. Encore faut-il l’avoir connu durant son enfance et Charles de Foucauld est resté marqué de ne l’avoir point connu. Mais il faut n’aimer pas la vie pour la redonner à ce point à son créateur…

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René Hardy, La route des cygnes

Lorsque j’avais quinze ans, élevé avec Ulysse le rusé Grec et Roland neveu de Charlemagne, j’ai découvert Erik le Rouge et son fils Leif l’Heureux. Les sagas scandinaves des Vikings ont alors compté autant pour moi que l’Odyssée et les combats des preux. Cette période, autour de 1968, était de jeunesse et de redécouverte. Il fallait secouer les vieux classiques en histoire, la doxa marxiste à l’université et le gaullisme devenu lourd en politique. ‘La route des cygnes’ appartient à ce mouvement de renaissance. Il romance en douze veillées le conte de l’exploration vers l’ouest des marins nordiques vers l’an mil, tandis que l’Europe continentale se rencognait frileusement en ses terres, châteaux forts et monastères, dans l’attente de l’Apocalypse. Je me dis, en 2010, qu’il y a peut-être une leçon à tirer pour aujourd’hui.

J’ai dévoré ‘La route des cygnes’ durant les fêtes de Noël, en 1970. Les douze nuits les plus sombres de l’année sont propices à rêver d’ailleurs et d’avant, à écouter une geste qui galvanise pour l’année à renaître. En ce 21 décembre, jour de l’hiver, c’est l’occasion !

Tout commence par la mort du vieux Thorvald dans sa ferme, à vingt jours de mer du pays à l’est des vagues, ainsi qu’on appelle l’Islande. Banni de Norvège par le parlement des hommes libres, le jour de Thor, le vieux chef de clan était allé explorer l’île de glace et de feu vers l’ouest, où des ermites irlandais s’étaient déjà établis pour rêver à Dieu tout seul. Foin de bondieuseries ! Thorvald était païen et faisait deal avec les dieux avisés, commerçants et guerriers. Lui était plutôt fermier et il avait laissé l’en-haut choisir sa terre en jetant ses bois de lit gravés à la mer. Il s’était établi là où les courants et les vents (messagers des dieux) eurent touché la terre.

Le vieux Thorvald meurt, mais reste après lui son fils valeureux Erik. Il est dit le Rouge à cause de sa chevelure rousse flamboyante (tout comme Daniel Cohn-Bendit). Je note qu’Erik est né exactement mille ans avant moi, l’année 955. Il a dix-neuf ans lorsque meurt son père et qu’il devient majeur, chef de clan. Tout comme moi qui devint majeur sans le savoir, un beau jour de 1974, lorsque le nouveau président Giscard fit voter la majorité à dix-huit ans. J’aime à trouver ainsi des correspondances, elles donnent du présent à l’aventure passée.

Erik le fermier se marie l’année suivante et naît de suite un fils, Leif. Naîtront de lui encore deux fils, Thorvald et Thorstein, puis une fille avec une concubine, Freydis. Tous ses enfants sont différents, seule la fille dernière née lui ressemble, en moins sage. Leif sera le plus avisé. En 981, poussé par « la gauche au pouvoir » en Islande, ces jaloux dont le ressentiment provocant l’amènent à combattre bien malgré lui, Erik est banni pour meurtre de l’Islande. Qu’à cela ne tienne, il fait comme son père et part encore plus à l’ouest. Il découvre le Groenland, cette terre verte à laquelle il donne son nom. Le climat était plus chaud qu’aujourd’hui (eh oui) et entre les glaciers s’étendent des pâturages. Erik établit des fermes, revient en Islande et galvanise des colons qui le suivent.

Son fils Leif ira plus loin encore, découvrant le Canada, Terre-Neuve et ce qui deviendra la Nouvelle Angleterre. Il n’établit que des campements d’été pour ramener le bois, le raisin séché et les fourrures. Car la terre américaine est plus belle encore que l’Islande, plus chaude que la Norvège. Helluland (terre de glace), Markland (terre du bois) et Vinland (terre du vin) seront les trois établissements vikings au nord de l’Amérique. Les marins sur leurs ‘cygnes’ suivront les vents et les courants dominants pour joindre l’Islande au Groenland et au Canada, mais il fallait oser. Parfois la coque en bois est taraudée de vers lorsqu’elle a été remisée hors du flot trop longtemps. Et c’est le naufrage. Il faut choisir qui survivra sur le canot qui ne peut les contenir tous. Mais nulle anarchie : tous acceptent le sort qui les désigne.

C’est que le monde viking n’est pas encore chrétien, Erik le Rouge naît justement à la conjonction des croyances. Son fils Leif se convertira, mais pas lui, qui reste fidèle à Thor, le dieu guerrier au marteau à double tête. Les relations humaines des paysans-guerriers vikings horrifient les moines en robe qui se pâment de terreur devant la femme, la bataille et la boisson. Mais elles sont bien belles et bonnes, ces relations humaines : fidèles, chaleureuses, hardies. L’auteur prend un malin plaisir à provoquer les missionnaires chrétiens qui assistent à ses veillées, en l’an 1477, décrivant les combats d’honneur ou le désir pour Asa Longues cuisses ou la fière Feydis qui combat les indigènes Algonquins seins nus et longue épée franque à la main. La cabale des dévôts fera interdire par l’évêque de raconter ces payenneries !

D’où le juste retour à l’autonomie que sera le protestantisme pour tous les pays marginaux d’Europe, de l’Allemagne à la Scandinavie en passant par l’Angleterre. Le césarisme à prétentions totalitaires de l’Église de Rome restera insupportable à tous les peuples non latins. Cela dure encore avec la méfiance envers l’État et tout ce qui est supranational. La liberté ne se marchande pas, disent les libéraux !

1477 n’est pas choisie par hasard : c’est la date où Christophe Colomb fait escale en Islande pour consulter les vieux marins et les manuscrits des scaldes. Il veut trouver la voie vers la Chine par l’ouest et, pour lui, ces terres découvertes par les Vikings quatre siècles avant lui sont plutôt un obstacle !

Reste une geste en douze chapitres qui se lit aisément. Elle emporte l’imagination sur les faits réels d’il y a mille ans. Même si le livre n’est pas réédité et son auteur bien oublié, on le trouve encore d’occasion. Lisez donc cette passionnante Odyssée du nord, votre esprit s’ouvrira.

René Hardy, La route des cygnes, 1967, Robert Laffont, 437 pages, occasion 15€

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