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Éducation, était-ce mieux avant ?

Curieux comme la France garde un retard constant de presque une génération sur les autres pays. Les révolutionnaires de 1789 étaient en avance mais, après le rasoir républicain et la Terreur de Robespierre, après les massacres du va-t-en guerre promu empereur par un coup de force, la France se replie, s’anémie, régresse. Elle accumule et fait moins de gosses pour ne pas partager l’héritage. La défaite honteuse de 1870 face à une Prusse qu’on ne voulait pas voir puissante, par un autre va-t-en guerre empli de faux-héroïsme, a fait prendre des leçons de germanisme. Les instituteurs de la IIIe République ont eu cette mission, acceptée avec enthousiasme, de « hussards noirs de la République », sur le modèle du dressage prussien.

Curieusement, c’est dans le même temps que l’autrichien Stefan Zweig, né en 1881, vit sa jeunesse et use ses culottes sur les bancs de l’école germanique du vieil empire. Lui ne trouve pas la « mission » de l’école si enthousiasmante que cela – au contraire. Il trouve qu’elle étouffe la jeunesse, la rabaisse, qu’elle la dresse à l’obéissance plutôt qu’à l’initiative. Le « sérieux » bourgeois n’est que la mainmise d’une caste de vieillards sur une jeunesse qui monte.

« Tout ce qui nous paraît aujourd’hui un trait enviable de la jeunesse : fraîcheur, fierté, audace, curiosité et joie de vivre, était jugé suspect par cette époque qui ne jurait que par le ‘sérieux’.

« Seul cet état d’esprit étrange permet d’expliquer le fait que l’État sauvegardait l’école comme moyen de sauvegarder son autorité. L’éducation que nous recevions était tout d’abord destinée à nous faire respecter l’ordre existant, puisqu’il était réputé parfait, l’avis du professeur, puisqu’il était réputé infaillible, la parole du père, puisqu’elle ne pouvait être contredite, les institutions de l’État, puisque leur validité était réputée absolue et donc éternelle. Un second principe cardinal de cette pédagogie, qu’on appliquait aussi au sein de la famille, était que les jeunes gens ne doivent pas avoir la vie trop facile. Avant de se voir accorder le moindre droit, ils devaient apprendre qu’ils avaient des devoirs et en premier lieu celui de se montrer absolument dociles. A nous qui n’avions encore rien fait dans la vie et ne possédions aucune expérience, il fallait donc inculquer depuis le début que nous devions simplement nous montrer reconnaissants pour tout ce qu’on nous accordait, sans pouvoir prétendre demander ou revendiquer quoi que ce fût. A mon époque, la méthode appliquée dès la plus tendre enfance était une absurde intimidation. Des bonnes et des mères stupides menaçaient déjà les enfants de trois et quatre ans d’aller chercher le ‘gendarme’, s’ils n’arrêtaient pas immédiatement d’être méchants. Et même au lycée, quand nous rapportions à la maison une mauvaise note dans une quelconque matière secondaire, on nous menaçait de nous retirer de l’école et de nous faire apprendre un métier manuel – la pire des menaces qui fût dans la société bourgeoise, celle de retomber dans le prolétariat – et quand des jeunes gens sincèrement désireux de se former et de se cultiver cherchaient des éclaircissements sur d’importants problèmes d’actualité, les adultes les rabrouaient avec arrogance : « Tu ne peux pas encore comprendre ». Cette technique se pratiquait partout, à la maison, à l’école et dans l’État. (…) C’est en vertu du même principe qu’à l’école aussi ce pauvre diable de professeur, siégeant là-haut sur sa chaise, devait rester une potiche sacrée inaccessible et concentrer notre sensibilités et nos aspirations exclusivement sur le ‘programme’. Que nous nous sentions bien ou non à l’école était accessoire. Dans l’esprit du temps, sa vraie mission n’était pas tant de nous faire progresser que de nous retenir, pas tant de nous former de l’intérieur que de nous conforter à l’ordre établi en provoquant le moins de résistance possible, pas tant d’accroître notre énergie que de la discipliner et de la niveler » p.891.

collegien devoirs torse nu

Zweig parlait de ses 15 à 18 ans, entre 1896 et 1899, période de puberté à l’époque (elle commençait chez les garçons plus vers 16 ans, à l’en croire, qu’à 12 ans aujourd’hui, question d’alimentation, de sport et de mœurs semble-t-il). Mais ces traits de la génération de nos arrière grands-parents n’ont-ils pas duré en France jusque vers la fin des années 1960 ? Quiconque a plus de 50 ans aujourd’hui ne s’est-il jamais entendu dire la même chose qu’à Stefan Zweig : la menace du ‘gendarme’ ou du père Fouettard tout petit, celle du métier manuel en cas de mauvaise note, la révérence envers le père « qui a toujours raison », les professeurs « infaillibles », l’État qui sait tout mieux que nous, l’ordre existant le meilleur possible et le « tu ne peux pas comprendre » répété encore et encore ?

Comment analyser autrement que la France ait d’excellents mathématiciens (matière où la discipline et l’obéissance aux lois établies comptent avant tout) mais si peu de commerciaux et d’entrepreneurs (qui exigent initiative et travail d’équipe), sinon par cette mission de l’école qui, comme dans l’Autriche-Hongrie de Stefan Zweig, « n’était pas tant de nous faire progresser que de nous retenir » ? Les Français sont formatés, éduqués nationalement, à préférer les généralités théoriques aux faits concrets, les idées aux réalisations, les épures aux gens. « Combien de ‘complexes d’infériorité’ cette pédagogie absurde a pu développer », s’écrie Zweig ! Le complexe est aujourd’hui national : la France se sent politiquement rapetissée, économiquement concurrencée, culturellement rabaissée. Quoi d’étonnant à ce que sa mentalité suscite autant de « réactionnaires », à gauche comme à droite, qui voudraient « conserver les zacquis », revenir aux Trente glorieuses, au « bon temps » des pensions non mixtes et du « respect » pour le curé, l’instituteur et le gendarme ?

« Personnellement, ajoute Zweig, c’est à cette pression que je dois la manifestation précoce du désir passionné d’être libre, à un degré de véhémence que la jeunesse d’aujourd’hui [1941] ne connaît plus, à quoi s’ajoute la haine de tout ce qui est autoritaire, de tout discours venu ‘d’en haut’, qui m’a accompagné toute ma vie. Pendant des années et des années, cette aversion contre les affirmations catégoriques et le dogmatisme fut chez moi instinctive » p.892. Cette pression imbécile et archaïque d’un État français resté militaire depuis la guerre de 14 et la défaite de 1940, a été remise en cause par l’explosion hormonale de 1968. Mais ce ne fut que l’irruption pubertaire d’une classe d’âge brusquement nombreuse du baby boom d’après guerre. Le fond culturel français reste pétainiste (même à gauche, avec gardarem lou Larzac et le retour à la terre), chrétiennement coupable d’avoir péché dans les années folles et d’expier l’hédonisme face à une Allemagne travailleuse (le complexe demeure…), ou d’avoir été du mauvais côté politique avec les rafles de Juifs, le colonialisme et plus anciennement l’esclavage (d’où la sempiternelle repentance – surtout à gauche).

Alors, « c’était mieux avant » l’éducation ? Pas pour moi !

Stefan Zweig, Le monde d’hier – souvenirs d’un Européen, 1942, traduction Dominique Tassel, Romans, nouvelles et récits tome 2, Gallimard Pléiade 2013, €61.75

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Surveiller et punir en Polynésie

Le marchand de sable est passé. Le sable blanc de corail est très prisé par les Polynésiens pour décorer les tombes de leurs disparus. C’est un rituel. Il est extrait à la main. Les marchands de sable doivent être munis des autorisations nécessaires, délivrées par les services du pays pour faire ramasser avec une équipe et une barge le précieux sable blanc. En 2012, il était vendu 400 à 450 XPF le m3 (hors livraison) et 900 XFP le sac de 50 kg (soit 16 pelles) pour les particuliers. Ce sable est constitué par de petites particules de micas, de feldspaths, de débris calcaires de coquillage et de corail. Ce sable est fabriqué par le ressac de la mer mais hélas son exploitation intensive a causé des bouleversements écologiques irréversibles.

350 personnes ont défilé dans les rues de la capitale Papeete pour dire « non à la mosquée ». Les slogans étaient : « Touche pas à mon cochon » ; « la burka ? beurk » ; « pas raciste, mais réaliste » ; « la charia, faut pas charrier ! » ; « Non à la mosquée  ». Aux dernières nouvelles, la « porte » de Papeete ayant été fermée à l’imam de 20 ans qui débarque du 9-3, c’est à Mahina qu’il souhaiterait poser ses valises. Attendons la suite.

PAPEARI NOV 2013

Toujours dans le pakalolo – cannabis – la gendarmerie épingle le boss des dealers de la stèle de Faa’a, (3 millions 3 planqués dans sa gazinière) et son fournisseur de Taravao. Bonnes prises. La chance des gendarmes continue  à Vairao (Presqu’île) où ils ont découvert  une production quasi industrielle de paka : bouturage, nurserie, culture et séchage, 3400 pieds pour une valeur à la revente de 30 millions de XPF. La police n’est pas en reste puisqu’elle a découvert trois ateliers clandestins de fabrication de « komo » ou « pia hamani » soit 3 330 litres d’alcool « fait à la maison », vendu à 500 XPF le litre, cette saisie a été estimée à près de 1,7 millions de XPF.

Visite officielle du ministre Victorin Lurel au futur centre de détention. Il a salué l’avancement des travaux ! Salutations, visite du chantier avec les représentants de l’entreprise Léon Grosse, chargée du chantier. Les défrichements commencés début juillet, les terrassements sont en cours (nous, les riverains le confirmons ; bruits assourdissants dès 6h du matin, poussière, arbres abattus, routes glissantes à cause des terres transportées). Le gros œuvre doit démarrer début 2014, et nous sommes le 30 novembre 2013 ! Le blabla : 9,4 milliards de XPF au moins 320 emplois directs et indirects générés pendant la construction, puis plus de 250 emplois permanents. Le ministre est arrivé dans l’hélicoptère de la Marine directement sur le site qui jouxte le cimetière. Les tupapa’u (esprit, fantôme, revenant) n’avaient qu’à bien se tenir. Vu la nombreuse présence des mutoi farani (gendarmes), des mutoi (policiers municipaux) et autres porteurs de la loi, pas possible de manifester pour les tupapa’u.

gamins tahiti assis

En quelques mots, les résultats du recensement au 22 août 2012 de la population : la population polynésienne s’élève à 268 207 habitants contre 259 706  en 2002. Le taux de chômage (21,8%) a doublé en cinq ans, les jeunes peu diplômés sont les plus touchés. Déficit migratoire, plus de départs et moins d’arrivées, baisses des contingents militaires et le départ des 15/24 ans pour la poursuite des études à l’extérieur. Baisse de la fécondité, 3,8 enfants en 1988 passe à 2,1 enfants en  2012 ; 7 700 résidents en moins depuis 2007. Les Iles du Vent (Tahiti et Moorea) accueillent 75% de la population totale, les Iles Sous-le-Vent (Huahine, Bora Bora …) 13%, les Tuamotu-Gambier 6%, Les Marquises 3% et les Australes 3%. Le solde migratoire est négatif pour les Tuamotu-Gambier, en progression pour les Marquises. Sur Tahiti, augmentation de la population sur la côte Ouest, de Punaauia jusqu’à Taiarapu Ouest ; stable sur Papeete et Faa’a ; en très légère progression à Arue et Mahina et en forte progression de Hitia’a o te Ra jusqu’à Taiarapu Est.

Toujours beaucoup d’incestes et de viols. Un homme comparaissait pour s’être acharné sur sa concubine, mère de ses sept enfants, au point de la tuer. « J’ai arrêté de frapper quand elle s’est arrêtée de bouger ». 14 ans de prison ferme.

Hiata de Tahiti

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Ma vie sous les tropiques

Les enfants ont repris le chemin de l’école, la vie retrouve son train-train, je vais vous raconter quelques anecdotes de ma vie sous les tropiques.

DEPUIS PUHI

Mes connaissances me proposent d’aller à Puhi, plateau de la presqu’île. Ce ne sera pas de refus. D’après le dictionnaire, Puhi signifie souffler (sauf pour le vent) mais aussi désigne une murène ou une anguille. Il faut d’abord rejoindre Miti Rapa, s’engouffrer dans la montée pour rejoindre le lotissement Noordorf puis continuer par un chemin étroit sur l’arête. Il y a encore quelques cultures, des farfelus qui habitent cet endroit isolé, ouvrir la chaîne qui barre l’accès et indique un terrain privé, être bon conducteur et surtout avoir un 4 x 4. On entend seulement quelques oiseaux et le bruissement d’une cascade, peu chargée en eau en ce moment. Après plusieurs kilomètres de montées, descentes et montées, nous arrivons sur le plateau. Ici, pas de bruit. On domine la côte depuis Papara jusqu’à Taravao et au-delà. C’est juste un peu couvert mais comme vous le constaterez sur la photo, vous pourrez distinguer la pointe du golfe de Papara, les deux motus de Mataeia, Papeari et les anses, Taravao, la baie de Phaeton. Quelle vue ! On aperçoit les champs d’ananas du « vieux Chinois ».

CHEZ VERO

Dans quelques mois on apercevra la prison de Papeari ! Peut-être même pourrons nous échanger quelques signaux avec ses occupants.

DEPUIS PUHI

Ce matin mon amie et moi sommes allées sur ses terres. Non, non, pas Puhi mais à Vevera qui se trouve côté montagne sur la route de Vairao toujours à la presqu’île. Il y a une sacrée montée avec de jolies maisons accrochées au flanc, puis un beau plateau occupé par quelques rares maisons. Il suffit de s’arrêter quelques instants pour jouir d’une vue magnifique vers le large. Aujourd’hui l’océan était doux et calme, peu de bateaux. Il est vrai que la Billabong Pro était terminée, car au bout de cette route Teahupoo, sa vague et son tunnel d’eau monstrueux connus des professionnels du surf mondial.

VEVERA

La douchette du lave-bassin de mon amie a rendu l’âme. Chez Ace, on trouve tout (matériaux bricolage, construction, etc.) ! Le rayon tuyaux de douche est tenu par un homme. Aïe ! Comment lui expliquer qu’elle cherche une douchette, pas l’installation complète. Oui, oui, il en reste  encore une mais c’est complet, avec le tuyau, le robinet, enfin toute l’installation. Mais Madame, si tu veux tu peux aller voir au rayon arrosage, ils ont des pistolets à mettre au bout d’un tuyau, vas voir. Mauruuru (merci). Elle reviendra,  souhaitant la présence d’une femme cette fois-ci ! C’est bon, cette fois-ci c’est une femme. « Je cherche une douchette pour lave-bassin ». Deux trois minutes, la fille a saisi, elle lui montre le sachet vu précédemment… « Non, merci, aurais-tu la douchette seule ? Non, Madame mais vas voir au rayon arrosage jardin. » Ok mauruuru ! Moi : « tu es sûre qu’ils ne vendent pas des lances à incendie ? » La douchette n’est toujours pas remplacée !

Il manquait beaucoup de produits sur tous les rayons de commerces de Tahiti et des îles. Encore une grève ! Le syndicat CSTP-FO a paralysé le port autonome laissant décharger les cargos qui se succédaient mais bloquant la sortie des conteneurs pour la ville. Les denrées périssables itou ! Les fournitures scolaires itou ! Maintenant la grève est terminée et il y a mille et un conteneurs à « dépoter ». Je n’ai pas compris le pourquoi de cette grève et si j’en crois « P’tit Louis », c’est une histoire de sécurisation des toilettes de la zone sous douane. C’est quand  même un sacré farceur « P’tit Louis », mais si les agents du port ne peuvent pas aller pisser sans recevoir un conteneur sur la tête… c’est autre chose. Enfin un syndicat qui joue à Dame Pipi.

Mon jardin suspendu est magnifique. Je suis fort satisfaite de mes plantations à part les petits piments doux qui refusent obstinément de montrer le bout de leur nez, ainsi que la coriandre qui elle aussi refuse de pousser. Dans quelques semaines j’irai, coiffée de mon chapeau,  récolter du Persil géant d’Italie bio, des côtes de bettes bios, des tomates cerise, des gombos, des feuilles de chou frisé vert demi nain, des pastèques miniatures, des laitues, des courgettes, des courges sucrines, des concombres et des aubergines. J’ai, pour cela, prévu un grand  « panier-marché » !

gamin cuir motard

Et ce gamin de 11 ans qui mobilise 10 gendarmes et des pompiers pendant une soirée avec ses fausses allégations. Il a fait croire aux gendarmes qu’il assistait à une exécution ! « Un homme pointe ma tatie avec un pupuhi (fusil à harpon) et menace de la tuer ! » Aux pompiers il avait raconté une histoire toute aussi sordide. Ce gamin se destine peut-être à devenir scénariste dans le futur ? Il a une carrière toute tracée.

C’était donc les nouvelles aoûtiennes du fenua, portez-vous bien.

Hiata de Tahiti

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Ambiance délétère à Tahiti

Le journal Le Monde jette encore un pavé dans la mare ! Il y aurait une « ambiance délétère » au Palais de Justice de Papeete, un climat tendu, les juges d’instruction s’intéressant à certains de leurs collègues suspectés d’avoir entretenu des relations étroites avec l’homme d’affaires Bill Ravel… Deux clans s’affrontent au tribunal : ceux qui ont choisi de vivre au grand jour et de fréquenter le microcosme local et les autres qui s’en écartent délibérément. En tout cas cette lutte fratricide souille l’image de la Justice.

Qui a volé plusieurs centaines de caisses de bière qui ont disparu d’un conteneur situé en zone sous douane ?  Il paraît que ces caisses de bière d’une célèbre marque américaine se sont vendues  « sous le manteau » à un tarif fort intéressant. A la tienne !

RAPA (Australes)

Une famille de producteurs de vanille a été victime d’un cambriolage. Les malfrats sont repartis avec 150 kg de vanille, un butin estimé à 3,5 millions de CFP. Les deux interpellés par les gendarmes sont des proches des exploitants, l’un d’eux était leur homme de confiance. C’est que jouer au kikiri coûte cher et on ne gagne pas à tous les coups !

Le « Poresidon » a dit manger local. Il a bien raison sur le papier, mais les îles Fidji sont le fournisseur de la farine la plus consommée en Polynésie ; côté matières grasses, sucre, lait en poudre, viandes, c’est la Nouvelle-Zélande qui fait son beurre ; la Chine règne sur la sauce soja, les biscuits secs salés, les soupes de pâtes, les champignons chinois évidemment ; les USA fournissent leur beurre de cacahuètes, leur mayonnaise, les « cuisses de poulets », les boîtes de fruits cocktail, les fromages, les salades, les fenouils, les poivrons, les choux fleurs ; La Suède fait péter les allumettes ; et au pays de la noix de coco, c’est la Thaïlande qui règne sur les boîtes de conserve de lait de coco ! L’Inde livre le café ; le Danemark la viande de porc en boîtes ; le Canada les pommes ; l’Australie le sel de table et les oranges ; la métropole exporte cosmétiques, confiture, huile d’olives… Les pommes de terre de Nouvelle-Zélande sont moins chères que celles de Rurutu (Australes). Et si (par miracle !) tout allait mieux après les élections territoriales ?

Le retour des internes, originaires de Rapa (Iles Australes), au collège de Mataura à Tubuai a été encore digne d’un film folklorique ! Souvenez-vous, lors de leur retour des vacances de décembre/janvier, la baleinière qui devait les mener à terre avait  perdu l’usage de son moteur. Pour ce voyage le bateau Tahiti Nui chargé de les ramener à Tubuai (Iles Australes) avait laissé les barcasses à Papeete car, la grue du Tahiti Nui qui les descend à l’eau était « en panne ». Elle devait être réparée durant les 15 jours de vacances – mais rien n’a été fait, évidemment. Il a fallu solliciter le propriétaire de la pension Wipa Lodge  et son bateau pour assurer le débarquement des internes de Rapa, et l’embarquement des Tubuai vers Papeete, soit une douzaine de navettes. Le Tahiti Nui est l’un des bateaux de la flottille administrative.

baise gamins tahiti

A Papara, une fillette de 5 ans violée tout près de chez elle, son agresseur introuvable. Après une quinzaine de jours de recherches pour les mutoi farani (gendarmes), des prélèvements pour les recherches ADN envoyées en France, deux frères de 22 et 23 ans ont été appréhendés. Cela me donne des frissons.

Hiata de Tahiti

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Nature nourricière de Polynésie

Il fait chaud, peu de vent. La nature nous a fourni quantité de fruits délicieux : des mangues depuis décembre, des avocats durant tout un mois, des papayes, des citrons, des bananes, des uru, des fruits de la passion qui sont relayés actuellement par des ramboutans, des mangoustans. Voyez vous-mêmes !

BON APPETIT

Quelques photos de fruits, fleurs et des deux lapins que je garde : Browny dans son umete et Jeannot le dévoreur de plantain (que je cultive pour lui) – si j’arrive à récupérer ces photos perdues sur mon ordi !

JANNOT ET PLANTAIN

Sans titre-1 copierA Paris, le concours général agricole a récompensé les meilleurs produits du Salon de l’Agriculture, dont la vanille de Tahiti avec une médaille d’or et une médaille d’argent. Bravo Taha’a.

Le vice-président Antony Géros rencontre des investisseurs chinois. La plus grosse société de noni en Chine s’intéresse à la filière locale. La société Si Shah Noni, compte plus de 20 000 employés, elle est installée dans la ville de Sanya. Conclusion (hâtive à mon humble avis) on va relancer le secteur du noni, il faudrait toutefois exporter 200 tonnes par mois. Wait and see !

Le journaliste est allé à la rencontre des cultivateurs de paka (les cannabiculteurs) dans la province Nord de la Nouvelle-Calédonie. Le petit producteur cultiverait 1000 pieds par an sur plusieurs parcelles. Chaque pied donnerait 100 g. Cela fait 10 millions l’an ! D’autres ont importé des nouvelles graines de Hollande, cent pieds chacun, chaque pied c’est 300 g d’herbe, chaque gramme c’est 250 francs, cela doit faire 5 millions par an, enfin autour de cinq millions ! Les producteurs disent être de gros consommateurs et donnent beaucoup à ceux qui ne peuvent pas planter dans leurs tribus. En 2012, les gendarmes ont arraché 29 977 pieds de cannabis.

En Polynésie française, le régime des prix et des marges est organisé par l’arrêté n°… : les PPN (Produits de Première Nécessité) exonérés de TVA et de la plupart des droits et taxes, les PGC (Produits de Grande Consommation) dont la marge est limitée et enfin des produits libres, non visés par la réglementation. Ces PPN et PGC reçoivent une étiquette de couleur pour les différencier. En cette période préélectorale, le gouvernement fait « des cadeaux » aux consommateurs. Par exemple aux PPN on a rajouté gigots congelés, entrecôtes congelées, légumes en conserve sauf au vinaigre (sauf les petits pois extra-fins !), les pétales de maïs grillés nature (on est obèse ici alors pas de sucre en plus !), les légumes produits localement (mais pas les tomates cerise !), des lessives en poudre (sauf les tablettes) ; certains engrais. Pour les PGC, on rajoute certaines pièces automobiles, le soyu (sauce soja), les steaks hachés surgelés ou congelés. Tous ces « cadeaux » devraient engendrer un manque à gagner supplémentaire de 408,8 millions de CFP et une dépense pour le fret de 55,4 millions de CFP. Mais si l’on veut gagner les élections …

Alors les Parigots, il paraît que vous avez eu l’occasion de goûter au uru ou fruit de l’arbre à pain, dégustation offerte par la Délégation de la Polynésie française ? Désolée, pour vous autres les Provinciaux ! D’après ce que je lis dans la Dépêche, l’uru vous a été présenté sous diverses formes culinaires : Uru punu puatoro  traditionnel, palet d’uru au foie gras, brochettes sucrées d’uru. Cet aliment est nutritif, riche en hydrates de carbone, vitamines C, PP, B1, B2 et 200g d’uru (255 kcal), fournissent autant de calories que 100 g de pain blanc, deux fois plus de calcium et autant de phosphore. Cette année, notre pied d’uru nous a fourni plusieurs dizaines de kilos d’uru. Merci à lui.

Portez-vous bien.

Hiata de Tahiti

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Sacré et massacré à Tahiti

A Rapa Nui ou île de Pâques, on se pose toujours la question de savoir comment les grandes statues de l’île ont pu être déplacées. Tout a été invoqué, même les extra-terrestres ! Des scientifiques ont réussi à faire avancer de 100 m en une heure une fausse statue de 4,4 tonnes. A l’aide de trois équipes munies d’une solide corde, l’expérience a montré qu’il est possible de faire avancer les statues de l’Ile de Pâques quand elles sont debout. Des oscillations de côté font progresser le moai tandis que le dernier groupe l’empêche de tomber en avant.

ile-de-paques statuesAux Marquises, à Hiva Oa, le site cérémoniel d’Upeke dans la vallée de Taaoa a encore été profané. La tête du tiki a disparu. C’est la seconde profanation de ce site, il y a un an, le tiki de basalte avait déjà eu l’oreille tailladée à coups de machette. D’après les spécialistes, le premier site sacré établi sur Hiva Oa serait celui de Upeke. De lave rouge sombre, cette tête ovoïde était posée sur une petite plate-forme à quelques mètres en contrebas du grand tiki. A ce jour, elle a disparue. Elle doit mesurer environ 40 cm de hauteur et peser plusieurs dizaines de kilogrammes.

Tandis que le sénateur Tahoera’a se trouvait en Nouvelle-Zélande, sa maison était entièrement détruite par les flammes à Pirea. La maison était construite en bois, et les bouches à incendie manquaient cruellement d’eau. Le brasier a tenu trois heures devant les pompiers. A ce retour de Nouvelle-Zélande où il était allé faire faire son visa de séjour pour les États-Unis, il a été accueilli par une foule nombreuse à l’aéroport, et couvert de fleurs. Mais le vieux lion demeure un battant, il n’est pas abattu, et se dit prêt à continuer la lutte.

upeke tikiC’est une catastrophe, accidents et décès sur la route repartent à la hausse. Un chirurgien en traumatologie déclare : « Je suis effaré par la quantité de morts et de blessés et par la nature des lésions. J’ai découvert la chirurgie de guerre sur les routes de Tahiti. Il demande aux jeunes, principalement, de prendre conscience des drames humains. Il comparait les 88 morts en Afghanistan en dix ans et les 300 morts sur les routes de Tahiti pendant la même période. Il poursuivait : « la traumatologie routière est comportementale. Si l’on élimine tous les morts liés à l’alcool, au cannabis, à la bêtise comme rouler sans casque, il resterait peut-être quatre ou cinq accidents mortels dus à pas de chance ». Pour le Parquet, tolérance zéro. Pour les dix premiers mois de l’année les gendarmes ont fait 75 315 dépistages d’alcoolémie donnant lieu à 2 700 contrôles positifs et 3 438 infractions à la vitesse ; 1 107 permis de conduire ont fait l’objet d’une rétention administrative.

La pire phrase du mois : « Ce n’est pas la première fois que je la frappe, mais c’est la première fois qu’elle meurt ». Telle est la réponse faite par un homme accusé d’avoir tué sa femme, au président de la Cour d’assise. Ce dernier rappelait cet épisode, lors des assises de l’aide aux victimes, pour souligner la banalisation de la violence.

Hiata de Tahiti

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