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Vermeer, La Jeune fille à la perle

Ma peinture préférée reste La jeune fille à la perle qui affiche à l’oreille le microcosme du monde en même temps que sa goutte de rosée pubertaire. C’est une perle de rosée virginale qui sourd au moment où les lèvres s’entrouvrent et où le regard vous croise. La jeune fille à la perle, si pure et virginale d’apparence, ne serait qu’une simple pute. La perle était l’insigne des courtisanes, et la grosseur de celle qu’elle porte est disproportionnée par rapport à celles que l’on trouve habituellement. Elle est comme une enseigne à l’entrée des maisons closes et dit que la fille est prête à baiser. Je suis un peu dubitatif sur cette présentation de guide. La perle semble être en chrétienté un symbole de pureté, à la fois trésor caché et vanité terrestre. Mais ce pourrait être aussi, vu la grosseur, une perle de verre argenté ou d’étain poli, à moins que ce soit un effet spécial du peintre. Tout l’intérêt de l’art est justement de provoquer le spectateur à avoir sa propre vision. De plus, il semble que la fameuse Jeune fille ait été l’une des filles du peintre, âgée de 12 ou 13 ans et non pas une servante de 16 ans comme le romance Tracy Chevalier.

J’observe que les lèvres pulpeuses des filles de Vermeer rappellent les lèvres entrouvertes des garçons du Caravage à la fin du XVIe siècle, comme Le garçon mordu par un lézard ou Les musiciens. La façon dont est tourné le visage de la jeune fille à la perle de Vermeer rappelle également la façon dont est tourné le visage du Joueur de luth du même Caravage, peint en 1595. Il a la même coiffe, la même lumière, le même regard, les mêmes lèvres pulpeuses semi entrouvertes. Le Caravage a influencé les peintres de Delft, l’école caravagesque d’Utrecht rassemble les peintres néerlandais partis à Rome au début du XVIIe siècle pour parfaire leur formation. Réalisme et clair-obscur sont les principaux apports de l’Italie, ainsi que les scènes de genre et les buveurs ou musiciens. L’Entremetteuse de Dirck Van Baburen (1622) est inspirée des Tricheurs du Caravage (1595) ; elle a peut-être inspiré Vermeer, dont on sait qu’il a été influencé par l’utilisation de la couleur par cette école.

La fille au chapeau rouge, dans la même veine, me plaît moins car elle arbore trop de sensualité ouvertement et n’a plus rien de virginale. Il s’agit d’une claire invite sexuelle et non pas d’une envie affective d’admiration ou de protection. L’infrarouge montre que la première esquisse était un homme. L’inverse de la très jeune fille en fleur.

Le tableau de la Jeune fille, peint vers 1665, ne portait pas de titre, on l’a appelé successivement le Portrait turc ou la Jeune fille au turban et c’est le roman paru de 1999 de Tracy Chevalier, La jeune fille à la perle, qui lui a assuré son titre actuel dans le grand public. Le tableau était peut-être destiné à Pieter van Ruijven, un riche percepteur de Delft ami de la famille du peintre. Dans cette société prospère grâce au commerce, l’art est un marqueur social et un placement financier. Elle a refait surface lorsqu’un collectionneur, un Français, l’a achetée pour deux florins, soit moins d’un euro. Une fois nettoyée, il a vu que c’était un Vermeer et en a fait don à sa mort en 1902 au Maurithuis. L’œuvre a été restaurée en 1994 pour lui ôter son vernis qui s’était assombri, permettant de remettre en valeur les petites touches blanches qui ornent la commissure des lèvres.

L’usage du sfumato à la Vinci permet chez Vermeer que l’arête du nez de la jeune fille soit fondue dans sa joue. Le fond était vert sombre et nous paraît noir à cause du vernis ; ce vert représentait initialement un rideau. La torsion du buste crée une tension qui invite le regard du spectateur tandis que le fond sombre uni semble faire émerger le visage du néant. La couleur bleu-gris des yeux répond à la nuance de la perle. La jeune fille est mise en situation, le torse en rotation donne le sentiment qu’elle ne pose pas, qu’elle est surprise. Le tableau est fait pour nous attirer, au sens optique comme sexuel. Il instaure une relation et laisse du mystère, ce qui retient. Cette peinture reste universellement humaine avec ses trois couleurs primaires (rouge des lèvres, bleu et jaune du turban) et l’effet qui fait surgir la lumière de l’obscurité. Elle est aussi un fantasme, la manifestation du désir surpris, interdit. Comme il subsiste un mystère, la (très) jeune fille attire – elle a toujours attiré les hommes faits.

Les produits dérivés et les imitations dérisoires contemporaines gâchent un peu la vraie jeune fille, mais c’est l’époque : tout doit être rabaissé au niveau démocratique de celui qui regarde.

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Polynésie les archipels du rêve

polynesie les archipels du reve
Ce gros livre présente une sélection de romans et nouvelles sur la Polynésie, du 19ème siècle à nos jours. Le lecteur peut parfois les trouver séparément, mais un recueil à l’avantage d’attirer l’attention et de classer les sujets – le tout pour moins cher et dans un volume réduit en voyage. D’autant que certaines œuvres sont introuvables aujourd’hui. Pour qui a de la curiosité pour ces îles mythiques perdues dans l’océan Pacifique, explorer la littérature est une piste intéressante.

Bougainville n’a passé que neuf jours à Tahiti ; ses quelques 50 pages dans son récit de voyage ont inspiré Diderot et toute la philosophie des Lumières. Un mythe était né, fait de seins nus, de liberté sexuelle, de climat chaud où gambader à poil, de fleurs à profusion et de fruits toute l’année. La vie hédoniste, nostalgie du Paradis terrestre, venait à point pour donner de l’espérance aux rassis de la religion percluse au 18ème siècle en interdits, inquisition et guerres de sectes.

tahiti seins nus des mers du sud 2016

Las ! Avec la découverte ont suivi les missionnaires, la vermine puritaine qui a drapé les vahinés de longues robes de quakers, obligé les hommes aux pantalons, voilé les attributs dès dix ans révolus, interdit la danse et la musique, fait péché de copuler en liberté et d’élever les enfants en commun. De vrais ayatollahs, les pasteurs ! Tout ce qui fait du bien est haram, au nom de Dieu, car Lui seul doit être aimé et dans l’Autre monde, pas celui-ci. Ici-bas, on doit souffrir, c’est écrit dans le Livre – pas vivre mais obéir ! Les romans de ce recueil à la fois saluent le mythe et disent la désillusion des voyageurs face à la réalité post-évangélique.

Tout commence par Eugène Sue en 1857. Beaucoup ignorent qu’avant d’être le feuilletoniste à succès des Mystères de Paris, Eugène fut chirurgien de marine – et qu’il a donc arpenté le monde. Pour lui, en cette nouvelle intitulée Relation véritable des voyages de Claude Bélissan, le « bon sauvage » existe bien – et il est cannibale !

Jean Giraudoux publie en 1935 une pièce de théâtre intitulée Supplément au voyage de Cook ; elle vaut son pesant de coprah. Plaquer des idées morales sur des comportements physiques naturels est bien une idée de curé d’Occident. Ou comment pervertir les êtres humains par des jugements de valeur a priori, tirés d’un Livre qui serait un manuel de savoir vivre selon un Dieu de théorie…

Mais c’est avec Herman Melville que commence la véritable aventure. Notre auteur américain, qui fut marin, a réellement vécu en 1842 la fuite avec un compagnon vers les vallées inhospitalières de Nuku-Hiva, une grande île des Marquises. Ils sont tombés chez les Taïpis cannibales, qui feront amis pour mieux les engraisser. L’un, puis l’autre, échappent par un concours de circonstance aux grillades, mais les trois semaines passées en leur aimable compagnie permettent à Melville de décrire avec précision les mœurs et coutumes des vrais Polynésiens de son temps (Taïpi fut publié en 1846). J’ai déjà chroniqué ce livre empli de péripéties et d’exotisme et je vous incite vivement à le lire !

taro et fruits tahiti

La suite mêle des romans inspirés par les légendes tahitiennes et des romans réalistes sur la décrépitude occidentale des expatriés.

Pierre Loti décrit et fait fiction de son mariage avec une très jeune vahiné (14 ans), sous l’égide de la reine Pomaré (Le mariage de Loti, 1882). Leçon de sensualité, recherche sentimentale des possibles enfants de son frère, encannaqué lui aussi quelques années avant sa mort, Tahiti est à la fois l’île voluptueuse et l’île cannibale où, si l’on ne vous mange plus, tout vous empêche d’en partir.

Jean Dorsenne, résistant déporté en 1944 bien oublié aujourd’hui, chante en 1926 C’était le soir des dieux après avoir beaucoup écrit sur la Polynésie. Il célèbre les Arïoi, ces adolescents cooptés pour célébrer la vitalité de village en village et d’île en île, chantant, dansant, ripaillant, copulant, rendant la vie par la fête aux villageois parfois déprimés par les cyclones et les maladies. Mais son œil d’Européen ne peut s’empêcher de reproduire la Bible par la tentation d’une Eve à goûter au pouvoir, qui va détruire par orgueil ce paradis reconstitué.

Jack London publie en 1909 une nouvelle : La case de Mapuhi décrit avec réalisme un cyclone dévastant un atoll, mais aussi la pêche des nacres et des perles. Elle ouvre sur la destinée.

C’est en revanche le versant européen que choisissent de montrer Albert t’Serstevens, écrivain français de nom flamand, et Marc Chadourne. Les jeunes expatriés qui se lancent dans « les affaires » à Tahiti font des jaloux et sont en butte aux éléments comme à l’indolence de la population. La Grande plantation de t’Serstevens (1952) romance l’affairisme mêlé à l’amour, l’entreprise mêlée à la malédiction, non sans quelque schéma biblique lui aussi, tant le mal vient à chaque fois miner le bien. Mais c’est documenté et très instructif sur le Tahiti du début de XXe siècle.

Chadourne montre dans Vasco, publié en 1927, le laisser-aller de la déprime chez un ex-poilu de 14 dont la jeunesse fut brisée. Tahiti ne lui redonne en rien le moral, ni l’action, ni l’amitié, ni l’affection des vahinés – c’est à désespérer. Ce roman noir expose moins la Polynésie que la névrose occidentale, mais il fallait l’évoquer pour être complet sur le sujet : même le mythe ne peut revivifier celui qui est rongé par la pulsion de mort.

Au total un panorama très complet sur la production littéraire occidentale à propos des îles du Pacifique, ce qu’elles suscitent comme puissance de rêve, ce qu’elles montrent à différentes époques de leurs réalités prosaïques, ce qu’elles laissent au voyageur qui les aborde avec curiosité.

Faites comme moi : lisez, puis allez ! Tahiti vous attend, les Tuamotu et les Marquises…

Polynésie les archipels du rêve, romans réunis par Alain Quella-Villégé, Presses de la Cité collection Omnibus 1996, 955 pages, €13.84

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Tahiti bêtes

Laissez venir à nous les tortues vertes. Entre octobre et mars, elles sont sous haute surveillance car elles viennent pondre leurs œufs. À Tetiaroa, c’est l’Association Te Mana o te Moana qui s’y colle. Quelques détails sur la ponte de la belle verte : la profondeur des nids est de 54 cm, le diamètre de la chambre d’incubation de 30 cm, le nombre moyen d’œufs par nids de 85, le temps moyen d’incubation entre la ponte et l’éclosion des œufs dure 73 jours. Elle est de plus en plus rare te honu (tortue) matie (verte). L’association en recense quelques-unes à Mopelia, Tetiaroa et Tupai. L’association a encouragé l’hôtel The Brando à s’adapter aux tortues pendant la saison de ponte : les lumières de l’hôtel sont équipées de filtres rouges, le niveau sonore est abaissé pendant la nuit et les clients et employés sont sensibilisés aux bons gestes pour ne pas déranger les reptiles aquatiques ! Mais ta honu matie rencontre d’autres dangers, comme la pollution.

tortue verte

En Nouvelle-Calédonie, le méconnu et menacé dugong est aussi sous étroite surveillance. Celui qu’on appelle la « vache marine » ou le « jardinier des mers » se nourrit exclusivement de plantes et de fleurs des herbiers marins ; il vit dans le lagon entre 2 et 20 m de profondeur. Il ne migre pas. Il a un ancêtre commun avec l’éléphant, pèse entre 300 et 400 kilos, possède des petites défenses plantées dans son museau moustachu. Il est discret, possède une queue échancrée comme les baleines et les dauphins mais ne plonge pas. Les femelles n’ont que 5 à 6 petits au cours de leurs 60 à 70 ans d’existence. Le dugong est menacé par les prises accidentelles dans les filets de pêche et surtout par le développement de la navigation de plaisance. Les collisions ou les coups d’hélice sont un risque tandis que les herbiers sont détruits par les ancrages.

dugong

C’est la pleine saison des Annonacées. Nous récoltons des totara (corossol Annona muricata).

corossol exterieurC’est un fruit originaire d’Amérique du Sud. Il ressemble à un gros cœur vert couvert de petits piquants souples. Pour le consommer il faut extirper la chair et ôter toutes les graines de son intérieur.

corossol interieur

On dit que la chair très crémeuse calmerait les anxieux, chasserait les angoisses et procurerait un sommeil réparateur. Normal : la teneur en sucre est élevée !

jacquier fruit tahiti

Une autre délicatesse est l’uru taratoni (jacque – fruit du jacquier -, Artocarpus heterophyllus de la famille des Moracées). Lui est originaire de l’Inde, c’est le plus fruit du monde puisque ses dimensions peuvent atteindre 1 m de longueur pour un poids de 50 kg. Il pousse à même le tronc de l’arbre. Les fruits sont composés de nombreuses carpelles liées entre elles par des tubes et des cordons de fibres. Ici, à Tahiti, ce sont les Chinois qui en sont friands – et moi. C’est un dessert succulent, mais sa dégustation passe après un temps certain à enlever les graines comme pour le totara. Les graines se mangent cuites ou grillées, leur goût rappelle celles des marrons sur la braise. L’appellation tahitienne uru taratoni signifie qu’il a été introduit en Polynésie depuis le Fenua taratoni (la Nouvelle-Calédonie). Le bois dur de l’arbre est utilisé pour la construction de bateaux, on peut également en faire des masques. Il fournit également le basanti, la couleur jaune permettant de teindre les vêtements des moines bouddhistes.

jacquier intérieur du fruit tahiti

Les scientifiques l’ont finalement prouvé car ils le soupçonnaient : la perle tourne pendant sa formation au sein de l’huître. C’est à l’Ifremer que l’on doit cette découverte. Vous savez tous que l’on introduit un nucléus dans les perles d’élevage, Pinctada margaritifera, l’espèce polynésienne. D’après les scientifiques « durant les 40 premiers jours, la perle est animée de mouvements chaotiques, interrompus régulièrement par des périodes d’immobilité. La perle met en moyenne 4h43 pour faire un tour complet dans l’huître. La rotation se poursuit pendant 12 à 18 mois durant le processus de formation de la perle. Cette rotation est associée à un certain nombre de défauts des perles. Les chercheurs ont introduit des nuclei magnétiques de 6,5 mm de diamètre dans plusieurs huîtres d’élevage (le nucleus est l’élément autour duquel se forme la perle). Les huîtres ont été suivies à l’aide d’un magnétomètre ultra-sensible, un dispositif d’étude novateur. L’étude a été publiée dans la revue Royal Society Open Science du 15 juillet 2015 ».

Hiata de Tahiti

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Révolte ou révolution à Tahiti ?

Le festival de la Bounty a eu lieu à la mairie de Papeete du 25 au 27 octobre. Une petite délégation de Pitcairn était venue au fenua. La plupart étaient des descendants des mutins dont leur chef Fletcher Christian, mais l’un des descendants de William Bligh était présent également. Source d’inspiration que cette histoire d’une mutinerie devenue mythique. Livres, films ont voulu narrer l’exploit du Capitaine Bligh ou la romance de Fletcher avec une vahiné. La mutinerie a  inspiré écrivains et cinéastes : Charles Nordhoff et James Norman Hall, Jules Verne, Bengt Danielsson, les créateurs de la série Simpson où Bart incarne Fletcher Christian, également quatre films avec Errol Flynn, Clark Gable, Charles Laughton, Marlon Brando, Mel Gibson. A quand le prochain ? Au fait, savez-vous combien Pitcairn compte d’habitants ? Non ? Seulement 52.

bobby holcomb tahiti

La biographie de Bobby Holcomb écrite par Dorothy Levy et Bruno Saura vient de sortir en librairie. Bobby était un touche-à-tout de génie que les Polynésiens ont redécouvert. Né à Hawaï, enfance en Californie, hippie à San Francisco, quinze années en Polynésie, à Huahine surtout. Musicien, peintre, s’inspirant de la mythologie ma’ohi, croyait fermement en la magie, au mana. Pour qui s’est arrêté à Huahine, le mana transpire partout et principalement à Maeva. Il écrivit des chansons en incluant les noms des marae alentours, en langue tahitienne et en anglais, il fut reconnu comme chanteur, peintre. Même quand son ami Quincy Jones voulut lui envoyer un jet privé pour le faire soigner en Amérique, lui qui était si malade,  lui répondit : je dors au pied d’une montagne sacrée, cela suffit.

bobby holcomb tahiti b

Adieu les contrefaçons ? Hop un procédé révolutionnaire, une étiquette contenant des informations comme lieu de production, date de production, producteur, zone géographique précise, etc, pas plus grosse que quatre cheveux, est un hologramme pouvant être révélé via un lecteur standard d’une cinquantaine d’euros et connecté à un simple ordinateur. Protection et traçabilité. Enfin pourrait-on dire. D’autres inventions qui pourraient bien changer la face de la perle : nettoyage bio pour les bios salissures, la révolution du nucléus. Le nucléus, c’est le cœur de la perle, c’est autour de lui qu’elle se fabrique. Actuellement les nucléus sont fabriqués avec des coquilles d’unionidae, une espèce de mollusque bivalve. Les rebuts étaient détruits avec leur nucléus. Gâchis. Un procédé permet désormais de recycler les perles n’ayant pas une couche nacrière suffisante pour être commercialisées. Une machine permettra de détacher la nacre du nucléus pour l’utiliser dans la cosmétique ou la teinture, les nucléus pourront après traitement être revendus aux perliculteurs. On pourra aussi fabriquer localement un nucléus à base de poudre de nacres. Les tricheurs n’auront qu’à bien se tenir !

Le venin du cent-pieds serait un antidouleur prometteur. Ce scolopendre ou mille pattes (Scolopendra subspinipes) cache dans son venin un antidouleur efficace. Des chercheurs australiens ont isolé une molécule susceptible d’inhiber les nerfs qui transmettent la douleur. Le venin du cent-pieds s’est avéré potentiellement aussi efficace que la morphine sur un canal nerveux particulier.

La dengue a fait sa première victime, un bébé de six mois. La progression de la dengue se poursuit. Deux virus circulent allègrement au fenua et maintenant le Zika a fait son apparition avec des plaques sur la peau, une fièvre importante une rougeur des yeux, des douleurs articulaires, des courbatures. On a beau crier sur tous les toits, sur toutes les télévisions  qu’il faut se protéger individuellement des moustiques. Tous les archipels sont touchés, sauf les Gambier. Que chacun détruise ses gîtes à moustiques. Les médecins ne savent pas comment le Zika est arrivé au fenua, et personne n’est immunisé.

Le ferry Aremiti II est construit aux Philippines pour un chantier australien et devrait bientôt relier l’Ile sœur à la capitale. Il embarquera 960 passagers et 140 véhicules légers. Construit en un an et demi, ce nouveau joujou a été mis à l’eau fin septembre, la livraison est fixée au 24 novembre, son arrivée dans la rade de Papeete prévue pour le 6 décembre, il devrait commencer ces trajets avant la fin de l’année. Bateau entièrement en aluminium, il mesure 80 m de long pour 17 m de large, intérieur très design ! Le snack-buvette attend sagement ses futurs clients ! Le navire api (nouveau) effectuera des traversées à 20 nœuds, mu par 4 moteurs MTU de 3 000 chevaux.

Hiata de Tahiti

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Scènes de vie tahitienne

« Pour dégraisser le mammouth, les 57 pelés de l’Assemblée, il n’y en a que 20 qui parlent. Les autres, il faut les enlever », déclare Jean-Marie Yan Tu, secrétaire général du syndicat A Tia I Mua. Occasion d’une petite rétrospective des petites phrases qui ont marqué l’année 2012.

« Pour faire bénéficier un grand nombre de familles nécessiteuses » est la réponse de la mairie de Faa’a (maire Oscar Temaru) à la Chambre territoriale des comptes qui s’interrogeait sur l’augmentation importante d’agents titulaires au sein de la commune entre 2007 et 2009.

« Avant, nous vivions bien de la perle, après, nous en vivions, ensuite, nous survivions et, aujourd’hui, nous sommes dans le coma », dit Aline Baldassari-Bernard, membre de l’Union des professionnels de la perle.

« Je ne tape pas ma race. Je frappe juste les riches, les Français et les Chinois », déclare Puna, condamné à 3 ans de prison ferme pour avoir poignardé son frère.

« Je suis devenu SDF », s’exclame Gaston Flosse, à son retour à Tahiti, après l’incendie de son domicile.

ado torse nu et cannabis

« Je ne consomme pas de paka [cannabis]. Si je plante, c’est juste pour offrir aux copains. Et puis, j’aime bien la plante, elle sent bon », avoue un jeune homme devant le Tribunal correctionnel, après la découverte de 50 pieds de paka à son domicile. A Bora Bora, le bilan 2012 du travail de partenariat gendarmerie- police municipale s’établit à 6000 pieds de paka (cannabis) détruits, 48 interpellations et 6 mutoi (flics) félicités.

Un ado condamné pour avoir forcé l’un de ses condisciples de 12 ans à se prostituer. Cet ado, 16 ans aujourd’hui, a été condamné par le tribunal pour enfants siégeant à huit clos à trois ans de prison avec sursis. Ces enfants étaient tous hébergés dans un foyer éducatif.

ado torse nu

Sa compagne arrive en retard au domicile, le tane jaloux de trois coups au visage la tue. Le couple avait trois jeunes enfants.

Teiva Manutahi de Porinetia Ora a publié un communiqué assassin des « crimes économiques » commis contre le Pays, pêle-mêle : « La pêche aux Chinois, les phosphates aux Australiens, la perliculture aux Italiens, le tourisme aux fonds de pension américains. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement indépendantiste ne fait pas confiance à nos jeunes diplômés polynésiens. L’émancipation économique de la Polynésie est livrée pieds et mains liés à des intérêts dont la fiabilité est discutable. Porinetia Ora pense que seul le libéralisme le plus total et seule l’ouverture à la concurrence la plus libre permettront à nos industries de se relever et de prospérer ».

L’Octopus du milliardaire Paul Allen est à quai à Papeete. 126 m de long, construit en 2003, l’un des plus grands yacht privés du monde, propriété du cofondateur du géant informatique Microsoft avec Bill Gates. Ce palace flottant compte environ 41 cabines, peut accueillir trois hélicoptères, dispose de multiples hors-bord et jet-ski, d’un sous-marin de poche. L’un de ses ponts accueille bien sûr une piscine, mais également un terrain de basket. Il est estimé à plus de 250 millions $.

Le Président Temaru est golfeur. Sa Présidence a lancé un appel à projets à 7 milliards sur deux parcelles du domaine d’Atimaono à Papara. C’est que le Pei VEUT son hôtel de luxe pour attirer les riches golfeurs du monde entier.

Torrents d’eau sur le fenua et milliards de francs pacifiques pleuvent sur la Polynésie à quelques mois des élections territoriales. Connaissant le jeu polynésien, on pourrait dès à présent imaginer que ces prêts ne seraient pas remboursés, que c’est un dû au fenua. Une bouffée d’oxygène quand même qui devrait permettre de redonner de l’espoir, mais qui pourrait uniquement servir à payer les fonctionnaires du pays ! Le gouvernement local se félicite que les robinets de l’État soient à nouveau grand ouverts par le gouvernement socialiste. Qui ne demande rien n’a rien alors redemandons, redemandons encore et toujours !

Hiata de Tahiti

La France dans le Pacifique, quelle vision pour le XXIème siècle ? était le sujet d’un colloque organisé par le Sénat le 17 janvier, à Paris – loin du fenua, en métropole.

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Des bêtes à exploiter à Tahiti

La créature de 2m40 pêchée au poito le 29 juin dernier à Hitia’a par 230 m de fond est un evoxymetopon poeyi. Il appartient à la famille des Sabres. C’est un phénomène rare qui se caractérise par le filament qu’il porte sur la tête. Il aurait été observé par des Anciens qui ont réagi à la photo parue dans La Dépêche. Ce poisson a été observé à Taïwan et dans quelques îles de l’océan Indien. En revanche, il n’avait été scientifiquement observé dans les eaux du fenua. Le pêcheur est très fier car sa prise est référencée dans une base de données internationale qui porte son nom, Roméo Ly, le lieu en Polynésie française et la date de sa pêche le 29 juin 2012. Grâce à lui, l’Ifremer est désormais relié à la base internationale.

evoxymetopon poeyiL’étude d’impact sur l’environnement du nouveau centre de détention est consultable dans les deux mairies de Teva I Uta (Mataiea et Papeari). Le collectif Vaiarii nui maintient sa demande de référendum auprès de l’Etat. Il demande à la population de venir consulter les documents et de se prononcer à la mairie. Ce même collectif exprime des inquiétudes en ce qui concerne les travaux entrepris au PK 52,8 sur le site initialement prévu pour le Centre d’enfouissement technique de Papeari pour un projet d’élevage de 20 000 poules pondeuses, le collectif s’étant déjà positionné contre ce projet. Il émet également des réserves et souhaite des études plus approfondies de la nappe phréatique concernant la demande d’extension de la société Vaimato (eau de source mise en bouteille) et le projet d’exploitation de M. Lai Woa.

La maison de la perle n’a réuni que des critiques autour d’elle de la part des perliculteurs. Les idées, le gouvernement Temaru en a à revendre. Cette dernière tartuferie, le Tahiti Pearl Consortium se mettrait en place à 79 millions FCFP. Oh là, là, qu’est-ce qu’on a comme idées ici à Tahiti ! Un expert de la joaillerie aurait été nommé : M. Gaetano Cavalieri de la société Gaetano Cavalieri & Co, basée à Milan en Italie. Les producteurs de perles sont en colère contre ce projet. « Touche pas à ma perle », le slogan est créé. Affaire à suivre. Faut s’attendre au pire plus on approche des élections, chacun de dégainer. Le pays des Dalton ?

L’animal est difficile à repérer dans son milieu, c’est le poisson-feuille ou poisson scorpion feuille ou Rascasse feuille. Le Taenianotus est un petit animal d’une dizaine de cm. Il se cache sous la forme d’une feuille morte ou d’une algue qui se trouve en masse sur les formations coralliennes lagonaires des atolls des Tuamotu. Il n’a aucun intérêt culinaire.

Le « coussin de requin » est une étoile de mer singulière que l’on trouve dans les eaux de Polynésie. Cette curiosité est une étoile de mer pentagonale. Cette forme pourrait l’apparenter plus à un oursin qu’à une étoile de mer. Ses téguments rugueux comme du papier de verre évoque la peau d’un squale. Sa coloration varie du blanc, beige, gris, rouge avec des petits points rouge foncé parfois orangé, c’est une dévoreuse de corail ! Les loches et les mérous sont des poissons curieux, cette curiosité cause bien souvent leur perte. En Polynésie ils sont mouchetés, célestes, rayés, marbrés, saumonés. Ce sont des poissons robustes, trapus ; ils possèdent une grande gueule, large, pourvue de dents acérées. Les habitants des Tuamotu consomment la loche marbrée, appelé kito, commune et abondante ; elle est pourtant classée dans la catégorie des poissons à fort risque d’intoxication ciguatérique. La vente de cette loche  est interdite au marché de Papeete.

rascasse feuilleLa Rousserolle des Tuamotu ou kotiotio ou kokikokiko est un petit oiseau endémique de l’archipel. Elle ressemble à un moineau avec des plumes brun rouge ou brun clair avec un peu de jaune, de gris. Elle vit dans les cocoteraies, saute de branche en branche, se nourrit d’insectes, vers de terre, mouches, chenilles. Elle bâtit pour ses petits un nid douillet à l’aide de fibres de cocotier. Elle fouille les interstices des cocotiers pour trouver des proies. Elle est peu farouche et s’introduit volontiers dans les fare (maisons aux toits de tôle).

Aux Marquises, une bonne nouvelle pour l’association Manu, la naissance d’un oisillon chez le monarque de Fatu-Hiva. Une des membres fondateurs de l’association Manu, vétérinaire de profession stérilise les chattes domestiques de la vallée. Les minettes sont prolixes, à raison de quatre chatons chacune… plusieurs fois l’an, la famille s’agrandit vite. La venue d’une vétérinaire était la bienvenue mais elle n’était pas venue pour cela. D’autres animaux de l’île verraient d’un bon œil que des vétos patentés arrivent sur l’île pour une mission régulière, mais les habitants ne sont guère optimistes car cela fait plus d’un an qu’aucun médecin généraliste n’a posé le pied ici pour s’occuper d’eux – alors pour la venue d’un vétérinaire…

A l’avance, je vous souhaite d’agréables fêtes de fin d’année et vous présente mes vœux de santé, bonheur et réussite dans vos entreprises pour 2013.

Portez-vous bien.

Hiata de Papeete

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