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Kathy Reichs, Meurtres en Acadie

Vous ne connaissez peut-être pas Kathy Reichs, anthropologue judiciaire parmi les 98 reconnues aux États-Unis, mais vous connaissez peut-être la série Bones, qui est tirée de ses romans policiers, dont celui chroniqué ici. Kathy Reichs, mère de trois enfants dont un fils, Brendan, avec qui elle écrit des romans pour ados, vit au Canada et partage son travail entre l’Office of the Chief Medical Examiner en Caroline du Nord et le Laboratoire des Sciences Judiciaires et de Médecine Légale de la province de Québec. Elle utilise cette expérience professionnelle pour, comme Patricia Cornwell, introduire le lecteur dans les arcanes spécialisées de la médecine légale. Son personnage de Temperance Brennan analyse les squelettes découverts par la police pour déterminer l’âge, le sexe, les causes de la mort, le milieu dans lequel le corps a séjourné, et ainsi de suite.

Nous sommes en Acadie, cette région de l’est du Canada ouverte sur l’Atlantique, au sud du Saint-Laurent, qui comprend l’île du New Brunswick. Terre française jusqu’à la conquête anglaise, elle a fait l’objet d’une épuration ethnique manu militari de la part des Rosbifs de 1755 à 1763 pour chasser tous les cultivateurs francophones et catholiques qui ne voulaient pas prêter allégeance à la couronne britannique. Familles expulsées, terres confisquées, la brutalité anglaise historique mêlée de ressentiment ethnique, le tout est chanté dans le poème Evangéline de l’Américain Henry Longfellow en 1847. C’est ce poème que se plaisaient à déclamer la narratrice Temperance, devenue anthropologue judiciaire, et sa copine Evangéline, avec qui elle jouait en vacances. Mais Evangéline a brusquement disparu l’année de ses 14 ans et sa jeune sœur Obéline a été placée. Malgré ses lettres et ses coups de téléphone, Temperance, aidée de sa sœur Harry, n’a jamais pu retrouver sa trace. La famille disait que c’était « dangereux ».

Adulte, Temperance s’intéresse aux restes d’un squelette d’adolescente trouvé par un policier dans le coffre de voiture de deux artistes punks qui déclarent l’avoir acheté chez un brocanteur, lequel l’aurait acquis auprès d’un homme des bois qui l’aurait découvert au bord d’un lac en Acadie. Non loin du lieu de vacances des filles jadis. Les os seraient-ils ceux d’Evangéline ?

En plus de ses autres tâches, dont la recherche de jeunes filles disparues, Temperance Brennan va se passionner pour cette quête. D’autant qu’elle semble recouper des enlèvements de fillettes et de prime adolescentes destinées à jouer nues dans des films pornos où elles se font attacher, torturer, violer. Ryan, l’officier de police du Québec chargé des cold cases en ce domaine est le grand amour de Temperance depuis qu’elle s’est séparée de son mari Peter, mais (mode d’époque déboussolée en tout) elle hésite et ne sait pas s’il faut aller plus loin ou non avec lui.

Tous deux et Hippo, un gros flic attaché à sa province où on parle le chiak plus que le joual, feront tout pour retrouver la trace des filles enlevées et réduites à leur image pédosexuelle, allant jusqu’à servir d’objets de fantasmes pervers. Ce ne sera pas simple, plutôt dangereux d’autant que la fantasque sœur Harry s’en mêle, et ne se résoudra pas aussi logiquement qu’on peut le croire. En effet, les disparues ne sont pas toutes mortes, certaines ont consenti plus ou moins à leur sort et s’en sont bien tirées. Evangéline sera retrouvée, après Obéline, et le mystère de sa disparition et de sa situation « dangereuse » à 14 ans sera éclairci. Le Canada avait créé un camp d’isolement pour une maladie rare qui faisait peur, alors que, dès les années 1960, un traitement efficace existait.

Outre l’intrigue, menée au galop avec un art du suspense en fin de chapitre tout à fait réjouissant, le lecteur découvrira ce pan du Canada francophone et ses particularités ultra-provinciales, ainsi que l’univers de la police scientifique. Il découvrira ainsi combien un simple bout d’os peut apprendre sur l’être humain. Un thème original et une histoire efficace.

Kathy Reichs, Meurtres en Acadie (Bones to Ashes), 2007, Pocket thriller 2012, 480 pages, occasion €3,26

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Maxime Chattam, Le requiem des abysses

Suite de Léviatemps, chroniqué sur ce blog, il vaut mieux lire Le requiem des abysses en second car la duologie des Abysses du temps forme un tout logique. Le second tome lève beaucoup de suspense sur le premier tome et tout lecteur qui commencerait par lui serait déçu s’il lit ensuite le premier.

Les acteurs sont les mêmes : Guy de Timée, caché en bordel après avoir fui sa femme castratrice sous le nom de Thoudrac-Matto qui lui était passé par la tête la nuit du meurtre de Julie dans le tome premier ; Faustine, dont on apprendra le vrai prénom et qui est fille d’aristo de province qui a refusé le mariage arrangé et dont le fiancé s’est tué d’humiliation ; Maximilien Henks, riche et chasseur qui les invite dans son château du Vexin après les épreuves contre Hubris ; l’inspecteur de police Martial Perotti qui se disait amoureux de Julie et qui officie en commissariat où il est injoignable mais qui écrit régulièrement à ses deux amis.

Guy et Faustine vivent à la campagne près de Vétheuil dans le château nommé Elseneur. Une adolescente disparaît, puis réapparaît complètement nue et catatonique ; elle a été violée maintes fois dans la même journée. La nuit, c’est toute sa famille qui est massacrée et elle avec, ses membres coupés pour illustrer une figure de Vitruve avec son père mis en scène dans la salle commune. Sa mère a été explosée et son petit frère à l’étage seulement étranglé. Mais le gamin, qui a 13 ans et aime lire, a laissé un rébus sur sa table, formé d’une boule de mie de pain entamée, d’un pull mité et d’un fragment de miroir où il a dessiné un cœur barré d’une croix.

Le romancier qui prend des notes pour son grand roman noir exulte et prend pitié du garçon mort à qui il s’identifie. Il sonde l’âme humaine en cherchant à se mettre dans la peau du tueur, un psychopathe à l’enfance probablement déformée. « C’était ce à quoi il excellait. Imaginer. En s’appropriant une réalité qui n’était pas sienne, en comblant tout ce qu’il ignorait par des éléments logiques, le romancier devait être capable de se mettre à la place de n’importe qui. Une empathie totale » p.763 intégrale. Mais ses raisonnements sur le tréfonds de l’âme l’entraînent à divaguer. Il se trompe parce qu’il se crée une chimère en « inventant » son personnage avec les indices en sa possession. Ce qui l’amènera à soupçonner un à un presque tout le monde – sans succès.

Un second meurtre familial a lieu, avec la même mise en scène. Guy est assommé, enlevé et assiste aux sons de la mise en scène mais pas à sa lumière parce qu’un sac lui recouvre la tête ; le tueur ne veut pas qu’il puisse le reconnaître. Il s’amuse, il joue au plus fort, il raille Guy de ne pas découvrir qui il est malgré ses talents de romancier psychologue.

Le tueur est finalement découvert et tué mais est-ce le bon ? Les disparitions continuent dans Paris, où Guy est revenu avec Faustine. Hubris serait-il de retour ? Comme dans les romans feuilletons à la mode de l’époque (Les mystères de Paris d’Eugène Sue en 1842 par exemple), Maxime Chattam conduit son lecteur de rebondissement en rebondissement, de mystères en dissimulations. Nous retrouvons l’ésotérisme et l’évocation des esprits, les égouts, le début de la police scientifique avec Bertillon et son disciple Locard, les enlèvements de médiums, le vol de rouages de montre et la tentative de voler un « tourbillon », ce mécanisme inventé par le suisse Bréguet qui assure aux rouages de ne pas être affectés de façon infime par la gravité. Nous retrouvons l’exposition universelle car nous sommes toujours en 1900.

La science aimante les consciences, même les plus folles. Des momies disparaissent et leur vitrine est brisée de l’intérieur tandis que les gardiens sont tués et que le Livre des morts égyptien disparaît du Louvre… Le psychopathe est-il un inventeur de nouveau Frankenstein (roman de 1818), autre thème à la mode en ce temps-là ?

L’auteur s’est beaucoup documenté sur la Belle époque et s’est replongé en empathie dans la France 1900. Il laisse cependant un peu dubitatif dans son épilogue lorsqu’il fait évoquer à son narrateur sa vie et… l’Internet. Il avait déjà la trentaine en 1900, quel âge aurait-il donc vers 1995 ?

Meilleur à mon avis que le premier opus, car moins centré sur les éventrations et autres jeux de bidoche dont Maxime Chattam raffole, il est plus finement psychologique, même si Guy s’égare sur de fausses pistes – jusqu’au bouquet final qui est un véritable étonnement pour le lecteur.

Maxime Chattam, Le requiem des abysses – Les abysses du temps 2, 2011, Pocket 2012, 576 pages, €8.70 e-book Kindle €4.99

Maxime Chattam, Les abysses du temps : Léviatemps + Le requiem des abysses, édition collector Pocket 2014, 1149 pages + cahier de photos de l’exposition universelle de Paris 1900, €14.89

Les thrillers de Maxime Chattam déjà chroniqués sur ce blog

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Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol

Fantasme d’une cité parfaite, les trans (qui se disent « humanistes ») sont à la fête. Dans Gattaca, le centre spatial qui ouvre sur l’avenir et l’exploration des étoiles, ne sont sélectionnés que les meilleurs.

En bonne mentalité américaine, ce qui est meilleur est forcément génétique, essentiel, voulu par le Créateur. Au début et à la fin, le générique surligne en premier les lettres G, A, T et C qui représentent les bases de l’ADN. Tout ce qui est moins bon comprend une part du diable et « la chair » reste le péché suprême. Ce pourquoi tous les membres de l’élite spatiale, nec plus ultra de la science en marche, se doivent de porter costume-cravate de couleur noire et chemise blanche, tels les clergymen et les prêtres d’Etat que sont les fonctionnaires du FBI. Seuls les flics de base sont en imper et chapeau. Cet anachronisme quaker pour évoquer un « futur proche » de notre civilisation a quelque chose d’inquiétant : le conservatisme vire au fascisme aisément. Se croire « élu » par Dieu parce que génétiquement irréprochable est une idéologie où le mal et la souillure sont les autres, réduits à des tâches subalternes.

Un couple a voulu baiser comme avant pour faire un enfant ; Vincent est un bébé sain mais une goutte de sang prélevée immédiatement et analysée par ordinateur prédit déjà les risques qu’il court : il sera agité avec une propension à la violence, aura des problèmes cardiaques et devrait statistiquement mourir avant 30 ans, tout cela avec des probabilités allant de 69 à 89 %. Est-ce la main divine qui permet ainsi aux hommes de se perfectionner via la science ? La « grâce » venue de saint Augustin avant d’être reprise comme utile par Martin Luther et radicalisée par Jean Calvin ne s’adresse qu’aux élus chez les protestants (dogme condamné par l’église catholique dès le concile d’Orange en 529).

Devant cette imperfection de leur premier rejeton, le couple décide de lui donner un petit frère mais, cette fois, avec toutes les « garanties » de la Science, divinisée comme une Bible. Les protestants puritains américains préfèrent trop volontiers l’Ancien au Nouveau testament. Anton est un bébé parfait génétiquement, cette fois digne du nom du père, qui ne porte pas de lunettes de myope, qui peut entrer dans toutes les écoles où on peut l’assurer et qui croît plus vite que son frère aîné, le battant régulièrement à la natation durant leur enfance (la mer rappelle la mère et le liquide amniotique). Jusqu’à ce qu’un jour, à leur adolescence, ce soit Vincent qui le sauve de la noyade en le ramenant sur la rive dans une nature chaotique et menaçante, bien loin de la société programmée et aseptisée créée par le nouveau monde. Car Vincent (Ethan Hawke) va jusqu’au bout de ce qu’il entreprend tandis qu’Anton (Loren Dean) se repose sur ses lauriers.

Le jeune homme sait alors qu’il peut rêver des étoiles, explorateur né, pionnier issu de pionniers, résurgence « naturelle » et non « fabriquée » de l’esprit américain des premiers temps. Sa volonté impose à ses tares de servir son projet, quels qu’en soient les obstacles. Et c’est parce qu’il est imparfait – « non-valide » en américain de Gattaca – qu’il possède en lui les ressources multiples qu’une programmation nazie ne sauraient lui assurer. La propension eugéniste des nazis était en effet la pureté de la race mais surtout l’homogénéité du peuple qui permet aux individus de se sentir communauté, donc parfaitement disciplinés. Les trans (humanistes) pensent-ils autrement dans leur élitisme primaire de Blancs menacés par la montée des gènes nègres et latinos aux Etats-Unis même ?

Le jeune homme se fait embaucher dans Gattaca mais selon son statut de classe inférieure et non selon ses besoins ; le réalisateur retrouve ici le marxisme, pourtant honni des croyants puritains du maccarthysme. Comme il en veut, il va ruser. Il simule un décès à l’étranger et se met en relation avec un trafiquant (Tony Shalhoub – un nom déjà « louche »…). On ne sait comment il le rencontre mais « là où il y a une volonté il y a un chemin », disait volontiers Nietzsche. Ledit trafiquant fait commerce de fausses identités moyennant 20% des revenus tirés de la nouvelle situation. Pour être génétiquement parfait, pas de problème : il suffit de présenter aux tests des échantillons de sang, d’urine, de cheveux, de peau, génétiquement parfaits, d’être de la même taille, corriger sa vue par des lentilles de contact et ressembler suffisamment à son clone. Vincent est donc mis en relation avec Jérôme (Jude Law), un parfait génétique mais qui a échoué à acquérir la première place au championnat de natation. Il a voulu se supprimer pour cela en se jetant sous une voiture (électrique) et en est resté paraplégique. Il ne peut garder son train de vie de l’élite que s’il « loue » les éléments de son corps à un autre qui en a besoin et le finance. Il pisse dans des poches, se tire du sang, s’arrache des cheveux, se racle l’épiderme et collectionne tout cela pour Vincent, désormais prénommé à sa place Jérôme. Lui prend son second prénom, Eugène qui rime avec gène, en grec de noble race…

Et le nouveau Jérôme réussit sans problème son « entretien d’embauche » comme spationaute à Gattaca : il se réduit à l’analyse d’un échantillon d’urine. Si l’on est génétiquement sans reproche, on est réputé être professionnellement au top. La morale de la prédestination comme celle de la science et celle du capitalisme se rencontrent dans l’idéologie qui court sourdement sous la mentalité américaine.

Vincent/Jérôme réussit fort bien parmi ses faux pairs parce que sa volonté le fait travailler plus que les autres et que son intelligence rusée lui permet d’éviter tous les obstacles. Il est sélectionné pour le prochain voyage sur Titan, un satellite de Saturne, dont le créneau spatial ne survient que tous les 70 ans. Sa perfection apparente le fait désirer par Irène (Uma Thurman), une presque parfaite mais qui garde quelques tares génétiques, comme par le fils du docteur Lamar (Xander Berkeley) qui fait passer les tests de validation. Vincent/Jérôme sort avec Irène qui a fait discrètement un test génétique sur un cheveu qu’elle a trouvé sur son peigne dans le tiroir de son poste de travail (mais Vincent y a mis exprès un cheveu du vrai Jérôme, ne laissant rien au hasard). Irène lui avoue qu’elle n’est pas parfaite et que les statistiques lui prédisent des problèmes cardiaques, ce pourquoi elle se vêt, se maquille et se comporte comme plus royaliste que le roi pour faire croire – mais le garçon s’en moque, pour lui ce n’est pas cela qui compte. Tout serait irréprochable : le prête-identité qui est devenu un ami, le poste désiré, son départ prochain, une petite amie approchée – si le destin ne s’en mêlait.

Son directeur est assassiné ; il doutait du bien-fondé d’aller sur Titan et aurait bien retardé le programme pour deux générations. Sa mort permet de poursuivre selon le délai prévu mais la police enquête. Or, dans ce nouveau monde génétique, la police est surtout scientifique : elle prélève absolument tout ce qui peut se prélever et effectue des analyses ADN pour déterminer qui est le mouton noir du troupeau. Parce qu’il n’a pas été programmé pour éviter l’alopécie, Vincent/Jérôme laisse « un cil » sur un rebord de parapet – et ce cil montre qu’il est « in-valid », non validé. S’engage alors une course-poursuite où le flic à l’ancienne dirigé par Anton, le propre frère de Vincent, va tenter de coincer le renégat. Or ce n’est pas Vincent qui a tué le directeur ; en attendant de trouver le vrai meurtrier, il s’agit de durer jusqu’au lancement qui ne peut être retardé, ce qui donne quelques scènes d’action fort bienvenues dans ce film à thème.

Il n’y a que la prétention du vrai Jérôme à goûter le vin rouge tout en fumant une clope et râlant parce que le flacon n’a pas été ouvert au moins cinq minutes avant dégustation, qui fait tache. Un connaisseur sait qu’il est parfaitement inutile d’ouvrir la bouteille trop à l’avance, il suffit d’aérer le vin rouge en carafe ou de le faire tourner lentement dans le verre pour faire monter son bouquet. Quant à la clope, c’est un tue-l’amour sans appel ! Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi, une fois de plus, dans la société parfaite que le réalisateur présente du futur, il conserve tous les carcans victoriens inutiles (chapeau, imper, cravate) comme tous les vices de l’ancien monde (le snobisme, la clope).

Sans dévoiler la fin comme les profs contents d’eux qui gèrent Wikipédia le font sans vergogne, disons que tout ira bien pour Vincent/Jérôme : sa volonté triomphe de tout, seul message peut-être du film dans la lignée du « aide-toi, le Ciel t’aidera » plutôt que dans celle de la Prédestination de se croire « élu ». Ce qui le fait admirer et aimer, presque au sens sexuel, à la fois par Irène, par Jérôme, par son directeur spatial et par le docteur via son fils imparfait. Il faut dire qu’Ethan Hawke, à 27 ans, incarne un jeune homme musclé et empli de vitalité qui irradie son aura tout autour de lui.

Seule une part de hasard permet la liberté via la volonté, contre la prétention de la religion de tout prédestiner et contre l’orgueil scientiste de croire tout peut être calculable donc contrôlé.

DVD Bienvenue à Gattaca (Gattaca), Andrew Niccol, 1997, avec Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law, Loren Dean, Alan Arkin, Gore Vidal, Ernest Borgnine, Xander Berkeley, Tony Shalhoub, Sony Pictures 2008, 1h42, standard €8.96 blu-ray €9.97

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