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Emmanuel Carrère, Un roman russe

Emmanuel Carrère, fils de, est médiatique parce qu’il mêle, selon le gloubi-boulga de notre époque, tous les genres : le roman, le cinéma, le reportage, la vie intime, et surtout le sexe. C’est un genre qui me déconcerte et ne m’agrée pas, une façon de se défiler tout en se glorifiant, de zapper sur ce qui dérange pour insister sur ce qui est soi-disant « secret » et que tout le monde connaît : l’Origine du monde.

Dans cette histoire, la Russie est un prétexte, un pays et une origine qui font problème à cet angoissé instable, névrosé profond qui avoue aller « trois fois par semaine » chez son psychanalyste, on ne sait pour quel résultat… Le prétexte est le surgissement dans l’actualité d’Andras Toma, paysan hongrois enrôlé dans les forces fascistes puis capturé par l’Armée rouge en 1944. Ballotté de camp en camp, il échoue interné pendant cinquante-six ans en URSS, dernier prisonnier vivant de la Seconde guerre mondiale, avant d’être finalement rapatrié à Budapest en 2000. Il était fou, ou jouait les fous, n’ayant peut-être jamais appris le russe, recroquevillé dans sa coquille.

Cet Andras a fasciné Carrère, envoyé « spécial » de France 2 pour un documentaire sur lui, sur le village de Kotelnitch à 800 km au nord-est de Moscou. L’arrière grand-oncle de l’auteur a été gouverneur de la région et Emmanuel, qui parle « un joli russe » appris de sa mère mais ne le parle plus depuis l’âge de 5 ans, entreprend laborieusement à 40 ans de s’y remettre. C’est qu’il se sent personnellement des affinités électives avec Andras, ce décalé de la vie, exilé de sa patrie, renfermé dans son monde imaginaire. Comme lui, incapable de se fixer, Carrère erre de femme en femme en croyant toujours vivre le grand amour de sa vie (qu’il confond avec le sexe frénétique) avant de déchanter sous les assauts de la triste réalité. Ce sera « Soso » après une précédente qui lui a donné deux fils, puis Hélène qui lui donnera une fille. Mais, à chaque fois, il s’en sépare.

Des affinités aussi que son grand-père Georges a vécues, émigré de Géorgie en 1920 après la révolution de 1917 et la reprise en main par Lénine de toute la Russie, y compris les provinces dissidentes qui se croyaient émancipées par le communisme. Un grand-père qui avait des idées de droite conservatrice radicale et qui a collaboré avec l’armée allemande en servant de traducteur économique à Bordeaux durant la guerre. Il a « disparu » en 1944, probablement exécuté par les résistants de la dernière heure : un bouc émissaire facile, « étranger » d’origine, inapte à tout métier, pauvre et perdu dans sa nouvelle patrie. Un « secret de famille » bien gardé par sa mère, l’Immortelle Hélène Carrère d’Encausse qui ne voulait pas entacher sa réputation (bien que responsable en rien des faits et gestes de son père). Secret qu’Emmanuel s’empresse de divulguer, pour se faire bien voir ou plutôt, croit-il, pour exister.

Ce « roman » russe est une sorte de Romand Jean-Claude, un récit qu’il a écrit en 2000 sur le massacreur de toute sa famille qui se faisait passer pour médecin important de l’OMS à Genève. Encore un mythomane, comme lui. Il mélange à la Philippe Sollers, qui semble son modèle d’écrivain dans les années 2000, le documentaire télé, ses notes et impressions de voyage, ses observations sur les gens, ses fantasmes érotiques et les petites histoires qu’il échafaude à partir de rien, son expérience in vivo de nouvelle érotique écrite en 2002 dans Le Monde, journal de référence politiquement correcte des bobos. L’Usage du Monde met en scène (beaucoup trop longuement, dans une complaisance destructrice) la Soso nue sous sa robe légère dans un train à grande vitesse tandis que l’auteur joue de l’érotisme des suggestions et des mots dans un délire pubertaire. Il détruire ce désir, comme les autres, dans un délire paranoïaque de haine au téléphone, poussant ladite Soso à se faire avorter… d’un bébé qui n’était d’ailleurs pas de lui !

Autant j’ai aimé et admiré sa mère Hélène, autant je n’aime pas Emmanuel Carrère. Son tempérament angoissé, dépressif, cyclothymique, égocentrique, me déplaît. Or un écrivain est avant tout un tempérament, quoiqu’il écrive. Sa névrose obsessionnelle le hante et il s’y complaît, il en fait des livres. Incapable au fond d’inventer, il ne cesse de mettre en scène lui-même au travers de personnages réels : un pédophile dans La classe de neige qu’il avoue avoir mis « sept ans à écrire », le tueur faux médecin Romand dans L’adversaire, les apôtres dans Le Royaume.

Emmanuel Carrère se sent toujours un autre, tout en ne se croyant pas grand-chose. Il cherche constamment, névrotiquement, le « secret » qui lui permettrait de revivre, la clé pour se libérer d’un inconscient qu’il traîne comme un boulet. Il la voit dans l’emprisonnement d’Andras, dans la vie étriquée à la soviétique de la Russie des années 2000 avec sa pauvreté, ses non-dits, ses mafias qui tuent, son FSB qui contrôle ; il la voit dans la langue russe qui lui permettrait de « comprendre » – quoi ? Son grand-père conservateur égaré ? Sa névrose d’émigré jamais pleinement intégré à ses yeux ? Sa fascination fusionnelle pour sa mère devenue immortelle ? Il la voit dans le secret du pédophile, le mensonge jusqu’au meurtre de Romand, la répulsion des femmes de Paul de Tarse. Il la voit dans la croyance chrétienne, dans le yoga pratique, dans les reportages au loin, dans l’exil intérieur, dans l’éternel nombrilisme de son écriture…

Bref, lisez-le si vous voulez, il paraît que ça plaît aux ménagères de 50 ans fascinés par les grands malades et qui adorent discuter intello en médiathèque. Pour ma part, je ne le relirai pas, ce qui est mon critère de qualité des livres.

Emmanuel Carrère, Un roman russe, 2007, Folio 2009, 401 pages, €9,90 e-book Kindle €8,49

(mon commentaire est libre, seuls les liens sont sponsorisés Amazon partenaires)

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Vieux

Qu’est-ce que vieillir ? Pour moi, c’est se fossiliser, entrer progressivement dans la grande inertie finale. C’est avoir moins envie de bouger, surtout de ne pas se remettre en cause, relire les livres plutôt qu’en acheter de nouveaux, rester chez soi plutôt que de sortir.

Certains, à ce train-là, sont déjà « vieux » à 30 ans. Mais c’est exactement ce que je veux dire : la vieillesse est un état d’esprit.

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L’obsolescence commence par la routine : on ne fait bien seulement que ce pourquoi l’on est bien rodé plutôt que de continuer à évoluer. Que survienne une innovation et c’est l’ennui, il va falloir encore apprendre, « changer » ses habitudes. Le vieux a des certitudes, il « connaît la vie » et la raconte volontiers ; il ne pose plus de questions. Il est porté au conservatisme, il n’est plus influencé par ce qui survient de neuf et qui lui paraît – forcément – moins bien, dégradé par rapport à un « âge d’or » mythique qui n’est le plus souvent que l’époque où il a eu 20 ans.

Tout était mieux avant se dit-il parce qu’il avait l’optimisme de la jeunesse et l’énergie de croquer la vie à pleines dents. Et le vieux de confondre ce qui est « bon pour tout le monde » avec sa propre jeunesse enfuie. C’est bien humain, mais c’est justement le symptôme que l’on vieillit.

À l’inverse, rester jeune, c’est rester à l’écoute, même avec une expérience d’un demi-siècle déjà et un corps qui se fatigue plus vite. Il faut savoir continuer à changer. Oh ! Non pas zapper d’un rôle à l’autre, costume-cravate gris à un polo sport blanc – mais de rester à l’écoute de ce qui se transforme pour continuer à se transformer aussi. Rester souple, réfléchir, remettre en cause ce qui est trop facilement admis.

La vie est comme la bicyclette : quand on tente de stopper l’engin, il tombe.

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Recentrer sa bibliothèque

Les livres, avec le temps, finissent par envahir l’espace. Ils s’accumulent, déjà lus ou à lire, et sans cesse les « nouveautés viennent s’y ajouter. Si l’on veut.

Car le propos de ce texte est justement de dire non. Comme avec les gens, il faut trier. Nul ne peut tout connaître, tout lire et baiser toutes les femmes (sans parler du reste pour les bi). Les « amis » ne sont pas les « camarades », encore moins les « collègues ». Les amis restent, les autres passent, soit avec l’activité, soit avec le métier. Il vous faut faire de même avec les livres.

Il y a vos amis, qui resteront toujours. De ceux « à emporter sur une île déserte » (sans Internet ni portable qui capte, comme disait un ado) aux compagnons agréables que l’on a plaisir à consulter ou relire – un temps.

Et il y a les autres, les passables (à donner) ou les jetables (à recycler). Car, comme avec les gens, les livres sont toujours récupérables, mais plus ou moins. Ils peuvent plaire à d’autres, ils peuvent porter témoignage, servir aux études. Mais ceux-là, pourquoi les garder ?

Mon critère unique pour conserver les livres est la réponse à la question : aimerais-je les relire ? Si oui je les garde, qu’ils soient classiques ou de divertissement ; sinon, je les donne ou les jette.

Cela pour le présent – mais il faut tenir compte aussi de l’histoire personnelle.

Les livres sont des expériences humaines en papier ; ils vous sont propres parce qu’ils ont, un jour, déclenché votre imagination, fait vibrer vos passions, titillé vos sens. Ces expériences-là sont personnelles et uniques, nul ne peut les reproduire à l’identique, pas même un clone de vous – parce qu’il n’aurait pas la même histoire dans un environnement à l’identique.

Ce pourquoi le tri que vous faites est aussi un tri historique.

Vos livres d’enfant sont en général transmis à vos enfants ou neveux ou filleuls, ou donnés à d’autres enfants – s’ils lisent encore… Vous ne gardez que les plus chers, ceux qui vous ont impressionnés pour la vie. Comme Jules Verne ou Alexandre Dumas, mais aussi les Six compagnons, Michel, le Prince Eric ou Bob Morane. Pour ma part, j’ajoute Kim Carnot, mais très peu s’en souviennent.

Vos livres d’étudiant ne restent quasi jamais dans votre bibliothèque, sauf éventuellement passé la licence – parce qu’alors le sujet vous intéresse. Les étudiants d’aujourd’hui n’en achètent pas ; ils les téléchargent, les empruntent ou les photocopient partiellement en bibliothèque. Ce qu’il y a dans les livres est pour eux du passé et ne sert qu’à étayer des références exigées leurs propres travaux. Il est vrai que les manuels sont souvent bien mal écrits et trop immergés dans la mode idéologique – même dans les sciences dites « dures », les dogmes prennent trop de place pour n’être pas vite dépassés par l’avancée de la recherche. Je n’ai gardé pour ma part que les livres sur les sujets qui continuent de me passionner, en histoire, en idées politiques, en art.

Les essais passent trop vite pour ne pas les lire en médiathèque, ou pour ne les acheter qu’en poche, voire d’occasion ou – bénie soit la technique ! – sur liseuse de type Kindle. Vite lus, vite dépassés, ce ne sont que des articles plus fouillés – mais qui remplacent très avantageusement le blabla usuel du journaliste ! Les médias font de moins en moins leur métier d’enquêter et de réfléchir avant de gloser – les livres d’actualité prennent donc leur place. Ce pourquoi je les consomme comme hier les journaux : gardés un temps, revendus ou détruits ensuite.

Je réserve mon espace limité aux classiques pour la culture (on y revient toujours…), aux romans pour le plaisir (si j’ai envie de les relire) et à l’histoire pour le savoir (sans cesse renouvelé).

Mes lectures « professionnelles » sont traitées comme les essais : lues une fois, gardées parfois, éliminées souvent. Qui se souvient encore des prix Goncourt, une fois l’année passée ? Alors les romans des nouveaux auteurs… Ils doivent passer le temps pour être acceptés, relus, faire partie de votre existence : bien rares sont ceux qui le sont. Et comme l’espace n’est pas extensible, sauf à acheter un château au fin fond d’une province pour en peupler les murs de livres à l’infini… la sélection culturelle s’impose.

C’était l’un de mes rêves d’enfant que ce château bibliothèque – mais l’enfance passe, la raison l’emporte. Entre les murs exigus d’un appartement en ville (même d’un grand), la place des livres est limitée. Si nombre de ceux d’hier sont utilement remplacés par Internet (les encyclopédies, la plupart des dictionnaires, les livres « pratiques » et de santé), la culture ne cesse de croître et il est nécessaire de faire des choix.

Gouverner sa bibliothèque exige de la recentrer sur vous, ce que vous aimez et ce qui vous caractérise. Le critère de relecture est alors le meilleur : si vous avez envie de relire, alors gardez – sinon, donnez ou jetez !

Un exemple de partage : la bibliothèque des champs sur ce blog

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Diderot, La religieuse

J’avais 14 ans lorsqu’une fille de ma classe m’a mis entre les mains ‘La religieuse’. La prise de voile m’a dévoilé la réalité du monde. J’ai dévoré d’une traite ce roman tant le style est haletant, sans aucun chapitre, contant d’une langue admirable les turpitudes d’une innocente injustement brimée. Le lesbianisme de la fin m’est bien sûr passé par-dessus la tête, je l’ai découvert à la relecture adulte. L’époque était à la libération, quelques années après 1968, et l’enfer décrit par Diderot avait tout du mythe.

Il a commencé comme un canular. Diderot, Grimm et Madame d’Épinay se languissaient du marquis de Croismare, jadis bon vivant, désormais retiré sur ses terres. Pour l’en sortir, rien de tel qu’une bonne intrigue au goût de vérité. En août 1760, nos compères inventent une aventure plus vraie que le réel d’une très jeune fille enfermée au couvent par ses parents. Elle n’est pas faite pour la vie cloîtrée, elle ne sait rien du monde ni de l’amour mais bataille pour résilier ses vœux obtenus sous la contrainte. Pour cela, elle fait agir la loi ; mais la loi ne suffit pas en régime du bon plaisir. Elle doit faire agir les grands, ceux qui comptent en société. Et ce bon marquis est touché. Les compères ne lui avouent la supercherie que deux ans plus tard, mais le marquis ne leur en veut pas. Le roman sera publié en feuilleton de 1780 à 1782 dans la ‘Correspondance littéraire’. Il ne le sera en volume sous le Directoire en 1797 qu’après la mort de Diderot, intervenue en 1784.

L’enfermement contre son gré était la scie de l’époque prérévolutionnaire ; il marquait le summum de l’arbitraire, le bon plaisir du prince, la lettre de cachet politique ou le vil intérêt financier des parents. Ici, sœur Suzanne a été enfermée à 16 ans parce que dernière de trois sœurs qu’on ne pouvait toutes doter. Mais surtout preuve vivante de la faute de sa mère, que le mari soupçonnait. Cachez ce sein que je ne saurais voir ! L’enfant de l’adultère n’aurait jamais dû naître, autant la faire mourir dans les caves des couvents. Le temps bruissait de telles mésaventures, dans les gazettes comme dans les romans licencieux.

Là où passe Suzanne, il s’en passe de belles. Comme dans tout groupe fermé, les passions bouillonnent : la vanité, le pouvoir, la sensualité, le sadisme… Qui n’agit pas comme tout le monde est vite rejeté, mouton noir à qui l’on fait subir toutes sortes de sévices, en exorcisme de ses propres démons. Suzanne est affamée, dénudée, fouettée, enfermée, ostracisée. La société s’en fout et la loi n’en peut mais : l’église et les parents sont tout-puissants. Où le lecteur compatit avec l’innocence bafouée, la beauté souillée, la solitude éprouvée, familiale et sociale.

L’adolescent que j’étais ressentait plus fort qu’adulte cette tyrannie. La persécution maître-esclave était encore  celle de certains profs, forts de leur petit pouvoir sur la classe ou de leur idéologie d’airain. Car la liberté n’est pas seulement de corps, elle est aussi d’esprit. Exprimer une idée différente vous expose en classe à la raillerie méprisante du corps enfeignant, arrivé et confortablement installé, qui jouit avec sadisme de réprimer le naturel par le dogme. En balançant cul par-dessus tête ces mauvaises habitudes, mai 1968 a donné une leçon à cette profitude sûre d’elle-même et dominatrice, matheux sadiques et historiennes confites en dévotions marxistes ou réactionnaires. Il faut lire Diderot à cet âge, il vous marque pour la vie car il dit vrai.

Il évoque en parabole la liberté contre les pouvoirs, l’individu contre la hiérarchie sociale, le corps bien vivant contre l’âme éthérée. Le roman captive comme un roman noir, sans la sensualité du ‘Moine’ de Lewis, ni la gymnastique torturée de Sade (que je n’ai toujours pas lu). Sœur Suzanne, appelée selon la coutume du temps « Sainte » Suzanne, est comme la Suzanne de la Bible devant les vieillards : nue et naïve, regardée avec concupiscence par la religion comme par les sens enfiévrés de la Supérieure. L’enfermement fermente. Ce sera de même dans les collèges, si l’on en croit la littérature, et pas seulement française. Les ‘Désarrois de l’élève Topless’ (comme demandait à la Fnac un illettré qui cherchait le film) ou ‘Kes’ et surtout ‘If » répondent à ‘La ville’ de Montherlant ou aux ‘Amitiés particulières’ de Peyrefitte. Sauf que Sainte Suzanne est frigide, d’une innocence asexuée qui frappe le lecteur adulte (l’adolescent la prend comme elle est). Elle n’éprouve rien de plus que l’affection, ne sait rien des émois du sexe, ne comprend pas les caresses appuyées et s’étonne qu’on devienne folle de désir… Diderot, en restant tout rationnel, veut convaincre son temps (et son vrai marquis) que si le diable peut se cacher dans le sexe, la réalité de l’enfermement est belle et bien sociale. Il s’agit de contraindre les corps, les cœurs et les esprits, de lier à jamais les âmes. Et cela même est inacceptable pour les êtres de Lumière adeptes de la raison.

Un bien beau livre à relire adulte et à mettre entre les mains de ses adolescents pour leur faire découvrir la réalité du monde qui est le nôtre. ‘Surveiller et punir’, ce titre bien trouvé de Michel Foucault, raconte comment notre temps est expert lui aussi en enfermements. Si le film de Rivette en 1966 a été longtemps interdit, c’est que les images sont plus réalistes que les mots, mais surtout que le gaullisme de tradition militaire, le paternalisme de la bourgeoisie d’époque, rejoignaient sans peine le machisme ouvrier autoritaire du Parti communiste. La liberté avait bien du mal à renaître entre ces redoutables censeurs du corps social…

Denis Diderot, La religieuse, 1797, Contes et romans, Gallimard Pléiade 2004, 1300 pages, €52.25

Denis Diderot, La religieuse, Folio, 1972, 367 pages, €6.93

DVD La religieuse de Guillaume Nicloux avec Pauline Etienne et Isabelle Hupert, France télévision 2013, €7.63

DVD Suzanne Simonin la religieuse de Jacques Rivette, 1966, Opening, €29.79 « interdit aux moins de 16 ans »…

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