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Aire marine protégée à l’étude

Le gouvernement a invité la fondation Pew à faire un état des lieux scientifique suite au souhait des maires des Australes de rendre leur archipel une grande aire marine protégée. L’organisation non-gouvernementale Pew a donc financé cette étude confiée au Criobe de Moorea.

Un récent état des lieux des Iles Australes par les scientifiques afin d’étayer le dossier de création d’une Aire Marine Protégée indique un taux d’endémisme important. Cette expédition aura permis d’observer 34 espèces jamais vues aux Australes et il aurait été découvert une nouvelle espèce de « demoiselle » (poisson) à 61m de profondeur. La biodiversité côtière est importante.

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Isolées, aux Iles Australes, on trouve 5 à 10% des poissons et mollusques endémiques. Un atout pour le tourisme vert : 14 espèces de requins et les pêcheurs locaux en connaissent 6 de plus ; 5 espèces de raies les locaux en ajoutent une sixième ; la tortue verte est présente partout, la tortue imbriquée et la tortue caouanne ont été observées par les locaux ; 23 espèces d’oiseaux marins (sur les 28 en Polynésie) habitent les Australes ; 10 espèces de mammifères marins (sur 21 en Polynésie) sont présentes aux Australes.

tortue imbriquee

A Rapa, les coraux sont très diversifiés avec 112 espèces, à Tubuai avec 77 espèces sur 170 espèces dans les Iles de la Société. Pour les mollusques, on a répertorié 455 espèces aux Australes sur un total de 2 400 connues en Polynésie et un quart d’entre elles ne se rencontrent que dans l’archipel. A Rapa, l’endémisme est important environ 10% d’espèces n’existent nulle part ailleurs dans le monde. Pour les crustacés, on trouve 200 espèces sur la zone littorale et en profondeur. Pour les poissons, c’est un peu moins que dans certaines îles polynésiennes, en raison de la température des eaux. On dénombre 471 espèces de poissons dans la partie septentrionale de l’archipel et 383 dans la partie méridionale de Rapa et Marotiri. Pour les algues, la flore côtière est relativement abondante avec 152 espèces répertoriées soit la moitié des espèces connues de Polynésie française.

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Aucune des Iles des Australes ne ressemble à aucune autre. Les îles Australes sont les témoins de montagnes sous-marines s’élevant du plancher océanique, situé à environ 4 500 m de profondeur et dont émergent les sommets. Cette chaîne volcanique sous-marine s’étire sur plus de 1 300 km entre Maria et Marotiri. Plus de 40 monts sous-marins ont été identifiés dans le secteur des Australes. Marotiri est un îlot volcanique, Tubuai et Raivavae ont deux grands lagons, Rapa a un platier sans lagon, Rimatara et Rurutu ont des formations calcaires surélevées. L’archipel a été créé par deux points chauds : 1/ Mc Donald a donné naissance à Mangaia dans les îles Cook puis à Maria, Rimatara, Rurutu, Tubuai, Raivavae, Rapa et Marotini ; 2/ Arago, plus récent, a créé Mauke, Aituki et Atiu dans les iles Cook. En passant près d’autres îles, comme Rimatara, il les a surélevées ou leur a légué un nouveau volcan (Rurutu). Ce ne sont que les premiers résultats de la mission Pew.

points chauds du pacifique

Le Criobe de Moorea était également en mission à Scilly et Mopelia. Rappel : Mopelia, appelé également Maupihaa est un atoll situé au S-W de Maupiti, 4 km de terres basses entourent un lagon fertile en nacres. Scilly appelé aussi Manuae est un atoll de 4 km2 couvert de cocotiers, habité par des tortues et des parcs à huîtres. Il s’agissait de faire un comptage visant à compléter l’inventaire des poissons de Polynésie française et d’en connaître la biodiversité. 429 espèces ont été identifiées sur les 2 atolls. Les scientifiques ont clairement identifié 413 espèces de poissons dans les lagons et récifs de cet atoll ouvert sans passe.

L’atoll de Scilly est un atoll fermé, sans passe, qui a basculé sur son axe NE/SW. Il avait été aussi commandé aux scientifiques une étude sur les stocks de nacres (Scilly est un atoll source) pour le cheptel sauvage non soumis à des introductions pour la nacre Pinctada margaritifera. Près de 300 nacres ont été prélevées à Scilly et Mopelia et ont ainsi été transférées de ces atolls vers les écloseries du pays. L’équipe s’est ensuite rendue sur l’atoll ouvert de Mopelia pour poursuivre un inventaire qui se chiffre à 464 espèces de poissons répertoriées. Des publications de ces travaux sont à venir.

Hiata de Tahiti

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Il est de bon thon d’invoquer la mer tahitienne

Une étude pour la santé des populations d’Océanie révèle les bienfaits du thon. C’est ici, en Océanie, que les populations affichent les taux de prévalence de l’obésité et du diabète les plus élevés du monde ! Les tubercules, le poisson et les coquillages, aliments traditionnels ont été remplacés peu à peu par des denrées importées, bon marché, à forte teneur calorique et faible qualité nutritionnelle.

Ici en Polynésie française, à Tahiti, existe un individu assez corpulent qui passe la débroussailleuse ASSIS. Ce n’est pas commun. Il fait transporter SA chaise (une bien solide) par ses collègues, il a une certaine façon de profiter d’eux, de tenter de les commander, de sans cesse se plaindre. C’est que le manche de l’outil ne lui suffisait plus alors, par dépit sans doute, il « petit-travaille » trônant sur sa chaise. J’ai raté la photo, dommage.

obese

Dans le cadre de la lutte que mène le Pacifique contre l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et le diabète, une nouvelle étude révèle qu’une quantité suffisante de thonidés d’un prix abordable réservée à une consommation locale permettrait d’améliorer considérablement l’état de santé de la population.

obesite polynesie 5 a 14 ans

Il serait nécessaire d’améliorer davantage l’évaluation des stocks des quatre espèces de thonidés de la région : bonite, thon jaune, thon obèse et germon. La CPS (Communauté du Pacifique Sud) réfléchit désormais aux investissements à engager pour accroître de manière conséquente le nombre de DCP (Dispositifs Côtiers de concentration de Poisson) et d’établir les petites entreprises et infrastructures requises pour la distribution des thonidés de deuxième catégorie et des prises accessoires que les senneurs transbordent dans les ports régionaux. D’ici 2020, les habitants des 22 États et territoires insulaires océaniens auront besoin de 268 000 tonnes de poisson par an pour garantir leur sécurité alimentaire car on estime à moins de 1% les prises moyennes de thonidés utilisées actuellement pour répondre à la consommation locale.

thon jaune

Aux Tuamotu, les mollusques de la branche lamellibranches ou bivalves sont très nombreux dans le milieu marin corallien. Les huîtres et les bénitiers sont les plus variés. Le bénitier est composé de 2 valves articulées au moyen d’une charnière. Sa coquille ? – 80% de son poids, les parties consommées ? – 12% de l’animal ! Du pahua (bénitier) on consomme la chair, cuite assortie d’un jus de citron, ou crue arrosée de lait de coco, mais aussi en beignets, en soupe… Seuls le muscle adducteur, le manteau et les gonades se dégustent. L’huître perlière est exploitée et vidée de sa substance, le korori (pied) est détaché du manteau, nettoyé, dégusté cru avec du citron, en tartare ou tel quel, ou encore cuit. La couleur noirâtre du manteau rendue à la chaleur est peu appréciée. Les coquilles de bénitiers servent d’ornement : transformés en cendrier, porte-savon, bénitiers d’églises… La coquille de l’huître sert à fabriquer des boutons, ceintures, parures, colliers ; on la grave, sculpte, façonne. La nacre est utilisée en poudre dans la pharmacopée chinoise. Tout est bon dans le mollusque !

benitier pahua tahiti

La forte houle de janvier a sévi sur les atolls et causé des dégâts peu importants mais il est à craindre que les oiseaux marins qui nichent sur les motu soient encerclés avec leurs poussins. Ces oiseaux nichent à même le sol à cette époque comme le tavake (Phaéton à brin rouge) et il est à craindre que les femelles et oisillons n’aient eu aucune chance de survie. De nombreux cocotiers, des Miki miki (Pemphis acidula), des Geo geo (Tournefortia argentea) ont été emportés. Les embarcations suspendues aux portiques ont été relevées au maximum car l’eau ne cessait de monter. Les habitants demeurent vigilants, les oiseaux restent menacés.

Les hoa sont malmenés par la tempête. Un hoa est un bras de mer qui sépare les motu des atolls. Ils ont été la proie de la houle transportant des tonnes de sable. Ce sont habituellement des lieux privilégiés qui abritent une faune et une flore sous-marine uniques. Ils ont été détruits et mettront des années à se reconstituer. Ce sont des abris naturels pour nombre d’espèces qui les utilisent comme lieu de ponte, les holothuries y sont à l’aise, les étoiles de mer, les oursins se réfugient dans les failles, les coraux. Les porcelaines, les échinodermes choisissent les hoa pour se reproduire en toute sérénité… Bref, la nature est dure.

Hiata de Tahiti

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Qui a tué à Tahiti ?

Qui a tué les parapeue ? L’IFREMER a détecté un taux de mortalité important sur des poissons d’élevage comme les parapeue (Platax orbicularis). D’après les études menées, la coupable serait une bactérie tueuse qui « exploserait » suite au stress causé par la remise en milieu naturel après leur grossissement en bassins expérimentaux destinés à la reproduction artificielle. Une chercheuse en thèse au Criobe teste des plantes locales connues pour leurs propriétés antibactériennes et antiparasitaires. Les plantes actuellement testées par la chercheuse sont le tamanu avec son huile (ati ou Calophyllum inophyllum), le gingembre, le noni (Morinda citrifolia), le rea Tahiti (safran des Indes ou Curcuma longa) et l’ail (cette dernière étant la seule plante étrangère). Les chercheurs estiment qu’il leur faudra un an avant d’obtenir des résultats sérieux sur les données de la survie des poissons testés et sur le type de plantes le plus favorable pour la croissance immunitaire des poissons.

Le upe a failli disparaitre aux iles Marquises. Le upe ou Ducula galeata est une sorte de pigeon sauvage qui demeure la plupart du temps dans les montagnes. La population locale a cessé le braconnage depuis quelque temps déjà. Le upe fait partie intégrante du patrimoine culturel marquisien. Il apparait dans les légendes de l’archipel. Bien qu’interdite la chasse de l’oiseau continuait à être pratiquée. Grâce à Manu, la Société d’ornithologie de Polynésie, des upe ont été réintroduits sur l’île d’Ua Huka, réintroduction réussie d’après les constats faits sur place. Le upe peut enfin voler à sa guise, sans être inquiété par l’homme depuis que les Marquisiens ont pris conscience de l’importance de repeupler les vallées de cet oiseau unique.

taharaa

Un jour, Tahiti ressemblera à Bora Bora, puis à Maupiti, puis à Rangiroa disent les scientifiques. Une seule certitude, nous ne serons pas là pour le constater, ce sera dans 2 ou 3 millions d’années. Maintenant l’île s’enfonce sous son propre poids, ses reliefs sont victimes d’une formidable érosion. De plus, elle dérive vers le nord-ouest de 7 cm par an en direction du Japon et des Philippines, alors accrochez vos ceintures ! Elle serait née à 100 km au sud-est de sa position actuelle. Tahiti est née d’un point chaud.

En Polynésie toutes les îles sont nées suite à la remontée de matériaux venus de l’intérieur de la Terre. Les scientifiques comptent 15 000 édifices de ce type dans tout le Pacifique dont 2 000 sont émergés, les autres étant sous le niveau de la mer. Tahiti aurait commencé à naître il y a 6 millions d’années. Pendant 4,5 millions les éruptions volcaniques ont eu lieu sous l’eau. Tahiti a émergé il y a 1,5 millions d’années. Entre 1,5 et 0,9 millions d’années les coulées de lave se sont accumulées et ont donné naissance à un premier volcan de 3200 m de haut. Il y a 870 000 ans, deux flancs de ce premier volcan se sont effondrés, ce qui donna naissance à un second volcan de 2700 m. La formation s’est arrêtée à 200 000 ans.

Aujourd’hui, le point culminant de Tahiti est de 2240 m. L’érosion est causée par la pluie, des records de pluviométrie, jusqu’à 8 et 10 m, sont enregistrés sur quelques reliefs. La vitesse d’érosion ? entre 0,5 et 1 mm par an. A l’échelle des temps géologiques, Tahiti peut perdre 1 km d’altitude, en un million d’années. Tahiti s’enfonce. Le point chaud qui donna naissance à Tahiti est actuellement en train de donner naissance à Mehetia (déjà évoqué ici). La dernière éruption de Mehetia date de 1981. L’atoll de Makatea a été « soulevé » par Tahiti. Le Tahara’a est un petit cône volcanique « parasite ». Le relief du « Diadème » est du à des roches dures qui résistent mieux que les roches qui l’entourent, plus fragiles et sensibles à l’érosion. Tahiti iti et Tahiti nui sont deux volcans distincts, nés à deux époques différentes (précisions du GePaSud).

En attendant la fin, les voyageurs affluent en Polynésie ! Il paraît qu’on n’avait pas fait mieux depuis 2008. Pensez-donc, 12 422 voyageurs en janvier, cela fait une nette progression de + 11,2%. Mais cette hausse ne s’explique que par l’accroissement du nombre de croisiéristes et la présence d’un navire de croisière supplémentaire. La croisière booste les chiffres. Les principaux marchés se définissent ainsi : Amérique du Nord : 46,6% de part de marché soit une augmentation de 3,1 points ; France 12,5% de part de marché soit – 1,5 point ; Le Pacifique 11,8% de part de marché soit – 1,6 point ; Asie 12,5% de part de marché soit + 3,9 points. Les Autorités auraient-elles enfin compris que les touristes ont d’autres demandes qu’il y a vingt au trente ans ? Qu’ils demandent autre chose ? Wait and see !

Hiata de Tahiti

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Contrôle des eaux à Tahiti

Depuis plusieurs mois, le CRIOBE poursuit des études concernant l’évolution des populations d’anguilles dans la vallée Vaihiria concernant l’impact des ouvrages hydro-électriques. Il s’agit d’éviter de refaire les mêmes erreurs que dans les années 1980. Il faut effectuer un inventaire des ressources faunistiques (poissons, chevrettes, …) et des richesses culturelles de l’ensemble des vallées concernées par la présence actuelle ou à venir d’installations hydroélectriques. Les anguilles en Polynésie sont souvent associées à des contes ou légendes traditionnelles, la vallée Vaihiria recèle aussi des vestiges archéologiques, marae notamment qui sont la marque d’une implantation humaine au 16/17ème siècle.

IDEM

Le lac Vaihiria est le seul lac d’altitude de Tahiti. Il s’est formé il y a très longtemps à la suite de l’effondrement d’une masse de terre issue des côtés d’une vallée située au cœur de l’ile. Ce barrage naturel occupe toute la largeur de la vallée sur environ 800 m. Il retient l’eau descendant de la montagne sur une largeur de 400 m pour 25 m de profondeur en son centre. Au début des années 1980, l’homme l’a utilisé comme un barrage hydraulique, la vallée a subi de grandes modifications avec l’installation de turbines, conduites, et autres éléments. Les pluies importantes ont fait monter brutalement le niveau de l’eau qui a failli déborder, mettant en péril la vie des habitants de la vallée. Avis aux thésards, le Criobe recherche un étudiant pour préparer une thèse de doctorat en trois ans financée par l’État et Marama Nui (bourse de thèse) sur la circulation des anguilles et des espèces piscicoles, à l’échelle de Tahiti, sur toutes les rivières aménagées par Marama Nui. Après ces trois années, cet étudiant pourrait être embauché dans une cellule environnementale directement rattachée à Marama nui. On cherche désespérément un candidat local !

La rivière Titaaviri va devenir un observatoire hydrogéologique par la signature d’une convention entre Marama Nui et l’Université de Polynésie française. Il s’agira d’un suivi hydrogéologique dans la vallée de la rivière Titaaviri à Teva I Uta. L’objectif est de relever sur plusieurs années des données sur les précipitations, le débit et la turbidité de la rivière ou encore l’érosion naturelle. Cela permettra à l’industriel de comprendre le phénomène d’érosion qui remplit son barrage et l’oblige –plus qu’ailleurs dans le monde- à de fréquents curages. On saura alors quand Tahiti finira en atoll (dans quelques millions d’années).

EUROPA

Du 27 au 31 mai, une opération commune de contrôle des eaux en bordure de la ZEE Polynésienne (zone économique exclusive) a été menée par les Forces armées françaises et plusieurs états du Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande, Iles Cook). Cette opération baptisée Tautai (pêche, mode de pêche, produit de pêche, instrument de pêche) avait pour finalité de prévenir les activités de pêche illicite. Treize navires (neuf Taïwanais, trois Chinois et un fidjien) ont été contrôlés et sur huit d’entre eux on a relevé des infractions : leurs balises ne fournissaient pas leurs coordonnées, ils ne s’étaient pas signalés dans certaines zones alors qu’ils en avaient obligation. L’équipage de l’un des navires s’est vu reprocher le non-respect des règles de pêche en matière de requins car les navires doivent conserver à bord les carcasses des squales même si la pêche d’une grande partie des espèces de requins est autorisée dans les eaux internationales.

Un groupe de pêcheurs a pu filmer un banc d’une vingtaine d’orques au large de Fare Ute (port de Papeete). Ici il y a plus souvent des cas isolés voire 2 ou 3 au maximum qu’autant d’individus aperçus récemment. A Raroia (Tuamotu) deux baleines ont été aperçues nageant au large de  l’atoll qui vient juste de retrouver sa sérénité après le passage d’une tempête. Coïncidence ?

Président Flosse et plusieurs de ses ministres sont allés rendre visite aux différents archipels. La commune de Makemo (Tuamotu) a été retenue par les investisseurs chinois pour y implanter le projet de ferme aquacole. « La société sera de droit polynésien avec un capital garanti déposé en banque. L’investissement global est de 150 milliards XPF sur 15 ans. Les concessions maritimes sont attribuées par le pays à des Polynésiens. La société vous fournira gratuitement les alevins, la nourriture et les matériels, et durant la phase d’élevage, elle vous accorde une avance mensuelle et le solde lors de la vente. Toute la main-d’œuvre sera polynésienne mais les cadres seront Chinois. L’encadrement sera à 50% polynésien au bout de cinq ans et à 90% au bout de dix ans. » Ainsi parla Président Flosse aux habitants de Makemo. P’tit Louis commente ainsi ce voyage « A Makemo, les cadres seront Chinois, les travailleurs Maohi… En Chine on dit coolie ! »

Pour Napuka et Puka Puka (Tuamotu nord) la montée des eaux et la dégénérescence de la cocoteraie sont un problème pour le gouvernement et les habitants. Certes le problème ne serait pas immédiat mais les houles de plus en plus fortes ont endommagé en 2011 la piste d’atterrissage de Puka Puka. Les cocoteraies elles sont la proie d’un insecte nuisible, le Brontispa longissima, considéré comme la peste du cocotier ; cet insecte attaque le cœur du cocotier. On envisage à plus ou moins long terme de déplacer ces populations dans d’autres îles de la Polynésie et notamment aux Marquises avec lesquelles les habitants de Puka Puka ont des liens ancestraux.

Hiata de Tahiti

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Pollution à Tahiti

Certaines communes ont un bilan assez satisfaisant sur l’eau potable, d’autres pas du tout. Les mauvais élèves sont toujours les mêmes : Teva I Uta, Hitiaa O Te Ra, Taiarapu Est et Ouest en ce qui concerne Tahiti. L’eau vient du sous-sol, elle n’est pas traitée, chlorée et même si l’eau était potable à l’origine, elle se contamine tout le long du trajet jusqu’au robinet. Seules contrôlées 27 communes sur les 48 du fenua, soit 93% de la population totale, on ne compte que 5 communes qui obtiennent un 100% « eau potable ». Et pourtant l’eau n’est pas une ressource rare en Polynésie française. L’eau 100% potable est distribuée par les commune de Papeete, Arue, et Faa’a (Tahiti), Bora Bora (Iles sous le Vent) et Tubuai (Australes). Certaines bénéficient d’un 99% à Mahina et 94% à Punaauia (Tahiti) ; Huahine 98% (Iles sous le Vent. D’ici fin 2015, tout le monde serait à l’eau potable. Un conseil, ne vous fiez surtout pas à l’eau coulant des fontaines publiques. L’assainissement des eaux usées, vous connaissez ? Sur les 242 stations d’épuration, 128 présentent au moins un dysfonctionnement ! Le constat est alarmant et entraîne de graves conséquences pour la santé. Rien n’est vraiment entrepris Mais on avertit déjà la population qu’elle doit se préparer à une tarification supplémentaire dès l’année prochaine. Et comme tout ce qui se fait au fenua on n’entretient rien alors…

FALCATA

cocotier

Phosphates ? Pas phosphates ? Certains misent sur une reprise de l’extraction du phosphate de Makatea en 2015 et qui serait prévue pour une dizaine d’années. Partisans et opposants affutent leurs arguments, mais qu’en est-il et qu’en sera-t-il de la biodiversité. L’exploitation du phosphate commencée en 1917 s’est achevée brutalement en 1967, forçant une grande partie de la population à s’exiler à Tahiti. La population actuelle atteint à peine 50 personnes. Si l’exploitation laissa des traces visibles toujours aujourd’hui, il demeure que la végétation recouvre encore 60% de l’ile, et a conservé sa flore et sa faune – exceptionnelles. Il a fallu édicter des textes réglementaires pour protéger le patrimoine de Makatea. Parmi les espèces d’oiseaux protégés : la rousserolle des Tuamotu, endémique, ou ‘àti’oti’o ; le ‘u’upa ou ptilope de Makatea (Ptilinopus chalcurus), endémique de l’île et le rupe ou carpophage de la Société (Ducula aurorae) disparu aujourd’hui de Tahiti et dont la dernière population vit à Makatea. Ces espèces figurent sur la liste rouge car menacées d’extinction. Et la végétation existante ? Une forêt naturelle avec deux grands arbres au feuillage très sombre : le mouo (Homalium Mouo) endémique de Makatea et le moto (Homalium grayana) indigène et protégé en Polynésie française ; le tavevo, un palmier endémique ; le fara (Pandanus sp.p) et ora (Ficus prolixa) dans lequel niche le rupe. Les plantes envahissantes se sont déjà installées telles le faux-acacia ou Lantana camara, le faux-pistachier, et le pitipitio.

Une étude prévisionnelle sur les conséquences du changement climatique entreprise par le Criobe laisse apparaître que le corail du Pacifique blanchira chaque année à l’horizon 2050. Une grande partie des récifs risque de subir ce phénomène, la zone Pacifique Est et Centre, dont fait partie la Polynésie serait, pour le moment, épargnée. On sait que la température limite physiologique du blanchiment du corail se situe aux alentours de 30-31°C. Près de 74% des récifs coralliens à l’échelle de la planète, subiront un blanchiment chaque année à partir de 2045. Un corail blanchi, a subi une expulsion des zooxanthelles (algues qui vivent et nourrissent en partie le corail) évènement suivi de mortalités importantes.

Le remorqueur ravitailleur Revi de la Marine nationale a appareillé le 15 mars. Il effectuera une mission de cinq semaines dans le cadre de la surveillance radiologique des anciens sites d’expérimentation du Pacifique. Cette mission « Turbo 2013 » se déroule chaque année depuis 16 ans entre mars et avril. Les prélèvements dans les milieux physiques (eaux de mer, eaux souterraines, sédiments et sols) et biologiques (plancton, mollusques, poissons, eau de coco et coprah) seront ensuite mesurés par des labos accrédités par le Cofrac (Comité français d’accréditation) et certifiés par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) pour la mesure de la radioactivité.

On en rit ou on en pleure ? 53% des 242 stations d’épuration encore présentes en 2012 présentent au moins un dysfonctionnement. Un triste état des lieux. Mais si on était indépendant ? Tout irait-il pour le mieux et on chanterait « Tout va très bien Madame la Marquise, tout va très bien » ?

Hiata de Tahiti

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Belles et bêtes à Tahiti

Ouf ! Grâce à la campagne de piégeage des espèces envahissantes à l’entrée des trois vallées Papehue, Maruapo et Tiapa, le Monarque jouit d’une bouffée d’oxygène. Il a beaucoup de prédateurs, le bel oiseau en danger d’extinction. Les merles des Moluques et les bulbuls à ventre rouge, espèces introduites qui attaquent les nids et qui sont également des calamités agricoles car destructeurs de fruits. Ces deux espèces introduites sont classées parmi les 100 espèces les plus envahissantes de la planète et parmi celles menaçant la biodiversité en Polynésie française. Les rats noirs, les busards de Gould, les chèvres, le miconia, le tulipier du Gabon sont les autres prédateurs du Monarque. La population a été mise à contribution. 60 personnes sur 215 ont effectivement participé au piégeage. Pendant 6 mois, ils ont positionné des pièges avec des oiseaux leurres dans les jardins. Ainsi 1500 merles des Moluques et 1200 bulbuls ont été éliminés de ces zones à la grande satisfaction de la Société d’ornithologie de Polynésie et des Monarques ! Le résultat ? Sept nouveaux territoires, 4 nouveaux couples se sont fixés dans les vallées et 8 jeunes s’envolaient durant la période de reproduction.

timbre petrel de tahiti

Le noha (rien à voir avec le tennisman, mais porte l’autre nom de Pseudobulweria rostrada) est un oiseau marin protégé par une règlementation territoriale. L’espèce est considérée « quasi » menacée par l’Union internationale. Les plateaux Temehani Rahi et Temehani Uteute à Raiatea accueillent la population la plus importante de Pétrels de Tahiti et de la Polynésie française. Les actions menées pour la sauvegarde de l’espèce sont le suivi des populations, l’identification des menaces et la protection des nids.

La famille des cypraeidae, les porcelaines, (pas celles de Limoges), sont magnifiques, elles sont connues également sous les noms cauri (ou cowry). Les eaux polynésiennes en regorgent. Leurs coquilles sont brillantes. Elles ont un aspect lisse qui attire l’œil. Dans les Tuamotu elles sont utilisées pour confectionner de magnifiques parures, des colliers ; les pêcheurs confectionnent des leurres à poulpe ; on pouvait les utiliser pour remplacer l’économe (le couteau éplucheur) et ôter ainsi la peau épaisse du fruit de l’arbre à pain. Ce sont des animaux nocturnes, herbivores. Ce sont les mamas qui les ramassent sur le récif à marée basse, cachées dans les anfractuosités des coraux. Aux Tuamotu, on les consomme encore aujourd’hui, crus ou cuits, marinées dans le citron ou cuites agrémentées de lait de coco.

porcelaine cypraeidae

A Moorea et à Tahiti, le Criobe, alerté par des plongeurs est en mission. Dans certain cas, on a observé 50 vanas (oursins) morts pour un vivant. Il s’agit des oursins de la famille des diadema (oursin noir ou marron aux longues épines). Deux hypothèses envisagées à ce jour : une cause naturelle provoquée par un changement de paramètres physiques, chimiques, par un changement de la température de l’eau ou du taux de salinité – ou une cause humaine ayant entraîné une forte pollution des eaux. Le site de Temae à Moorea est le plus touché par cette mortalité, inexpliquée à ce jour.

Il était une petite fourmi qui met le « feu » à Mahina. Wasmannia auropunctata ou petite fourmi de feu, invasive, a largement proliféré à Tahiti et particulièrement sur les hauteurs de Mahina. La bestiole est originaire d’Amazonie, elle est présente sur le territoire depuis 2004. Elle est classée parmi les 10 plus néfastes au monde. Elle a plus que triplé son territoire entre 2005 et 2009, et a officiellement contaminé 650 hectares à ce jour. Elle possède la particularité d’occasionner des piqûres très douloureuses et de rendre aveugles chiens et chats. Mais plus de sous dans la cassette alors depuis 2009. On attend, quoi ? Sûrement l’indépendance ! La commune est mise en quarantaine pour ce qui concerne l’évacuation de ses encombrants et de ses déchets verts s’ils ne sont pas traités. Pour le moment, la municipalité accumule encombrants et déchets verts sur le site du futur cimetière d’Orofara, en attendant mieux.

fourmi auropunctata

La Polynésie s’enorgueillit de posséder les stocks sauvages de bénitiers les plus denses au monde [rien à voir avec l’église]. La production actuelle s’écoule sur le marché local. Un développement du marché international pourrait être profitable, consommation et aquariophilie. Encore faudrait-il évaluer les perspectives le plus rigoureusement avant de se lancer. Un développement pour la chair, séchée, fumée, ou encore vivant pour le marché de l’aquariophilie. Évaluez, évaluez ! L’Asie, les États-Unis et l’Europe attendent les conclusions d’une étude qui devraient sortir en juin.

Hiata de Tahiti

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Il reste encore beaucoup à dire de l’année 2011…

Ce ne sont pas moins de 32 000 croisiéristes qui ont été perdus en dix ans. Et heureusement qu’il y a des bateaux de croisière qui s’arrêtent à Papeete ! Le gouvernement peut se réjouir des taxes qu’il prélève. Les croisiéristes disposent de tout à bord. Lorsqu’ils descendent à terre, ce n’est que pour soit faire une petite excursion, soit parcourir la rue principale. Ici, tout est horriblement cher : les hôtels, les restaurants, les perles. Il arrive que le GIE tourisme leur fasse un meilleur accueil avec danses, buffets de fruits, mais cela coûte au syndicat d’initiatives et rapporte peu en définitive. Certains touristes passent une nuit d’hôtel sur le territoire avant de reprendre l’avion.

Le conseil municipal a adopté un projet de classement pour la baie d’Opunohu a Moorea. Un projet de délimitation a été dévoilé pour une zone terre-mer incluant le domaine territorial situé à l’intérieur de la caldeira et deux bandes de terre situées de part et d’autre de la baie. Mais attention, certaines règles devront être respectées. Les riverains seront certainement les plus difficiles à convaincre. Par exemple, plus de toitures couleur bleue, rouge, orange… cela promet !

Loi de pays pour réduire la masse salariale : Les EPIC et SEM devaient disparaître… le gouvernement souhaite intégrer les agents de ces établissements dans la fonction publique. Il paraît que cela allègera le budget du pays ! Mais je rêve…

La gendarmerie pensait le fenua épargné. Eh bien non, les trafics de cuivre, nickel, plomb, aluminium, inox existent également en Polynésie. Les hommes de la gendarmerie viennent de démanteler un vaste trafic de cuivre. Bravo Messieurs. Bien organisé, ce réseau familial avait des connexions en Chine, il a vécu. C’est le train de vie sans rapport avec les revenus déclarés qui a mis la puce à l’oreille des hommes en bleu. Les têtes pensantes de l’équipe dirigeante ont été arrêtées. Il y a une fonction publique utile.

Sur l’atoll de Raroia, les fous à pieds rouges appellent à l’aide. Les Pisonia grandis de la forêt primaire ou Puka y sont très répandus. Ils peuvent atteindre 10 m de hauteur et 60 cm de diamètre. Leurs branches ont des formes sinueuses, ils s’installent au bord de l’océan et ont la particularité de stocker beaucoup d’eau. Les fous à pieds rouges ou kariga sont très nombreux sur l’atoll. Ils colonisent ces arbres et les paient en guano, livraison aux pieds des arbres gratuite. Mais il y a quelques soucis à cette cohabitation ! Les graines de l’arbre sont de petites capsules épineuses qui, lorsqu’elles sont mûres, deviennent des pièges pour les jeunes fous. Les petites capsules se collent aux plumages des fous sans aucune possibilité de s’en détacher. Les graines collées en grand nombre au plumage sont souvent responsables de leur mort, les empêchant de reprendre leur envol, de se nourrir, les vouant à une mort certaine.

Salmonellose, ce sont les cocottes qui seraient responsables des cas de gastroentérites aiguës. Quelques personnes se sont retrouvées à l’hôpital. Il est déconseillé de manger des œufs crus… Salmonella Enteritidis y loge au chaud !

20% des récifs de corail ont définitivement disparu, 25% sont en grand danger et 25% seront menacés d’ici à 2050. L’homme peut-il encore sauver ce qui peut l’être ? Rien n’est moins sûr. Le Criobe (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement) à Moorea s’y attèle.

C’étaient quelques lignes pour faire attendre la suite.

Hiata de Tahiti

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