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Open Range de Kevin Costner

L’amour, la mort ; la violence, la liberté ; les grands espaces, se fixer. Tels sont les grands thèmes de ce film exigeant, qui a eu du succès même chez les Yankees, en général assez bas du plafond. Mais il y a les mythes qui agissent toujours : le Pionnier, le Justicier, la Rédemption, la Virilité. Car il y a évidemment une grosse bagarre, des centaines de balles dans un duel à la fin entre les bons et les méchants. Et devinez qui va gagner ?

Le scénario s’inspire du roman de Lauran Paine, The Open Range Men, paru en 1990. Open range, non traduit en français par flemme, signifie prairies ouvertes, autrement dit le droit de passage et de pacage pour tous les troupeaux dans cet immense espace qu’est le nord-ouest américain. La privatisation par un baron du bétail local est donc une tentative de s’approprier ce qui appartient à tous, une dérive de la loi au nom du plus fort. Elle s’oppose au droit et aux libertés – ce dont les machos brutaux et cyniques (ici un « Irlandais » immigré ») se moquent en imposant leur règle. Trompe ne fait pas autre chose, ce qui provoque ces deux mythes américains. D’où l’actualité de cet anti-western où le Pionnier peut dériver vers l’orgueil et se croire Dieu sur sa terre, alors qu’elle a été créée pour tous.

Un éleveur « Boss » Spearman (Robert Duvall) et ses trois cow-boys, Charley (Kevin Costner), le gros Mose (Abraham Benrubi) et l’adolescent de 16 ans John « Button » (Diego Luna, 24 ans) conduisent un troupeau de bovins vers l’ouest en traversant en l’an 1882 les terres du gros fermier qui a absorbé ses voisins par la menace, Denton Baxter (Michael Gambon). Tout irait bien s’ils n’avaient oublié « le café ». Il faudrait en acheter à la ville qu’on vient de passer, avant de poursuivre la route. Button se propose, mais il est trop tendre pour son Boss, d’où son surnom de fleur encore à éclore. Spearman l’a ramassé dans une ville du Texas « il y a quelques années » alors qu’il fouillait les poubelles pour manger. Il en a fait son employé et veille sur lui comme sur un fils adoptif. On apprendra en effet qu’il a perdu sa femme et son fils de 7 ans du typhus, des années auparavant. Il envoie donc plutôt Mose, un ours plutôt gentil avec les gens et qui s’occupe de l’intendance.

Sauf que Mose ne revient pas. Boss soupçonne un incident et part à la ville avec Charley, fidèle et efficace second. Ils laissent le gamin garder le chariot et surveiller les bêtes. Mose a été fourré en prison après avoir été tabassé pour avoir, selon la version officielle, déclenché une bagarre dans l’épicerie avec les hommes de Baxter. Il les a bien assaisonnés, cassant même le bras droit du tueur psychopathe de Baxter. Le Marshall Poole (James Russo) réclame par provocation 50 $ pour chaque infraction, s’ils veulent le libérer, ce qui ne plaît pas à Boss. Mais il négocie au lieu de tenter de régler la chose par la force. Baxter veut montrer qui est le patron en ville et y consent, mais à ses conditions : qu’ils quittent le pays avec leur troupeau avant la nuit. Sinon, il lâchera ses chiens et leur troupeau sera dispersé. Mais Mose a été salement amoché, et les deux hommes doivent le conduire chez le docteur Barlow (Dean McDermott) qui vit avec une femme dans leur petite maison bien entretenue. Charley croit que c’est sa femme ; il apprendra plus tard que c’est sa sœur. Il en tombe amoureux et se déclarera avant la grosse bagarre, croyant ne pas en revenir.

Ils retournent au chariot avec Mose, soigné mais faible sur son cheval, mais ne peuvent quitter le camp à la nuit. Ils sont donc menacés par les sbires de Baxter, qui avancent masqués comme des malfrats du Ku Klux Klan, s’abritant derrière cet anonymat pour perpétuer leurs forfaits. Boss, qui connaît bien ce genre de gang, les surprend à la nuit avec Charley, les désarme et en tabasse un ou deux de ceux qui ont blessé Mose. Pendant ce temps, d’autres sbires ont attaqué le chariot, tué Mose d’une balle dans la tête et blessé sérieusement l’adolescent Button d‘une balle dans la poitrine avant de le frapper violemment sur le crâne. Ils ont tué même le chien, Tig, au nom de grand-mère Costner. C’est le tueur au bras cassé qui s’en est chargé, il « a eu du plaisir », dira-t-il.

Pas question donc de lever le camp, il faut attendre le matin et, si Button survit, le porter avec le chariot chez le docteur, et régler cette affaire de meurtre avec Baxter. Charley est un ancien soldat de l’Union qui a servi dans un commando spécial derrières les lignes, pendant la guerre de Sécession, et il est devenu en quelques mois un tueur sans scrupules. Il s’en repend, surtout en observant son Boss et ami qui négocie avant de tirer et qui est bienveillant avec les gens, dont le jeune Button. Mais il faut parfois tuer pour défendre ses droits, et affronter l’ennemi pour gagner sa liberté. Boss en est d’accord : ni Mose, ni Button n’avaient rien fait qui justifie leur massacre sous le nombre, alors qu’ils ne pouvaient même pas se défendre.

Ils confient Button à la maison du médecin, qui est parti soigner les sbires de Baxter amochés par eux hier soir. Ce sera Sue Barlow (Annette Bening) qui s’en occupera, comme une infirmière et une mère. Elle voit bien comment Boss se comporte avec le gamin et l’en apprécie pour cela. Aidés par Percy (Michael Jeter), un vieux gardien des chevaux, ils surprennent les hommes de main du Marshall et les chloroforment, à l’aide d’une bouteille prise dans la vitrine du docteur, avant de les enchaîner en cellule. Boss ne veut pas les tuer. Mais Baxter les délivre et décide d’affronter les deux hommes pour les descendre, montrant qui est le patron sur cette terre. Il ne sait pas que c’est Dieu, mais va très vite s’en rendre compte. Le Seigneur, ce « salopard qui n’a rien fait pour défendre Button », grommelle Boss, change de camp et donne l’avantage à Charley. Il descend dès les premiers coups le tueur psychopathe d’une balle dans la tête, et les deux plus dangereux sbires d’une autre balle chacun dans le buffet. S’ensuit une mêlée générale, avec plus de coups que n’en contiennent les revolvers de l’époque, malgré les rechargements incessant à l’abri d’un mur de planches.

En bref, tout le monde est tué, surtout Baxter qui n’a rien voulu savoir, menaçant une fillette avant de prendre en otage Button qui s’est levé pour participer à la justice et Sue qui l’a suivi. Charley finit par le descendre. Mais, lorsqu’il veut achever un sbire blessé qui rampe dans la boue, afin « qu’il ne lui tire pas dans le dos », Boss s’interpose. Tuer pour la justice, ça va, en faire trop, ça ne va plus. Charley se maîtrise.

Il en a marre de tuer, sans cesse les méchants resurgissent. Il désire, en fin de trentaine, se fixer et Sue serait une épouse idéale. Il s’est déclaré, elle l’a accepté. Mais il se pose des questions : cette violence en lui, ne va-t-elle pas lui faire peur ? Au contraire, dit-elle, et elle suggère à mots couverts que cette virilité lui plaît ; elle réussira à la dompter. Boss et lui vont donc achever leur mission de conduire le troupeau à bon port, avant de revenir et de s’installer dans la ville. Le bar n’a plus de gérant, tué dans la bagarre, et Boss se voit bien le racheter ; quant à Charley, il se voit bien marié avec Sue et, peut-être, faire l’éleveur, ou le Marshall non vendu aux puissants.

C’est un film assez fort, où les femmes ne sont pas oubliées comme souvent dans les westerns. Sue a une vraie personnalité, qui tempère le machisme lorsqu’il entre en ébullition. La femme de l’aubergiste aussi, qui entraîne les citadins apeurés à sa suite pour traquer les derniers tueurs. Mais il remue surtout les grands mythes américains, ce pays de pionniers né dans la violence, et où chacun veut s’affirmer. Non, la puissance ne vas pas uniquement avec la richesse, elle est plutôt intérieure : dans les convictions morales et la volonté virile.

DVD Open Range, Kevin Kostner, 2003, avec Annette Bening, Kevin Costner, Robert Duvall, Diego Luna, Michael Gambon, Michael Jeter, Fox Pathé Europa 2005anglais, français, 2h19, €29,00, Blu-ray €23,08

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Mars Attacks ! de Tim Burton

Les soucoupes volantes bourrées de petits hommes verts ont hanté les années cinquante. Elles sont dues, on le sait aujourd’hui, à la psychose des communistes moscovites et aux expériences d’armes secrètes par l’armée américaine. La fin des années 1990, optimistes après la chute du Mur et l’effondrement soviétique, caricature avec ironie cette mode tout en raillant aussi fort les certitudes des puissants d’aujourd’hui.

Ils sont petits, verts et méchants ; ils ont une technologie avancée après huit siècles de civilisation. Pour le professeur à pipe (Pierce Brosnan), confit dans son savoir universitaire, ils doivent « donc » être pacifiques. Inférence fatale ! L’intelligence logique permet des armes et des véhicules spatiaux sophistiqués mais n’ouvre pas le cœur. Au contraire : la logique léniniste ou hitlérienne a conduit au massacre « scientifique » de millions de gens au nom de la Vérité – celle de l’Histoire ou celle de la Race luttant pour sa survie. La révérence envers la Science comme dieu (le scientisme) est une dérive rationaliste qui élimine l’humanisme, donc l’humanité.

Aussi, lorsqu’il « conseille » le président des Etats-Unis (Jack Nicholson au meilleur de sa forme), il met ses préjugés humanistes en avant, sans d’abord observer ni analyser. Et lorsque les petits humanoïdes verdâtres débarquent dans le désert du Nevada, il « croit » qu’ils viennent en paix. Une grande réception a été préparée et la foule est venue en badaud pour leur souhaiter la bienvenue en ce moment historique. Lorsqu’ils paraissent, l’œil méchant, le cerveau surdimensionné et le corps réduit, leur voix métallique qui claque comme du jap ou du nazi de film sur la Seconde guerre mondiale devrait alerter. Il n’en est rien. Même s’ils répètent mécaniquement qu’ils viennent en paix selon la machine traductrice, ils le disent comme chez Orwell où « le ministère de la Paix » prépare la guerre. Et lorsqu’un hippie lâche une colombe, écolo naïf croyant au bon sauvage, l’ambassadeur martien la dégomme en flamme de son pistolet laser. Aussitôt, les paroles lénifiantes deviennent léninistes, simple ruse pour avancer masqué : les martiens éradiquent les poux humains en les faisant exploser au laser, ne laissant d’eux qu’un squelette verdi.

L’armée riposte, avec ses pauvres balles ou ses obus de char inutiles contre le blindage martien. Un suprémaciste blanc texan fana mili (Jack Black) se précipite pour dézinguer du martien mais il a oublié de charger son fusil et s’évapore dans une grande lumière laser. C’est la débandade et les martiens s’envolent.

Le président, toujours aussi mal conseillé à la fois par son communiquant (Martin Short), un bellâtre qui ne pense qu’aux apparences, sondages et popularité, et le prof à pipe qui ne pense que malentendus et humanisme, fait envoyer un message dans l’espace en regrettant ce déplorable incident.

Après une rencontre au Congrès, où tout le Législatif est pulvérisé, amadoué par des paroles lénifiantes, les martiens, qui ont enlevé quelques humains assommés ou zigouillés pour les observer et analyser, décident d’infiltrer la Maison blanche sous déguisement de plantureuse femelle désirable. Ils ont appris la faiblesse des hommes. Et cela fonctionne avec le conseiller en com’ ; comme les autres, il continue à « croire » plutôt que d’observer et d’analyser… Ladite femelle assez mal réussie avec sa coiffure en ananas (Lisa Marie) le séduit sans un mot par ses seuls attributs, de gros seins moulés dans son haut et une démarche chaloupée des hanches, les yeux faits. Puis elle le pulvérise lorsqu’il veut la baiser avant d’enlever son masque et d’introduire son commando martien. C’est le massacre au laser et les martiens gagnent ; seul le président y réchappe – et sa fille (Natalie Portman) qui erre sans comprendre.

Cette fois, c’est la guerre. Mais un peu tard, l’effet de surprise est bel et bien passé. Le président signe l’ordre d’user de la force nucléaire mais l’avancée technologique martienne rend cette arme obsolète. Une poire aspire toute l’énergie de la bombe et le martien en chef s’en sert comme fumée énergisante.

Les martiens débarquent en masse et s’amusent : ils observent les humains baiser, analysent ceux qui écoutent de la musique, arrachent les façades pour mieux observer les gens chez eux et les singer avec une ironie féroce, jouent à pulvériser tout ce qui s’élève, tours, hôtel, obélisque, Maison blanche – tous les symboles de l’orgueil yankee. Les gens fuient, paniqués. C’est un festival de cocasseries dans des cris d’orfraie, d’explosions en tous genres et de lasers en folie.

Lors d’une rencontre avec le président dans son bureau, le martien en chef pulvérise d’abord les agents du service secret puis les généraux avant d’écouter le président faire un discours politicien, plein de pathos et de menteries. L’alien consent une larme et tend la main. Mais c’est une fausse amitié ; une fois de plus la main est une arme, une fausse main qui se retourne comme un serpent et embroche le président, le crucifiant sur l’emblème des USA au sol de la Maison blanche.

Dans ce chaos, ce ne sont pas les institutions qui résistent, ni les militaires inaptes à l’initiative, mais les simples gens du commun. Un ancien boxeur noir reconverti en attraction d’hôtel sous un déguisement de pharaon (Jim Brown), Tom Jones le chanteur de charme un peu oublié, une pétasse rousse allumée qui se met en zazen devant un cristal et ouvre ses chakras (Annette Bening), un fils dédaigné (Lukas Haas), trop grand et un peu écolo qui aime sa grand-mère Alzheimer (Sylvia Sidney, née en 1910), frère du suprémaciste tombé au champ d’horreur, les deux gamins noirs du boxeur (Ray J, l’aîné à grosse chaîne dorée et Brandon Hammond le cadet) qui jouent à dézinguer les aliens avec leur propre fusil laser récupéré sur un cadavre comme dans leurs jeux vidéo favoris…

C’est justement le gai jodle de la chanson qu’écoute avec délice la grand-mère, Indian Love Call de l’antique Slim Whitman, qui leur vrille les tympans et fait exploser leur caboche dans une gelée vert pomme. Il suffit de la diffuser en masse et le garçon s’y emploie avec la radio, relayé très vite par l’armée et ses haut-parleurs. Les martiens, venus pour conquérir et asservir, s’enfuient marris lorsqu’ils le peuvent, ou se crashent en l’air, dans les déserts et les lacs lors d’un finale réjouissant.

Non, la candeur n’est pas une vertu. Le bon sauvage est une « croyance », pas une vérité efficace. L’humanisme chrétien fait des gens des moutons, à la merci de tous les prédateurs. Le peuple américain sait se défendre, au contraire de ses élites « libérales » (gauchistes) qui tendent toujours à dénier, minimiser, argumenter pour éviter l’amalgame. Avec les ennemis, qu’ils soient nazis, communistes, dictateurs arabes ou islamistes – ou vingt ans plus tard petits hommes jaunes – il faut agir en ennemi : le gros bâton avant la carotte. Ce qui est ironique est que cette mentalité yankee retrouve le fond du racisme nazi : il s’agit de défendre la « race » humaine contre les aliens venus de l’espace, sans aucune pitié. La lutte pour la vie est la règle de fond. Quand le trumpisme en germe faisait rire…

DVD Mars Attacks! Tim Burton, 1996, avec Jack Nicholson, Glenn Close, Annette Bening, Warner Bros 1998, 1h42, €6.46 blu-ray €12.76

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La poésie masquée

Le marché de la poésie, prévu du 21 au 25 octobre place Saint-Sulpice dans le 6ème arrondissement de Paris n’aura probablement pas lieu – même si le site n’en dit absolument rien « au 3 octobre ». En tout cas pas en présence réelle : peut-on candidement croire que « l’alerte maximale » en région « rouge écarlate » va être levée dans les quinze jours ? Déjà déporté à l’automne alors qu’il devait avoir lieu à l’orée de l’été, il se retrouve une fois de plus contaminé par le coronavirus. « Il nous a paru absolument vital de maintenir une édition du Marché en 2020 pour offrir aux participants la possibilité de défendre leur travail dans une année particulièrement difficile pour eux », dit le site. Certes ! Mais fait-on ce qu’on veut ? Il faut être un Trump pour croire que sa seule parole fait advenir la vérité. C’est tromper de feindre croire que c’est aussi simple.

Il y a d’ailleurs quelque incongruité à associer « marché » et « poésie ». Le cri de l’âme doit-il se vendre ? Le marché concerne plus les éditeurs et les revues que les créateurs, il devrait plutôt s’intituler « marché des publications de poésie ». Les fabricants de livres ou d’audio doivent vendre parce qu’ils ont des coûts ; ceux qui écrivent sont inspirés, l’argent ne leur vient (s’il vient) que par surcroît. Quant à la « chaîne culturelle » qui va des enseignants artistiques aux ateliers d’écriture et des libraires aux médiathèques, elle subit l’impact de la pandémie comme les agences de voyage et les hôtels-restaurants. La poésie n’est que leur terrain de culture.

Les poètes, eux, continuent, même s’ils déclament masqués. Ils portent un regard différent sur les choses, empreint d’émotion plus que de raison, d’intuition plus que de logique. Ecrire en poète, c’est se laisser être au monde, tel qu’il est, avec un esprit d’enfant. Le choc des mots qui en dit plus fait chanter l’imaginaire en jouant sur la sensibilité, actionnant le piano de tous les sens. La poésie est avant tout un émerveillement.

Elle n’a pas besoin de « marché » pour exister, seulement pour se vendre. Mais très peu de personnes parviennent à vivre de leurs écrits, que ce soit par le roman, l’essai, le théâtre ou la poésie. Il faut distinguer les poètes des versificateurs, les écrivains des écrivants. Aligner des mots, même en phrases déstructurées, ne fait pas un poème ; il faut encore avoir l’inspiration, faite de sentiments et de musique, de culture et de regard.

C’est une poétesse américaine, Louise Glück, qui a reçu le 8 octobre dernier le prix Nobel de littérature 2020. Quasi inconnue en France, faute de « marché », sa traduction sera difficile, comme toutes les poésies car la musique de la langue et le jeu des mots passe mal à la transposition en une autre langue. On peut lire d’elle (en anglais) Wild Iris et Averno.

J’aime particulièrement ce poème, intitulé Happiness – tout simplement bonheur :

A man and a woman lie on a white bed.
It is morning. I think
Soon they will waken.
On the bedside table is a vase
of lilies; sunlight
pools in their throats.
I watch him turn to her
as though to speak her name
but silently, deep in her mouth–
At the window ledge,
once, twice,
a bird calls.
And then she stirs; her body
fills with his breath.

I open my eyes; you are watching me.
Almost over this room
the sun is gliding.
Look at your face, you say,
holding your own close to me
to make a mirror.
How calm you are. And the burning wheel
passes gently over us.

Le 38ème marché sera virtuel ou ne sera pas – je vous invite à consulter le site les jours qui précèdent le 21 octobre, prévu pour son inauguration. « L’état d’alerte maximale » va très probablement le masquer.

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Site du 38ème Marché de la poésie

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