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Vanille, tiare et plantes menacées à Tahiti

Très forte baisse de la production de vanille. Le volume de vanille a diminué de 63% en un an, alors que le prix au kilo progresse de 24% par rapport à avril 2014. On annonce seulement 12 tonnes de produit pour 2015, autant dire que les prix n’ont pas finis d’être en augmentation à l’export. 12 tonnes c’est la moitié de la production de 2014. En 2014, le prix était de 20 000 XPF/Kg, en 2013 de 18 000 XPF/Kg (pour 31 tonnes) alors que de 2009 à 2012, le prix moyen était de 17 000 XPF/Kg.

vanille

Il faut régénérer une plantation de vanille tous les 7 ans et cette année beaucoup de plantations sont en régénération. En 2014, il a fait « froid », la pluie a fait tomber les fleurs, la pollinisation manuelle a été effectuée dans de mauvaises conditions. De nouvelles ombrières seront installées, 42 pour être précis, qui représentent une superficie de 2,4 hectares principalement aux Iles sous le Vent (37 ombrières soit 2,1 ha) et 5 aux Iles du Vent (0,3 hectares). Attation, pas kado ! Ces ombrières seront attribuées aux agriculteurs produisant plus de 500 grammes par tuteur et ayant un terrain situé dans une bonne zone de production.

Coût de la structure livrée clés en main à l’agriculteur ? – 2 900 000 XPF. Le pays participe via l’établissement public Vanille de Tahiti à 50% du montant pour les agriculteurs des Iles Sous le Vent (Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora, Maupiti) et à 40% pour ceux des Iles du Vent (Tahiti et Moorea).

L’espèce endémique de la fleur emblème de Tahiti, le Tiare Apetahi (qui veut dire regarder de côté, de travers) ne pousse que sur l’île de Raiatea et uniquement sur le Mont Temehani. Elle se raréfie dangereusement. En 20 ans la plante a disparu à 81%. C’est une plante fragile comme du verre. Elle ne se marcotte pas, ne se bouture pas. Si un rameau se casse, il ne repousse pas.

Il faut protéger et réhabiliter la vallée de la Punaruu. Cela commence quand ?

vallee de punaruu

On a constaté la présence de 200 plantes indigènes répertoriées, dont 83 plantes à fleurs et 47 fougères. Or il est reparlé des touristes qui envahiraient les lieux venant de l’hôtel Mahana Beach à Punaauia. On veut construire un fare qui retracerait l’histoire de cette vallée, on engagerait des guides locaux pour conduire les touristes, du travail pour les jeunes locaux, on sauverait les orangers du plateau, on sauverait les anguilles, et les omama’o (Pomarea nigra), oiseaux en voie de disparition. On…, on… Mais, au fait qui c’est « on » ? C’est de la poésie ? Cela rime avec … (ce que vous devinez) ?

Mais d’abord parlons espèces sonnantes et trébuchantes. C’est là le nerf de la guerre et toutes les entreprises installées dans cette vallée possèdent leur siège social ailleurs qu’à Punaauia – donc les taxes, les impôts, volent vers d’autres cieux.

Hiata de Tahiti

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La Polynésie est quand même un paradis

Conseils à ceux qui viendront : il n’y a que 22 heures d’avion depuis Paris et le dépaysement est garanti. Bons mois : septembre, octobre, novembre.

Il y a la mer et la couleur de l’eau, les coquillages et les perles. La « culture » des perles à Tahiti débute dans les années 1960. Elles sont cultivées dans l’huître appelée « lèvres noires » d’un diamètre qui peut atteindre 25 cm à maturité et dont la nacre est noire. L’insémination de fragments de manteau (tranches de tissu vivant) découpés dans une autre huître perlière de la même espèce et d’un noyau rond (petit grain de nacre sphérique prélevé dans la coquille d’une moule d’eau douce du Mississippi), doit donner de magnifiques perles noires. Les huîtres ensemencées sont immergées en mer à 2 ou 3 m de profondeur ; leur gestation dure entre 2 et 3 ans. Elles sont remontées tous les 15 jours pour un nettoyage du plancton qui risquerait de les étouffer. Les huîtres peuvent être réutilisées une fois, rarement deux. Les perles obtenues sont de 9 à 18 mm de diamètre. Elles sont de toutes les nuances de gris : tourterelle, paon, aubergine, vert ou bleu, anthracite.

perle noire

Les samedis, les dames vont à la mer, sur une plage privée de la famille. Nous partons avec une gamelle sous le bras pour acheter le maa chez le traiteur (je parlerai du maa un peu plus loin). Le repas est pris en commun, chacun ayant pris qui un plat, qui un dessert, qui des fruits, qui une bouteille de vin, il y a de quoi nourrir un régiment. Les Polynésiens adultes ne nagent pas beaucoup, ne s’étalent pas non plus beaucoup sur le sable, mais ils s’installent dans l’eau pour papoter, marchent un peu, laissant leur tête émerger de l’eau. Ils s’allongent, toujours dans l’eau, pour se protéger des rayons. Les canettes de bière ou l’eau fraîche sont dans une immense glacière sur la plage et c’est chacun à son tour d’aller puiser le précieux liquide.

paradis polynesie

Il y a les fleurs, épanouies, parfumées et innombrables. Le tiare, ‘gardenia tahitensis’ est la fleur symbole de Tahiti. On la cueille sur un petit arbuste aux feuilles d’un beau vert brillant. Les pétales sont d’un blanc éclatant disposés en étoile ; ils dégagent un parfum doux et agréable. Dans le mythe polynésien de la création du monde, le tiare apparaît lors de la création des plantes. Tressées en couronne de bienvenue, ces fleurs sont offertes aux voyageurs en guise d’accueil. Elles se portent aussi pour leur parfum sur l’oreille ou piquées dans les cheveux. Presque tous les Polynésiens font pousser des pieds de tiare dans leur jardin.

tiare tahiti

Il y a les fruits, délicieux ! Le cocotier, par exemple, est très voisin du palmier à huile africain. Vous savez que le palmier sert à tout sous les tropiques : en plus de l’utilisation de la noix, le cœur du cocotier est mangé en salade, les palmes séchées servent à la fabrication des toits en formant un revêtement imperméable, tressées, on en fait des nattes, des paniers, des chapeaux, les troncs peuvent être sculptés. J’ai eu la chance de manger du cœur de palmier à Huahine car on en avait abattu un, ce qui n’arrive pas tous les jours. Le goût ne ressemble pas à nos cœurs de palmier en boite, c’est autrement délicieux et tellement plus authentique !

La cuisine avec les produits des îles. Tous les mercredis, je reçois mon maa à Tahiti. Il s’agit d’un repas rituel composé de poisson cru à la sauce coco et citron vert. Il s’agit du poisson du large, en principe du thon rouge ou blanc. Les poissons du lagon se mangent frits ou au court-bouillon avec les légumes-pays : uru (fruit de l’arbre à pain), fei (banane sauvage orangée), taro, umara (patate douce), le tout arrosé de mitihue (sauce de lait de coco où le poisson a macéré). Vous pouvez mettre aussi du fafaru mais, alors là, attachez vos ceintures ! Pince à linge sur le nez obligatoire et petit sac comme dans les avions à portée de la main gauche ! Ce plat national doit en effet être mangé avec la main droite.

Et il y a la gentillesse et la bonhommie habituelle des gens. Je descends de mon nid d’aigle faire des courses, à pied. Je passe devant une école élémentaire. Une personne de l’école m’interpelle : Madame, tu passes toujours par ici, où tu habites ? Où tu vas ? ». Je vais faire quelques achats au magasin : « Madame, tu marches toujours ? Tu n’as pas de voiture ? Alors prends la servitude à droite (chemin de terre desservant des habitations), elle te mène directement au magasin. Si tu vas à la banque, tu prends la passerelle pour traverser la quatre voies et après tu marches un peu jusqu’à la pharmacie. » Quelques jours après, on klaxonne. Je ne me retourne pas, ce n’est sans doute pas pour moi. On insiste, je me retourne, c’est la surveillante de l’école : « Viens ! Tu ne me reconnais pas ? Ah, si. Où tu vas ? Je te mène, monte ! » Elle me tends la joue : « moi, c’est Yolande, et toi ? ». Devant le magasin, une femme vend des poissons de lagon, perroquets, rougets, dorades… « Tu me vends les deux perroquets ? – Non, tu dois prendre tout le lot de poissons attachés par la corde. – Dommage, c’est trop pour moi. Nana. » Je reprends ma marche. Un jeune homme en vélo me double : « Alors, t’as pas acheté les poissons ? – Non, il y en avait trop pour moi toute seule. – Ben t’avais qu’à les mettre au congélateur ou les donner pour ceux qui ont faim. – C’était trop pour une seule personne. – Ah, ouais, t’as raison. Nana. » (Nana est l’abréviation de ‘Ia orana’ qui signifie « je te souhaite une bonne journée », donc à te revoir bientôt.)

fleur

Je photographiais les fleurs rencontrées en chemin. Un papa s’arrête près de moi, me regarde faire. Tout lui indique que je ne suis pas Polynésienne. Il ouvre sa bouche édentée mais reste muet. « Papa, tu as de belles fleurs, je les mets dans ma boite à images. – Américaine ? – Non, non, Française. – D’où ? – Paris. – Mon arrière grand-père était originaire de l’Aube. Il était parti en Californie pour trouver de l’or, il n’en a pas trouvé. Alors il a pris un bateau, est arrivé à Tahiti, a épousé une Tahitienne, fait des enfants, et est resté. Tu sais, on est beaucoup. Tu es sûre que t’es pas Américaine ? – Non, sûre papa. – Ben tu ressembles pourtant à une Américaine. Nana. »

Hiata de Tahiti

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Civilisation de Tahiti aujourd’hui

Le ti’i (aux Marquises Tiki) est une figure anthropomorphe, témoin de la culture ancienne des Iles de la Société, représentant un ancêtre divinisé. Celui-ci donné par un expert en art océanien de Paris  au Musée de Tahiti et des Iles mesure 40 cm de hauteur, il est taillé dans un seul bloc de corail où seuls la tête de forme triangulaire et le torse sont apparents. Il pourrait provenir de Moorea. « Parti » illégalement dans les valises d’une famille de popa’a rentrant en métropole, le ti’i a heureusement retrouvé sa patrie d’origine.

Si vous arrivez à Tahiti, vos connaissances vous couronneront. Soit ils auront fabriqué une couronne avec des fleurs, soit ils auront été acheter une couronne ou collier aux mama du fare hei. La doyenne des mama a 79 ans, la plus jeune 37. Elles fabriquent sur place ces colliers, sont présentes de 15 heures à 10 heures du matin, assurent ainsi les arrivées et les départs des vols internationaux. « Atation », pour l’arrivée des fleurs odorantes, pour le départ des coquillages colorés, la phytosanitaire veille ! Des règles très strictes veillent dans ce fare hei, certains emplacements sont meilleurs que d’autres alors les emplacements sont tournants, le port d’une robe locale est impératif. A partir du mois de mai, les mama porteront toutes les mêmes robes aux motifs fleuris et en changeront en même temps. Les mama sont indépendantes mais paient une redevance à ADT (Aéroport de Tahiti). Les nouvelles arrivées remplacent souvent une mère, une tante. Hé ! le collier de tiare Tahiti est le plus beau, le plus odorant et le plus tahitien. J’espère que c’est celui qui vous couronnera à votre arrivée dans cette île du bout du monde.

HIBISCUS RAU

En 2034 les Polynésiens seraient 350 000. Les habitants des Tuamotu ne veulent pas devenir des réfugiés climatiques. Ceux qui y sont nés veulent y rester. Certes la vie n’est pas facile mais ils ont la volonté d’y rester, de développer de l’activité et permettre le retour des exilés, et préparer l’avenir des enfants. Contrairement à ceux de Tahiti, ils ne se sentent pas pauvres, vivent de peu, ne meurent pas de faim. Mais lorsqu’il faut envoyer les enfants au collège ou au lycée à Tahiti, venir à Tahiti pour se soigner ou pour régler les problèmes administratifs… ils se sentent pauvres. Ils souhaiteraient bénéficiaient de plus de service comme des cours par correspondance pour les enfants, de paramédicaux pour leurs problèmes de santé. Des logements sociaux seraient profitables à tous car beaucoup cohabitent ce qui provoquent des conflits intergénérationnels. La réglementation est pensée à Tahiti. Mais que doit faire un maire devant le refus des gendarmes de procéder à l’examen dans un véhicule de plus de 5 ans d’âge comme le précise la réglementation ?

Uniquement pour les personnes ayant vécu à Tahiti, Tati revient en centre-ville et s’installera dans le bâtiment occupé auparavant par Télectronique et Tahiti Pas Cher Décoration rue Lagarde. Un imposant escalator sera installé, d’un poids de 6.5 tonnes et d’un coût de 6.5 millions, il desservira le premier étage du futur magasin Tati de Papeete sur 900 m² de surfaces commerciales. On y vendra des vêtements, de la parfumerie, de la droguerie. Ouverture prévue mi-mai et une vingtaine de personnes embauchées.

Vous êtes loto keno euromillions ou kikiri ? Les jeux clandestins sont légion ici, illégal le kikiri est très apprécié des joueurs du fenua. C’est l’égal du bonneteau. Les abords du marché de Papeete sont des lieux connus des joueurs et de la police qui y fait des descentes régulières avec d’importantes sommes d’argent saisies. Des parties sont improvisées dans des cours, sous des préaux, à l’abri des regards. On joue beaucoup d’argent parfois la paie entière. Ces cercles mettent en place un service de guetteurs afin de se prémunir contre l’arrivée des forces de l’ordre. Il y a aussi les combats de coqs, activité illicite mais tolérée. On y mise pour 200 000 CFP, sur certains sites la mise au kikiri est plafonnée à 5 000 CFP.

MME VASTHY

Il y a fort longtemps que vous n’avez pas pris une leçon de langue tahitienne, pour ce jour ce sera se saluer et prendre congé.

Ia ora na =  que tu aies la vie ou bonjour, bon après-midi, bonsoir, bonne nuit.

Ia ora na ‘ oe i teie po’ipo’i = vivre toi à ceci matin

Ia ora na ‘orua i teie avatea ! = vivre à ceci midi ; pour répondre au salut d’une personne, on bouge la tête vers le haut, on fait un geste de la main, ou on répond Ia ora na en retour.

E aha te huru ? = Etre quoi la forme ou Comment ça va ?

Maita’i = Bien ou Ca va bien.

Parahi ! = Rester ou Au revoir, restez-en paix !

Parahi iho ! = Rester ou Au revoir (restez en paix là où vous êtes).

Te haere nei teie = Aller celui-ci ou Je m’en vais maintenant.

Te haere ra vau = Aller moi ou Je m’en vais ou je vais m’en aller.

Ia ora na = Nana = Au revoir.

Nana, mea ma ! = Au revoir chose et ceux-avec ou Au revoir à vous tous (vous et les vôtres) !  

‘E, na reira ia ! =  Oui, là ou Oui, vas-y ou Fais-le ainsi.

‘E, a haere ia ! = Oui, aller ou Oui, d’accord (alors) !

‘E a fa’aitoito ! =  Oui, courage ! ou Oui, bon courage !

Pour aujourd’hui, ce sera tout à étudier et à la prochaine

Hiata de Tahiti

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Traditions encore de Tahiti

Le traditionnel tour de l’île de Tahiti s’est déroulé dans les premiers jours de janvier. Orchestré par les associations culturelles de l’île, un village est choisi pour représenter un district. Pour les habitants, chaque tere leur permet de redécouvrir leur île et s’arrête sur les sites légendaires ou historiques. Autrefois c’était à pied et dans un secteur donné que se déroulait cette coutume, puis à cheval jusqu’en 1974, et maintenant en voitures plus ou moins bien décorées avec dans les bennes des glacières et des jeunes qui font hurler la musique. Les motos sont interdites dans le cortège par peur des accidents et sont regroupées en fin de défilé. La brigade de gendarmerie, les mutoi (policiers municipaux) encadrent la procession. Les pompiers vont en tête et l’ambulance ferme le cortège. Certains parcours ont déçu les touristes et habitants par manque d’intérêt culturel avec trop peu d’arrêts et des histoires banales alors que ce parcours serait riche en vestiges du passé. Bah ! Tout fout le camp ! Buffet ouvert à tous à la mairie de chaque village et concours de porteur de pierre. Les visiteurs déçus auraient-ils trop attendu de la mise en valeur de la culture ?

tiare tahiti

Au jardin botanique Harrison Smith, inauguration d’un conservatoire du tiare. Le tiare est l’emblème de la Polynésie française. Ce conservatoire sera situé à proximité de l’enclos des tortues. Sur les 6 variétés de tiare répertoriées, 5 sont plantées au jardin botanique : le tiare Tahitenses, le tiare Brighamii (aux fleurs plus courtes avec des pétales plus larges), le tiare Moorea, le tiare Wallis et le tiare Hawaï. La sixième variété, le célèbre tiare Apetahi, est une espèce endémique qui ne pousse que sur le mont Temehani à Raiatea. Par an, 80 millions de fleurs de tiare provenant de Tahiti et Moorea sont commercialisées dont 5 millions entrent dans la composition du « Monoï de Tahiti ».

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Les habitudes alimentaires avaient changé avec les produits importés même dans les atolls des Tuamotu. La crise s’éternise et on revient aux habitudes ancestrales. Si les ancêtres consommaient les poissons, c’est maintenant « cuisses poulet » et « entrecôte-frites » qui composent l’alimentation des atolls même les plus éloignés. Les parcs à poissons abandonnés, on en reconstruit de nouveaux. On reconstruit à l’ancienne ces pièges au pied des motu, de forme ancestrale en espérant que beaucoup de prises viendront s’y loger. Il n’y aura plus qu’à ces heureux propriétaires à collecter leurs prises et les mettre sur les goélettes direction la capitale Papeete. Heureux îliens !

Hiata de Tahiti

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Tahiti et la mer

Article repris par Medium4You.

En attendant le passage de Vénus devant le soleil phénomène qui durera six heures, les préparatifs vont bon train. On construit Pointe te fauroa ou pointe Vénus à Tahiti une réplique du fort de James Cook mais en décor de théâtre. James Cook, jeune officier fut chargé de conduire jusqu’à Tahiti sur un ancien navire charbonnier rebaptisé l’Endeavour l’astronome Charles Green, ainsi que deux autres savants chargés d’étudier la flore et la faune. A son arrivée le 13 avril 1769, Cook entreprend la construction d’un fort afin de protéger l’astronome et ses instruments. L’inauguration du site ce sera la 6 mai. Aux armes, Maohi !

Le roi de Tonga est mort, vive le roi. Cette petite monarchie polynésienne de 106 000 habitants dont le roi George Tupou V vient de décéder en mars est une constellation de 170 îles, éparpillées sur 700 km2 au nord-est de la Nouvelle-Zélande et à 650 km à l’est de Fidji. Le pays est touché de plein fouet par la crise mondiale car 35% de son PIB est apporté par la diaspora tongienne. Quelques 200 000 Tongiens (le double de la population de l’archipel) vit et travaille en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux USA et envoient au pays une part de leurs revenus. Or ces expatriés sont employés dans le bâtiment et l’aménagement. Un bon nombre d’entre eux ont perdu leur emploi. Le seul vrai potentiel de développement de Tonga est le tourisme qui piétine autour de 90 000 visiteurs par an. Tonga table sur une croissance de 2% en 2013/2014 mais le pari n’est pas gagné vu la pauvreté des infrastructures d’accueil, le manque de fonds pour la promotion, le mauvais entretien des sites historiques et les problèmes dus à l’éloignement géographique.

Quatre pays s’engagent, Australie, France, Nouvelle-Zélande, îles Cook pour surveiller la pêche en haute-mer. La marine française avait sur zone le P400 « La Tapageuse » qui a réalisé 4 contrôles, le Patrouilleur « Arago » 3 contrôles, le FS « Prairial » 2, le patrouilleur « Tekukupa » des îles Cook. Treize navires contrôlés : 8 Chinois, 2 Taiwanais, 1 Japonais, 1 Fidjien, 1 Singapourien et seulement 2 infractions relevées. Une première opération d’une longue série… atation ! Chaque bateau devait patrouiller dans une zone délimitée. La Tapageuse accompagnée du Tekukupa des Cook étaient dans les eaux polynésiennes occidentales et dans la zone jouxtant les ZEE (zone économique exclusive) des îles Cook et Kiribati. Les palangriers chinois avaient leurs soutes pleines ce qui rend les contrôles « difficiles » au milieu des carcasses de thons, marlins et requins. Les ailerons de requin font l’objet d’une attention particulière de « India ». Le Prairial a quant à lui rejoint l’est de la ZEE polynésienne. Aucune infraction relevée. L’« Arago » était envoyé dans le nord de ZEE polynésienne entre les Kiribati et les Marquises, une zone importante sise sur la « Tuna Belt ». Les thonidés représentent 25% des ressources mondiales dans cette zone.

Après 15 ans de desserte du Maupiti Express, le capitaine a eu la surprise d’être accueilli, pour ce dernier trajet, dans la passe d’Onoiau avec une couronne de tiare de 50 (cinquante) mètres de long.

Marquises, vos beaux yeux me font mourir d’amour… pour les dauphins ! C’étaient certainement les paroles des scientifiques qui ont joué les photographes avec les dauphins entre les îles Marquises, de Hiva Oa à Ua Pou. Ils ont répertorié 9 espèces de dauphins : des péponocéphales ou dauphins d’Electre qui faisaient le spectacle avec du spyhopping, des dauphins tachetés, des dauphins à long bec, des globicéphales, des grands dauphins communs, des péponocéphales, un Kogia sima (cachalot nain), des dauphins de Risso. Vous pourrez consulter le site où vous trouverez tous ces détails que je ne saurais vous donner.

Et toujours aux Marquises, la mission du navire océanographique Alis rend compte : une richesse. Les scientifiques se sont attelés à caractériser les éléments biologique, végétal et marin de l’archipel. Tout y est passé : flore, plantes médicinales, spongiaires, mollusques. Les Marquises ont été gâtées par le ciel ou la mer. Imaginez, 3752 mollusques appartenant à 182 espèces récoltées dont six nouvelles pour la Polynésie française. C’est une richesse exceptionnelle de la faune malacologique (mollusques) littorale, tant par son intensité que par sa diversité. L’extrême isolement géographique, la dispersion des îles sont parmi les facteurs qui ont favorisé la spéciation des plantes vasculaires à l’origine d’une flore endémique relativement riche.

Et si les Marquises qui possèdent un patrimoine considérable, une langue propre, une culture propre, des ressources alimentaires, faisaient sécession d’avec Tahiti ? Un département supplémentaire ?

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Fêtes traditionnelles en Tahiti

Le va’a est un sport à forte valeur culturelle. Le va’a est la pirogue polynésienne. Symbole du passé polynésien, elle était utilisée dans toutes les îles ancestrales. La course de pirogues ne faisait cependant pas partie des coutumes polynésiennes. En Nouvelle-Zélande le terme originel est waka ama, à Hawaï wa’a, aux Marquises vaka, à Tahiti va’a. Les premières compétitions de pirogues datent des années 1850. La traditionnelle fête du Tiurai (au mois de juillet), célébrée pour la première fois en 1881, a fait perdurer ces compétitions de pirogues.

Jusqu’en 1970, ces courses étaient une animation folklorique, aujourd’hui c’est devenu une compétition sportive. Ce sont toutefois de petites entreprises, des artisans, qui fabriquent sur le fenua (le pays) pirogues et rames. Dépositaires d’un savoir-faire ancestral ils ont su perfectionner les équipements afin de les rendre plus performants. On compte 30 000 pratiquants ici. En moins de vingt ans le va’a est devenu le sport roi au fenua. La bonne rame est légère, solide, elle a une bonne accroche dans l’eau. C’est toujours la rame en bois qui demeure la favorite des rameurs. Le va’a par contre (la pirogue elle-même) est construit en matériaux composites, l’usage du bois a pratiquement disparu.

Partie fin octobre d’Hawaï, la pirogue traditionnelle Faafaite rentre au bercail. Début novembre elle passait l’équateur et devait être rapidement à Papeete. Le passage de la ligne imaginaire est marqué par une cérémonie Pito o Atea avec évocation et éloges de la déesse Atea Tao nui, présentation de la calebasse du vent sacré Maoa’e i Raianeane et passage du Oti’a moana. Tous les membres d’équipage étaient en paréo et tee-shirt marron. Des offrandes de tapa tressés, des noix de coco contenant des senteurs naturelles et des couronnes  de auti ont été déposées sur l’océan en l’honneur de la divinité sur un fond de himene ru’ au (cantique). Elle est arrivée devant les jardins de Paofai. Au moment où elle franchissait la passe, les pu (conques) résonnaient. La pirogue arrivait d’Hawaï où avec six autres embarcations du Pacifique elle s’était rendue sur l’île de Kaloolawe-Knalaoa, symbole de la renaissance culturelle des peuples du Pacifique.

La marche sur le feu, 59e umu ti, a bien eu lieu le 11 novembre en soirée. Ceux qui n’y croient pas n’ont qu’à constater, étudier et se faire leur idée. La cérémonie culturelle était à la marina Puunui à Taiarapu-Ouest. C’est le tahu’a (guérisseur), le grand prêtre Raymond Graffe, qui a ouvert la marche sur le feu. Avant chaque cérémonie, le tahu’a jeûne une semaine pour se purifier et ses assistants jeûnent pendant 48 heures.

Une fosse de 5 m de long sur 2,5 m de large et profonde de 70 cm est remplie de 150 palmes de cocotiers et de troncs de aito, puis de pierres. Le feu est mis à 2 heures du matin, la température des pierres a oscillé entre 375° et 872°C en soirée. Le tahu’a donne les consignes au public. Trois cents personnes sont venues assister à la cérémonie.

Dans les temps anciens c’était une cérémonie de fête qui, en période de disette, permettait de demander aux dieux le retour de l’abondance. Des tubercules de ti (auti ou Cordyline fructicosa) étaient placées dans le four et distribuée à la population après 5 jours de cuisson.

C’était au début de ce mois de novembre la fête du monoï. La production actuelle ? 300 à 350 tonnes par an ! 10 millions de produits commercialisés chaque année sur la planète. 260 marques à travers le monde utilisent régulièrement du monoï labélisé de Tahiti. C’est au départ de Tahiti un demi-milliard de chiffre d’affaires !

Quelques recettes de monoï traditionnel avaient été diffusées sur le blog d’Argoul. Vous avez eu tout le temps pour vous familiariser avec les denrées. J’y reviendrai donc à peine au risque de me répéter.

Pour un litre de monoï ce sont 10 cocos secs qu’il faut, mais surtout n’oubliez pas la queue de u’a (celle de Monsieur Bernard l’Hermite) environ 7 ou 8, ou les têtes de chevrettes (crevette d’eau douce) sinon ce sera raté ! Cette année, le thème était : cheveux de rêve. Quel programme !

Malgré tout, quelques petits conseils. Ne cueillez pas le tiare quand vous êtes malade, pas en forme, ou que vous avez vos règles. Demandez aux vieux : « je peux casser ? Ils vous répondront « tu n’es pas malade ? ». Vous ne cueillerez le tiare Tahiti qu’entre 7 et 13 heures. « Si tu vois les bouteilles de monoï  trop clair, ils ont mis moins de tiare Tahiti, si c’est plus foncé, on a mis beaucoup de tiare Tahiti », tels sont les conseils d’une mama de Tahiti. Alors Mesdames, Messieurs et Bébés, usez et abusez du monoï de Tahiti !

Une cérémonie officielle ce 12 novembre pour marquer le 196e anniversaire de la mort d’Opuhara, tué au cours de la bataille appelée ironiquement la bataille de Fei pi (bananes de montagne pas encore à maturité) le 12 novembre 1815. Il s’agit d’une moquerie façon polynésienne attribuée par les  gens de Pomare aux guerriers en déroute d’Opuhura.

A cette occasion une pierre de 12 tonnes a été déposée dans la cour de la mairie de Papara, dans l’alignement du buste de son frère aîné Tauraatua i atea dit Tati le grand, premier tavana (maire) de Papara en 1816. Au-delà de la commémoration, cette cérémonie cherchait d’abord à réconcilier la mémoire des deux frères ennemis Opuhara et Tati, celui-ci ayant épousé la cause de Pomare, adversaire inconditionnel d’Opuhara.

C’était donc à l’aube de la colonisation, afin de protéger ses dieux, ceux de ses pères, ses lieux de culte et ses valeurs religieuses contre l’invasion du Christianisme. Opuhara se leva à la tête du clan des Teva et devint un des rares Arii Nui à avoir régné sur tout Tahiti, les divers clans lui ayant fait acte d’allégeance. Il renia son frère Tati lorsque celui-ci fit alliance avec le chef de Pare qui avait attaqué Papara en 1807 et exterminé la ligné royale des Temari’i, descendant de Amo. De 1808 à 1815, Opuhara réussira à chasser de Tahiti Pomare II, représentant le bras armé des missionnaires de la London Missionnary Society qui se réfugia alors à Moorea où il prépara sa revanche tout en se convertissant au christianisme.

C’étaient quelques nouvelles des îles lointaines.

Hiata de Tahiti

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Tahiti se drogue à ce qu’il peut

Je vais vous conter la candide aventure d’une pakamobile à Papeete. Il était pourtant rutilant ce 4×4, mais il est tombé en panne. Impossible d’aller effectuer les livraisons aux différents points de vente ! Qu’à cela ne tienne ! Les livreurs de paka (cannabis) ont vendu aux passants la cargaison « au cul du camion ». Ils ont évidemment été pris en flagrant délit par la police et les hommes du GIR. Un kilo 500 d’herbe séchée a été détruit. Puis 500 pieds de paka ont ensuite été arrachés chez le « pakaculteur ». Un millier de boîtes (d’allumettes) destinées au conditionnement et le 4×4 ont été saisis.  Les livreurs ont « donné » le producteur qui a expliqué qu’il avait mis au point une espèce « d’herbe » capable « de donner » tous les 3 mois.

A noter qu’une boîte de 3g se vend 5000 FCP. En 2009, les autorités estimaient ce marché souterrain à 40 milliards de FCP/an. Les quantités saisies ne représentent en gros qu’un quart de la production en circulation. A Tahiti, on n’a pas de pétrole mais on a du paka.

La semaine précédente, dans l’enceinte du Palais de Justice, un individu s’était allumé un joint. Mais il est vrai que le gouvernement veut interdire la vente de la bière fraîche après 16 heures.

D’ailleurs ledit gouvernement vient d’être renversé. Président du peï : Oscar, indépendantiste ; Président de l’Assemblée : Jacqui, indépendantiste; Présidents des diverses commissions : tous indépendantistes. 57 représentants pour 267 000 habitants dont 29 représentants indépendantistes, autrement dit la majorité. La question que tout le monde se pose : c’est quand que les Indépendantistes boutent les Popaa hors du fenua ?

Réponse : pas tout de suite car l’autre drogue c’est les sous. La CPS (Sécurité sociale du fenua, autrement dit de Tahiti) réclame 27 milliards à la France en remboursement de tous les frais occasionnés par les malades du nucléaire, c’est à dire quasiment tous les patients de Polynésie, sans distinction, depuis une quarantaine d’années.

Quand on n’a rien à se mettre dedans, on s’en met dessus. Le monoï ? ça marche bien ! Soin original, le monoï est un produit utilisé par 250 marques de cosmétiques. 28 tonnes exportées au 1er trimestre 2010 et, pour le 1er trimestre 2011, ce sont 98 tonnes qui sont parties. Plus de 10 millions de produits finis en contiennent. L’année prochaine on fêtera les 20 ans de l’appellation d’origine. La fleur de tiare possède des propriétés apaisantes et assainissantes reconnues. Le tiare ne pousse de façon naturelle qu’à Tahiti. Le monoï fabriqué avec l’huile raffinée de coprah a des vertus émollientes avérées… D’où l’intérêt des grandes marques de cosmétiques : Schwarzkopf, Estée Lauder, Cinq mondes pour ne citer qu’elles parmi les 250 cosmétiques intéressés.

Il faut bien exporter quelque chose quand on ne sait plus accueillir… Publication des chiffres du tourisme : en 2010, 153 919 visiteurs soit une baisse de 4,1% par rapport à 2009, alors que l’Organisation mondiale du tourisme annonce que le nombre de touristes internationaux a augmenté de 7%.

On crée des emplois entre soi, comme ça on ne sort pas de la famille : l’annonce officielle qu’une nouvelle prison de Papeari (Tahiti), coûtant de 8 milliards de FCP, donnerait 245 emplois permanents.

Portez-vous bien, à bientôt.

Hiata de Tahiti

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