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La grande course autour du monde de Blake Edwards

Dans le même style que Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines, sorti la même année, il s’agit cette fois-ci d’une course automobile. C’est un film un poil plus long, dans lequel s’enchaînent les anecdotes et où l’on ne s’ennuie jamais. Toujours le même thème : l’hubris de l’Amérique, le culte des records, la meilleure industrie du monde, en bref, le prouver. Un héros américain, technicien gentleman, est affronté par un « professeur » d’origine germanique, qui sait tout mieux que tout le monde et qui veut le descendre. Une fille, ici féministe, veut couvrir la course comme journaliste et vient semer la zizanie comme un chien dans un jeu de quilles. Tout cela se terminant bien-sûr par la victoire… de l’amour.

La course est inspirée par le New York-Paris 1908, dit The Great Race, une sorte de Tour du monde en 80 jours reformaté à l’américaine. Le Grand Leslie (Tony Curtis) – ainsi l’a surnommé la presse people, jamais en mal de superlatifs – s’élance dans sa Super Leslie, auto peaufinée avec le moteur Weber, pur produit de l’industrie des États-Unis – une authentique Thomas Flyer 35, voiture américaine qui remporta la vraie course New York-Paris en 1907. Il est défié par nombre de concurrents, dont le professeur Fate (Jack Lemmon) – dont le nom signifie Destin, autrement dit le diable contre le bon Dieu. Fate et son âme damnée Max (Peter Falk) sont inspirés de Laurel et Hardy, d’où les gags, et ont probablement inspiré la série de dessins animés américains des années 69-70 Satanas et Diabolo. Ils sont les trublions dans la voie du Progrès, le Mal en embuscade sur le chemin du Bien.

Cette vision biblique n’est pas sans fondement. En effet, c’est une femme qui va tenter le héros et le faire chuter. Maggie Dubois (Natalie Wood), au nom bien français pour dire combien elle ne saurait être yankee, se dit féministe et revendique haut et fort non seulement le droit de vote, mais aussi « l’égalité avec les hommes ». Elle veut donc être reporter dans la course. Comme le directeur du Sentinel (Arthur O’Connell),dont le nom Goodbody (Grosbonnet en français) dit tout le pouvoir du mâle, dit non. Elle se présente chez Leslie qui l’éconduit après champagne, et chez Fate qui la boute dehors à coups de pied dans le faux-cul de sa robe. Elle décide alors de participer en tant que concurrente. Évidemment, si elle a la volonté, elle est munie comme il se doit (selon les normes des années 60) d’une cervelle d’oiseau et choisit une guimbarde faite plus pour le week-end à la campagne que pour un raid de 20 000 km. Ce pourquoi elle échoue, moteur cassé, dans une pampa américaine. Leslie qui passait par là la recueille, prêt à la mener à la ville. Mais la femme est traîtresse, on le sait depuis Eve, et elle dit oui tout en n’en pensant pas moins. Elle va éliminer l’assistant de Leslie Hezekiah (Keenan Wynn) – au nom de prophète d’Ancien testament – pour prendre sa place.

Pendant ce temps le professeur Fate, jaloux aigri des succès sans cesse renouvelés du jeune américain sport, construit sa propre automobile, la Hannibal VIII – en souvenir du Carthaginois qui a fait trembler Rome. Max a saboté sur son ordre les voitures des cinq premiers concurrents, qui perdent successivement leur direction, leur boite de vitesse, leurs roues, leur moteur. Mais comme il est discipliné, donc bête (critique usuelle de la rectitude bornée prêtée aux Allemands), un ordre est un ordre, il a aussi saboté sa propre voiture, la numéro 5. Car le mal est dans le Mal, ainsi va le monde voulu par Dieu.

La course se poursuit avec les deux autos en tête, la Super Leslie et la Hannibal VIII dotée de gadgets techniques à la Mercedes comme s’élever sur ses roues, cracher un écran de fumée, tirer au canon par l’avant. Fate, arrivé en premier dans une ville du Texas au nom de Borracho (qui signifie bourré, aviné, schlass, en espagnol), veut rafler l’essence, mais le maire ne l’entend pas de cette oreille. Il y aura fête et essence seulement le lendemain. C’est alors le prétexte à french cancan avec girls levant les gambettes, goualante d’une fille de pionnier féministe avant l’heure (Dorothy Provine), féroce jalousie de son super macho de mari Texas Jack (Larry Storch) – et grosse bagarre comme dans les films. Une fois le saloon détruit, Fate en profite pour faire main basse sur le carburant et brûler ce qu’il ne peut emporter, laissant Leslie le gentleman qui avait bien gentiment accepté la fête, faire la course jusqu’à la ville voisine tiré par des chevaux.

La fille Maggie, toujours traîtresse, s’est cachée dans la voiture de Fate, abandonnant Leslie qui l’a pourtant recueillie sur la route. Mais Fate, contrairement à l’autre, ne se laisse pas faire, et il laisse la féministe se débrouiller comme un homme en la lâchant au bord de la route. Elle usera évidemment de sa séduction, si féminine mais fort peu féministe, pour se faire enlever à nouveau par Leslie jusqu’à la ville où est le train – et commander à l’avance grâce à ses pigeons voyageurs qui lui servent de téléphone pour ses articles, de l’essence pour la Super Leslie. C’est là qu’elle menottera Hezekiah dans le train pour New York et qu’elle prendra sa place auprès de son beau patron.

Suit une séquence en Alaska où les deux voitures se côtoient, les quatre passagers sous la même couverture en buvant du champagne, tandis qu’un ours blanc erre dans la Hannibal, le tout finissant sur un iceberg qui se détache de la côte et fond inéluctablement. Passage en Russie (alors URSS) dont on ne sait ni ne voit rien – d’où peut-être le prix d’argent au Festival international du film de Moscou 1965. Ils arrivent en Carpanie, une principauté des Carpates mythique, du genre Syldavie ou Bordurie à la Hergé. Là, il a bal et chœur d’enfants, un programme plus culturel qu’au Texas mais tout aussi conventionnel social.

Là, le prince est bête et bourré toute la journée, avec un rire benêt. Il doit être couronné le lendemain, mais le général commandant l’armée et le baron ministre fomentent un coup d’État pour prendre sa place. Ils tombent sur le professeur Fate et lui trouvent une ressemblance étonnante avec le prince. Il l’arrêtent donc pour qu’il prenne sa place au couronnement et abdique dans la foulée,comme dans Le prisonnier de Zenda, confiant le pouvoir au ministre nommé chancelier. Fate n’a pas le choix, c’est oui ou pan ! Il accepte de jouer le jeu et fait emprisonner Leslie, tandis que le baron enferme le Prince et Hezekiah. Mais Max, déguisé en moine, réussit à délivrer Leslie et à faire diversion avec sa voiture à fumée, laissant courir les soldats dans le brouillard. Leslie s’immerge dans les douves, franchit les remparts au grappin, et affronte torse nu le baron au sabre. Mais il est plus habile que lui et l’autre rompt, se jetant dans les douves en défonçant la barque qui l’attendait. Fate est juste couronné dans l’église quand Max, qui a réussi à se faufiler sous sa traîne, le pousse à fuir. Leur course atterit dans les cuisines du palais où se préparent toute une série de pâtisseries. Grosse bagarre de tartes à la crème où chacun en prend pour son grade (2357 tartes furent nécessaires), jusqu’à Leslie qui y avait échappé mais qui, en évitant une tarte lancée, s’étale dans la tarte que tenait Maggie, traître par omission.

La course reprend pour Paris, où la ligne d’arrivée les attend sous la tour Eiffel. Maggie est montée avec Leslie et Hezekiah. Fate est persuadé de gagner la course à cause de la femme qui va empêcher Leslie d’arriver. En effet, celle-ci multiplie les piques d’un féminisme de caricature, se poussant du col avec excès du genre qu’affectionnera Goebbels et que Staline reprendra : « tout ce qui est à moi est à moi et tout ce qui est à vous est négociable ». Elle veut faire tout comme les hommes, mais pas se baigner nue comme eux, ni embrasser qui lui plaît comme eux, ni s’habiller en costume et pantalon comme eux, ni se priver de maquillage et de parfum comme eux, ni… En bref, Leslie se prend une baffe. A cinquante centimètres du ruban d’arrivée, arrivé premier, il arrête sa voiture pour convaincre la fille qu’il en est amoureux et qu’il préfère perdre la course qu’elle.

Fate gagne donc, mais ce n’est pas une vraie victoire. Il en est humilié, ulcéré, il éructe. Et lance un nouveau défi, une course retour Paris-New York qui commence dès maintenant. Sauf qu’il ordonne à Max de « pousser le bouton » pour démarrer, mais ce n’est pas le bon. Le gadget canon sort et tire un obus… qui fait s’écrouler la tour Eiffel. Ce monument phallique symbole de la France a toujours irrité les Yankees dominateurs et sûrs d’eux-mêmes. Le film opère une vengeance populiste de fin, appelée à concourir au succès du spectacle.

Un bon divertissement, surtout pour les enfants. Les gags sont hilarants et les aventures qui suivent palpitantes. Quant à Nancy Wood, ses tenues sexy et affriolantes restent dans les convenances.

DVD La grande course autour du monde (The Great Race), Blake Edwards, 1965, avec Tony Curtis, Jack Lemmon, Natalie Wood, Peter Falk, Vivian Vance, Warner Bros 2008 vo anglais, doublé français, plus sous-titres, 2h26, €9,59 (attention, le Blu-ray associé, proposé par Amazon n’est qu’en espagnol)

(mon commentaire est libre, seuls les liens sont sponsorisés Amazon partenaire)

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Léon-Paul Fargue, Le piéton de Paris

leon paul fargue le pieton de paris

Né en 1876, Léon-Paul est né et a toujours vécu dans Paris. « J’ai vu pousser la tour Eiffel. Nous allions la voir en sortant du lycée, le veston en cœur remonté par la serviette » (La Tour Eiffel). C’est dire s’il y a longtemps – et combien son Paris est méconnaissable. Mais le charme demeure malgré les bouleversements, ce pourquoi ce petit livre est constamment réédité, même si nul ne peut y trouver un guide pour aujourd’hui. Car Monsieur Fargue a rencontré et côtoyé la crème de ces années-là : « Je disais un soir à Marcel Proust, qui venait précisément de commander pour nous, à minuit, un melon frais au Ritz… » (Palaces et hôtels).

C’est à la cinquantaine largement dépassée qu’il recueille et publie ses chroniques sur la Ville-lumière entre deux guerres. Paris est alors la capitale du monde, la fête pour Hemingway, la peinture pour Picasso, la littérature pour Valéry, Schwob, Claudel, Gide ou Larbaud. Poète, adepte des formules bien frappés, attentifs aux petites gens et à la cocasserie des situations, Fargue nous conte un Paris disparu, un Paris de l’autre siècle mais un Paris éternel.

1888 paris construction tour eiffel

La plupart des noms cités, célèbres à l’époque, sont inconnus de nos jours. Les grands hôtels ont changé de mains et de clientèle, les princes arabes et les nouveaux riches ont remplacé les maharadjahs et les aristocrates. Paris a été bouleversé par l’extrême modernité, évacuant le petit peuple au profit des bobos et des immigrés. Son quartier à lui, « de la gare du Nord et de la gare de l’Est à la Chapelle » (Mon quartier) est devenu un cirque à touristes où la prostitution prospère. Montmartre ne suscite plus d’artistes, ni les Champs-Élysées un jazz de qualité ; même Saint-Germain des Prés ne met plus à la page ni ne fait se sentir, comme hier, au « plus près de l’actualité vraie, des hommes qui connaissent les dessous du pays, du monde et de l’Art » (Saint-Germain des Prés). Je vis dans ce quartier et j’en témoigne sans ambages.

Car la France n’est plus la première puissance militaire du monde après 1918, ni le phare universel de la pensée avec les grands auteurs, ni la capitale de la mode et des artistes. Paris est tristement Paris, rapetissé sous Hollande après l’avoir été sous Sarkozy et déjà sous Chirac. Nous ne pouvons plus remarquer, comme le fit il y a moins d’un siècle, « Charles-Louis Philippe, Jarry et moi-même, que la crise, ou les crises, sont des mots inconnus en Montparnasse ». J’ai vécu dans ce quartier et j’en témoigne sans ambages.

1930 Paris carrefour plaisance rue raymond losserand

Peut-être le cinéma est-il différent (encore que), car subventionné et protégé ? C’est en tout cas le thème qui offre le meilleur exemple du style à la Fargue. Léon-Paul décrit avec verve « bouffis de suffisance et marinés dans la même nullité, deux jeunes représentants du cinéma français, et quand je dis cinéma, c’est pour être poli. Elle, très femme de chambre de grande grue de chef-lieu, mais gentille, et d’une bêtise de fraise à la crème. Lui, plus solennel : c’est l’escroquerie à particule, les dents lavées à la poudre de riz. Il s’entraîne au genre flegmatique de seigneur d’Hollywood et porterait, s’il osait, du caviar en guise de pochette » (De l’Opéra à Montparnasse).

leon paul fargue par man ray

Il reste en revanche l’équivalent de « cette Internationale mi-intellectuelle, mi-nocturne, où fraternisent les riches, les ratés, les paresseux et les illuminés de Chine, d’Afrique, de l’avenue Friedland, de Londres ou d’Asnières » (Montparnasse). Alcool, drogue, sexe et cynisme composent un cocktail permanent. On ne refait pas le monde, on s’en moque : « Le progrès ? dit avec raison Mac Orlan. On vous balade dans une usine pendant une heure : turbines, courroies, dynamos, etc. C’est pour tailler un crayon… » (Le Parisien). Encore que Mac Orlan ait eu le sens des bons mots – aujourd’hui, ce talent est moins répandu.

A lire pour le plaisir, par petites doses comme on savoure un digestif. Pour mesurer aussi combien – en deux générations – la démagogie repentante et la cuistrerie des politiciens a dénaturé la ville, Paris capitale et la France universelle.

Léon-Paul Fargue, Le piéton de Paris (1932) – D’après Paris (1939), Gallimard L’Imaginaire 1993, 308 pages, €8.50

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Paris cet hiver

Pas de neige en cet automne prolongé bien au-delà des normes. Le sapin de Noël est bien pâle, tout en bleu et argent sans aucun rouge, avec au loin la pâtisserie XIXe de l’Hôtel de Ville.

paris sapin et hotel de ville

Notre-Dame rattrape heureusement l’atmosphère, pointant par-dessus les toits en grande dame parée de perles de lumières.

paris notre dame au crepuscule

Les fameux cadenas, évacués de la Passerelle des Arts, ont trouvé refuge sur le pont de l’Archevêché, comme des menottes passées aux bras du fleuve qui enserrent la cathédrale.

paris cadenas gouines sous notre dame

Ils s’entassent à profusion, dans l’anarchie mondialiste de la connerie moutonnière humaine.

paris cadenas decembre 2015

La Marie de Paris a « remplacé » les cadenas par des panneaux de verre, mais les cadenas subsistent… derrière le verre ! Ce qui est encore plus laid. Mais qui donc se mêle « d’art » dans cette Mairie parisienne aux 52 000 fonctionnaires + 3000 vacataires – plus nombreux qu’ils sont à Bruxelles pour faire tourner l’Union européenne toute entière ?

paris cadenas les fausses plaques de la mairie

Henri IV veille sur le Pont-Neuf (non, ce n’est pas le neuvième pont, comme j’ai entendu un scolaire mal appris par ses profs l’affirmer à l’un de ses copains). La Samaritaine est toujours en travaux, les blocs d’Algeco de chantier déparant sa façade. Pour combien de temps encore ?

paris henri iv au pont neuf et samaritaine en travaux

Seul le faisceau du phare en haut de la Tour Eiffel donne de la vie au ciel parisien, illuminant régulièrement le dôme de l’Institut, devant la Monnaie.

paris monnaie et faisceau tour eiffel

Et Paris se prépare à l’an neuf en fêtant la lumière qui revient – lentement – avec le soleil et la faible lueur de la croissance. Enfin !

paris decors de noel

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Passerelle des arts sans cadenas

La Mairie l’avait promis, la Mairie a fini par le faire… en traînant les baskets : les cadenas d’amour ont été « remplacés » par… des tags.

paris pont des arts 2015

Un panneau pédago-démagogique « explique » que le poids de votre amour est dangereux pour la « sécurité » et dégrade « durablement le patrimoine » – sécurité, durable et patrimoine sont trois mots-clés du discours écolo-socialiste à la mode franco-française (pas sûr que les étrangers, asiatiques ou anglo-saxons comprennent ces « raisons »).

paris pont des arts 2015 poids de votre amour

Est réitérée (cela fait maintenant deux longues années) la « promesse » de remplacer les grilles cadenassées par des panneaux vitrés. Pour le moment – en pleine saison touristique commencée – ce sont d’immondes tags à la Jack Lang qui « illustrent » l’art de celle qui se voudrait la « plus belle ville du monde ». Jugez-en : du français écrit à l’envers en anglais – pour vanter l’amour inverti ?

paris pont des arts 2015 anti love

Des peintures dégoulinantes de cadenas virtuels sur contre-plaqué.

paris pont des arts 2015 art hidalgo

Et comme le tag appelle le tag, un malicieux demande sur ces « œuvres d’art uniques » « où sont les cadenas ?« 

paris pont des arts 2015 ou sont les cadenas

Enfin toute série d’illustrations du Paris-poubelle vu par le socialisme à la mode qui sévit dans le service Cul(ture ?) à la Mairie.

Paris-les-chiottes accueillant le touriste mondialisé.

paris pont des arts 2015 paris poubelle socialiste 1

Paris-ivrogne affalé sur un banc salopé.

paris pont des arts 2015 paris poubelle socialiste 2

La tour Eiffel qui retrousse ses échasses pour éviter la merde que répand le socialisme réalisé par la municipalité.

paris pont des arts 2015 paris poubelle socialiste 3

Toute une conception du monde… particulière, dépréciative et coupable.

Que dire aussi de l’amour à la socialiste ? une clé-bite de cadenas enfilant des fesses cadenassées, tout un symbole homo cher quelques-uns des quelques 3600 collabos-rateurs de la direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris dirigé aujourd’hui par l’outé Bruno Julliard sous Anne Hidalgo, après Christophe Girard sous Bertrand Delanoë. Je n’ai rien contre « la culture homo » de la fesse et du tag, mais enfin est-ce représentatif de la ville ? Est-ce l’image que la France donne au monde ? N’est-ce pas plutôt une « transgression » dans le vent par l’Hââârt primaire conceptuel, cher aux petits-bourgeois socialistes, dans des lieux consacrés par la Tradition, chère aux grands bourgeois républicains ?

paris pont des arts 2015 porno socialisme

La culture dans le vent, branchouille et démago, qui agite ces socialistes parisiens, eux qui n’ont plus grand chose d’utile à dire pour la cité et dont la belkacémite sévit au même moment à l’éducation, n’est-elle qu’imitation de la sous-culture newyorkaise ? Une imitation scolaire du spontanéisme d’ignares issus d’un pays dont l’histoire ne remonte qu’à deux siècles ? Une prosternation servile envers le grand modèle impérialiste américain qui impose l’abêtissement pour mieux faire circuler le fric ? J’ai honte au socialisme devant ce suivisme homo-potache, honte à la Ville devant ces tags élevés au rang de grandes œuvres d’art de l’inanité, honte à la lâcheté française devant la sous-culture contente d’elle-même.

« Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens ? » planchaient il y a quelques jours les bacheliers S : – oh oui ! elle dit l’universel humain dans le particulier qui œuvre, ici le stade anal et la régression infantile de ceux qui se proclament artistes.

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Paris en un jour

Nombreux sont les touristes ou les voyages scolaires qui viennent à Paris en coup de vent. Leur itinéraire logique suit la Seine, de Notre-Dame à la tour Eiffel. Paris est en effet une ville-centre grâce au fleuve. Il relie dans l’histoire les foires de champagne, les blés de Beauce et les vignobles bourguignons aux marchandises venues par mer depuis Le Havre et Rouen.

Il est aussi le fil symbolique de la tradition qui va de la spiritualité médiévale (Notre-Dame) à la modernité révolutionnaire (place de la Concorde), commerçante (Champs-Élysées) et industrielle (tour Eiffel), en passant par l’Etat et la culture (Louvre).

La tête de l’Etat a migré depuis les Romains de l’île de la cité vers le château du Louvre sur la rive droite, puis le palais de l’Élysée – toujours plus loin vers l’ouest. Le début de l’été est propice, les jours plus longs, le temps souvent beau sans être accablant, une brise rend cristalline l’atmosphère. Paris reste vivant tant que les vacances scolaires ne vident pas les Parisiens, les commerces sont ouverts.

Notre-Dame est la grande cathédrale, vaisseau de l’esprit sur l’île d’origine. Tous les élèves et les Japonais commencent ici. Le mieux est de commencer la visite par le pont de la Tournelle, qui permet de bien voir le chevet. Puis revenir par la rue Saint-Louis en l’île où trônent les boutiques, dont les fameuses glaces Berthillon.

Au centre du portail de Notre-Dame, au-dessus du Christ en majesté, Satan pèse les âmes, surveillé par saint Michel. Sur le parvis, au-dessus de l’ancien Paris qui se visite, des animations attirent plus les gamins que les vieilleries. Mais les rues tracées au sol montrent combien l’ancien Paris vivait à l’étroit, les boutiques n’ouvraient souvent que 4 m²… Dès que le soleil s’établit, le bronzage sur les quais est de rigueur. Cela sous la préfecture de Police bordée de cars de flics, quai des Orfèvres, rendu célèbre par le Maigret de Simenon.

Le Pont-Neuf marque la transition des îles avec le Louvre. Le ‘N’ qui figure sur ses piles n’est pas la marque de Nicolas Sarkozy, comme j’ai entendu un collégien l’affirmer à ses copains, peut-être après la propagande politique de son prof, mais celle de Napoléon 1er.

Il fit en effet aménager les grèves de sable en quais de pierre pour les bateaux de commerce, tel le quai des Grands-Augustins, juste à côté. Le pont date de 1607 et sa construction a duré 29 ans.

Henri IV l’a inauguré, sa statue trône au-dessus du square du Vert-Galant, ex-île aux Juifs. Le Vert-Galant, c’est lui, Henri IV, fort galant avec les dames et fort vert pour baiser plusieurs fois par jour, dit-on.

Une plaque rappelle que Jacques de Molay, grand Maître des Templiers y a été brûlé. Il a lancé sa malédiction à Philippe le Bel vers les fenêtres du Louvre en face, faisant débuter ainsi la dynastie des rois maudits.

Le Louvre est le palais des rois de France avant Versailles. Une passerelle le relie à l’Institut, siège de l’Académie Française (qui n’est pas un tombeau comme les Invalides malgré la coupole, comme j’ai entendu un autre gamin le répéter à ses copains).

La cour Carrée s’élève sur les fondations médiévales du château ; elles se visitent en sous-sol. Un passage voûté, où flûtistes et violonistes aiment à tester la belle sonorité du lieu, débouche sur le XXe siècle Mitterrand. La pyramide de verre attire toujours autant, telle une gemme futuriste parmi tant d’histoire. Les touristes adorent s’y faire prendre et leurs petits tremper leurs mains ou leurs pieds dans les bassins, et plus si grosses chaleurs.

Les statues des grands hommes veillent, Voltaire toujours caché d’un filet (pour cause d’islamiquement correct ou de « rénovation » qui dure depuis 7 ans ?). Racine vous regarde d’un air classique.

Louis XIV caracole un peu plus loin, donnant l’exemple aux gendarmes à cheval qui disent encore « l’Etat c’est moi ».

Il suffit de traverser la rue pour se retrouver parmi les buis du jardin à la française, au Carrousel. Les profondeurs de l’arc de triomphe recèlent un bas-relief de femme nue séduisante aux ados mâles (j’ai entendu un collégien détailler ses attraits à ses copains ébahis).

Dans les jardins batifolent les statues mafflues des femelles Maillol, tout comme les jeunes, en couples ou en amis, qui aiment à s’allonger plus ou moins déshabillés.

Les provinciaux gardent cette impression tenace que Paris est Babylone où les turpitudes sont possibles : la nudité, la drague éhontée, les filles faciles, les gays disponibles. Certains explorent les dessous des statues pour étudier le mode d’emploi d’une femelle métallique.

Les pubères restent sans voix devant Diane, si réaliste.

Comme devant les reliefs protubérants de Thésée ou du jeune Enée portant Anchise. Les ados s’y comparent volontiers, gonflant la poitrine et faisant des effets de muscles pour impressionner leurs copains d’abord, leurs copines potentielles ensuite. Parade de jeunes mâles qui s’essaient à grandir.

Certains veulent s’y comparer et ôtent leur tee-shirt avant de se faire rappeler à l’ordre par leur prof (« on est en sortie de classe, on n’est pas à la plage »), malgré les collégiennes qui trouvent ce puritanisme castrant.

A l’extrémité poussiéreuse des Tuileries se ferme un curieux monument contemporain en métal rouillé.

On y entre comme dans un con avant d’apercevoir le pénis égyptien qui marque le centre de la place de la Concorde (et pas la Bastille, comme un autre gamin le disait en toute naïveté). Ici a été guillotiné Louis XVI et, dans l’hôtel adjacent, a été négocié durant des mois le traité de Versailles où l’intransigeance franchouillarde a produit la guerre suivante.

En face, sur l’autre rive, l’Assemblée Nationale attire peu, on dirait une bourse du commerce assoupie dans une ville du centre. Les godillots intéressent moins les Français que les vrais chefs, si l’on en juge par l’écart d’abstention.

Reste à suivre les quais pour aborder le pont en l’honneur du tsar russe Alexandre III, où des putti des deux sexes se contorsionnent selon l’art pédophile de la fin XIXe (rires des collégiens, « hé, on dirait ton p’tit frère à poil ! – T’as vu, c’est ta sœur en nettement mieux ! »).

Dès le Grand Palais, s’ouvrent les Champs-Élysées. L’avenue n’est pas si grande que ça et les moins de 13 ans sont toujours déçus ; les autres sont plutôt alléchés par les affiches de film, les belles bagnoles, les disques Virgin et par le McDonald’s.

L’Arc de triomphe, au bout, n’est pas le tombeau de Napoléon 1er (comme le croyait Edgar Faure enfant) mais un monument à ses victoires. Sous son arche repose le soldat inconnu de la Grande Guerre, avec sa flamme perpétuelle. Il faut marcher vers la Seine pour terminer le périple par la tour Eiffel. S’il fait beau, monter au sommet vaut le détour : tout Paris s’étale à vos pieds, comme le Trocadéro.

Le visiteur d’un jour passera une heure à Notre-Dame et autour avant d’aller au Louvre. Il pourra y rester deux heures en choisissant de voir soit la Joconde et quelques peintures, soit le Louvre médiéval et le département des sculptures, soit l’aile égyptienne, soit une exposition temporaire. Ne pas tenter de « tout » voir, c’est impossible et lassant.

Ce sera l’heure de déjeuner. Un café-sandwichs existe dans le Louvre même, un restaurant plus chic sous les arcades, d’un bon rapport qualité/prix. Mais les fauchés peuvent aussi remonter l’avenue de l’Opéra pour trouver le Monoprix, trottoir de gauche, avec ses plats tout prêts, ou la boulangerie du pain Paul, juste à côté, aux sandwiches composés de pain délicieux. Une pause chez Verlet, rue Saint-Honoré, permettra de goûter plusieurs centaines de crus de cafés ! Le reste de l’après-midi sera consacré aux Tuileries, aux Champs-Élysées avec ses boutiques et ses cafés, avant de filer vers la tour Eiffel pour le coucher du soleil.

Vous n’aurez pas vu tout Paris, mais vous aurez vu le plus beau.

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