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Martin Kurt, Améliorez votre pouvoir d’achat et faites vous plaisir

Martin Kurt a 24 ans mais déjà une longue expérience des bons plans et petits trucs. Il est curieux, amical, débrouillard. Il sait se prendre en main et ce livre, écrit d’un ton familier comme s’il s’adressait à un voisin, vous apprendra à financer vos passions et préparer votre avenir. Pour cela, il faut certes tenter de comprendre l’économie et la finance pour en tirer profit et gérer correctement son patrimoine. Mais il faut surtout gagner plus et dépenser moins.

L’intérêt du livre est de tenir égaux ces deux plateaux de la balance, comme une entreprise. Vous devez gérer vos avoirs comme un entrepreneur avec les deux feuilles du bilan : l’actif et le passif. L’actif est ce que vous gagnez ou de dépensez pas, le passif ce que vous accumulez et gérez au mieux. Cela nécessite un certain temps et un peu d’efforts, mais pas tant que cela. C’est surtout d’écoute et de bon sens qu’il s’agit !

Martin présente nombre d’études de cas et d’exemples tirés de sa propre expérience dans des domaines divers, notamment les plus importants pour un budget : le transport et l’immobilier. J’ai bien connu Martin, l’ayant suivi depuis son école de commerce avec une spécialité en finance et en e-commerce, suivie d’un Master in business and Administration (MBA) dans une université américaine. J’ai vu se développer ses blogs et observer l’effet de ses conseils avisés.

Cette expérience variée lui a offert une palette d’enseignements dont le principal est d’allier la théorie à la pratique. Les connaissances acquises doivent servir à quelque chose ! La variété des établissements a permis à Martin de rencontrer nombre d’entrepreneurs et d’artistes, de gens qui ont réussi leur vie. Un point commun : leur volonté de réussir et leur habileté à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour atteindre leurs objectifs.

« J’ai donné des cours particuliers, réalisé des missions en marketing, et passionné par la création sur Internet, j’ai réussi à développer des sites et à gagner de l’argent avec. »

Faut-il vraiment travailler plus pour gagner plus ? Le bon sens populaire le voudrait, mais ce n’est pas si simple… Il faut surtout travailler mieux : utiliser ses compétences, négocier son salaire, profiter des avantages. Mieux utiliser le même salaire quant aux dépenses et l’investir avec soin, par exemple en négociant son crédit immobilier, en achetant à rénover pour réaliser soi-même les travaux, ou en achetant des actions quand personne n’en veut.

Sans pour cela vous priver ! La hausse des besoins est tirée par les nouveaux produits technologiques et la publicité, mais arrêter de fumer et boire moins d’alcool ne sont pas des dépenses « contraintes » ! Les revenus « passifs » sont énormes quand on y réfléchit… Quant aux revenus actifs, vous pouvez développer des gains annexes : covoiturage, publicité sur votre site Internet, petit boulot à côté de votre métier principal.

Mais ce n’est pas fini : avez-vous pensé aux biens et services gratuits ? Ils existent. « Pour diminuer son niveau de dépense, il faut penser à l’entraide. » Qui l’eût cru en finance ? Mais l’information est partout (sauf à la télé) : votre voisin de palier, votre collègue, un forum spécialisé sur Internet, les revues et les livres, vos amis. Qui se serait douté qu’améliorer son pouvoir d’achat passait par le développement de son réseau ?

« Au lieu de jalouser vos amis qui réussissent ou de vous plaindre – à vous, dès maintenant, de développer votre réseau, de lire davantage, d’être plus curieux. C’est un processus à long terme et difficile car cela implique d’être motivé ! »

Pensez aussi à la négociation, elle a lieu partout : décider dans quel restaurant manger avec vos amis (le prix n’est pas le même selon le style…), savoir où partir en vacances (pays riches ou pays pauvres…) La négociation va vous enrichir personnellement car elle vous forcera à faire attention aux autres.

« Que vous négociez pour de l’argent ou d’autres choses, comprenez les enjeux sous-jacents (les motivations profondes de votre interlocuteur), ce qui vous permettra de mieux négocier (…) N’attaquez jamais son ego, seulement le problème ».

En fait, gagner plus est un style de vie. Il ne s’agit pas de se transformer en « affreux » capitaliste (forcément affreux d’après l’opinion commune : avide et grippe sou), mais d’être ouvert pour découvrir des opportunités. Martin décline ainsi les dix commandements du gagnant :

1) Dites bonjour et souriez à vos amis, voisins, collègues de travail. Soyez positif.

2) N’ayez pas peur de discuter avec des inconnus.

3) Quand vos amis ont besoin de vous, aidez-les.

4) Quand vous ne savez pas, demandez. Les gens sont flattés qu’on s’intéresse à eux et vous développez votre expertise.

5) Soyez curieux. Regardez moins la télé, sortez et faites du tourisme, visitez des musées, allez au théâtre, lisez, écoutez vos amis. « Être curieux est sans doute un des meilleurs conseils pour vous aider à réussir votre vie. »

6) Développez vos compétences. Comprenez le monde dans lequel on vit pour pouvoir saisir les opportunités au lieu de subir votre destin.

7) Soyez optimiste dans vos projets de vie. Vous n’avez rien à perdre en négociant. Ne dites plus : « c’est trop cher » mais « comment je peux l’obtenir ».

8) Fixez-vous des objectifs. Si vous négociez au pire vous essuyez un refus, au mieux vous gagnez de l’argent pour vous faire plaisir. Bref, vous n’avez rien à perdre.

9) Acceptez la critique. Mieux : demandez à être critiqué de façon constructive.

10) Soyez entrepreneur de votre vie. Ayez des projets et le courage d’assumer vos décisions, ayez la persévérance d’aller jusqu’au bout.

N’est-ce pas cela le gagner durable ? Le développement personnel durable? L’efficacité même du capitalisme comme technique ? Pour être plus heureux avec un pouvoir d’achat limité par l’inflation et les perspectives d’avenir moroses de notre continent vieillissant, il faut être entrepreneur de son patrimoine, maître de soi comme le voulait Montaigne et volontaire comme le pressentait Nietzsche.

Un bon conseil pour une vie bonne : lisez ce livre !

Achetez le livre en direct sur Internet et contactez Martin Kurt, l’auteur, si vous avez la moindre question, il vous répondra dans les plus brefs délais. 

Son blog finance : www.candix.fr

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Crise du clientélisme à Tahiti

Mais où sont partis les sous de Teva I Uta ? La chambre territoriale des comptes vient de rendre public un rapport sur la gestion de la commune de 2004 à 2010. Cette municipalité a « vécu au-dessus de ses moyens » masquant parfois la réalité budgétaire grâce à une présentation insincère des comptes ».

Teva I Uta est sur deux communes Mataiea et Papeari, 8591 habitants. La juridiction financière pointe du doigt les dépenses de fonctionnement (71,3% de frais de personnel soit une augmentation de 25% des charges de personnel en cinq ans; des dépenses engagées non mandatées, etc.). Pour payer les salaires des agents municipaux la commune puisait dans ses recettes d’investissement (subventions du FIP principalement), n’arrivait pas à payer ses dettes. Il y a 120 agents municipaux dont le salaire moyen est supérieur à 290 000 FCP. L’eau est non potable quand nous avons la chance d’avoir de l’eau, et le réseau en très mauvais état. Pas d’autocontrôle, aucune information aux usagers, et pourtant la commune dispose sur son sol d’une ressource naturelle abondante et de qualité en eau. Où est la rigueur ?

La dernière étude du centre d’hygiène et de salubrité publique annonce une amélioration de la qualité de l’eau distribuée à Papeete, Bora Bora, Arue, Huahine, Faa’a et Rikitea. Elles seules présentent 100% de potabilité en 2011 contre seulement 2% en 2010. Trois communes demeurent au niveau zéro : Hao, Hitiaa O Te Ra et Teva I Uta. Les analyses n’y sont pas faites ! On garde tout de même l’espoir à Papeari (commune associée de Teva I Uta) d’avoir de l’eau courante au robinet, et pourquoi pas potable également lors de l’installation de la nouvelle prison. Un comble ! A défaut de boire de l’eau potable, vous souhaitez vous baigner ? Atation, atation (attention à la Polynésienne) la qualité des eaux de plage et de rivière laisse à désirer. Vu le prix du billet d’avion, vu le risque de se faire dépouiller et massacrer par des bandes de chenapans, vu le risque encouru en voulant boire l’eau du robinet quand il y en a, vu les lieux de baignade déconseillés… il serait plus sage, touristes, de rester chez vous ou d’aller ailleurs.

Titre de la Dépêche du 16/03, Transport : Bras de fer avec l’armateur des navettes. Gare maritime cherche bateaux désespérément. La situation a évolué depuis, l’armateur a gagné, il pourra se rembourser sur le dos des passagers. Le chantage a payé. De plus, il est seul sur la ligne Moorea-Papeete, en situation de monopole.

Même Dépêche, Finances : Pierre Frébault (ministre des finances du PEI, syndicaliste) a trouvé un prêteur pour le programme d’investissement du gouvernement d’Oscar Tane. Le pays souscrit un « forfait » à 5 milliards chez Tikiphone (l’Orange, le SFR, et autre du Pei !)

Dépêche du 21 mars, Justice : Le tribunal administratif prononce l’illégalité de certains emplois au cabinet du gouvernement Temaru. Annulation de 41 arrêtés de nomination sur 50. Onze ministères sur douze sont touchés ! Le gouvernement n’a pas souhaité commenter cette décision.

Surprise pour les automobilistes sur la route de Nuutania, Violette Tarahu réclamait un droit de passage aux automobilistes ! 100 balles ! Cette dame est mécontente parce que l’État « ne peut pas me payer ». « Que justice soit faite et que je sois dédommagée de cet acte de barbarie (un abattage d’arbres) que le directeur de la prison m’a fait ». « C’est lui qui est entré dans ma terre, dans notre propriété et c’est moi qui doit payer. »

Maiao est une commune associée à Moorea, sise à environ 70 km au sud-ouest. 250 habitants y travaillent le pandanus et le coprah. Sa vie est très communautaire. Mais 15 élèves n’ont pas fait leur rentrée scolaire 2011/2012. Depuis 6 ans un centre d’hébergement a été construit sur Moorea pour les collégiens de Maiao qui ne rentrent chez eux qu’aux vacances. C’est une navette communale qui les transporte, auparavant c’était un vol d’hélicoptère. Les parents considèrent que les enfants rentrant en 6ème sont trop jeunes pour partir seuls. Pour les plus grands, ils veulent les garder pour les aider au pandanus et au coprah. La vie communautaire à Maiao est responsable de leur refus de se séparer de leurs enfants en âge scolaire. Les parents exigent d’avoir sur place une classe de sixième et une de cinquième sur l’île pour leurs 15 enfants ! Seuls 9 enfants ont intégré à la rentrée scolaire le collège de la 6ème à la 3ème. Les affaires sociales, le chef d’établissement, le procureur de la République, le tavana de Moorea, l’administrateur des Iles du Vent, tout le monde est sur la brèche… mais les enfants toujours pas à l’école !

Dans la Dépêche d’un dimanche, un raerae sans complexe affirme : « Dieu nous a créés ainsi, nous sommes des humains aussi. L’intolérance n’a pas de couleur politique. Les regards désapprobateurs proviennent de représentants de tous les partis. Lui travaille à l’Assemblée de Polynésie en tant que collaborateur auprès de la représentante S. Birk. Ce sont surtout ceux qui sont dans la religion qui ne nous acceptent pas. Les raerae qui se prostituent ont dû fuir leur foyer parce que leur papa ne les acceptait pas. J’aimerais qu’un parti politique ait un raerae sur sa liste. Tous les raerae voteraient pour lui »

[Un réré – comme ça se prononce – est un garçonfille mahou qui refuse la virilité depuis l’enfance. On dirait aujourd’hui ’emoboy’. Jadis accepté parce qu’il régulait la démographie et rendait plus diverse la société – grands musiciens, cuisiniers émérites, amoureux initiant les adolescents au sexe – ils sont devenus avec la pudibonderie missionnaire et les relations mercantiles des marins, des prostitués. Donc exploités, méprisés, esseulés. Voir les liens sur ce blog – Argoul]

J’ai très chaud 32°C, 89% d’humidité, je suis fiu, je vous quitte, à la revoyure.

Hiata de Tahiti

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Moi, président de la République

Depuis 20 h, ce dimanche soir, nous avons pour cinq ans un nouveau président de la République en France. Vertu des élections libres, précédées de débats démocratiques, que peu de pays au monde permettent (regardez en Syrie, en Russie, en Chine…). 2012 apparaît comme la chronique d’une défaite annoncée, celle de Nicolas Sarkozy, mais c’est maintenant que tout commence pour François Hollande. Car rien n’est fait, le programme du parti Socialiste et des Verts est à mettre à la poubelle de l’histoire tant il rêve – alors que le présent presse : les 18% d’électeurs Le Pen, la dette, les menaces sur l’euro.

Chronique d’une défaite annoncée

Pardon de me citer, je l’avais écrit il y a deux ans en septembre 2010  et même en 2008 avec une comparaison prémonitoire avec le tempérament de Churchill. Au fond, « s’il sait présider, Nicolas Sarkozy ne sait pas gouverner. Il n’a pas compris qu’un président de quinquennat est plus chef d’équipe qu’arbitre gaullien au-dessus des partis ». Le pire ennemi de Nicolas Sarkozy, c’est lui-même. « On le sait bien, Nicolas Sarkozy n’est pas un libéral – pas même une de ces caricatures de gauche pour effrayer les enfants. Nicolas Sarkozy est bonapartiste, interventionniste, oscillant entre néo-conservatisme et néo-colbertisme, entre Guaino et Guéant, ses deux éminences grises. Et, au fond, c’est bien cela le problème : l’image que donne le président Sarkozy ». Rien de bien neuf, cela se voyait déjà durant ses premiers mois de président.

Nicolas Sarkozy a fait une mauvaise campagne. Content de lui, avide qu’on l’aime, il s’est montré sur la défensive, donc agressif. Plutôt que de mettre en avant les points positifs de son bilan (il y en a), il est passé dessus comme s’ils ne comptaient pas. Il a préféré attaquer son adversaire comme en combat de rue, plutôt que d’exercer sa faculté critique et pédagogique. Les poings plus que les mots, il est tout dans l’action, rien dans l’explication. Voyant la France à droite, comme dans les années 30, il a couru derrière Marine et a laissé tomber le centre. Marine va voter blanc (il est vrai qu’il lui serait difficile de voter noir…) et le centre se venge en laissant tomber l’agité.

Ce comportement suicidaire immature a quelque chose de la ‘Fureur de vivre’ : foncer pour compenser l’absence de père, se mesurer au couteau pour prouver sa virilité, tout au présent, sans histoire (déniée parce qu’elle fait mal) et sans avenir (par infantilisme). Nous avions cru aux réformes après l’immobilisme Chirac, au dynamisme du travail après le prurit dépensier Jospin. Échec. Au débat du 2 mai, le score est sans appel : Hollande 1, Sarkozy 0. A l’élection du 6 mai : Hollande 51.6%, Sarkozy 48.3% (chiffres définitifs). Moins que l’écart abyssal annoncé par les sondages, mais large.

Sarkozy a détruit l’image du président, il a détruit la droite rassemblée, il a été sanctionné. Peut-être le désirait-il ? Le comportement suicidaire est toujours un appel.

A l’inverse, François Hollande a joué la force tranquille. Par imitation de son grand modèle François 1, mais il a été efficace, droit dans ses convictions (peut-être droit dans ses bottes, mais durant le débat on ne les voyait pas) et surtout rationnel, cohérent. Faisant apparaître agités et incohérents les mouvements d’épaules et les redressements de veste de son concurrent.

Mais c’est maintenant que tout commence

Gagner une élection ne fait pas une politique, tout au plus séduit-on mieux. Mais pour quoi faire ? Le paysage français est celui d’un cinquième d’abstentionnistes, un dixième de révolutionnaires et d’un cinquième de déclassés tentés par l’autorité droitière – comme en Grèce. Le ressentiment des laissés pour compte de la mondialisation économique, culturelle et migratoire se font entendre, haut et fort. Au premier tour, 30% des ouvriers, 28% des artisans et commerçants, 26% des employés et 21% des 18-24 ans ont voté Le Pen. Que va dire le nouveau président à ces électeurs ? Va-t-il encourager les 12 ou 13% de radicaux mélenchon-gauchistes ? Ce serait suicidaire.

Car l’État-providence à la française est épuisé. Trop de dettes dues à trop de laxisme dans la gestion de l’administration, à l’empilement des niveaux de décision, à cette répugnance à réorganiser et informatiser, à évaluer les réformes. Que faire ? Changer radicalement la fonction publique et adapter l’État à ses missions essentielles ? Difficile quand on a été élu principalement par les fonctionnaires et les ayants droits des zavantages sociaux. Augmenter les impôts ? Facile à court terme, surtout lorsqu’on jure qu’il s’agit de ceux des « riches » – mais peu rémunérateur, tant les « riches » sont peu nombreux. Faudra-t-il ponctionner un peu plus la classe moyenne ? Le tropisme fiscal est-il compatible avec la lutte des entreprises pour se faire une place dans le monde ?

C’est un chapitre classique des manuels d’économie de montrer qu’il n’y a que deux moyens d’assainir un budget d’État : d’une part augmenter les recettes et diminuer les dépenses, d’autre part encourager la production et rationaliser l’administration. La gauche sait faire sur les impôts – mais elle ne promet aucunement de diminuer les dépenses… Saura-t-elle favoriser l’entrepreneuriat et augmenter la productivité publique ? A trop rigidifier le cadre de l’économie, fiscaliser le profit, empêcher les licenciements, taxer la production, on fait fuir l’investissement des grands groupes et les talents, et l’on empêche la création de ces PME et TPE qui sont le ressort de l’Allemagne. On permet donc le marasme des petits salaires, de la précarité, du chômage. Ce qui augmente l’assistanat et fait baisser les rentrées fiscales…

L’incantation magique à « la croissance » ne sert à rien si l’on n’encourage pas le tempérament d’entreprendre et le profit légitime. Pourquoi créer en France une entreprise si la paperasserie et le fisc multiplient les obstacles ? Si l’opinion commune vous jalouse et vous méprise ? Autant être fonctionnaire, bien tranquille, sûr d’être payé (quoique…). La relance « keynésienne » de la gauche est une magie aujourd’hui peu efficace parce que le monde est ouvert et que des pays immenses émergent au développement, donc aux exportations à bas coûts. La récente expérience américaine montre que baisser le coût du travail est plus efficace que favoriser la consommation : car celle-ci est excessive, gaspilleuse, favorisant les importations, donc la dépendance du pays…

Mais baisser le coût du travail ne signifie pas baisser les salaires ! Un patron qui paye la même chose en Suisse qu’en France verse 60% au salarié, pas 40% comme aux Français… Cherchez l’erreur : dans l’empilement des cotisations sociales mal ciblées, à l’utilisation mal contrôlées, générant des fromages syndicaux sans nombre (y compris des syndicats patronaux). C’est l’interventionnisme d’État qui coûte cher en France, pas « le travail ».

Désigner des boucs émissaires est facile, cela ressoude la bande, mais qu’en est-il de l’antisarkozysme quand il n’y a plus de Sarkozy ? L’immigration et l’islamisme sont-ils moins un problème sous la gauche ? La finance, le libre-échange et l’Union européenne sont-ils sans influence parce que la gauche est au pouvoir ? On ne change pas la vie, on l’adapte. C’est moins rose mais bien plus efficace. « Justice » dit François Hollande : ce qui signifie juste milieu et juste répartition, balance des avantages et inconvénients pour chaque mesure, évaluation juste à temps de ce qui se tente. Les électeurs jugeront.

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Luxembourg, le jardin gelé

Le jardin du Luxembourg, au cœur de Paris, est une métaphore de la France 2012 : le gel.

Ce n’est pas tant le froid polaire qui règne sur la capitale depuis deux semaines, maintenant l’atmosphère sous zéro même en pleine journée, que l’impression que l’on a d’un passé figé, d’une gloire gravée dans la pierre, d’un pays rigidifié dans le souvenir de sa grandeur passée. Sans aucune volonté pour le futur. Ne faut-il pas rire de ces frayeurs autour de zéro degré alors que l’Ukraine connaît des -32°, que le Canada vit chaque hiver sous la glace et que tant d’autres pays ne font pas tout un foin pour quelques plaques de verglas ?

Même la jeunesse reste de marbre, dans la posture du Dépit, musicien adolescent à la lyre inutile. Sans doute qu’il ne trouve pas de boulot, qu’aucune maison de disque ne s’enchante de son français, que le pillage Internet ne lui permet plus de vivre de sa lyre.

Les filles ne sont pas en reste, pâmées dans le bronze au pied de Delacroix, peintre très classique, figé dans la rigueur venue des siècles. La nudité de bronze offerte incite à la domination, pas au projet d’avenir.

La Messagère même reste dans un coin isolé du jardin, frileusement rencognée près d’un bâtiment égaré du Sénat, sans même songer à un quelconque envol…

Car le Sénat donne l’heure officielle – ici l’heure du thé – pas question de se presser, aucune urgence pour ceux qui sont confortablement installés. Yaka prélever plus d’impôts plutôt que de réorganiser les fonctions et de diminuer les dépenses.

C’est là où la France se montre légère et vaniteuse, cigale face aux fourmis du nord. Si le Danemark a le même montant élevé de dépenses publique que la France, ses services d’Etat-providence sont nettement plus consistants et plus efficaces. Si l’Allemagne est tout juste un peu meilleure que la France dans l’éducation, elle est nettement moins chère avec des profs payés un tiers de plus… La campagne présidentielle va-t-elle faire surgir la vérité du débat ? Chaque candidat doit mettre la main où il faut… au risque évident de se faire mordre !

Face aux Allemands, les Français n’ont guère à opposer que l’héroïsme d’une jeunesse bien lointaine. L’indignation ne suffit pas si l’on ne sait agir ! La stèle horizontale aux Résistants ne dépasse pas le niveau du sol, laissant l’impression d’un pays épuisé, neurasthénique  et procrastinateur. Je sais, 95% de mes lecteurs ne vont pas savoir ce que ce mot veut dire (provocation gratuite pour susciter des commentaires indignés me disant que « bien sûr que si, on sait » ! – tant mieux si c’est vrai, mais je doute…) Misère de l’éducation « nationale ». Vite, une aide psychopédagogique ! Je vous donne le lien pour votre culture, comme la mienne sans cesse à parfaire.

Même la glace fait l’objet d’injonctions administratives. Vite, appliquons le Principe de précaution, constitutionnalisé par l’ineffable Chirac qui, en bon radical, croyait qu’aucun problème qu’on laisse sans le résoudre ne finira pas par trouver sa solution. Oui, nous y sommes : endettement colossal, impôts au top, croissance négative, retraités arrivant en gros bataillons. Qui va payer ? Sans doute largement tout le monde. Autant apprendre à se serrer la ceinture, donc régénérer les habitudes de discipline. « Défense de monter sur la glace » !

Pourtant, malgré le gel, le soleil perce entre les cuisses de l’avenir.

Et le grand arbre, curieux platane à feuilles d’érable, dite « plante hybride d’origine inconnue » de la fontaine Médicis planté vers 1810, lance toujours ses branches vers le ciel parisien d’un bleu Tibet.

L’enfant et la plante indiquent le chemin. Même les canards se bougent sur la glace ! Est-ce trop pour les vieux fatigués qui nous gouvernent ?

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Le blog Candix.fr

Je vous ai présenté le 17 novembre Martin, étudiant en école de commerce, parti en Amérique.  Il a développé une série de blogs sur les voyages, la finance et son expérience américaine. Son petit dernier est consacré au développement personnel, thème à la mode outre-Atlantique. Commencé fin novembre 2010, le blog attire en majorité les garçons de 25 à 34 ans diplômés du supérieur, mais il intéresse tout le monde.  Il l’a nommé Candix, nom qui évoque à la fois candid (impartial, neutre), candy (fruit confit, bonbon), mais aussi un prénom de fille (« oh, jolie Candie… »). Avec un suffixe en -ix « pour faire gaulois », me précise-t-il.

Ses rubriques portent sur s’enrichir (70), le développement personnel (67), bloguer (49), business (37), le voyage (28) et les livres (7).

On agit plus qu’on ne lit quand on a 20 ans. Aimant voyager, Martin est allé depuis 2008 au Mexique, en Croatie, au Maroc, aux USA, en République Tchèque, en Pologne. Il a développé diverses activités pour gagner de quoi financer ses escapades extra-scolaires : cours particuliers, missions marketing, sites Internet. Il a aussi limité ses dépenses (gagner plus ou dépenser moins, cela revient au même) en optimisant son budget transport (pratique du covoiturage, de la conduite souple qui fait économiser 25% sur le carburant), son budget alimentation.

« C’est souvent plus facile qu’on le pense, dit-il. Dépensant trop par rapport à mon niveau de vie, j’ai durant un mois noté mes dépenses et identifié des leviers pour dépenser moins. J’ai par exemple rapatrié tous mes sites web sur un même serveur. Cela m’a pris une demi-journée et permis d’économiser depuis 2 ans 20€/mois. J’ai aussi appris à négocier, par exemple négocier un supplément chez un loueur de voiture. Bilan : 25€ de gagnés en 3 minutes de négociation. »

Mais pourquoi gagner de l’argent ? Le sujet est mal vu en France, pays catholique où la Providence est censée assurer à chacun selon ses besoins (Dieu y pourvoira !). L’État-providence a pris le relai de la main invisible divine dans les mentalités (que fait le gouvernement !).

Mais, dit ce jeune homme de 24 ans, « ne nous leurrons pas : nous vivons dans un monde où l’insécurité financière est grandissante, où les prix augmentent et où l’on pourra de moins en moins compter sur l’État-providence pour subvenir à nos besoins, l’État ayant de moins en moins de moyens avec l’accroissement de sa dette. Plutôt que de se plaindre que tout va mal et que les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres, je pense qu’il faut se prendre en main et chercher à s’enrichir. »

Se changer soi avant de songer à changer le monde : c’est exactement ce que prône le Dalaï-lama.

Martin a donc créé des sites depuis une dizaine d’années par passion et pour les revenus publicitaires. Il s’est mis sous le régime de l’auto-entrepreneur. Sur son blog Candix.fr, il veut faire partager son expérience pour être plus serein envers la vie et pouvoir se faire plaisir comme à ceux qui lui sont chers.

Sa rubrique ‘bloguer’ est riche de conseils pratiques et d’expérience vécue. Il vous propose un opuscule (gratuit) pour mieux référencer votre blog, mais aussi une formation (payante, €27) pour vous accompagner si vous voulez l’imiter. Il décrit, par exemple, comment les moteurs de recherche référencent ce que vous écrivez.

Découvrez Candix, amis blogueurs, vous ne serez pas déçu !

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Le scandale du Médiateur

Il y a trois jours, le Front national balayait dans les médias, sinon dans les urnes, la vieille oligarchie UMPS qui n’écoute plus depuis longtemps les citoyens. Avant-hier, l’Élysée a brûlé (à Montmartre), symbole s’il en est : le théâtre de la Goulue vaut bien celui du Président avale-baraque. Hier, le « nuage » de Fukushima a surplombé la France, sans élever la radioactivité de façon tangible. De toute façon, de l’activité, il y en a de moins en moins en France. Près de 40% des emplois industriels ont disparu en vingt ans. Les Français ont le blues, comme d’habitude, et voilà que le Médiateur, dénoncé par l’Agence française de la rationalisation publique, ne va plus être remboursé.

Il a livré lundi son dernier rapport d’honneur, un baroud. Pour lui, c’est la Bérézina. Napoléon le petit a échoué à réformer le « modèle » qui fuit et à entraîner les Français dans la modernité. Le peuple en a marre de cette modernité qu’il chantait pourtant hier avec Jules Verne. Elle lui échappe, il y en a trop, ça va trop vite. Les Français sont largués par le petit qui, à 5 ans, sait faire marcher mieux qu’eux le lecteur de DVD sans avoir lu la notice écrite en jargon traduit de l’anglais lui-même retranscrit du coréen par ordinateur. Largués par le préado qui a déjà vu des films pornos et a embrassé ses premières filles sans que papa ait vu comment. Largués par l’ado qui « poursuit » le bac sans en vouloir vraiment, pas motivé par les quelques sept à neuf années de boulots précaires qui l’attendent avant d’en décrocher un stable…

Sarkozy a beau cocoricoter sur la Libye, c’est un poste de commandement américain en Allemagne qui gère l’opération coordonnée. Et il a fallu des jours avant de rameuter les avions du Charles-de-Gaulle dispersés on ne sait où. Le modèle « universel » français fait bien rigoler en Chine, en Inde, au Brésil, en Russie, au Mexique… Nous montons trop sur nos ergots alors que nous ne sommes plus qu’une nation moyenne qui voit, chaque année, reculer son rang. Nos vanités, l’étatisme, le caporalisme, la morale au monde entier ne prennent plus. Ce pourquoi Chirac reste aimé, bien qu’il ait été copain comme cochon avec Saddam Hussein et ait empêché les avions de Reagan de survoler la France pour bombarder Kadhafi le terroriste à Tripoli, en 1986. Il a été l’inspirateur du dernier discours mondialiste de la France à l’ONU, contre l’invasion de l’Irak. Mais notre littérature se vend mal, et pas seulement parce qu’elle n’est pas écrite en anglais : les Islandais, les Norvégiens sont plus traduits que nous !

Nous vivons dans l’illusion, entretenue sous de Gaulle mais avec des moyens, reprise par la gauche dans la gabegie des dépenses à tout va de 1981 et de la facilité des dévaluations (trois en 18 mois !). Depuis, nous sommes arrimés à l’euro, qui est tenu par la rigueur monétaire des Allemands. Eux savent se discipliner, faire des sacrifices, assurer un bon service après vente. Nous pas. Chaque élection est le grand théâtre du toujours plus où chacun est victimisé pour qu’il vote « bien ».

La population vieillit, chôme, se déclasse, n’offre plus d’avenir à ses jeunes, consomme à tout va de la « sécurité » (sociale tant qu’elle est remboursée et policière tant qu’on en veut). Le Médiateur ne mâche pas ses mots, il n’a plus rien à perdre puisque son poste est supprimé. Enfin quelqu’un qui dit la vérité ! « Notre contrat social n’est pas un contrat de services mais d’engagement. Or, aujourd’hui la citoyenneté décline des deux côtés : celui qui paie l’impôt a perdu la dimension citoyenne de l’impôt et, s’il y consent encore, s’estime néanmoins lésé. De même, celui qui bénéficie de la solidarité publique a perdu le sens de cette solidarité et, ne recevant pas assez, se sent humilié. L’éducation, en échec aujourd’hui sur l’acquisition des savoirs, l’aptitude au travail et l’éveil à la citoyenneté, interroge notre système administratif global qui échoue sur sa capacité d’inclusion et devient une machine à exclure. » Jean-Paul Delevoye ajoute : « Le service public ne porte plus son nom. »

La faute à qui ? « Les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux ». A droite comme à gauche ! Et de lister dans son dernier rapport : l’empilement législatif, les réformes précipitées, les moyens limités, les lois pas toujours applicables, leur manque d’explication, leur application mécanique par l’Administration, les décisions de bureau au mépris des textes, l’excès de précipitation parfois et l’excès de lenteur, les procédures déshumanisées (vous n’êtes qu’un numéro ou un dossier), l’absence complète d’empathie et de communication entre ceux qui détiennent un petit pouvoir et les citoyens…

Le  collectivisme jacobin français, fondé sur de gros impôts et leur redistribution électoraliste, n’est plus un modèle de vivre ensemble. La classe moyenne se sent lâchée. Les petits, les sans-grades, ne sont ni écoutés ni compris. Mieux vaut être immigré, sans-papiers ou mal logé pour qu’on s’occupe de vous, à grands coups de projecteurs médiatiques. La posture, toujours. D’où le ras-le-bol des citadins qui retournent à la campagne, des diplômés qui vont chercher aux États-Unis ou en Suisse, voire en Chine, de ceux qui pourraient créer une entreprise mais qui préfèrent vivre de peu mais sans le regard de jalousie des autres ni d’inquisition de l’Administration. Chacun se rencogne sur ses petits zacquis, l’école décline, corporatiste, prônant l’élitisme par les seuls maths au détriment des qualités humaines propres à vivre ensemble.

Pourtant la France a de beaux restes. Les Français font des enfants, ce qui peut s’interpréter comme signe d’optimisme (c’est la tarte à la crème des débats dans les médias !), mais que je vois plutôt comme un repli sur la famille. Avec l’égoïsme d’enfant gâté de la génération née après 1968 : nous on jouit d’eux, après ils n’ont qu’à faire leur vie. Il n’empêche, des enfants, c’est du dynamisme, dommage qu’ils ne rêvent que d’Amérique ou d’Asie… Les Français ont de grands projets d’État, financés sans chercher de profits. Bravo pour la recherche fondamentale en avionique, médecine, trains, dommage que la sécurité industrielle soit si mal assurée (voir Renault) et que la naïveté des commerciaux laisse piquer les fleurons sans réciprocité (voir Alstom et son TGV, Dassault et son Rafale, Areva et son EPR)…

En fait, manque à la France un personnel politique à la hauteur. Ce n’est pas grand-chose mais aucune école ne forme à cela. On appelle le charisme, cette faculté de présenter un avenir et d’entraîner les gens derrière vous. Encore faut-il former des têtes bien faites et pas des têtes bien pleines. Nicolas Sarkozy l’a incarné un temps en 2007, ce pourquoi il a été largement élu face aux zénarques qui récitaient leurs leçons mal apprises en face de lui. Mais il a failli. Les sondages et le vote de dimanche montrent l’ampleur de la déception. Il sera probablement battu en 2012 et entraînera la droite dans sa chute. Tant pis pour les perdants puisqu’ils ne veulent rien voir. Sauf qu’on ne perçoit guère la gauche en profiter, tant le charisme manque à ses chefs. Ce sera au profit de l’extrémisme peut-être : avec une présidence de gauche que dirait-on de législatives où le Front national aurait le quart des députés ?

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